Suite à mon interpellation sur l’état de santé des Bruxellois, voici un article paru dans la dernière heure du 25/02/2016 – Source : Un Bruxellois sur deux a utilisé des antidépresseurs Pas moins de 47 % des Bruxellois ont déjà eu recours aux antidépresseurs, contre 37 % des Wallons et 16 % des Flamands. Pas moins de 47 % des habitants de la capitale ont déjà consommé des antidépresseurs, soit trois fois plus que les Flamands (16 %) et un tiers de plus que les Wallons (37 %). C’est ce qui ressort du rapport 2015 du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE), qui est sorti, il y a quelques semaines, et consacré au système de santé belge. Un document auquel la députée régionale Catherine Moureaux (PS) a fait référence, ce mercredi, en commission Santé, en interpellant Didier Gosuin (Défi) et Guy Vangenhel (Open VLD), les ministres compétents dans la capitale. « Pourriez-vous nous faire part de votre lecture concernant ces chiffres ? Les objectifs du plan de santé rencontrent-ils ces constats ? », a-t-elle lancé, en citant de nombreux chiffres du rapport. En matière de vaccination contre la grippe, l’étude relève ainsi de mauvais résultats (qui se dégradent) à Bruxelles où seulement 47,8 % de la population de plus de 65 ans est vaccinée, contre 50,1 % en Wallonie et 60,6 % en Flandre, a constaté Catherine Moureaux. « De même en matière de dépistage du cancer du sein, l’étude relève de mauvais résultats : seulement 10,2 % à Bruxelles, contre certes 7,2 % en Wallonie, mais 49,6 % en Flandre », a indiqué la socialiste. Cependant, de manière générale, ce qui inquiète principalement la députée, c’est l’accessibilité des Bruxellois aux soins de première ligne, c’est-à-dire aux médecins généralistes. « L’étude montre un taux de 22 % de foyers déclarant un report des contacts avec les services de santé pour raisons financières, contre 9 % en Wallonie et 5 % en Flandre », a constaté celle qui est aussi médecin de formation. « Certes, les Bruxellois sont plus pauvres, mais, ici, il y a clairement moyen d’améliorer la situation ! », a-t-elle plaidé. « Les Bruxellois ne sont pas au courant, mais ils peuvent bénéficier chaque année auprès de leur médecin généraliste d’une séance gratuite pour faire le point sur leur santé », a-t-elle ainsi précisé. « Le rapport étant très fouillé (plus de 500 pages), nous prenons le temps d’analyser les différents indicateurs », lui a notamment répondu Didier Gosuin (Défi). « Un groupe de travail intercabinet se réunit depuis 2016 afin d’évaluer les suites à donner à ce rapport », a encore expliqué le ministre bruxellois. Au sujet des chiffres sur la consommation des antidépresseurs des Bruxellois, Catherine Moureaux a indiqué que ceux-ci ne faisaient malheureusement que refléter les réalités sociales dans la capitale. « Il y a pour moi un lien évident entre pauvreté et mal-être. Si les Bruxellois sont beaucoup plus nombreux à avoir déjà eu recours aux antidépresseurs, c’est aussi parce que la pauvreté y est plus grande », a-t-elle déploré. Le plan Santé normalement présenté en septembre au Parlement Le plan Santé bruxellois sur lequel planchent les deux ministres compétents pour la Santé au sein de la Cocom, Didier Gosuin (Défi) et Guy Vanhengel (Open VLD), devrait être normalement présenté au Parlement bruxellois à la rentrée prochaine. « Ce plan est un chantier de longue haleine et son élaboration nécessite d’analyser notamment de nombreuses données. En juin, une ébauche sera présentée aux acteurs du secteur, et des modifications pourront alors être faites. Le plan devrait donc être présenté à la rentrée prochaine au Parlement », a fait savoir le cabinet de Didier Gosuin. En compagnie de Guy Vanhengel (Open VLD), le ministre avait présenté en mai dernier l’esquisse d’un tout nouveau plan de santé bruxellois. Un projet qui s’explique par la 6e réforme de l’État, laquelle a transféré aux régions de nouvelles compétences en matière de santé. Le secteur de la santé représente 10 % de l’emploi à Bruxelles, indique la Région.
RDR: le parlement bruxellois précurseur en Belgique
Le secteur de la Réduction des Risques traverse de grandes difficultés : sous-financement à caractère chronique, sentiment de manque de légitimité, cohabitation difficile avec le pouvoir judiciaire et inquiétude par rapport à la Réforme de l’Etat entachent le moral des travailleurs. Interpellés par les acteurs du secteur, la commission santé du Parlement Francophone Bruxellois (PFB) a effectué tout un travail sur la thématique.
Le plan de réduction des risques liés à l’usage de drogues en Région bruxelloise
Interpellation jointe de Madame Catherine Moureaux à Monsieur Benoit Cerexhe, Minsitre en charge de la Santé, en séance plénière du PFB le vendredi 29 juin 2012 concernant le plan de réduction des risques liés à l’usage de drogues en Région bruxelloise. Mme Catherine Moureaux (PS).-Je ne vais pas revenir sur le Plan bruxellois de réduction des risques, car les questions ont déjà été posées. Par contre, j’aimerais en savoir plus sur le changement de cadre légal. Comptez-vous entrer en contact sur ce sujet avec le pouvoir fédéral? Par ailleurs, je souhaiterais revenir plus largement sur la question de la réforme de l’État. En effet, des informations interpellantes me sont revenues. Comme je le craignais, c’est un secteur à haut risque, au vu du désinvestissement budgétaire. Ce dernier ayant déjà commencé, les conséquences commencent à devenir visibles. Concernant les budgets précédemment attribués par le Service public fédéral de programmation (SPP) intégration sociale à des projets de ce type, nous avons appris il y a quelques jours que deux projets francophones ne seraient pas reconduits faute de moyens. À Namur, huit personnes sont en préavis parce que Mme De Block a notifié à l’association Phénix que sa subvention ne serait pas reconduite. À Bruxelles, c’est l’association Dune, dont nous avons souvent parlé ici, qui va devoir supprimer quatre cinquièmes d’équivalent temps plein, soit la moitié de son dispositif infirmier. À ce stade, il n’y a pas de confirmation écrite. Ce sont là les propos qu’aurait tenus Maggy De Block à l’association. J’en parle dans le contexte du transfert de compétence, car il apparaît que c’est le motif invoqué par la secrétaire d’État. Comme aux associations, cela me pose question. En effet, personne n’a été avisé. M. le ministre, avez-vous eu un entretien avec Mme Maggy De Block sur le devenir de ces projets bruxellois qui concernent un public précarisé et au sujet desquels nous sommes en pleine réflexion à Bruxelles, puisque nous étudions la mise sur pied d’un plan ? Enfin, toujours à propos de la question du transfert de compétences, il semblerait que des diminutions de budgets soient déjà en cours concernant le Fonds fédéral de lutte contre les assuétudes. Là encore, au moins un projet bruxellois est concerné. Il s’agit du projet « Riboutique », qui réunit les acteurs institutionnels, le projet Lama, la Maison d’accueil sociosanitaire de Bruxelles et Transit. Ce projet ne serait pas prolongé. J’ai les plus grandes craintes par rapport au secteur. Dans le contexte de la rédaction d’un plan en la matière, qu’avez-vous prévu pour affronter de pareilles modifications au niveau de l’État fédéral ? Qu’en est-il de la circulation de l’information ? Des informations inquiétantes me parviennent. Il semblerait qu’au moins une association travaillant sur la même thématique du côté flamand aurait eu l’occasion d’anticiper la décision politique. Je souhaiterais que les associations bruxelloises puissent, elles aussi, être averties assez tôt pour pouvoir prendre leurs dispositions. Je souhaitais ajouter ces quelques éléments d’actualité au texte original de mon interpellation. Par ailleurs, où en est l’élaboration du plan? Avez-vous fixé des montants pour l’évaluation et l’actualisation nécessaires? Les représentants du secteur ont adressé un courrier à la ministre de la Santé concernant le projet « Riboutique » dans lequel ils notent: « Nous sommes en effet confrontés à un nombre de demandes en hausse, à la complexité des situations, à la dégradation des conditions de vie d’une partie importante du public. » Ce public ne doit pas être négligé. Il n’a pas accès aux services de soins classiques. Des dispositifs particuliers doivent être créés à son attention, faute de quoi des problèmes risquent de surgir, qui affecteront le vivre ensemble et la santé. Ils coûteront davantage que les investissements qui pourraient être consentis en amont. […] Mme Catherine Moureaux (PS).- Je vous prie d’être particulièrement attentif aux questions du transfert de compétences et aux questions de budget qui en découlent. Il s’agit d’un processus long, difficile et complexe. Comme le soulignait mon collègue, M. Jacques Morel, ce secteur a besoin de reconnaissance et de stabilité. La stabilité financière fait partie des conditions pour que l’exercice de la fonction se fasse de manière optimale. Dans ce contexte, une incertitude aussi grande quant au budget durant la phase complexe de gestion du transfert de compétences est inquiétante pour ces associations. Rappelons qu’elles travaillent avec un personnel loin d’être pléthorique. Comme les auditions nous l’ont appris, elles vivent déjà de grandes difficultés. Certaines d’entre elles subissent une rotation importante du personnel du fait des rémunérations difficiles à assumer vu la difficulté d’un travail parfois coupé et qui concerne toujours des usagers vivant dans une grande précarité. Il s’agit donc de veiller soigneusement à soutenir des associations de ce type sur le sol bruxellois, qui en a malheureusement grand besoin. Pour accéder au compte-rendu intégral de l’interpellation, cliquez ici ! Pour en savoir plus sur la Réduction des risques liés à l’usage de drogues, consultez le site de la Plate-forme de la Réduction des Risques : ici ! Image : les kits stérifix font partie du dispositif RDR bruxellois, ils sont distribués par l’asbl Modus Vivendi gratuitement aux pharmaciens. Pour en savoir plus, cliquez ici .