Discriminations et clichés dans les fictions télévisées
Le 3 mai 2016, j’ai interrogé le Ministre sur les constats très interpellants en terme de discrimination dans les médias que pose l’analyse de l’UCL: Mme Catherine Moureaux (PS). – Dans la foulée des débats sur les phénomènes de radicalisation, nous avons beaucoup parlé de l’importance de lutter contre les amalgames et de promouvoir une société inclusive. Madame la Ministre, vous êtes bien placée par rapport à la lutte contre les stéréotypes et les clichés. Il s’agit d’une question qui pourrait également vous intéresser à titre personnel. Vous savez mieux que quiconque que la place de la culture et des médias dans la construction de l’identité n’est évidemment pas à négliger. C’est pourquoi j’ai été particulièrement intéressée par la lecture des résultats d’une analyse menée par des étudiants en communication de l’UCL. Ils ont analysé une trentaine de fictions – des séries télévisées, originaires des États-Unis, mais aussi du Canada – qui ont eu une large audience en Europe, ce qui est d’autant plus interpellant pour nous. Les clichés détectés sont principalement liés à l’identification des origines arabes au terrorisme. C’est assez impressionnant en termes de nombre. Toutefois, quelques séries, dont la série canadienne intitulée La petite mosquée dans la prairie, viennent nuancer ce diagnostic. Je voudrais orienter mon propos sur ce qui peut être fait, en Fédération Wallonie Bruxelles, pour porter une approche moins stigmatisante et plus représentative de la richesse de la diversité de la société. Le ministre a-t-il pris connaissance de cette étude? Si tel est le cas qu’en a-t-il pensé? Faisant écho à la discussion qui s’est tenue dans le cadre de l’interpellation précédente sur la fonction de production de la RTBF ainsi que d’autres éditeurs en Belgique, par quels leviers peut-on agir pour soutenir et promouvoir des productions amenant une vision plus positive des personnes de toutes origines? Il s’agit d’une question vaste et j’espère avoir une ébauche de réponse. Mme Isabelle Simonis, ministre de l’Enseignement de promotion sociale, de la Jeunesse, des Droits des femmes et de l’Égalité des chances. – Pour le ministre Marcourt, le constat n’est pas nouveau: les séries télévisées et autres œuvres de fiction sont très souvent le reflet des insécurités d’une société, que ces œuvres en jouent intelligemment ou pas. Ainsi, jusqu’à 1990, il n’était pas rare de voir dans le rôle du méchant de service ou de l’ennemi violent une caricature du communiste russe. La menace nucléaire prégnante à l’époque a fait place à la menace terroriste de ce siècle. Les époques changent, mais les recettes pour jouer sur les peurs des gens, au travers de différents archétypes, afin de glorifier nos héros de fiction, restent les mêmes. Aujourd’hui, lorsque l’on veut créer une intrigue autour d’une menace terroriste, la solution de facilité est de la représenter grâce au stéréotype de l’Arabe violent. Au-delà de ce constat navrant, la liberté de création et d’expression des auteurs de fictions doit rester totale. Par contre, le politique a un rôle à jouer sur la perception de la réalité. Il faut développer dans les médias d’information une offre de contenus donnant une image correcte de la réalité et travaillant au rapprochement des cultures, en exacerbant moins les peurs qui divisent, mais en mettant en valeur les points de vue qui unissent. Comme le ministre Marcourt l’a souligné en réponse à la question écrite de Mme Moureaux portant sur les chiffres d’UNIA pour 2015, il est vrai que le climat est malheureusement propice aux manifestations islamophobes et les événements tragiques du 22 mars dernier risquent bien d’attiser les amalgames, les préjugés et les discriminations à l’égard de la communauté musulmane. Le devoir du gouvernement au niveau des médias est également de pouvoir offrir à l’ensemble des citoyens une vision de la communauté musulmane qui la présente dans toute sa richesse et pas seulement via les excès de quelques extrémistes. C’est pourquoi le ministre Marcourt travaille, sur la base des recommandations émises dans le rapport sur la formation des cadres musulmans et les émissions concédées que lui a remis en décembre dernier la commission, à l’attribution d’une émission concédée sur les ondes de la RTBF afin de participer à cette reconnaissance. Pour le moment, on élabore un projet d’émission qui tienne la route et dans lequel se reconnaissent les nombreux musulmans qui adhèrent à la volonté de créer un islam de Belgique, tout en s’adressant également aux non-musulmans. Nous travaillons également pour le moment, le ministre Marcourt et moi-même, à la pérennisation d’un baromètre périodique de la diversité dans les médias. Cet outil doit permettre aux différents éditeurs de s’interroger sur la représentation de l’égalité et de la diversité dans leurs émissions afin de prendre, le cas échéant, des mesures visant à les promouvoir. Par exemple, le dernier baromètre mettait notamment en évidence la proportion accrue d’hommes vus comme «non blancs» au départ du prisme de perception «auteurs d’actes répréhensibles», ce qui démontre la nécessité pour les médias de prendre en compte tant l’aspect quantitatif de la représentation de la diversité que son aspect qualitatif. Le ministre Marcourt étant attaché à l’autorégulation du secteur, l’idéal serait pour lui un système où chaque éditeur définirait pour ses programmes des objectifs à atteindre sur une base volontaire. Mais c’est un autre débat. C’est également pour agir sur cette perception qualitative de la diversité que nous travaillons, le ministre Marcourt et moi-même, en collaboration avec l’Association des journalistes professionnels, au développement d’une base de données d’experts et d’expertes issus de la diversité. L’objectif est de mettre à la disposition des médias et du public un large panel de compétences par une visibilité accrue de ces experts. Toutes les études réalisées à ce jour en matière de diversité à l’écran ou en presse écrite montrent la sousreprésentation des femmes et des personnes issues de la diversité ethnique dans le rôle d’expert interviewé par les médias. Les personnes issues de la diversité ethnique sont habituellement confinées dans des rôles subalternes, passifs, ou représentées via un prisme de perceptions négatives. Nous continuons donc au niveau du gouvernement à
Agréments et subventions aux organisations de jeunesse – question orale du 3 mai 2016
Mme Catherine Moureaux (PS). – Le décret du 26 mars 2009 fixant les conditions d’agrément et d’octroi des subventions aux organisations de jeunesse et ses arrêtés d’application définissent la procédure permettant à des associations respectant les missions et les finalités légalement requises d’être agréées comme organisations de jeunesse. Il me revient que différentes associations bénéficiant d’avis favorables tant de vos services que de la Commission consultative des organisations de jeunesses (CCOJ) pourraient entrer dans les conditions pour obtenir un agrément aujourd’hui. Certaines d’entre elles n’en sont pas à leur première demande. Contrairement au décret du 20 juillet 2000 déterminant les conditions de reconnaissance et de subventionnement des maisons de jeunes, centres de rencontre et d’hébergement, centres d’information des jeunes et de leurs fédérations qui prévoit un principe d’antériorité, le décret sur les organisations de jeunesse n’intègre pas une disposition similaire. Nous savons que les moyens existants ne permettront sans doute pas de satisfaire l’ensemble des légitimes demandes ni du secteur des organisations de jeunesse ni de ceux qui sont dans les conditions pour en faire partie. Certaines associations reconnues comme groupements de jeunesse – une reconnaissance qui permet d’avoir un pied dans le secteur jeunesse sans toutefois bénéficier de subventions – au sens du décret de 2009 et effectuant un travail de qualité en faveur de la jeunesse auraient pourtant besoin d’un soutien des pouvoirs publics ou à tout le moins de perspectives d’un tel soutien. Madame la Ministre, envisagez-vous des subventions spécifiques aux groupements, ou à tout le moins aux groupements qui entrent dans les conditions pour être agréés comme organisations de jeunesse, telles que l’article 36 du décret de 2009 le permet? Combien d’associations entrent-elles dans les conditions d’agrément comme organisations de jeunesse? Toutes ces associations vont-elles être agréées? Dans la négative, sur quels critères allez-vous vous baser pour faire une sélection? Ces critères sont-ils le fruit d’une concertation avec le secteur? Si tel n’est pas le cas, envisagez-vous une telle concertation? Mme Isabelle Simonis, ministre de l’Enseignement de promotion sociale, de la Jeunesse, des Droits des femmes et de l’Égalité des chances. – À ce jour, quatre associations sont dans les conditions d’agrément en tant qu’organisations de jeunesse: l’ASBL CIUM (Cercle interuniversitaire des étudiants en médecine), le Comac, ÉgoLogique et le SVI (Service volontaire international). Comme vous le savez, les enveloppes disponibles dans le secteur sont insuffisantes pour honorer à la fois de nouvelles demandes d’agrément et les demandes d’augmentation de structures déjà agréées. Cette situation est héritée de la législature précédente. À chaque conclave budgétaire, je ne manque évidemment jamais de solliciter les moyens additionnels requis. En raison des mesures d’économie adoptées pour un retour à l’équilibre du budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles à l’horizon 2018, il n’a toutefois pas encore été possible de les obtenir. En 2016, le choix des associations bénéficiaires des moyens complémentaires dégagés a été réalisé après consultation de la CCOJ, organe de représentation sectoriel, et son avis a été suivi. Ils ont été orientés vers les structures déjà agréées. Deux des associations citées précédemment, le CIUM et le SVI, sont déjà reconnues en tant que groupements, comme le prévoit l’article 36 du décret relatif aux organisations de jeunesse. Cet article donne au gouvernement la possibilité, «sur avis de la CCOJ, d’octroyer une subvention spécifique à ces groupements de jeunesse (…)». Les conditions liées de l’agrément comme groupement sont de trois types. Il s’agit soit d’associations ayant une activité spécifique jeunesse, sans pour autant répondre à l’ensemble des critères pour devenir une organisation de jeunesse, soit des organisations internationales de jeunesse ayant des organisations de jeunesse comme membres, soit des organisations sectorielles ayant pour objet la défense et la valorisation des pratiques professionnelles du secteur et des cadres réglementaires les régissant. Au regard des éléments budgétaires que j’ai évoqués, il n’est malheureusement pas possible à ce stade de financer l’ensemble des associations agréées comme groupements. Mon objectif prioritaire est en effet d’obtenir les moyens suffisants à l’agrément complet des associations qui respectent les prescrits du décret comme organisation de jeunesse. Mme Catherine Moureaux (PS). – Concrètement, cela signifie-t-il que vous continuez à solliciter des moyens additionnels pour aller dans le sens contraire et pouvoir financer les quatre associations? Mme Isabelle Simonis, ministre de l’Enseignement de promotion sociale, de la Jeunesse, des Droits des femmes et de l’Égalité des chances. – J’espère pouvoir financer entièrement le secteur tout en respectant les décrets. Mme Catherine Moureaux (PS). – Pour clarifier, le CIUM entre dans la catégorie valorisation et défense des pratiques professionnelles, troisième condition que vous avez évoquée. Dans quelle catégorie le SVI entre-t-il alors? Mme Isabelle Simonis, ministre de l’Enseignement de promotion sociale, de la Jeunesse, des Droits des femmes et de l’Égalité des chances. – En ce qui concerne les associations ayant une activité spécifique dans le domaine de la jeunesse, quatre organisations sollicitent la subvention. Comme je l’ai indiqué, je tenterai d’obtenir des moyens complémentaires pour pouvoir respecter pleinement l’ensemble des décrets, tant pour les centres de jeunes que pour les organisations de jeunesse. Pour être plus claire encore, ma priorité n’est donc pas de rencontrer la demande d’une seule association.
Les actes haineux doivent être combattus avec force et volontarisme – deux questions parlementaires
Cas d’antisémitisme dans un Athénée de la Communauté Madame la Ministre, Selon Unia, dans son dernier rapport 2015, l’enseignement reste un des quatre secteurs où les discriminations sont les plus importantes. Un secteur malheureusement pour lequel les dossiers introduits sont en augmentation. Aujourd’hui, un mois après les attentats de Bruxelles, le Directeur d’Unia nous alerte sur une nouvelle augmentation des signalements d’actes racistes et xénophobes depuis ce tragique 22 mars. Toujours selon lui, ces discriminations sont essentiellement islamophobes mais en 2016, il constate aussi une recrudescence de l’antisémitisme. Notre école n’est évidemment pas épargnée. Dernièrement un adolescent juif d’un Athénée d’Uccle aurait subi pendant plusieurs semaines des insultes antisémites ce qui aurait poussé la mère à le changer d’établissement scolaire. Une demande d’autorisation de changement d’établissement signé et validé par le préfet avec le motif suivant : »propos antisémites minimisés en insultes par le proviseur » a été traitée. Madame la Ministre, Confirmez-vous cet évènement? Si non pouvez-vous faire le point sur ce que vos services ont constaté? Si oui, qu’avez-vous entrepris suite à cette nouvelle? Madame la Ministre, au-delà de ce cas particulier très interpellant, Aujourd’hui, comment les enseignements, les directions et les établissements sont-ils parés pour faire face à de tels actes ? Comment la formation et l’information sont-elles organisées ? Quand de tels faits se produisent y-a-t-il des mesures ou dispositifs prévus par l’administration générale de l’enseignement ? Combien de faits de racisme et xénophobie ont-ils été enregistrés en 2015 et depuis le début de cette année? Côté élèves, quand de tels faits ont lieu, quels dispositifs sont-ils activés? Quels sont les outils mis en place au sein de la Fédération ? Pour conclure je me permettrai de réitérer des propos que j’ai tenus devant cette commission il y a quelques semaines, à la sortie du dernier rapport du Centre Interfédéral pour l’égalité des chances: l’école est le lieu par excellence où la médiation doit s’exercer. Et ce sous peine d’aller vers une société de la confrontation et non du vivre ensemble. Je vous remercie d’avance pour vos réponses. La réponse en cliquant sur ce lien: Compte-rendu des débats 2. Les constats posés en matière de clichés suite à analyse de fictions par des étudiants de l’UCL Monsieur le Ministre, Suite aux débats que nous avons eus face aux phénomènes de radicalisation notamment, on a beaucoup parlé de l’importance de lutter contre les amalgames et de promouvoir une société inclusive. La place de la culture ainsi que des médias dans la construction de l’identité n’est évidemment pas à négliger. C’est pourquoi, j’ai été particulièrement interpelée par la lecture des résultats d’une analyse menée par des étudiants de l’UCL sur plus d’une trentaine de fictions (des séries télévisées, principalement issues de la culture US mais qui ont une large audience en Europe). Les clichés, principalement liés à l’identification des origines arabes (ou assimilés par le biais de la religion musulmane) au terrorisme y sont légion. Il y a toutefois des séries qui viennent nuancer ce diagnostic. Monsieur le Ministre, je voudrais orienter mon propos sur ce qui peut être fait, en Fédération Wallonie Bruxelles pour porter une approche moins stigmatisante et plus représentative de la richesse de la diversité de la société. Avez-vous connaissance de cette étude ? Par quels leviers peut-on agir pour soutenir et promouvoir des productions amenant une vision plus positive des personnes de toutes origines ? Je vous remercie pour votre réponse.
Les élections communales 2018 seront tendues : Molenbeek-Saint-Jean
Article par A.C. paru dans la libre du 25 avril 2016 Duel symbolique. Sa mission : venger le père. Catherine Moureaux, fille du bourgmestre déchu Philippe Moureaux, a pris la direction de Molenbeek-Saint-Jean, l’année dernière, pour s’imposer comme la nouvelle cheffe de file du PS local. Sans doute un peu à l’étroit à Schaerbeek, elle a débarqué sur un terrain électoral qui lui est favorable. Aux élections régionales de 2014, après avoir fait campagne aux côtés de son père, elle avait obtenu un quart de ses voix de préférence sur le seul territoire de la commune. Un résultat significatif. Très présente dans les médias, Catherine Moureaux cache à peine ses ambitions. Face à elle, la bourgmestre Françoise Schepmans (MR), celle qui est parvenue à faire chuter son père après deux décennies de maïorat. Le duel s’annonce ouvert et disputé, comme en 2012, lorsque Philippe Moureaux avait obtenu 5 952 voix, contre 5 358 pour Mme Schepmans. Mais les deux dames ne seront en réalité que les égéries d’un combat qui se joue à un tout autre niveau. Elles seront l’incarnation d’une lutte âpre entre un MR – jugé -ultralibéral et un PS – jugé – archaïque et dont Molenbeek en serait le symbole. Ces deux étiquettes collent pourtant mal tant à Françoise Schepmans qu’à Catherine Moureaux. Mais cela, les partis s’en embarrassent peu.
Manque de places de stages pour les futurs médecins – Question orale du 3 mai 2016
Mme Catherine Moureaux (PS). – En 2018, de nombreux candidats médecins généralistes pourraient rencontrer des difficultés pour trouver des places de stage, ce qui mettrait en danger la poursuite de leur formation. L’année 2018, c’est le moment clé de la double cohorte; à la sortie des universités, les derniers étudiants qui ont fait leur formation de base en sept ans croiseront ceux qui l’ont faite en six ans. C’est également l’année où les stages passent de deux à trois ans, ce qui occasionnera un besoin de places plus élevé d’un tiers. Le secrétaire général du Centre de coordination francophone pour la formation en médecine générale (CCFFMG), Denis Lambert, parle de triple cohorte: «Alors qu’au 1er octobre 2015, moins de 400 étudiants entamaient ou poursuivaient un stage de médecine générale, ils seront trois fois plus nombreux à partir de 2018.» D’après ces estimations, il faudra en Belgique francophone environ 1 200 places de stage par an entre 2018 et 2020. Or le centre de coordination ne répertorie dans ses fichiers que 534 maîtres de stages proposant environ 650 places en médecine générale. Je n’aborde pas la médecine spécialisée dans cette question. Quelle est votre analyse de la situation? Quelle est votre position par rapport aux prévisions du CCFFMG? Mme Isabelle Simonis, ministre de l’Enseignement de promotion sociale, de la Jeunesse, des Droits des femmes et de l’Égalité des chances. – Le nombre de diplômés en médecine attendus dans les prochaines années est effectivement important. Le phénomène de double cohorte est dû à la transition entre le modèle de formation de base en sept années et le modèle de formation de base en six années. Cette double cohorte pose un certain nombre de questions quant à l’encadrement que les hôpitaux pourront proposer tant au nord qu’au sud du pays. Ce phénomène ne touche pas que la médecine générale. Selon le ministre Marcourt, malgré les questions d’organisation que pose cette double cohorte, il est heureux que nous puissions envisager l’arrivée de nombreux jeunes médecins généralistes sur le marché du travail, compte tenu des pénuries annoncées dans certaines spécialisations, spécifiquement en médecine générale, Les doyens de nos facultés travaillent sur la question de la double cohorte depuis de nombreux mois et le sujet est également sur la table du CCFFMG, ASBL interuniversitaire qui analyse de près la situation de terrain. Ainsi, lors d’un recensement effectué le 28 octobre 2015, notre Fédération comptait effectivement 534 maîtres de stage inscrits sur les sites de gestion des stages qui proposaient 659 stages. On constate donc qu’un maître de stage propose 1,25 place pour des assistants. Une telle statistique nous amène à dire qu’il faudra près de 1 000 maîtres de stage pour accompagner les quelque 1 100 à 1 200 étudiants qui sortiront de formation de base pour entamer leur master de spécialisation en médecine générale. Il faut signaler que le SPF a quant à lui agréé 689 maîtres de stage. Toutefois, une mise à jour des données effectuée en mars 2016, a acté l’agrément supplémentaire de 50 maîtres de stage. De plus, une réunion interuniversitaire visant les prochains agréments, estime que 100 nouveaux maîtres de stage seront agréés dans les six prochains mois. Ces différents mouvements portent le nombre total de maîtres de stage disponibles à près de 850 d’ici l’été, soit deux ans avant l’arrivée de la double cohorte. Le ministre Marcourt signale, par ailleurs, qu’une campagne d’information a été lancée auprès des maîtres de stage afin d’envisager l’augmentation de l’offre d’accueil du stagiaire. Le coefficient de 1,25 pourrait être revu avec pour impératif de ne pas nuire à la qualité de la formation. En outre, la sensibilisation des maîtres de stage agréés qui n’ont actuellement pas de stagiaires en formation est intensifiée. Les conditions pour accéder à la responsabilité de maître de stage ont également été assouplies. Il fallait auparavant sept ans d’expérience; seules cinq années seront exigées désormais avant de pouvoir encadrer les jeunes recrues. Par ailleurs, une information plus large sera donnée, notamment afin de «tordre le cou à un canard»: il n’y pas de limite d’âge pour devenir maître de stage. À ce titre, il sera proposé aux médecins de famille en fin de carrière de devenir plus facilement maître de stage. Cette initiative vise à assurer une transition plus facile qui fera de la pléthore de jeunes stagiaires une opportunité, palliant ainsi partiellement la pénurie annoncée de médecins généralistes. Du côté des universités, il y a également lieu de préparer avec soin l’arrivée de la double cohorte. Ainsi, plusieurs groupes de travail ont été constitués pour mener diverses réflexions sur l’élargissement des postes de formation. À l’ULB, par exemple, les cliniques ont été doublées d’un hôpital académique et de nouveaux postes cliniques ont été ouverts dans des hôpitaux régionaux comme celui de Charleroi. Des initiatives similaires ont été prises dans le Réseau Santé Louvain à Saint-Luc ou à Mont-Godinne. Vous pourrez constater que nos hôpitaux universitaires et nos maîtres de stage en médecine générale ont travaillé avec beaucoup de sérieux. Le ministre Marcourt se réjouit des différentes pistes évoquées et constate que tous ont été animés par la volonté d’accueillir nos étudiants stagiaires dans les meilleures conditions de formation. Le contexte actuel nous fait prendre conscience à intervalles réguliers de l’importance de la présence de nos médecins généralistes. Le ministre Marcourt est persuadé que les jeunes médecins prochainement diplômés trouveront pour les accompagner un nombre suffisant de maîtres de stage. Ces derniers auront à cœur d’être à la hauteur de leur tâche. Le ministre tient à les en remercier. Mme Catherine Moureaux (PS). – L’approche du ministre est prévisionnelle. Il est à la fois tôt et tard. J’espère que ces efforts porteront leurs fruits cette année et s’amplifieront jusqu’à 2018.
VIDEO – Jambon : Alors, on danse ? J’en ai débattu dans l’émission « Ce n’est pas tous les jours dimanche »
http:// Jambon : Alors, on danse ? J’ai participé à l’émission « Ce n’est pas tous les jours dimanche » sur RTL à propos des déclarations de Jambon. Alain Destexhe y était également invité. Il a tenté de nous faire croire que ces propos amalgamants sur la communauté musulmane reposent sur des faits. Tout a été démonté en deux minutes par des acteurs de terrain… Avec leur propos simplistes, des individus comme Alain Destexhe font partie du problème et pas de la solution. Mais le problème principal réside dans le fait qu’un parti totalement irresponsable comme la NVA nous gouverne aujourd’hui.
Colonialisme belge et ses crimes, un sujet qui fâche au cours d’histoire? Mon avis dans le soir
Article du soir du mercredi 27 avril 2016 Des sujets qui fâchent au cours d’histoire? Le colonialisme serait un pan de l’histoire belge imprécis dans les manuels et difficile à aborder L’école ne se montrerait pas très loquace sur certains sujets historiques, en secondaire. Principalement, des sujets sensibles qui crispent, souvent ceux relatifs à l’histoire de la Belgique. La critique n’est pas neuve; elle a été maintes fois entendue. Mais améliore-t-on la situation pour autant? Récemment, la députée et présidente du groupe PS au parlement de la Communauté française Catherine Moureaux a interpellé l’ancienne ministre de l’Education, Joëlle Milquet (PS), en Commission de l’éducation. C’est précisément sur le sujet de l’histoire coloniale enseignée à l’école que la parlementaire a questionné la ministre. «J’ai entendu des témoignages de gens de 25-40 ans issus de l’immigration, originaires d’Afrique subsaharienne», explique Catherine Moureaux. Des personnes dont les familles sont installées en Belgique depuis deux ou trois générations et qui y ont suivi leur scolarité. «Elles ont le sentiment qu’on ne leur a pas vraiment parlé de la thématique à l’école, souligne la députée. Ou alors, uniquement d’un point de vue européanocentré, biaisé et balayant la question de la douleur et exactions perpétrées à l’époque du régime colonial belge au Congo.» Si la question délicate de l’identité est ici centrale pour ces groupes de personnes, elle l’est aussi pour chaque citoyen: «C’est l’histoire commune du Congo et de la Belgique, un bagage citoyen commun», relate Catherine Moureaux. Et malgré que le cursus scolaire de ces 2540 ans remonte à une dizaine ou vingtaine d’années, la situation n’aurait aujourd’hui guère évolué. En se rendant sur le terrain et en rencontrant des professeurs d’histoire, la parlementaire a pu constater plusieurs faiblesses. D’abord, les référentiels seraient imprécis. Souvent enseignés de manière chronologique, les sujets historiques font la queue dans les classes du secondaire. Ce n’est qu’en 5e et 6e rénovées que les XIXe et XXe siècles sont étudiés. Catherine Moureaux explique: «Les chapitres reprennent les moments clés de cette période, comme les politiques impérialistes et le processus de colonisation. Mais on ne mentionne ni le Congo, ni son indépendance. On reste dans le flou.» Sans parler, dit-elle, du fait que ce chapitre arrive souvent en dernier dans le programme scolaire et se trouve quelques fois zappé par manque de temps. Ensuite, les enseignants ne seraient pas assez outillés pour enseigner ce genre de matières. D’après la députée, «ils disent ne pas avoir les outils nécessaires pour parler correctement de cette période d’atrocités». En 2013, une valise pédagogique relative à l’histoire de la colonisation au Congo, constituée d’un DVD et de fiches techniques, a été conçue pour les professeurs. De même, une formation avait été organisée la même année. Des initiatives plutôt rares, et sans suite. «Référentiels hyper-précis» A l’interpellation de Catherine Moureaux sur le sujet, Joëlle Milquet, encore ministre à l’époque, a répondu qu’elle «plaidait pour des référentiels hyper-précis». Les manuels de l’enseignement qualifiant viennent d’être revus et le processus est en cours pour le général. Dans ce contexte, «nous mettons sur pied un colloque qui fera le point sur la recherche en la matière», précise la députée. Une matière plus pointue qui sera proposée pour les manuels à venir. Milquet a, en outre, souligné sa volonté de donner une seconde chance à la valise pédagogique. Ces démarches seront-elles suffisantes? A voir. De même, il faudra voir si la nouvelle ministre de l’Education reprendra rapidement les rênes en la matière. ■ VALENTINE ANTOIN
Mon petit guide pratique pour éviter les crèches clandestines
En tant que parent, je vous propose mon petit guide pratique pour éviter les crèches clandestines. Parents en recherche de crèche, Visitez si possible la crèche avant tout paiement. Demandez au responsable si la crèche est agréée par l’ONE ou par Kind & Gezin. Vérifiez si la crèche est vraiment agréée sur le site de l’ONE ou de Kind&Gezin ou en les appelant: ONE: www.one.be – 02/511.47.51 Kind&Gezin: www.kindengezin.be – 078 150 100 Si la crèche n’est pas agréée, signalez-le à l’ONE et signalez-le moi aussi si possible (cmoureaux@parlbru.irisnet.be) Crèches non agréées: quel danger? => pas de contrôle sur: – la sécurité – l’encadrement des enfants – la qualification du personnel – les activités proposées – l’hygiène
Catherine Moureaux de la médecine à la politique
Article paru dans lalibre du 18 avril 2016 Dans le salon, à l’exception des photos des deux enfants du ménage, âgés de 2 ans et demi et de sept ans, peu d’éléments décoratifs ont été accrochés sur les murs bleu gris du salon. Seule l’imposante bibliothèque, remplie à ras bord, à côté de laquelle un petit bureau avec ordinateur et le parc du cadet ont été disposés, semble avoir fait l’objet d’une attention particulière. De l’autre côté de la pièce, deux canapés de taille modeste entourent une petite table basse et une télévision qui semble soudain minuscule. A côté, la toute vieille chaîne hifi familiale et une table sur laquelle fume encore une tasse de thé. Située dans le haut de la commune, entre la chaussée de Gand et le Mettewie, la petite maison familiale que Catherine Moureaux et son compagnon ont achetée, puis investie en novembre dernier, est simple, voire sans chichi, confortable, relativement lumineuse et dispose d’un petit jardin. « On a hésité avec une belle maison située entre Beekkant et la gare de l’Ouest qui avait une grande terrasse, mais ce qui nous a décidés, ici, c’est le jardin », explique celle qui est devenue en février 2015 la cheffe de file des socialistes molenbeekois. Après les dernières élections régionales, en mai 2014, la jeune femme, schaerbeekoise à l’époque, avait réalisé le 3e score socialiste à Molenbeek, juste derrière les ministres Rudi Vervoort et Fadila Laanan. Alors que son père Philippe Moureaux et les socialistes avaient été évincés du pouvoir lors des élections communales de 2012, la question du transfert de sa fille dans la désormais plus célèbre commune de Belgique s’est alors rapidement posée. Après neuf mois de réflexion, celle qui est également députée bruxelloise et chargée de cours à l’ULB avait pris sa décision : elle acceptait le défi. C’est-à-dire tout faire pour récupérer le mayorat perdu lors des prochaines élections de 2018. Caractère et valeurs En ce début du mois d’avril, Catherine Moureaux nous a ouvert les portes de sa maison, la première qu’elle achète, celle à Schaerbeek étant une location. « Il fallait trois chambres pour que les deux enfants aient la leur, ce qui n’était pas le cas avant. Il fallait aussi que ce soit bien desservi en transports en commun », explique-t-elle. « Cela a pris du temps ? La décision de venir a été longue, très longue, mais une fois que je l’avais prise, je voulais justement que ça aille très très vite. J’étais franchement impatiente, Je voulais que cela suive. Mais on a eu du mal à trouver la maison », s’exclame-t-elle. Celle qui aura bientôt 39 ans n’est pas du genre à traîner en route une fois qu’elle s’est fixé un objectif. C’est à huit ans qu’elle annonce à sa maman qu’elle deviendra médecin. Résultat : 20 ans plus tard, elle débute comme médecin généraliste au centre médical de la rue de la Victoire, dans le bas de Saint-Gilles. Durant dix années, la fille du célèbre bourgmestre va travailler quotidiennement là, où explique-t-elle , « un médecin peut jouer un rôle social, où il est au cœur des problèmes de la société ». Un laps de temps durant lequel la jeune femme, toujours pas affiliée au PS, se met lentement mais sûrement à réfléchir à une entrée en politique. « Je voyais les limites de mon action de médecin. Je voulais faire plus, faire bouger les choses », raconte-t-elle Depuis sa plus tendre enfance et durant 20 ans, Catherine Moureaux joue également au basket au haut niveau, occupant le poste de pivot. Une place qui consiste entre autres à intimider les adversaires qui cherchent à inscrire des paniers. Mais si la socialiste estime partager les mêmes valeurs que son père – au premier rang desquelles la détestation de toute discrimination – , elle insiste également : elle n’est pas son père. Pas question donc d’intimider et de passer en force comme le faisait son paternel. Au contraire, insiste-t-elle, place au dialogue et au collectif. En octobre dernier, elle annonçait d’ailleurs, aux côtés de la conseillère communale Farida Tahar, la tenue de différents ateliers au sein de la section, mais aussi une campagne de porte-à-porte, laquelle sera finalement reportée suite aux attentats de novembre. Défis sociaux Aujourd’hui, la situation sociale reste explosive dans la commune, le chômage des jeunes culminant à 40 % dans certains quartiers. Une situation insupportable, explique la Catherine Moureaux, et qui l’a notamment décidé à venir à Molenbeek. Elle en est convaincue, plus que jamais, les socialistes ont un rôle à jouer pour le futur de l’entité. « Il y a des perspectives, mais il va peut-être falloir faire appel à de nouvelles stratégies », explique-t-elle, évoquant de nouveau sa méthode de co-construction. Pour la députée, et cheffe de groupe à la Cocof, une seule certitude : il faudra miser sur l’enseignement et la culture. « Tout commence à l’école. Il nous faut les meilleurs enseignants à Molenbeek, et pour cela il faudra rendre ces postes plus attractifs financièrement. Il y a un talent incroyable chez les jeunes ! Il faut les aider à le développer. Notre richesse, ce sont les jeunes » !, insiste-t-elle. Julien Thomas