Alors que je venais de terminer mon congé de maternité, j’ai écrit une lettre à mon bourgmestre et président de conseil communal afin de proposer une amélioration du règlement d’ordre intérieur de notre conseil communal et ainsi de permettre aux élues qui le veulent d’exercer leur mandant tout en étant en congé de maternité. Lettre à mon bourgmestre et président de conseil communal , où l’on voit que politique communale et bébés ne font pas bon ménage Monsieur le bourgmestre, Je vous écris pour vous proposer une amélioration du règlement d’ordre intérieur de notre conseil communal. Mais commençons par le commencement. Je viens de terminer mon congé de maternité. Mon enfant est né le 10 septembre. Or ce mois de septembre a été marqué par une évolution importante dans un des dossiers que j’ai en charge au conseil communal pour le groupe socialiste : les frais scolaires dans les écoles communales. J’ai alors considéré qu’il était important de continuer ce combat pour diminuer les frais payés par les familles. Je voyais et vois toujours dans cette mesure un défaut de solidarité grave de notre commune. J’ai donc fait l’effort de venir défendre les parents au conseil 15 jours à peine après la naissance de mon enfant. Puisque je l’allaitais de manière exclusive, mon mari s’occupait de lui dans les couloirs de la maison communale au moment où je vous demandais, pour son bien-être, de changer l’ordre du jour afin de me permettre de ne rester que pour présenter mon interpellation. Vous avez refusé. L’ordre du jour étant terriblement long, j’ai accepté de reporter ma question et d’intervenir uniquement dans le débat général. Mais ceci me laissait un temps de parole extrêmement court. Fatiguée et éprouvée par la situation, je l’ai dépassé. Vous avez souhaité m’arrêter de parler et n’avez reculé que devant la foule furieuse des parents. Au conseil communal d’octobre, rebelote : cette fois il y avait moins de parents, mais vous avez à nouveau refusé ma demande de modifier l’ordre du jour. Je vous rappelle qu’à ce moment mon bébé avait six semaines à peine. Il pleurait dans le couloir pendant que j’attendais la fin de l’ordre du jour et mon tour de parole. C’est que les points amenés par les conseillers communaux sont toujours en fin d’ordre du jour, et tous les conseillers de la majorité se sont unis à vous pour rappeler que c’est là une règle supérieurement importante ! Ces incidents m’ont plutôt fait penser qu’il s’agissait en l’espèce de dissuader tout public d’assister au débat. Malheureusement, ces différents épisodes me font conclure que votre humanité ne transparaît que peu dans vos méthodes de travail. Je vous le disais en préambule, je voudrais vous proposer une modification du règlement d’ordre intérieur. Vous la trouverez ci-jointe. Celle-ci stipule qu’une conseillère communale en congé de maternité peut, pour autant qu’elle souhaite participer au conseil communal, demander à voir ses interventions ordonnées en premier point de l’ordre du jour, exception faite des interpellations citoyennes, sans autre forme de procès. La justification en est simple. La société toute entière clame les vertus de l’attachement de la mère à l’enfant et de l’allaitement d’une part. Et d’autre part le niveau de pouvoir communal est celui où l’on peut le moins facilement « lever le pied », étant donné la proximité entre les citoyens et leurs élus. Il n’est donc pas étonnant que certaines élues souhaitent pouvoir participer a minima à l’activité du conseil durant leur congé de maternité. Monsieur le bourgmestre, dans l’attente d’une réponse de votre part, je vous prie d’agréer mes salutations respectueuses. Modification du règlement d’ordre intérieur du conseil communal de Schaerbeek en vue de mieux tenir compte du congé de maternité des conseillères communales proposée par Mme Catherine Moureaux. Ajout à l’article 10, en tant que dernier paragraphe de l’article. « Sans préjudice de ce qui précède, la conseillère communale en congé de maternité qui en fait la demande voit les points qu’elle souhaite voir traiter par le conseil pris en compte aussi haut que possible dans l’ordre du jour tel qu’organisé par la Loi Communale. » Cette proposition n‘a pas été retenue par l’assemblée, pourtant il s’agit d’une question qui interpelle d’autres conseillères communales. C’est le cas d’Elise Willame, conseillère communale Ecolo à Audergheme, qui n’a pas pu siéger, étant en congé de maternité. Plus d’informations Catherine Moureaux.