Molenbeek, Chères Molenbeekoises, Chers Molenbeekois, Depuis plus de deux ans, je parcours tous les quartiers de Molenbeek. Et vous me parlez de notre commune, riche de sa diversité et de ses particularités. Ainsi, j’ai pu visiter bon nombre d’associations, j’ai croisé de très nombreux citoyens, engagés au service de leurs voisins ou de leur rue. Je vous ai écouté, avec l’oreille attentive du médecin que je suis, sur vos difficultés et vos attentes légitimes. J’ai noté les problèmes très concrets qui rendent la vie difficile au quotidien: les médicaments plus chers, les discours de haine plus présents, le coût de l’école qui augmente, les chauffards, les dépôts clandestins, … J’ai compris et je partage vos coups de gueule sur ce qui n’a pas été fait et qui devrait être envisagé très rapidement pour améliorer notre commune, pour lui rendre la place qu’elle mérite. Aujourd’hui, j’en suis convaincue : Molenbeek est courageuse, Molenbeek est une battante ! Et c’est vous, ses citoyens, qui lui donnez sa force ! Parfois portée par la colère, mais le plus souvent portée par l’envie de construire un meilleur avenir pour nos enfants, nos ainés, nos quartiers, notre Molenbeek, votre énergie est extraordinaire! Je souhaite fédérer et renforcer toutes ces énergies, pour garantir ensemble l’émancipation de chaque Molenbeekois(e) dans la réalisation d’un avenir commun apaisé et épanouissant ! C’est mon objectif ! Et j’en suis convaincue : cette ambition passe aussi par une encore plus grande participation citoyenne et associative. Tous les citoyens doivent pouvoir trouver leur place à Molenbeek! Tous les Molenbeekois doivent pouvoir s’y épanouir, y grandir, y construire leur famille. Le programme politique que nous écrivons porte cette ambition à travers toutes ses propositions. Intéressé(e)? : https://psmolenbeek.be/programme/ Au plaisir de nous rencontrer. Dr Catherine Moureaux Députée Candidate-bourgmestre du PS et du sp.a Liste5
Mon bilan parlementaire pour l’année 2017-2018
Certains se demandent ce qu’on fait au Parlement bruxellois. En tout cas le PS est fort actif. Et voici mon bilan de l’année qui se termine. Bonne lecture avant vos vacances! En chiffres: PRB -ARCCC PFWB PFB TOTAL Interpellations 6 4 2 12 Questions 18 23 1 42 Textes 1 2 3 6 TOTAL 25 29 6 60 En contenu: 1/ Conflits d’intérêts Mon travail parlementaire a été marqué cette année par le dépôt et la défense de 3 motions en conflit d’intérêt vis-à-vis de la politique du Gouvernement fédéral. Ceci m’a permis de défendre nos idées au nveau du Sénat pour la première fois. Ainsi j’ai plaidé pour défendre les intérêts francophones et/ou bruxellois quant: au nouveau régime de pension que ce gouvernement fédéral veut imposer à nos enseignements notamment; au contingentement décidé par le Gouvernement Mr-NV-A des numéros Inami sans tenir compte des spécificités bruxelloises et de la pénurie en marche de médecins généralistes dans nos quartiers ; aux attaques visant à déréguler le marché de l’emploi et aux attaques contre le modèle associatif sur le projet « des 500€ défiscalisés ». 2/ Lutte contre les discriminations J’ai également continué mon combat contre les discriminations, que ce soit dans l’accès à un logement, à une place en crèche, ou à l’embauche. Dans le cadre de la discrimination à l’embauche, je suis très FIERE que mon travail aie abouti à faire de cette problématique une priorité du Gouvernement avec comme résultat une première en Belgique : la mise en place des tests de situation et de sanctions pour les entreprises discriminantes! Ce combat n’est pas fini et il est très important pour moi que cette mesure soit réellement mise en application, sinon on sera uniquement dans l’effet d’annonce ! J’interrogerai le Gouvernement sur l’évaluation de cette mesure en application depuis le 1er janvier de cette année! Et je vous invite, une nouvelle fois, à déposer plainte auprès d’Unia, du MRAX, d’Actiris ou de votre syndicat si vous vous considérez comme victime d’une discrimination à l’embauche. C’est principalement ça qui va permettre de tester les entreprises et d’avancer! Dans le cadre de ma lutte contre la discrimination à l’embauche, je suis également satisfaite d’être à l’origine des auditions sur la problématique des équivalences de diplômes. Pour rappel : 43% des demandeurs d’emploi ont un diplôme non reconnu à Bruxelles. Il est temps qu’on trouve des solutions ! Cela avance un peu. Je continue de lutter contre la discrimination à l’embauche, véritable fléau dans notre Région! 3/ Santé J’aimerais ici mettre en avant mon travail sur deux problématiques importantes à mes yeux : Les perturbateurs endocriniens et leur impact sur la santé ; Notre politique de vaccination. Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques (souvent des dérivés du pétrole) qui bousculent nos hormones et entraînent de graves problèmes de santé (diabète, cancers, etc), en particulier chez les enfants (troubles du développement! ) et les femmes enceintes. Un véritable poisson contre lequel nos gouvernements peinent à appliquer le principe de précaution. Face à cette urgence sanitaire, je n’ai cessé d’interpeller les Ministres compétents pour qu’ils prennent leurs responsabilités sans rejeter la faute sur d’autres nveaux de pouvoir. En enfance, par exemple, nous pouvons déjà agir en excluant ces produits de nos crèches et en organisant des campagnes de sensibilisation à destinations des parents… Face à cette urgence sanitaire donc, nous pouvons agir. Chaque entité doit prendre ses responsabilités face à cette urgence sanitaire! Je ne lâcherai rien ! Pour la vaccination, mon travail porte ces fruits. Cette année nous avons constaté des épidémies de maladies pour lesquelles des vaccins existent et sont recommandés, par exemple la rougeole, qui a refait des centaines de morts en Europe cette année. Nous devons donc constater que notre politique de vaccination fait défaut aujourd’hui. Face à ce constat mais aussi à la montée en puissance des lobbies anti-vaccins, j’ai notamment plaidé pour une meilleure sensibilisation et particulièrement des personnes à risque, une meilleure connaissance des taux de couverture vaccinale, une réelle politique de vaccination à Bruxelles,… Mon travail a abouti notamment : à l’organisation d’une campagne de sensibilisation à la vaccination en 2019 (la question de la sensibilisation et des actions de prévention auprès des publics à risque reste posée) ; la réalisation d’une étude sur la couverture vaccinale en fédération Wallonie-Bruxelles en incluant Bruxelles (ce qui n’était pas gagné) au vote d’une résolution pour la mise en place d’une coordination bruxelloise pour la politique de vaccination. J’ai par ailleurs continué de travailler sur : le manque de médecins généralistes dans nos quartiers, en interrogeant à Bruxelles et en Communauté française sur les mesures prises pour faire face à cette problématique ; Les inégalités de santé à Bruxelles ; l’avenir des maisons médicales, en lien avec le projet de la ministre fédérale Maggie De Block d’adapter le forfait ; Je suis très satisfaite aussi d’avoir travaillé à la mise en place du dépistage systématique de la mucoviscidose, qui prendra place rapidement. 4/ Enfance En matière d’allocations familiales tout d’abord, je suis très fière d’avoir défendu un modèle très redistributif, qui a finalement été choisi. Ce nouveau modèle va permettre à 70% des familles bruxelloises dès le 1er janvier 2020 d’avoir un montant plus élevé d’allocations familiales, tandis que les autres familles ne perdront rien! Un autre sujet sur lequel je suis très heureuse d’avancer enfin, c’est le travail que je porte depuis plus de trois ans suite à la mort d’un enfant dans une crèche non contrôlée à Bruxelles. Cette année a en effet vu, grâce à mon travail, la fermeture de toutes ces crèches connues qui fonctionnaient sans contrôle! Car la sécurité dans nos milieux d’accueil reste une priorité. Une avancée donc même si le cadre légal pour les « nouvelles » crèches bicommunautaires n’est pas encore finalisé. Et si les contrôles posent toujours questions, tant sur leur nature (contrôle inopiné ou on) que sur leur fréquence. Il y a encore beaucoup de travail dans ce domaine! La sécurité de nos enfants est à ce prix! L’accès à un milieu d’accueil pose également question. J’ai plaidé et plaiderai encore pour que
L’emploi des personnes handicapées représente un défi de taille au sein de notre société – Bruxelles Santé n°90
L’inclusion de la personne handicapée, pour être une réussite, doit être pensée de manière cohérente et transversale avec toutes les politiques et institutions compétentes à Bruxelles. Nous avons voté à l’unanimité au Parlement bruxellois, en octobre 2016, la mise en place du « Handistreaming », la prise en compte de la dimension de handicap et la protection et la promotion des personnes handicapées dans toutes les lignes politiques. De plus, l’ensemble des assemblées ont adopté un « Handiplan » dans le but de pouvoir tenir compte des personnes handicapées de manière transversale dans la politique bruxelloise. Un texte sur l’emploi des personnes handicapées au sein des pouvoirs locaux qui porte une attention particulière aux entreprises de travail adapté a également été voté. Au-delà de ces textes juridiques, il reste encore beaucoup à faire. Les personnes handicapées sont confrontées à de nombreux obstacles à leur participation égale, active et effective à la vie politique, économique, sociale et culturelle. C’est pourquoi elles ont droit à des aménagements raisonnables. Malheureusement, ce droit n’est pas encore suffisamment connu et respecté. Les personnes en situation de handicap sont encore trop souvent considérées comme une « charge » plutôt que comme un « plus » pour l’entreprise. Selon UNIA, 58% des signalements relatifs au handicap concernent un refus de l’employeur de procéder à des aménagements raisonnables, ce qui est pourtant une obligation légale. A moins de mener une politique volontariste dans ce domaine, la situation risque de s’aggraver dans un marché du travail particulièrement fermé aux publics fragilisés. Nous devons continuer d’œuvrer pour faire de notre société une véritable société inclusive pour et avec les personnes handicapées ! Catherine Moureaux Présidente du groupe PS au Parlement francophone bruxellois Cet article est paru dans Bruxelles Santé n°90 – Juin 2018: http://questionsante.org
VIDEO Entretien avec Lahcen Hammouch sur la radioweb citoyenne Almouwatin
Discrimination à l’embauche: aucun test de situation pratiqué? – Question d’actualité du 02/03/2018
Compte rendu : Mme Catherine Moureaux.- J’ai été surprise en début de semaine par un article de presse. Nous avons voté le 13 octobre une ordonnance extraordinaire au bout d’un très long travail parlementaire, visant à mettre en place des tests réels pour détecter les pratiques de discrimination à l’embauche dans les entreprises. Cette ordonnance est entrée en vigueur le 1er janvier dernier et donne un cadre légal aux contrôles par l’administration régionale des entreprises soupçonnées de discrimination. Or, selon cet article, aucun test n’aurait encore été pratiqué. L’administration régionale semblait même dire qu’il y avait peut-être un problème de cadre légal. Confirmez-vous qu’aucun test n’a été effectué ? Je vous avais déjà interrogé sur la question des relations avec le niveau fédéral et le collationnement des diverses sources de plaintes, que sont Unia, Actiris ou le ministère de l’Emploi. Comme le cadre mis en place prévoit qu’il faut au moins deux plaintes pour pratiquer un test de situation à l’encontre d’une entreprise, il faut s’assurer de pouvoir collationner toutes les données provenant de diverses sources. D’après moi, il ne fallait pas attendre de nouvelles plaintes à partir du 1er janvier. Nous pouvons aussi utiliser les plaintes antérieures. Cela a-t-il été fait ? Si oui, de quelle manière ? Comment cela s’est-il passé avec le niveau fédéral et le cabinet du ministre Peeters ? Cette ordonnance marque un tournant, puisque nous allons enfin pouvoir faire quelque chose des plaintes. Il est très important que les gens qui sont victimes de discrimination sachent que contrairement au passé, où il ne servait pratiquement à rien de déposer une plainte, ils doivent le faire aujourd’hui ! Le volet de la sensibilisation est donc essentiel pour la mise en œuvre de cette politique. Qu’avez-vous prévu dans ce cadre ? Youssef Handichi .- Nous avons bataillé pour vous faire entendre que la lutte contre la discrimination sur le marché de l’emploi relevait de vos compétences. À la suite de cela, nous vous avons forcé à adopter une ordonnance. Le PTB vous en a félicité et a voté en faveur de celle-ci. Cependant, nous avions également attiré votre attention sur le fait que si nous ne mettions pas en place des phases de tests proactifs et systématiques sur le marché de l’emploi dans le cadre de cette ordonnance, nous risquions de ne pas atteindre l’objectif visé, qui est de lutter efficacement contre les discriminations. L’article paru le 26 février dans La Dernière Heure pose un premier constat : il importe de mettre en place une véritable phase de test et de donner aux inspecteurs régionaux le pouvoir de mettre la pression de façon proactive sur les entrepreneurs et les patrons qui discriminent notre jeunesse bruxelloise. J’aimerais connaître vos premières impressions à ce sujet. Que tirez-vous comme conclusions ? Êtes-vous prêt à reconsidérer cette phase de test afin de la rendre consistante, au lieu d’attendre des plaintes concernant les tests superficiels prévus actuellement ? Nous savons en effet que neuf victimes sur dix ne portent justement pas plainte. Le Ministre.- Il n’a jamais été question d’autoriser les inspecteurs régionaux à pratiquer des tests de discrimination de manière proactive, et ce pour deux raisons. D’abord, parce qu’Unia est opposé à cette démarche. Son équivalent français, le Défenseur des droits, l’est également. Ensuite, le Conseil d’État nous a indiqué, conformément à la jurisprudence de la Cour de cassation, que nous ne pouvions pas procéder de la sorte et entrer ainsi dans une logique de provocation. Chaque niveau de pouvoir doit respecter les autres. Il importe que les lois respectent les décisions du pouvoir judiciaire. À défaut, notre ordonnance serait vidée de son contenu, car toutes les décisions pourraient être attaquées. Je l’ai dit et j’espère que je ne devrai pas le répéter : qui que vous soyez, quelles que soient votre formation politique et votre importance, vous devrez toujours respecter les avis du Conseil d’État et de la Cour de cassation. Je vous en informe. Ce principe doit être intégré dans les paramètres de l’action politique. C’est une garantie essentielle de recevabilité légale des procès-verbaux. Donc, toute autre attitude constituerait le meilleur moyen de détruire l’outil que nous élaborons de manière unique en Europe. Le texte fédéral est beaucoup plus restrictif, car pour réaliser un test, l’autorisation préalable du Parquet est nécessaire. Il est donc de facto vidé de sa substance. Non, on ne peut pas tenir compte des plaintes antérieures au 1er janvier, car l’ordonnance prévoit le principe du consentement de la victime pour transférer son dossier à l’inspection. Or, le dossier d’Unia ne prévoyait pas ce consentement. On ne peut pas aller rechercher une plainte qui n’est pas constituée conformément à l’ordonnance, au risque de se faire débouter lorsque le tribunal du travail la traitera. Puisque vous m’interrogez sur le personnel, je peux vous répondre que l’ensemble des 30 inspecteurs ont été formés. Aucun test n’a encore été réalisé, en effet. Cela veut-il dire qu’il n’y a pas de dossiers et qu’aucune procédure n’est en cours ? Comme ministre, je n’ai pas à intervenir sur ce plan, car il s’agit de procédures judiciaires. Les inspecteurs ont qualité d’officiers de police judiciaire. Je ne peux donc pas intervenir dans leur travail. Je peux vous dire qu’à l’heure actuelle, il y a eu non pas des tests, mais des plaintes. Des dossiers se constituent conformément à l’ordonnance. Avant de réaliser des tests, il est prévu d’intervenir directement auprès de l’entreprise pour la mettre en garde et lui rappeler la législation en vigueur. C’est à cette occasion que nous la prévenons des conséquences en cas de nouveau signalement. C’est ce que prévoit l’ordonnance. Ce principe régit d’ailleurs toutes les procédures judiciaires. On ne peut pas, d’autorité, dresser un procès-verbal sur la base d’une information. Cela permet de faire du chiffre, mais ce n’est pas très efficace, puisque le procès-verbal est ensuite automatiquement rejeté par le tribunal du travail. Il est important de travailler avec sérieux pour mettre en place un dispositif solide et efficace. On évite ainsi de donner des
Discrimination à l’embauche: il faut porter plainte!
Depuis le 1er janvier, un nouvel outil existe à Bruxelles pour lutter contre la discrimination à l’embauche : Le testing des entreprises. C’est unique en Europe ! Aujourd’hui, aucun test n’a encore été réalisé. Pourquoi⁉ Car il faut au moins que 2 plaintes soient déposées contre le même employeur ou la même entreprise. Une seule solution pour activer ce dispositif novateur : porter plainte ! Vous pensez avoir été victime de discrimination lors d’une procédure d’engagement ? Dites-le ! Au guichet des plaintes chez Actiris http://www.actiris.be/…/fr…/Guichet-anti-discrimination.aspx A votre syndicat A UNIA https://www.unia.be/fr/signaler-une-discrimination
Les mains coupées au Congo ? Plus que des exactions !
Enseigner l’histoire du colonialisme belge à tous nos enfants est une avancée majeure mais pas en minimisant les crimes et dans une impression de paternalisme désagréable ! Dans le programme en vigueur, la période de la colonisation s’apparenterait à une intense période de développement économique, qui aurait eu par ailleurs quelques effets secondaires, qualifiés d’ « exactions » et non de crimes… Incompréhensible selon moi! Pas un mot sur la manière dont s’est organisée l’indépendance et sur Patrice Lumumba. A lire le programme on a plutôt l’impression qu’il s’agit d’un fait naturel et non d’un fait de luttes… Incompréhensible selon moi ! Pas un mot non plus de la responsabilité de la Belgique dans son assassinat, pourtant reconnue par une commission d’enquête belge… Incompréhensible selon moi ! Si pour la Ministre, ce programme qui dépeint l’action coloniale belge au Congo ne semble pas complaisant, j’ai quand même obtenu qu’elle introduise une demande officielle aux conseillers pédagogiques impliqués dans le programme afin d’évaluer celui-ci. Elle s’est aussi engagée à obtenir l’avis d’autres chercheurs sur la question. On avance! Et vous, avez-vous eu des cours sur le colonialisme belge ? Ses crimes ? L’assassinat de Patrice Lumumba ? C’est notre histoire et elle doit être enseignée à tous ! ————————————————————————————————————————————————————————— Article de la DH, publié le jeudi 07 décembre 2017 par Julien Thomas Catherine Moureaux: « Les mains coupées au Congo ? Ce sont plus que de simples exactions ! » La députée Catherine Moureaux (PS) ne cache pas son malaise face au programme consacré à l’histoire du colonialisme belge. La parlementaire interpelle ce jeudi au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles la ministre de l’Enseignement Marie-Martine Schyns (CDH) sur le sujet. « À aucun moment, le mot ‘crime’ n’est cité explicitement. On parle d’ ‘exactions’ . Pour moi, les nombreuses mains coupées durant l’époque coloniale ne sont pas simplement des exactions. Ce mot a le mérite d’exister, mais il donne un peu l’impression qu’il s’agit d’un effet secondaire. L’enseignement de l’histoire du colonialisme belge et de ses crimes n’est pas encore acquis aujourd’hui. Le sujet et la question sont encore malheureusement problématiques », constate la députée Catherine Moureaux (PS), qui interpelle ce jeudi la ministre de l’Enseignement Marie-Martine Schyns (CDH) sur le référentiel de l’enseignement technique et professionnel consacré au colonialisme et à ses crimes. C’est en 2014 que le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles approuve les nouvelles compétences élémentaires de l’enseignement qualifiant. Un document appelé référentiel et à partir duquel chaque réseau doit travailler pour créer son programme. Si la colonisation du Congo y figure explicitement, ce qui est une belle avancée, le programme de l’enseignement de la Communauté française qui s’en inspire suscite le malaise, estime la députée. « Il ressort du programme tel que rédigé actuellement une impression de paternalisme désagréable. Ainsi la période de la colonisation s’apparenterait à une intense période de développement économique, qui aurait eu par ailleurs quelques effets secondaires… Pas un mot sur la manière dont s’est organisée l’indépendance autour du personnage de Patrice Lumumba. À lire le programme on a plutôt l’impression qu’il s’agit d’un fait naturel et non d’un fait de luttes », insiste la socialiste. Violences commises sous le régime de Léopold II, révélations sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre congolais Patrice Lumumba ou encore polémiques concernant la bande dessinée de Tintin au Congo : les questions soulevées par le passé colonial belge font régulièrement depuis la fin des années 1990 l’objet de vifs débats politiques, médiatiques et citoyens. « Le sujet est sensible et touche à l’identité », souligne Catherine Moureaux, qui milite depuis des années pour un « devoir d’histoire ». Ce jeudi , l’élue PS interroge la ministre compétente sur l’existence ou non d’une évaluation du fameux référentiel. « Ne sommes-nous pas dans une minimisation des crimes belges et du racisme d’État de l’époque ? », lui demandera-t-elle également. De son côté, la chercheuse du FNRS et maître d’enseignement à l’ULB Amandine Lauro vient juste de publier un article consacré au sujet dans la revue Éduquer datant du 6 novembre. « L’histoire de la colonisation belge reste peu enseignée dans les écoles secondaires. Il est à craindre, au vu de la considération limitée que lui accorde le Pacte d’Excellence, que cet état de fait perdure », écrivait-elle. “Une révision des programmes n’est pas du luxe” “Les professeurs comme les élèves méritent mieux. Encourager l’inscription de l’histoire de la colonisation belge comme contenu obligatoire dans un nouveau référentiel serait un excellent début. À l’évidence, une révision et une harmonisation des programmes en matière d’histoire coloniale, intégrant les perspectives et les avancées des recherches récentes, ne seraient pas non plus du luxe. Pour que les futurs diplômés sortent de l’enseignement secondaire avec un meilleur bagage dans ce domaine, leurs professeurs ont besoin à la fois de plus de temps à y consacrer et d’outils plus performants sur lesquels s’appuyer”, expliquent Amandine Lauro, chercheuse du Fonds de la recherche scientifique (FNRS), et Romain Landmeters, assistant de recherche (FNRS) à l’Université Saint-Louis Bruxelles, évoquant les actuels programmes consacrés à l’enseignement de l’histoire coloniale belge. Une analyse que celle qui enseigne notamment l’histoire de l’Afrique, du genre et de colonisation faisait le 6 novembre dernier dans la revue Éduquer, qui est publiée par la Ligue de l’Enseignement et de l’Éducation permanente. Une association qui a pour objet la défense et la promotion de l’enseignement public et de l’éducation laïque. Julien Thomas
Dimanche après-midi à #Molenbeek
Ce qui s’est passé ce dimanche me trotte en tête. J’ai finalement décidé de vous raconter mon après-midi. Ce dimanche, cela faisait plusieurs jours que j’avais décidé d’emmener mon fils de 9 ans au théâtre. Evidemment le jour même il ne voulait plus m’accompagner: « les dessins animés c’est mieux, maman! Je n’ai jamais aimé le théâtre! Je veux rester à la maison » etc… (scènes connues 😉 ) Bref, nous voilà donc à la Maison des Cultures Molenbeek pour la nouvelle pièce de théâtre de la Compagnie LES VOYAGEURS SANS BAGAGE . La pièce s’appelle « L’être ou ne pas l’être » et les frères Allouchi l’ont écrite et mise en scène en visant « un spectacle moderne démontrant l’intemporalité de Shakespeare ». Tout un programme 😉 Le noir se fait. Richard III apparaît, baroque, bossu, déformé, le sourire méchant. Mon fils saute en l’air et se blottit contre moi. Le texte de Shakespeare est difficile. Mais l’acteur, Rachid Hirchi, et la mise en scène font merveille. Le spectacle est lancé. Quelques minutes plus tard, c’est la fin de ce qu’on doit bien qualifier de premier acte. Le noir se fait à nouveau. La salle applaudit. Mon fils me demande: « c’est quand même pas déjà fini? », une petite angoisse dans la voix. De nouveaux comédiens entrent en scène. Un Catesby sautillant, abruti, craintif à l’excès et totalement hilarant, extraordinaire Mohamed Ouachen, est le valet de Richard III. Ils forment un duo qui me rappelle « La folie des grandeurs ». Il faut dire qu’il y a du De Funès chez Ouachen! Les scènes s’enchaînent. On rit beaucoup. Hamlet est élégant, dépassé, très imposant physiquement. Lady Anne est gracieuse et désespérée. Shakespeare… mange des chips et se fait emprisonner. Mercutio joue les hommes invisibles. Roméo et Juliette sont faits l’un pour l’autre et pour le drame 🙂 Ophélie est vengeance et trahison à la fois. Les comédiens montent à l’assaut du ciel. Et dansent aussi régulièrement. Sur des airs de pop mais dans une ambiance de château hanté. Les spectateurs tapent dans leurs mains et accompagnent les acteurs. À chaque passage d’un acte à l’autre, la lumière s’éteint, la salle applaudit frénétiquement. Et mon fils me demande, anxieux, si « ce n’est pas déjà fini, maman? ». Alors pourquoi je vous raconte tout ça? Parce qu’après la représentation, Mohamed Allouchi et les comédiens m’expliquent leur frustration intense de ne pas avoir eu une seule visite de représentant de théâtre ou de centre culturel durant les trois représentations. Alors qu’ils avaient invité. Ils sont tristes et inquiets. Ils pensent il y a un véritable fossé entre les déclarations « sur le vivre ensemble » et les actes des uns et des autres. Ils pensent qu’on les a catégorisés « troupe arabe » ou quelque chose comme ça. Ils sont en colère. Ils ont l’impression qu’après les milliers de spectateurs qu’ils ont déjà ravi, le milieu les prend encore pour des amateurs… Alors difficile de dire si ils rencontrent les mêmes problèmes que bien d’autres troupes dans un pays où la culture n’est plus une priorité fédérale ou s’il y a un vrai problème de racisme bête et méchant (ou d’assignation identitaire) derrière ce qu’ils vivent. Peut-être les deux! Le succès de « la vie c’est comme un arbre », c’était vraiment juste lié à la vague de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation violente? Leur troupe variée dans les origines et dans les parcours de formation est-elle trop iconoclaste? Comment les centres culturels choisissent-ils ce qu’ils programment? Les pratiques de parrainage sont-elles aussi présentes en culture que pour l’embauche à Bruxelles? Une chose est sûre: la troupe est excellente. Avec Mohamed Allouchi, Ahmed Ayed, Barbara Borguet, Yassin El Achouchi, Rachid Hirchi, Mohamed Ouachen, Martin Goossens, Anaïs Tossings, Nihale Touati, Fionn Perry
Schepmans-Moureaux: duel de femmes pour les élections 2018 à Molenbeek
Article RTBF –Barbara Boulet Publié le jeudi 12 octobre 2017 La législature n’aura pas été de tout repos pour la commune bruxelloise de Molenbeek. Montrée du doigt jusqu’à l’autre bout de la planète, la commune est accusée d’avoir été une terre d’accueil pour jeunes radicalisés. Ce qui lui a valu d’être assiégée régulièrement par les caméras et les micros du monde entier. Résultat: la nouvelle bourgmestre Françoise Schepmans (MR) et son équipe MR-Ecolo-CDH (le PS de Philippe Moureaux ayant été rejeté dans l’opposition après 20 ans de maïorat) ont vécu au rythme de l’actualité terroriste. Au détriment des enjeux locaux ? Quel bilan revendique la majorité ? Selon l’équipe de Françoise Schepmans, la législature mouvementée n’a pas empêché d’avancer. Des écoles ont été ouvertes, d’autres agrandies, des logements publics ont été créés, une vraie politique pour les jeunes de 16 à 25 ans a été mise en place. Et surtout, dit-on au cabinet de la Bourgmestre MR, les finances communales ont été remises sur les rails. L’actuelle majorité accuse l’équipe précédente de Philippe Moureaux (dont faisait pourtant partie le MR), d’avoir vécu bien au-delà de ses moyens (une version contestée par l’opposition), et d’avoir laissé des comptes peu clairs. Il aura fallu près d’une demi-législature pour y mettre un peu d’ordre, explique le cabinet de Françoise Schepmans. Résultat: alors qu’en 2014, la commune affiche un déficit budgétaire de 14 millions d’euros, elle est aujourd’hui en équilibre. Un redressement qui s’est fait au prix d’un solide régime financier: en 2015, Molenbeek est placée sous tutelle régionale, dans le cadre d’un plan d’assainissement. Mais la plus grande avancée de ces dernières années, à en croire l’équipe en place, ne se mesure pas en chiffres ou en réalisations de projets. « A Molenbeek, disent plusieurs élus (y compris de l’opposition), la parole s’est libérée. Au conseil communal, dans l’administration et même dans la rue, le dialogue a repris et le respect mutuel est revenu. Philippe Moureaux était omniprésent, explique un échevin. Son départ a créé une période de chaos. Aujourd’hui, la sérénité est revenue.Il aura fallu presque le temps d’une législature. » Quels reproches formule l’opposition? » Cette équipe coupe merveilleusement bien les rubans« , ironise la nouvelle cheffe de file du parti socialiste, Catherine Moureaux, fille de l’ancien bourgmestre, tout fraîchement arrivée de Schaerbeek. Mais honnêtement, beaucoup de travail avait été réalisé en amont ». Avec le sp.a (les partenaires de 2012), les socialistes regrettent le manque de projets concrets, réalisés ou planifiés par l’équipe de Françoise Schepmans. Ce manque de projets témoignerait en réalité d’un manque de vision à long terme. Autre grand regret de l’opposition, tous partis confondus: la bourgmestre n’est pas parvenue à lever de fonds européens, fédéraux ou régionaux pour soutenir les réalisations communales, comme les contrats de quartier. Un apport potentiellement important: « Philippe Moureaux faisait ça très bien, explique le conseiller sp.a Jef Van Damme. Françoise Schepmans est pourtant députée fédérale, elle pourrait se servir de ce levier. Que son cumul de mandats serve au moins à quelque chose! Même pour le plan canal, elle aurait dû obtenir davantage, se battre pour un refinancement structurel de la zone de police ». L’opposition pointe encore le fiasco dans le dossier de l’occupation du stade communal Edmond Machtens: un fiasco au détriment des jeunes de la commune. « Quel amateurisme« , regrette Michaël Vossaert pour le parti DéFI. DéFI qui regrette par ailleurs la politique fiscale menée aujourd’hui à Molenbeek (« Il ne faudrait pas faire fuir la classe moyenne« ) et parle généralement d’un bilan de législature mitigé. Au contraire, le conseiller communal PTB de Molenbeek, Dirk de Block, parle de 6 années noires pour les inégalités sociales. Il prend en exemple l’instauration des garderies payantes dans les écoles et le nombre en baisse de logements sociaux occupés. Qui se voit Bourgmestre en 2018 ? A Molenbeek, le prochain bourgmestre n’y pense pas le matin en se rasant. Car le prochain Bourgmestre sera très probablement une femme. Françoise Schepmans a bien sûr des chances de rempiler: en 2012, sa liste libérale talonnait la Liste du Bourgmestre sortant (son score personnel n’était d’ailleurs pas si éloigné de celui de Philippe Moureaux) et sa récente visibilité pourrait lui faire gagner des voix. Mais il n’est pas non plus impensable que Catherine Moureaux la chasse. En tout cas, elle y songe (« Je suis prête à assumer cette responsabilité »), et la liste socialiste était jusqu’ici en tête à Molenbeek. Le sera-t-elle encore ? C’est évidemment la question. Le nom Moureaux peut-il ramener le PS au pouvoir ? Au sein de la locale du parti, l’arrivée à Molenbeek de Catherine Moureaux en aura bien crispé l’un ou l’autre, mais dans l’ensemble, on peut dire que la greffe a pris. De toute façon, pas le choix: il fallait une tête de liste solide pour combler le départ de l’homme populaire de Molenbeek, et avancer soudé pour faire face aux affaires qui ont affecté l’image du parti socialiste. Vis-vis de la population, l’enjeu est plus délicat: comment séduire les nostalgiques de l’ancien bourgmestre, sans faire fuir ceux qui attendent une rupture? Catherine Moureaux a bien compris ce double enjeu. Elle se dit à la fois héritière de son père sur le plan idéologique, mais insiste sur la différence de génération politique. Vers une alliance MR-PS ? N’en déplaise aux instances des partis, l’alliance socialiste-libérale n’est pas exclue à Molenbeek. D’une part parce qu’aucune des deux têtes de liste ne la rejette d’emblée. Et d’autre part, parce que la bourgmestre en a sans doute un peu marre d’avoir une opposition au sein de sa propre équipe. Le CDH, mais surtout Ecolo, lui font – c’est vrai- un peu la vie dure. Sans compter que la majorité reste un peu étriquée arithmétiquement parlant. Une meilleure assise au conseil communal serait plus confortable. Autres coalitions possibles ? Officiellement, pour la bourgmestre et son équipe, si les résultats des élections le permettent, un statu quo est le scénario privilégié (« question de stabilité »). Mais les partenaires Ecolo et CDH ont été très gâtés, en terme de compétences au
Discrimination à l’embauche : L’OCDE pointe à nouveau la faiblesse belge !
Ce vendredi 30 juin 2017, j’ai interrogé le Ministre bruxellois de l’emploi sur le rapport OCDE sur notre marché de l’emploi. L’occasion de faire le point sur la mise en ouvre du plan bruxellois de lutte contre la discrimination à l’embauche. L’OCDE pointe tout particulièrement, et c’est dans la continuité de ses rapports précédents, un écart magistral entre les taux d’emploi des immigrés “non-européens de deuxième génération” (48.7%) et celui des “autochtones” (69.7%). Cet écart est parmi les plus élevés de l’Union européenne ! Alors où en est notre plan bruxellois de lutte contre la discrimination à l’embauche? Voici les grandes lignes de la réponse du Ministre. 1/L’ordonnance anti-discrimination devrait passer en troisième lecture au Gouvernement la semaine prochaine ! Youpie !!! Pour rappel c’est le texte de loi qui devrait permettre aux inspecteurs régionaux de pratiquer du testing des employeurs. 2/Le Ministre a bien envoyé des travailleurs supplémentaires pour aider les services de la Communauté en matière d’équivalence. 3/Le monitoring bruxellois est sur le métier à Actiris (on n’a pas les moyens aujourd’hui de produire des statistiques “bruxello-bruxelloises”). Mais il s’agit seulement d’une étape de “faisabilité”… En conclusion, la lutte contre la discrimination avance même si c’est un mouvement lent.