Ma question: Afin de contrer la surpopulation des étudiants en faculté de médecine vétérinaire, la perspective d’un concours en fin de premier bac de sciences vétérinaires se confirme; vous avez déposé en première lecture un avant-projet de décret en ce sens.
Monsieur le Ministre, nous avons en commun la défense de l’accessibilité de notre enseignement supérieur. Les débats par voie de presse sur la médecine vétérinaire rappellent ceux qui ont précédé relativement aux études de médecine humaine et de dentisterie. Certains prônent clairement un examen d’entrée, d’autres se montrent plus nuancés en considérant que le concours en fin de première bac constitue un moindre mal, tandis que d’autres encore souhaiteraient qu’une solution plus spécifique soit adoptée pour résoudre la question posée par les cas cliniques.
Monsieur le Ministre, sans préjudice évidemment de la consultation des acteurs et de la nécessaire concertation, pouvez-vous nous exposer les grandes lignes de cet avant-projet?
Que pensez-vous de la proposition du doyen de la Faculté de médecine vétérinaire de l’ULg,Georges Daubie, de créer un nouveau master en santé publique vétérinaire?
Par ailleurs, serait-il envisagé d’instaurer en médecine vétérinaire un test indicatif obligatoire comme il en existe en médecine humaine et en dentisterie (TOSS), afin de permettre aux étudiants d’évaluer leur degré de maitrise des prérequis et de participer à des activités de remédiation spécifiques?
Comme le rapporte l’ARES, ce test a montré sa pertinence pour définir les chances de réussite en 1ère bac
Réponse du Ministre : J’ai déjà eu l’occasion de démontrer que la situation vécue par les étudiants en formation de deuxième cycle en sciences vétérinaires appelait une réponse urgente.
Aujourd’hui, je dois constater que tous les acteurs, qu’ils soient étudiants de la faculté, représentants étudiants, doyens ou recteurs, sont conscients que la réalité vécue au sein de la faculté de Liège n’est plus tenable. Il s’agit à la fois de problèmes de sécurité qui peuvent mettre en danger la vie des animaux et de ceux qui souhaitent les soigner, mais également d’enjeux visant la qualité de la formation.
En effet, malgré que la faculté ait mené différentes politiques pour augmenter le nombre des cas cliniques disponibles pour la formation de ses étudiants, la situation de manque de cas se fait ressentir. Tous les acteurs que j’ai rencontrés sont particulièrement conscients de la complexité de la situation et des enjeux. Je tiens à rappeler que je ne suis pas resté
les bras ballants.
Je rappelle l’investissement qui a été consenti pour développer une nouvelle clinique vétérinaire qui permettra aux étudiants de se former dans les conditions d’équipement les plus modernes. Je rappelle également la diminution du plafond d’étudiants non-résidents de 30 à 20%; un léger recul dans les inscriptions d’étudiants primo-inscrits a dès lors pu être constaté cette année académique.
Par ailleurs, la faculté elle-même a mis en place différents dispositifs pour maintenir la qualité de son encadrement, notamment en dédoublant certains enseignements cliniques. Ainsi, les groupes d’étudiants disposent d’une taille qui permet leur encadrement, l’autre partie du groupe suivant des enseignements théoriques d’approche des cas cliniques. Ici aussi, j’ai apporté mon soutien par le biais d’une subvention particulière.
J’ai présenté devant le Gouvernement un avant-projet portant un dispositif visant à réduire le nombre de candidats dans les études. Ce dispositif est similaire à celui existant en sciences médicales et dentaires. Il comprend notamment le mécanisme du test indicatif obligatoire afin de permettre aux étudiants de s’évaluer et de disposer des aides à la réussite adéquates.
Par ailleurs, considérant le caractère inéquitable de notre enseignement obligatoire et l’attachement de la Fédération Wallonie-Bruxelles à la liberté d’accès à l’enseignement supérieur, je m’oppose à tout mécanisme de sélection à l’entrée des études. Je souhaite évidemment tenir compte des différentes positions et pistes alternatives proposées, mais j’estime que, pour les questions de sécurité et de qualité de formation évoquées, il est urgent d’agir.