Article paru dans la dernière heure du 10 février 2016
Nos crèches dans le flou
Aucune donnée complète sur le nombre de contrôles et sur le nombre de plaintes n’est compilée par l’ONE.
En mai dernier, une parlementaire socialiste, Catherine Moureaux, s’interrogeait sur le suivi des contrôles dans les milieux d’accueil de la petite enfance. À cette époque, la ministre en charge, Joëlle Milquet (cdH), avouait ne disposer d’aucune donnée quant aux contrôles effectués dans les crèches et autres lieux d’accueil de nos tout-petits. Elle précisait toutefois qu’elle allait prendre le dossier à bras-le-corps pour centraliser les données de l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance).
Dix mois plus tard, la question revient sur le tapis et… toujours rien, aucune donnée, ni sur les plaintes ni sur les contrôles.
Pourtant, l’histoire traumatisante de la petite Malika, un bébé de 10 mois, décédée dans une crèche bruxelloise, est encore dans les esprits. Mais cette fois, la ministre de l’Enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles a lancé la machine.
“La direction de la coordination accueil de l’ONE a demandé à ses agents la comptabilisation des visites effectuées dans les milieux d’accueil de la petite enfance. Une évaluation intermédiaire couvrant le premier semestre 2016 doit m’être fournie fin juillet 2016, puisqu’un nouveau système est organisé depuis janvier 2016. Nous aurons l’évaluation de toute l’année en janvier 2017.”
Quant au nombre de plaintes déposées par des parents à l’ONE, on nous répond qu’elles s’élèvent à 55 en 2014, mais seulement pour l’office central, or chaque antenne subrégionale reçoit des plaintes aussi. Contactées à ce propos, elles répondent qu’aucune donnée n’est comptabilisée, on ne sait ni le nombre réel de plaintes ni sur quoi elles portent et encore moins si elles étaient fondées et à quoi elles ont abouti.
“C’est un peu effrayant”, a voue la parlementaire PS, Catherine Moureaux. “Mais le travail de Madame Milquet va dans le bon sens. Il faut savoir que l’ONE est une administration submergée.”
C’est donc un vaste plan d’informatisation et de centralisation des données qui se lance à l’ONE car, à l’heure actuelle, la situation des crèches et autres milieux d’accueil en Fédération Wallonie-Bruxelles est floue, et cache peut-être d’autres vices. Ce qui est impossible à savoir en l’absence de données.
J. C