Aucune statistique claire sur le nombre de cas sur le territoire régional, rien non plus sur le taux de vaccination…Il y a quelques semaines, un rapport de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a pointé l’augmentation de 400 % des cas de rougeole en Europe entre 2016 et 2017. En Belgique, les résultats sont accablants : on compte 4 fois plus de cas qu’en France et 12 fois plus qu’en Espagne, proportionnellement au nombre d’habitants. Pourtant, les foyers de cas de rougeole auraient dû être limités grâce aux campagnes de vaccination. Et c’est là que le bât blesse. Seulement 75 % de la population du Sud du pays est vaccinée correctement, c’est-à-dire qui a reçu la seconde dose du vaccin contre la rougeole vers l’âge de 11 ans. La situation à Bruxelles est encore plus interpellante car elle est tout simplement inconnue. « On ne sait pas quel est le taux de vaccination à Bruxelles, ni combien de cas de rougeole ont été dénombrés », s’étonne Catherine Moureaux, députée PS en Communauté française. Certes des chiffres existent pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, mais rien ne peut être précisé pour le cas de Bruxelles en particulier et pour cause, la vaccination chez les enfants n’est pas une compétence régionale. Interpellée sur ce sujet par Catherine Moureaux qui est également médecin et diplômée en santé publique, Alda Greoli (CDH), ministre wallonne de l’Enfance a admis que « les Bruxellois ont parfois tendance à vouloir tout gérer eux-mêmes tout seuls et se retrouvent très isolés lorsqu’il s’agit de mener des politiques efficaces sur l’entièreté de la population. » Pour la députée, la situation est catastrophique et elle ne comprend pas comment Bruxelles n’a pas fait parvenir les informations la concernant à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour rappel, « la rougeole n’est pas une maladie anodine puisque les complications peuvent entraîner des encéphalites ou des pneumonies notamment », rappelle la députée socialiste. En 2017, il y a eu 35 cas de décès en Europe mais « heureusement il n’y en a pas eu en Belgique ». La députée bruxelloise appelle donc à obliger les jeunes de 11 ans à se faire vacciner à l’école pour augmenter la couverture de la seconde injection. « La sensibilisation n’est pas suffisante », d’après elle. À l’heure actuelle, seule une campagne de sensibilisation est prévue en 2019 « si la campagne se concrétise », temporise même la ministre. Ghilain Hélène Pour lire le compte rendu des débats de la commission, cliquez ici: Prévention et état des lieux de la vaccination en Fédération Wallonie-Bruxelles?