Article par A.C. paru dans la libre du 25 avril 2016
Duel symbolique. Sa mission : venger le père. Catherine Moureaux, fille du bourgmestre déchu Philippe Moureaux, a pris la direction de Molenbeek-Saint-Jean, l’année dernière, pour s’imposer comme la nouvelle cheffe de file du PS local. Sans doute un peu à l’étroit à Schaerbeek, elle a débarqué sur un terrain électoral qui lui est favorable. Aux élections régionales de 2014, après avoir fait campagne aux côtés de son père, elle avait obtenu un quart de ses voix de préférence sur le seul territoire de la commune. Un résultat significatif.
Très présente dans les médias, Catherine Moureaux cache à peine ses ambitions. Face à elle, la bourgmestre Françoise Schepmans (MR), celle qui est parvenue à faire chuter son père après deux décennies de maïorat. Le duel s’annonce ouvert et disputé, comme en 2012, lorsque Philippe Moureaux avait obtenu 5 952 voix, contre 5 358 pour Mme Schepmans. Mais les deux dames ne seront en réalité que les égéries d’un combat qui se joue à un tout autre niveau. Elles seront l’incarnation d’une lutte âpre entre un MR – jugé -ultralibéral et un PS – jugé – archaïque et dont Molenbeek en serait le symbole. Ces deux étiquettes collent pourtant mal tant à Françoise Schepmans qu’à Catherine Moureaux. Mais cela, les partis s’en embarrassent peu.