Interpellation de Mme Catherine Moureaux à M. Christos Doulkeridis, secrétaire d’État à la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Logement et de la Lutte contre l’Incendie et l’Aide médicale urgente, concernant « la campagne de recrutement du SIAMU et la gestion de la diversité ». Commission des Affaires intérieures – 8 novembre 2012 Mme Catherine Moureaux.- Il y aurait actuellement une demi-douzaine de femmes employées sur 1.000 personnes au corps opérationnel ou au Siamu. Et il me revient que ces femmes sont cantonnées à la caserne de l’Héliport, car ailleurs, les infrastructures ne permettraient notamment pas l’usage de douches séparées de celles des hommes. Il me revient également, et je pense que c’est une information objective dont vous pourrez disposer très facilement, que parmi cette demi- douzaine de femmes, il n’y a qu’une femme officier. Par ailleurs, il semble qu’il n’y ait actuellement qu’une quinzaine de personnes issues de la diversité parmi le personnel opérationnel du Siamu, et qu’en juin, ces personnes étaient régulièrement réunies dans les mêmes postes et se voyaient affecter des tâches décrites comme plus pénibles que d’autres. Par rapport à cette situation, quelles mesures ont-elles été ou seront-elles prises pour que l’intégration des femmes et des personnes issues de la diversité se passe mieux qu’actuellement ? (Remarques) Par ailleurs, vous avez procédé lundi à un arrêté de nomination de 50 personnes. Pouvez-vous me confirmer qu’il ne s’y trouve aucune femme ? En outre, on n’y trouve que cinq candidats issus de la diversité, ce qui est peu. Enfin, combien trouve-ton de Bruxellois parmi ces 50 personnes nommées ? J’en viens à l’essentiel de ma question, qui concerne la campagne de recrutement, et singulièrement sa partie diversité. Vous aviez-vous même déclaré que la diversité serait un axe fort de la récente campagne de recrutement du Siamu. La mixité des genres et des origines est loin d’être une réalité au sein de ce service. Elle nécessite la combinaison de plusieurs recettes pour aboutir à un corps opérationnel plus représentatif de la sociologie bruxelloise dans toutes ses dimensions. L’intention affichée durant la campagne de recrutement est louable et s’impose aujourd’hui comme une évidence. On commence d’ailleurs à traiter couramment les questions d’origine en plus des questions de genre. Mais il faut dépasser le stade de l’intention, car un échec serait particulièrement dommageable. Il était question d’organiser quatre épreuves : tests physiques, tests psychotechniques, observation comportementale et entretien de motivation. Où en est-on aujourd’hui dans la campagne de recrutement ? Qu’ont donné les étapes déjà franchies ? Combien de personnes se sont-elles engagées ? Et combien ont réussi ? Combien de femmes ou de personnes d’origines socioculturelles différentes se sont-elles présentées aux épreuves ? Et combien ont réussi ? Il me revient qu’un grand nombre d’échecs a été constaté aux épreuves physiques. En soi, cela ne veut rien dire : il faut qu’un certain niveau physique soit atteint, dont on espère qu’il sera en rapport avec la fonction. Certains observateurs jugent cependant que l’organisation de ces épreuves n’a peut-être pas été optimale. Lors d’un exercice de traction des bras, on aurait, à l’issue du test, expliqué que les personnes ne faisaient pas le bon geste, au lieu de le signaler pendant l’exercice. En outre, un grand nombre de tractions auraient été réalisées, alors que sept seulement étaient demandées. Les mêmes observateurs, qui critiquent l’organisation de cette épreuve, s’étonnent du fait qu’elle n’ait pas été concertée avec les éducateurs physiques en charge des examens internes et de l’entraînement physique au sein du Siamu. De manière générale, la procédure de recrutement était une procédure mixte, partagée entre le Selor et le Siamu : le Selor se chargeait des tests psychotechniques et le Siamu, des tests d’aptitude physique, de l’évaluation du comportement en groupe et de l’entretien de motivation. Vous conviendrez qu’au moins deux de ces étapes – l’évaluation du comportement en groupe et l’entretien de motivation – incluent potentiellement une grande part de subjectivité. Quand il y a de la subjectivité dans un examen, une série de mécanismes peuvent se mettre en place. On peut voir apparaître du népotisme ou d’autres formes de déviances par rapport à ce qui serait souhaité en termes de transparence ou de choix de critères. La question de la diversité, pour un corps comme celui du Siamu où ce n’est pas la pratique habituelle, pourrait être mise à mal par un manque de critères, un manque de transparence ou un manque de formation des opérateurs del’examen. Confirmez-vous que les étapes du recrutement que j’ai citées ont été confiées au Siamu ? Un représentant de Selor était-il présent lors des étapes du processus ? Quelles étaient les consignes données en matière de diversité pour l’organisation de ces étapes ? Les agents qui composaient les jurys étaient-ils formés aux techniques de recrutement et à l’évaluation du comportement en groupe, s’agissant d’une épreuve tout à fait particulière ? Qu’en est-il de leur formation à la diversité ? Globalement, je voudrais savoir ce que vous avez mis en place pour favoriser la diversité lors de ces examens. En relation avec les interpellations précédentes, mais aussi avec toutes celles que j’ai pu entendre depuis mon arrivée au parlement concernant le Siamu, je voudrais savoir où en est la procédure de sélection des fonctionnaires dirigeants. Ce sujet planait tel une ombre sur les interpellations. Sans fonctionnaires dirigeants, vous n’avez peut-être pas les bonnes informations ! […] Mme Catherine Moureaux.- J’imagine que vous préféreriez qu’il y ait des fonctionnaires dirigeants, qui aient été sélectionnés sur la base des bonnes questions, des bonnes compétences, des bonnes capacités, pour que vous puissiez répondre au mieux à nos questions et que le meilleur service soit assuré. Dans quel délai peut-on attendre une prise de fonction d’un fonctionnaire dirigeant et d’un fonctionnaire dirigeant adjoint ? […] Mme Catherine Moureaux.- Vous pourriez vous fonder sur l’ordonnance Madrane. Même si cela pose problème, des moyens existent. […] Mme Catherine Moureaux.- À une publication au Moniteur belge du 6 novembre 2012 : « Par arrêtés ministériels de la Région de Bruxelles- Capitale, du 3
Le refus d’une ambulance du SIAMU d’intervenir lors de la fusillade devant le Crosly bowling
Question orale de Mme Catherine Moureaux à M. Christos Doulkeridis, secrétaire d’État à la Région de Bruxelles-Capitale, chargé du Logement et de la Lutte contre l’Incendie et l’Aide médicale urgente, concernant « le refus d’une ambulance du SIAMU d’intervenir lors de la fusillade devant le Crosly Bowling » en Commission des Affaires intérieurs du 15 mars 2012. Mme Catherine Moureaux.- Plusieurs articles de presse parus durant la semaine du 20 février 2012 ont fait état d’une fusillade dans la nuit du 18 février 2012 devant un bowling situé au croisement du boulevard de l’Empereur et de la rue de l’Escalier. Cette fusillade a fait trois blessés par balle, dont un dans un état grave. Il est aujourd’hui hors de danger. Dans l’un des articles, un témoin a indiqué qu’une ambulance du Service incendie et d’aide médicale urgente (SIAMU) serait passée sur les lieux et aurait refusé de s’arrêter pour porter secours aux blessés. Si tel est bien le cas, imaginez le sentiment de malaise qui pourrait naître au sein de la population. J’aimerais donc discuter de façon raisonnable de la question, car il est difficile de comprendre qu’un service dont la mission est d’apporter aide et secours aux victimes n’ait pas voulu prendre en charge ces blessés. Quelle est la procédure actuellement en vigueur lorsque des membres du personnel du SIAMU, en service ou non, se retrouvent inopinément sur un lieu d’accident ou d’incident ? Le personnel du SIAMU est-il formé spécifiquement aux interventions sur des scènes de violence avec armes ? Si un véhicule ne s’est effectivement pas arrêté, est-ce parce qu’il était requis pour une autre intervention ? Pouvez-vous m’expliquer la procédure dans ce cas ? Si ce n’est pas le cas, quelle est la raison invoquée pour ne pas s’être arrêté ? Une enquête interne est-elle prévue sur cet événement ? (…) Mme Catherine Moureaux.- Merci pour vos réponses. J’aimerais néanmoins avoir des éléments complémentaires. Si je comprends bien, l’information peut circuler d’une part du poste central 112 de la police vers le poste de garde SIAMU, vers les ambulances, mais aussi dans l’autre sens, des ambulances vers le poste de garde ? L’information est-elle aussi transmise à la police ? Circule-telle dans l’autre sens ? (…) Mme Catherine Moureaux.- Y a-t-il un règlement qui définisse à quel moment on actionne ce mécanisme ? (…) Mme Catherine Moureaux.- Il me semblerait logique que les ambulanciers aient l’obligation de faire quelque chose de cette information. (…) Mme Catherine Moureaux.- Ce n’est pas ce que vous avez dit. Vous avez dit qu’ils sont retournés sur place pour demander… C’est l’inverse. (…) Mme Catherine Moureaux.- C’est le hasard. Cela ne répond pas à ma question. (…) Mme Catherine Moureaux.- Prenons un autre cas de figure : les ambulanciers sont en route pour une intervention. Ils tombent sur un autre cas d’intervention et doivent prévenir la centrale. À ce moment-là, qui gère la priorité ? Les ambulanciers restent-ils forcément en priorité sur les lieux de la première intervention ? Est-ce l’ordre chronologique qui décide de la priorité ? (…) Mme Catherine Moureaux.- En matière médicale, il n’est pas forcément logique de garder l’ordre chronologique. (…) Mme Catherine Moureaux.- J’aimerais avoir ce complément d’information. Dans mes cours sur la gestion, notamment des situations beaucoup plus graves, avec un grand nombre de blessés, on nous disait que nous avions le devoir, au niveau médical, de trier, de prendre des décisions, même si elles pouvaient avoir des conséquences graves. (…) Mme Catherine Moureaux.- Pas forcément. Je voyais Mme Payfa réagir. Si l’on appelle pour un chat dans un arbre et une crise cardiaque, il y a en ce qui me concerne un ordre de priorité qui prime l’ordre chronologique. Il faut garder cela à l’esprit, et j’espère qu’il y a un règlement qui oblige les pompiers à agir de la sorte. (…) Mme Catherine Moureaux.- La centrale est efficace, mais si cela se passe sur le chemin de l’ambulance ? (…) Mme Catherine Moureaux.- Parmi les interventions du SIAMU, vous avez un grand nombre de nids de guêpes et de chats coincés… (…) Voir le compte-rendu intégral de la Commission : ici