La dame est très gentille. Elle m’explique qu’elle est un peu débordée aujourd’hui, mais cela ne transparait pas dans l’entretien que nous avons. J’apporte le formulaire d’inscription sur la liste des électeurs qu’une de mes amies, européenne mais non belge, a rempli en vue de pouvoir voter aux élections communales d’octobre.
La dame refuse le formulaire, car il lui faut aussi une copie de la carte d’identité. Je lui dis qu’à ma connaissance, celle-ci n’est pas nécessaire pour faire la démarche d’inscription sur les listes d’électeurs. Elle répond que c’est le règlement, et qu’elle n’est pas responsable du règlement. J’insiste en expliquant que j’ai lu des documents émanant de la Région qui témoignent que la copie de la carte d’identité n’est pas nécessaire à la démarche. Peut-elle m’écrire ce qu’elle me dit là et le signer ? Non. Elle répète qu’elle n’est pas responsable et d’ailleurs, que si je veux parler à sa chef, celle-ci n’est pas là pour l’instant.
Puis elle ajoute, sur le ton de la confidence sincère entre deux personnes qui vont bien se comprendre, que « si cela ne tenait qu’à elle, ce formulaire, montrant le formulaire, n’existerait pas », car « 80% des gens qui le signent ne savent pas ce qu’ils signent », et « ne savent pas lire ». Là, levant les yeux vers moi, elle précise que « bien sûr, pour mon amie, ce n’est sûrement pas le cas ».
Xénophobie ordinaire, banalisée, qui d’après moi témoigne bel et bien d’un climat dans le service tout entier plutôt que d’une initiative personnelle malencontreuse. Il faut dire que ledit service est dirigé par l’échevin Bernard Guillaume, nolsiste de la première heure et jamais repenti…