Un enfant naît tous les 10 jours atteint de #mucoviscidose en Belgique! C’est l’une des maladies rares les plus fréquentes chez nous. Elle nécessite une prise en charge précoce. 👩⚕️👨🏽⚕️👩🏻⚕️👨🏻🔬 Alors pourquoi le dépistage systématique à la naissance n’est-il pas encore mis en place en Belgique? Voici la vidéo de ma question à la Ministre et sa réponse.
Dimanche après-midi à #Molenbeek
Ce qui s’est passé ce dimanche me trotte en tête. J’ai finalement décidé de vous raconter mon après-midi. Ce dimanche, cela faisait plusieurs jours que j’avais décidé d’emmener mon fils de 9 ans au théâtre. Evidemment le jour même il ne voulait plus m’accompagner: « les dessins animés c’est mieux, maman! Je n’ai jamais aimé le théâtre! Je veux rester à la maison » etc… (scènes connues 😉 ) Bref, nous voilà donc à la Maison des Cultures Molenbeek pour la nouvelle pièce de théâtre de la Compagnie LES VOYAGEURS SANS BAGAGE . La pièce s’appelle « L’être ou ne pas l’être » et les frères Allouchi l’ont écrite et mise en scène en visant « un spectacle moderne démontrant l’intemporalité de Shakespeare ». Tout un programme 😉 Le noir se fait. Richard III apparaît, baroque, bossu, déformé, le sourire méchant. Mon fils saute en l’air et se blottit contre moi. Le texte de Shakespeare est difficile. Mais l’acteur, Rachid Hirchi, et la mise en scène font merveille. Le spectacle est lancé. Quelques minutes plus tard, c’est la fin de ce qu’on doit bien qualifier de premier acte. Le noir se fait à nouveau. La salle applaudit. Mon fils me demande: « c’est quand même pas déjà fini? », une petite angoisse dans la voix. De nouveaux comédiens entrent en scène. Un Catesby sautillant, abruti, craintif à l’excès et totalement hilarant, extraordinaire Mohamed Ouachen, est le valet de Richard III. Ils forment un duo qui me rappelle « La folie des grandeurs ». Il faut dire qu’il y a du De Funès chez Ouachen! Les scènes s’enchaînent. On rit beaucoup. Hamlet est élégant, dépassé, très imposant physiquement. Lady Anne est gracieuse et désespérée. Shakespeare… mange des chips et se fait emprisonner. Mercutio joue les hommes invisibles. Roméo et Juliette sont faits l’un pour l’autre et pour le drame 🙂 Ophélie est vengeance et trahison à la fois. Les comédiens montent à l’assaut du ciel. Et dansent aussi régulièrement. Sur des airs de pop mais dans une ambiance de château hanté. Les spectateurs tapent dans leurs mains et accompagnent les acteurs. À chaque passage d’un acte à l’autre, la lumière s’éteint, la salle applaudit frénétiquement. Et mon fils me demande, anxieux, si « ce n’est pas déjà fini, maman? ». Alors pourquoi je vous raconte tout ça? Parce qu’après la représentation, Mohamed Allouchi et les comédiens m’expliquent leur frustration intense de ne pas avoir eu une seule visite de représentant de théâtre ou de centre culturel durant les trois représentations. Alors qu’ils avaient invité. Ils sont tristes et inquiets. Ils pensent il y a un véritable fossé entre les déclarations « sur le vivre ensemble » et les actes des uns et des autres. Ils pensent qu’on les a catégorisés « troupe arabe » ou quelque chose comme ça. Ils sont en colère. Ils ont l’impression qu’après les milliers de spectateurs qu’ils ont déjà ravi, le milieu les prend encore pour des amateurs… Alors difficile de dire si ils rencontrent les mêmes problèmes que bien d’autres troupes dans un pays où la culture n’est plus une priorité fédérale ou s’il y a un vrai problème de racisme bête et méchant (ou d’assignation identitaire) derrière ce qu’ils vivent. Peut-être les deux! Le succès de « la vie c’est comme un arbre », c’était vraiment juste lié à la vague de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation violente? Leur troupe variée dans les origines et dans les parcours de formation est-elle trop iconoclaste? Comment les centres culturels choisissent-ils ce qu’ils programment? Les pratiques de parrainage sont-elles aussi présentes en culture que pour l’embauche à Bruxelles? Une chose est sûre: la troupe est excellente. Avec Mohamed Allouchi, Ahmed Ayed, Barbara Borguet, Yassin El Achouchi, Rachid Hirchi, Mohamed Ouachen, Martin Goossens, Anaïs Tossings, Nihale Touati, Fionn Perry
K’nal Santé: premier centre de santé intégré à Bruxelles
Une nouvelle maison médicale ouvre ses portes à Molenbeek. Elle s’appelle K’nal Santé et compte deux médecins, un kinésithérapeute et un service infirmier. Elle fournit déjà des soins, avec ou sans rendez-vous. Cette maison médicale est un peu spéciale: il s’agit en fait de l’embryon du premier centre de santé intégré de Bruxelles! Alors qu’est-ce qu’un centre de santé intégré? Il s’agit de l’idée de donner accès à toute une série de services de première ligne dans la même maison. Attention ce n’est pas un hôpital, ni une polyclinique, mais bien un centre de santé où les professionnels travaillent ensemble autour du patient! Ce grand projet est développé par Médecins Du Monde Belgique. Il réunit, en plus des travailleurs de la maison médicale, les équipes de plusieurs associations déjà actives en santé/social: l’asbl LAMA, l’asbl Solidarité Savoir (centre d’action sociale globale), d’Ici et d’Ailleurs, et le Planning familial Leman. Il est soutenu aussi par la Fédération des Maisons Médicales et Collectifs de Santé Francophones. Ce premier centre de santé intégré voit le jour grâce au soutien financier et/ou politique de pour ainsi dire tous les acteurs bruxellois de la santé et du social: la Région, la commune et la COCOF, ainsi que de l’Europe, par le biais du FEDER. A ceux qui disent qu’on ne travaille pas bien ensemble à Bruxelles, je dis m… J’aurai l’occasion de vous en dire plus au fur et à mesure de l’évolution de ce beau projet, tout à fait novateur sur le sol bruxellois! K’nal Santé, rue de la borne 86 à 1080. Vous pouvez joindre l’équipe au 02/660.30.78.
Etat de la vaccination en Belgique francophone
Vous connaissez tous ma préoccupation pour la santé de nos enfants. Et les récentes mini-épidémies de rougeole et de coqueluche m’interpellent. Je me suis donc penchée à nouveau sur l’état de la vaccination en Belgique francophone. Y a-t-il comme les médias le mentionnent une augmentation du refus de vacciner son enfant? Combien d’enfants reçoivent toutes les doses des vaccins recommandés ? La protection de la société, et donc des plus fragiles, les bébés, est-elle assurée? 1/ Y a-t-il comme les médias le mentionnent une augmentation du refus de vacciner? Les refus de vaccination sont un phénomène difficile à apprécier. La Ministre m’a rejoint lorsque j’ai avancé l’idée que les refus étaient sous-estimés dans les enquêtes. Ce que l’on sait à coup sûr: depuis 2006 le refus du vaccin contre la rougeole/rubéole/oreillons a augmenté, atteignant les 2% aujourd’hui. Celui contre la méningite est refusé par presque 4% des parents, en hausse également. Les vaccins contre le pneumocoque et l’hépatite B semblent moins refusés aujourd’hui qu’hier (2,6 et 1,5%). Le rotavirus gagne la palme du plus refusé mais il est un peu à part puisqu’il est non remboursé. Cependant les refus à près de 6% sont probablement aussi à mettre au crédit d’une grosse polémique en France récemment. Conclusion: il y a des refus, plutôt un peu plus qu’avant, sans qu’on sache relier toujours ces refus à des polémiques ou à leur prix. 2/ Combien d’enfants reçoivent toutes les doses de vaccins recommandés? Pour le vaccin hexavalent (diphtérie-tétanos-coqueluche-haemophilus influenzae-hépatiteB) 92,3% des enfants ont reçu toutes les doses à l’âge de 15 mois mais ce taux n’est plus que de 73,3% pour le rappel à 5-6 ans! 95,6% ont reçu la première dose du vaccin contre rougeole/rubéole/oreillons. Le rappel doit avoir lieu à 12 ans et malheureusement le taux de couverture pour ce rappel n’est pas disponible à l’heure actuelle. 3/ La protection de la société, qui permet surtout de sauvegarder nos bébés, est-elle assurée? Pour que nous puissions tous bénéficier du fait que la propagation des virus et bactéries soit enrayée par la vaccination de certains il faut qu’un certain taux du public-cible soit effectivement vacciné. C’est ce qui permet alors de protéger les non-vaccinés, en particulier les bébés, qui n’ont pas encore atteint l’âge de recevoir le vaccin. Cet objectif à atteindre varie en fonction du pathogène incriminé et de son type de propagation. Malheureusement aujourd’hui ces taux ne sont atteints que pour les enfants jusqu’à l’âge de 2 ans. Les rappels ne sont pas suffisamment bien administrés. C’est de ce côté qu’il faut augmenter les efforts. J’avais demandé des mesures ciblées à la Ministre Gréoli face à ce problème en juillet 2016, qui s’était engagée à s’attaquer au problème. J’ai eu l’occasion de la réinterroger le jeudi 19 octobre 2017 sur les mesures effectivement prises. Malheureusement, j’ai bien l’impression que rien de ciblé n’a été fait. Compte rendu de la commission Enfance du 19 octobre 2017: Question de Mme Catherine Moureaux à Mme Alda Greoli, ministre de la Culture et de l’Enfance, intitulée «Vaccination en question?» Mme Catherine Moureaux (PS). – Dans le courant du mois de septembre, j’ai lu un article sur la question du refus de vaccination. La directrice médicale adjointe de l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE) y déclarait que «nous remarquons une augmentation des questionnements, ce qu’on peut comprendre étant donné la résonance des discours pro et anti-vaccins sur les réseaux sociaux».Elle évoquait une légère augmentation des refus de vaccination durant les consultations et elle citait le chiffre de 2 %. Madame la Ministre, confirmez-vous ces constats et chiffres?Quelle est la couverture vaccinale actuelle pour les différents vaccins recommandés? Les chiffres sont excellents pour les premières injections, mais des difficultés sont constatées au niveau des vaccinations de rappel. La situation se corse encore pour les vaccinations contre le rotavirus. Pouvez-vous commenter l’évolution de cette couverture? La presse parle d’une recrudescence de la rougeole et de la coqueluche: confirmez-vous ces informations? Comment vous expliquez-vous cette recrudescence? Le fait d’avoir attribué la compétence de la vaccination à l’ONE a été selon moi une erreur manifeste. Pour le cas de la coqueluche par exemple, c’est finalement la vaccination des jeunes adultes qui pose problème. Est-ce qu’il existe un risque que les chiffres de refus de vaccination soient sous-estimés? La directrice médicale adjointe ne parle finalement que du refus de vaccination durant les consultations, pas à d’autres moments et dans d’autres cadres. Plus globalement, vous dressiez le constat qu’il est plus difficile de sensibiliser certaines populations à la vaccination, ce qui pourrait expliquer la difficulté à atteindre l’objectif de couverture globale. Vous aviez annoncé un train de mesures à destination de ces publics. Quelles sont les mesures que vous avez déjà prises dans ce sens? Mme la Ministre de la Culture et de l’Enfance. – Les chiffres que vous évoquez figurent à la page 31 du rapport intitulé «Enquête de couverture vaccinale des enfants de 18 à 24 mois en Communauté française (Bruxelles excepté)», réalisé par l’association interuniversitaire Provac. Lors des consultations ONE, le refus de vaccination reste marginal, mais l’ONE constate une augmentation des questionnements qui lui sont rapportés par les acteurs de terrain. Selon le dernier rapport de l’Institut scientifique de santé publique, le nombre de cas de coqueluche est en forte augmentation en Wallonie et à Bruxelles depuis 2011: 662 cas ont été rapportés en 2014 et 882 en 2015. La plupart des cas de coqueluche touchent les enfants de moins d’un an, en particulier les nourrissons de moins de 5 mois. En 2015, le nombre de cas a toutefois chuté chez les nouveau-nés âgés de 0 à 2 mois, ce qui pourrait s’expliquer par la vaccination maternelle recommandée par le Conseil supérieur de la Santé depuis 2013. Cette recrudescence est aussi observée dans d’autres pays européens. En 2014, 38 044 cas confirmés de coqueluche ont été notifiés dans l’Union européenne, ce qui représente une augmentation notable de l’incidence de cette pathologie par rapport aux années précédentes, notamment les années
Schepmans-Moureaux: duel de femmes pour les élections 2018 à Molenbeek
Article RTBF –Barbara Boulet Publié le jeudi 12 octobre 2017 La législature n’aura pas été de tout repos pour la commune bruxelloise de Molenbeek. Montrée du doigt jusqu’à l’autre bout de la planète, la commune est accusée d’avoir été une terre d’accueil pour jeunes radicalisés. Ce qui lui a valu d’être assiégée régulièrement par les caméras et les micros du monde entier. Résultat: la nouvelle bourgmestre Françoise Schepmans (MR) et son équipe MR-Ecolo-CDH (le PS de Philippe Moureaux ayant été rejeté dans l’opposition après 20 ans de maïorat) ont vécu au rythme de l’actualité terroriste. Au détriment des enjeux locaux ? Quel bilan revendique la majorité ? Selon l’équipe de Françoise Schepmans, la législature mouvementée n’a pas empêché d’avancer. Des écoles ont été ouvertes, d’autres agrandies, des logements publics ont été créés, une vraie politique pour les jeunes de 16 à 25 ans a été mise en place. Et surtout, dit-on au cabinet de la Bourgmestre MR, les finances communales ont été remises sur les rails. L’actuelle majorité accuse l’équipe précédente de Philippe Moureaux (dont faisait pourtant partie le MR), d’avoir vécu bien au-delà de ses moyens (une version contestée par l’opposition), et d’avoir laissé des comptes peu clairs. Il aura fallu près d’une demi-législature pour y mettre un peu d’ordre, explique le cabinet de Françoise Schepmans. Résultat: alors qu’en 2014, la commune affiche un déficit budgétaire de 14 millions d’euros, elle est aujourd’hui en équilibre. Un redressement qui s’est fait au prix d’un solide régime financier: en 2015, Molenbeek est placée sous tutelle régionale, dans le cadre d’un plan d’assainissement. Mais la plus grande avancée de ces dernières années, à en croire l’équipe en place, ne se mesure pas en chiffres ou en réalisations de projets. « A Molenbeek, disent plusieurs élus (y compris de l’opposition), la parole s’est libérée. Au conseil communal, dans l’administration et même dans la rue, le dialogue a repris et le respect mutuel est revenu. Philippe Moureaux était omniprésent, explique un échevin. Son départ a créé une période de chaos. Aujourd’hui, la sérénité est revenue.Il aura fallu presque le temps d’une législature. » Quels reproches formule l’opposition? » Cette équipe coupe merveilleusement bien les rubans« , ironise la nouvelle cheffe de file du parti socialiste, Catherine Moureaux, fille de l’ancien bourgmestre, tout fraîchement arrivée de Schaerbeek. Mais honnêtement, beaucoup de travail avait été réalisé en amont ». Avec le sp.a (les partenaires de 2012), les socialistes regrettent le manque de projets concrets, réalisés ou planifiés par l’équipe de Françoise Schepmans. Ce manque de projets témoignerait en réalité d’un manque de vision à long terme. Autre grand regret de l’opposition, tous partis confondus: la bourgmestre n’est pas parvenue à lever de fonds européens, fédéraux ou régionaux pour soutenir les réalisations communales, comme les contrats de quartier. Un apport potentiellement important: « Philippe Moureaux faisait ça très bien, explique le conseiller sp.a Jef Van Damme. Françoise Schepmans est pourtant députée fédérale, elle pourrait se servir de ce levier. Que son cumul de mandats serve au moins à quelque chose! Même pour le plan canal, elle aurait dû obtenir davantage, se battre pour un refinancement structurel de la zone de police ». L’opposition pointe encore le fiasco dans le dossier de l’occupation du stade communal Edmond Machtens: un fiasco au détriment des jeunes de la commune. « Quel amateurisme« , regrette Michaël Vossaert pour le parti DéFI. DéFI qui regrette par ailleurs la politique fiscale menée aujourd’hui à Molenbeek (« Il ne faudrait pas faire fuir la classe moyenne« ) et parle généralement d’un bilan de législature mitigé. Au contraire, le conseiller communal PTB de Molenbeek, Dirk de Block, parle de 6 années noires pour les inégalités sociales. Il prend en exemple l’instauration des garderies payantes dans les écoles et le nombre en baisse de logements sociaux occupés. Qui se voit Bourgmestre en 2018 ? A Molenbeek, le prochain bourgmestre n’y pense pas le matin en se rasant. Car le prochain Bourgmestre sera très probablement une femme. Françoise Schepmans a bien sûr des chances de rempiler: en 2012, sa liste libérale talonnait la Liste du Bourgmestre sortant (son score personnel n’était d’ailleurs pas si éloigné de celui de Philippe Moureaux) et sa récente visibilité pourrait lui faire gagner des voix. Mais il n’est pas non plus impensable que Catherine Moureaux la chasse. En tout cas, elle y songe (« Je suis prête à assumer cette responsabilité »), et la liste socialiste était jusqu’ici en tête à Molenbeek. Le sera-t-elle encore ? C’est évidemment la question. Le nom Moureaux peut-il ramener le PS au pouvoir ? Au sein de la locale du parti, l’arrivée à Molenbeek de Catherine Moureaux en aura bien crispé l’un ou l’autre, mais dans l’ensemble, on peut dire que la greffe a pris. De toute façon, pas le choix: il fallait une tête de liste solide pour combler le départ de l’homme populaire de Molenbeek, et avancer soudé pour faire face aux affaires qui ont affecté l’image du parti socialiste. Vis-vis de la population, l’enjeu est plus délicat: comment séduire les nostalgiques de l’ancien bourgmestre, sans faire fuir ceux qui attendent une rupture? Catherine Moureaux a bien compris ce double enjeu. Elle se dit à la fois héritière de son père sur le plan idéologique, mais insiste sur la différence de génération politique. Vers une alliance MR-PS ? N’en déplaise aux instances des partis, l’alliance socialiste-libérale n’est pas exclue à Molenbeek. D’une part parce qu’aucune des deux têtes de liste ne la rejette d’emblée. Et d’autre part, parce que la bourgmestre en a sans doute un peu marre d’avoir une opposition au sein de sa propre équipe. Le CDH, mais surtout Ecolo, lui font – c’est vrai- un peu la vie dure. Sans compter que la majorité reste un peu étriquée arithmétiquement parlant. Une meilleure assise au conseil communal serait plus confortable. Autres coalitions possibles ? Officiellement, pour la bourgmestre et son équipe, si les résultats des élections le permettent, un statu quo est le scénario privilégié (« question de stabilité »). Mais les partenaires Ecolo et CDH ont été très gâtés, en terme de compétences au
Molenbeek: Le projet radicalisme de Jambon qui pose question!
Article publié dans la DH du mercredi 04 octobre 2017 Le ministre de l’Aide à la Jeunesse Rachid Madrane (PS) a été interpellé mardi sur un projet de lutte contre le radicalisme.« Il apparaît clairement qu’il s’agit de ‘ contourner ’ le tissu associatif local, peu disposé sans doute à participer à un système de collaboration, de partage d’informations, totalement intégré avec les acteurs judiciaires et policiers. Connaissant un peu le travail associatif de quartier, je ne peux que m’interroger sur la capacité de travail avec les populations d’une ASBL ‘ greffée ’ ainsi sur un terrain dont chacun saura qu’elle a une mission de signalement », a indiqué mardi le ministre de l’Aide à la Jeunesse Rachid Madrane (PS) en Fédération Wallonie-Bruxelles, au sujet d’un projet de lutte contre la radicalisation à Molenbeek lancé prochainement à l’initiative du ministre de l’Intérieur Jan Jambon (NVA). C’est ce que le socialiste a notamment indiqué mardi en Commission parlementaire, interrogé sur le sujet par la députée Catherine Moureaux (PS). « Mes services ou moi-même n’ avons été en rien concertés, ni en ce qui concerne l’initiative, ni, conséquemment sur le choix de l’ASBL » , lui a encore déclaré le ministre. Un subside de 100.000 € a été octroyé en juillet dernier par le SPF Intérieur à l’ASBL anversoise We Love BXL via la commune de Molenbeek, pour une expérience-pilote dans le cadre de la lutte contre le radicalisme violent, rapportait, mardi passé, Sudpresse. L’ASBL lauréate est présidée par l’Anversoise de l’année 2011, Sihame El Kaouakibi, et a été créée en juillet dernier, soit à peine quelques jours avant l’octroi du fameux subside. « Quand on sait les difficultés auxquelles est actuellement soumis le secteur associatif et quand on sait que nombre d’associations attendent des années de travail avant d’avoir une reconnaissance ou un subside des pouvoirs publics, on ne peut qu’être interpellé par ces trois jours » , insiste Catherine Moureaux, également cheffe de file PS à Molenbeek. Pour la parlementaire, les conditions d’octroi troubles et le fait que c’est une Anversoise, qui reconnaît elle-même ne rien connaître de Bruxelles, qui ait été choisie sans le moindre appel d’offres, ne sont pas les seuls problèmes. « D’après la convention, on a donc une ASBL privée qui aurait accès aux données de la police sur les jeunes radicalisés ou en voie de l’être, qui serait chargée de faire des listings et qui serait chargée de ficher les jeunes ‘en voie de l’être’ « , pointe l’élue PS. Contacté mardi pour un commentaire, le cabinet de Jan Jambon était injoignable. Julien Thomas
« Si je monte à Molenbeek, je reste à Molenbeek. Pas de cumul pour moi ! » – Ma rentré politique sur BX1
7. Pêcheur, un métier abandonné ?
Le port est incontestablement un lieu symbolique de la ville d’Al Hoceima. Le symbole d’une ville côtière dont la pêche a nourri des milliers de familles et dont la riche biodiversité offre des poissons spécifiques tels que le mérou d’Al Hoceima, ou le décrié « negro ». Le symbole aussi, depuis la mort de Mouhcine Fikri, de la lutte désespérée de ses habitants pour s’en sortir. La pêche n’est plus ce qu’elle était à Al Hoceima… Plusieurs de nos interlocuteurs sur place ont souligné la dégradation de la condition économique des pêcheurs. Les causes évoquées sont multiples. Les autorités locales ont pointé les exigences des traités européens qui d’une part interdisent la pêche de certains poissons et d’autre part imposent des pauses pour la reproduction d’autres espèces. Ces traités ont pour origine le constat d’une baisse généralisée des ressources en poissons en Méditerranée, baisse causée par la surexploitation, les pollutions et le changement climatique. Du coup, la pêche à l’espadon est par exemple interrompue trois mois par an. Et les pécheurs marocains, contrairement à leurs homologues européens, ne perçoivent pas de subventions compensant ces manques à gagner. L’absence de toute autre couverture sociale les laisse donc sans revenus 3 mois par an. Selon une autorité locale, il s’agit d’une injustice scandaleuse : il en appelle à la responsabilité des pays européens qui, pour lui, contractent des traités sans s’assurer de leur effet sur les populations locales. Nous reviendrons sur ce thème dans notre fiche consacrée aux traités européens. La problématique des dauphins noirs, les fameux « negroes » nous est aussi souvent relatée. Il s’agit de dauphins qui seraient plus nombreux dans les eaux proches d’Al Hoceima qu’ailleurs en Méditerranée. Ceux-ci s’attaquent aux filets des pêcheurs et les détruisent. Sachant qu’un grand filet coûte 40.000 euros, on peut imaginer la détresse des pêcheurs quand cela arrive… Suite aux manifestations d’Al Hoceima, une première revendication à ce sujet a été entendue : les deux représentants de la ville à la Chambre de la pêche ont obtenu de la région, en avril dernier, que les pêcheurs soient indemnisés à 100% pour les dégâts occasionnés par les dauphins noirs. Encore une fois, la mobilisation du mouvement Hirak en portant des demandes concrètes, a opéré. Mais le mal est plus profond Pour un membre du parti PJD, le métier de pêcheur a été « abandonné ». Il souligne également l’inutilité des conventions européennes dans le domaine. Le membre de l’Union socialiste des forces populaires rencontré nous parle également du port au passé, signe que ce n’est plus aujourd’hui une source de revenus importante pour la région. Les terribles conditions de la mort de Mouhcine Fikri, quelle qu’en soit la version privilégiée, témoignent elles aussi du désespoir du secteur à Al Hoceima. Au vu de ces éléments, la question de l’avenir de la pêche maritime dans la région doit être posée. On remarquera que la pêche n’est pas mentionnée dans le Manarat Al Moutawassit, le plan de développement provincial. De plus la création d’un port de plaisance à Al Hoceima donne l’impression d’une transition économique pour la ville. Ainsi l’Agence Nationale des Ports annonçait en 2016, l’aménagement d’une zone de plaisance dans le port d’Al Hoceima pour « diversifier les activités du port » et « saisir les opportunités offertes par le marché de plaisance dans le pourtour méditerranéen ». Est-ce là la nouvelle fonction dévolue à la ville ? Si oui, ce processus risque de s’accompagner par l’abandon des petits producteurs si rien n’est mis en place. Modifier durablement les activités économiques d’une entité de l’importance d’Al Hoceima exige la mise en place d’une stratégie de long terme qu’on imagine réfléchie. Force est de constater sur place que cette stratégie semble aujourd’hui difficilement lisible (voir la fiche sur Manarat Al Moutawassit). Si c’est bel et bien l’option touristique qui est privilégiée pour la province, il faudra s’assurer que les familles qui continuent de vivre de la pêche puissent encore le faire. Voire réfléchir très concrètement à des possibilités de reconversion pour ceux qui vivaient de la pêche et n’en sont plus capables. Est-ce dans cette optique que le cahier des revendications du mouvement Hirak demande la création de petites unités de conditionnement des sardines grâce à des incitants fiscaux ? Cela semble en effet une piste intéressante. D’autres pistes devraient être à l’étude comme la question de la mobilité des travailleurs d’Al Hoceima vers d’autres centres de pêche ou la réinsertion professionnelle des pêcheurs vers d’autres métiers. Nous n’avons pas récolté de témoignages concrets sur les alternatives existantes ou en projets durant notre mission. Les propos entendus se sont surtout cantonnés aux constats largement partagés résumés par un membre local de l’USFP, comme suit : « Aujourd’hui, il n’y a pas de projet pour garder les gens [à Al Hoceima] et répondre aux besoins de la population en termes d’emplois ».
6. Manifestations, Répression, Prisonniers
7 mois de manifestation sans trouble ni répression Pendant plus de sept mois, la ville d’Al Hoceima et toutes les localités avoisinantes ont connu les protestations quasi quotidiennes d’un important mouvement citoyen qui se veut pacifique portant un cahier de revendications socio-économique clair et précis (voir fiche n° ½ sur les revendications du mouvement « Hirak »). D’après les témoignages recueillis sur place, ce mouvement trouverait son origine, notamment, dans les blessures historiques profondes qu’ont laissées les révoltes de 1958-1959, 1965, 1981, 1984 et 1990 toutes réprimées dans le sang, dans sa rude géographie, et son identité culturelle particulière, mais aussi aux politiques menées dans cette région depuis l’indépendance à nos jours par les gouvernements successifs. Conséquemment, les citoyens ont manifesté leur ras-le-bol sur la place principale d’Al Hoceima mais aussi dans les différents quartiers de la ville. La plus grande manifestation aurait vu environ 30.000 personnes défiler pacifiquement dans les rues d’Al Hoceima! Côté politique, ces manifestations ont démarré sous le gouvernement d’Abdel-Ilah Benkiran (PJD) et se sont poursuivies sous le gouvernement Sâadeddine El Othmani (PJD). Les autorités locales sont actuellement des élus du PAM. Ce qui est très important à noter c’est que durant sept mois, les manifestations n’ont provoqué ni trouble majeur ni réaction répressive de la part des autorités. L’arrestation de Zefzafi Un changement dans l’approche des forces de l’ordre est intervenu à la mi-mai 2017. Cela coïncide avec le moment où se déroulent des réunions pointant des manquements et retard dans la mise en œuvre des programmes de développement de la province et de la région. Le moment où partis et niveaux de pouvoir s’opposent sur la question des responsabilités. On pourrait interpréter l’arrestation de Nasser Zefzafi, le leader du mouvement « Hirak », et de l’ensemble de ses bras droits, comme le fait qu’on ait voulu « siffler la fin de la récréation ». Ces arrestations ont été accompagnées d’échauffourées entre les manifestants et les forces de l’ordre qui ont maintenu, pendant un petit temps encore, les actions de mobilisation. Les habitants et une partie des autorités locales se rejoignent largement sur l’analyse: au niveau central, l’approche sécuritaire a, à un moment donné, été choisie au lieu de la voie du dialogue. De son côté, le président de la ville, Mohamed Boudra et membre du PAM local, nous rapporte « qu’on oublie souvent de mentionner que 50 policiers ont été blessés par des jets de pierres, que la plupart ont été hospitalisés pour des traumatismes crâniens que 10 étaient dans un état grave et qu’on a même du en transporter 2 par hélicoptère vers l’hôpital militaire de Rabat ». Il reconnait cependant que « les jeunes manifestants excédés par le manque de formation, d’emploi et de perspectives d’avenir ont exprimé une colère légitime ». Et il ajoute que parmi les prisonniers, il est « sûr qu’il y a des innocents ». D’après lui, la grâce royale pourrait intervenir à l’issue des procès en cours, une fois la tension retombée. Les forces de l’ordre en nombre Il faut dire que selon l’estimation des acteurs rencontrés, il y aurait 35.000 policiers positionnés partout dans la ville et dans la province! Sur place, nous-mêmes avons constaté que même si la place principale a retrouvé une vie quasi normale, des camionnettes de police sont disséminées dans toute la ville. Le déploiement est très impressionnant. Evidemment la ville est « sûre » aujourd’hui pour les touristes. Les autorités s’en vantent. Mais les citoyens, eux, sont pour la plupart terrifiés. Ils nous disent que le climat et la pression liés à la présence des forces de l’ordre en si grand nombre est délétère. Nous n’avons en fait trouvé personne qui soit rassuré par cette présence policière massive… De plus, nous avons observé à la fin de notre mission, sur la route de Tetouan que de nouveaux camions militaires se dirigeaient vers la ville, accompagnés par ce qui nous a semblé être des camionnettes de ravitaillement. A l’heure de quitter Al Hoceima, nous étions inquiets de ce que cette approche sécuritaire ne continue d’être privilégiée. Les détenus (voir aussi notre fiche sur le contexte juridique) Selon le comité du suivi des détenus et un de leurs avocats, le nombre de personnes incarcérées dépasse les 200 personnes réparties entre les prisons de Casablanca, Al Hoceima et Salé. Ce chiffre ne tient pas compte des nombreuses personnes arrêtées administrativement. Le comité du suivi des détenus et leur avocat nous ont relaté les mauvais traitements et tortures subis par les détenus et en particulier ceux subis par la seule femme détenue, Salima Ziani, alias Silya, pour laquelle ils nous ont dit qu’il pèse des accusations de traitements dégradants à son égard. Nous publions ci-dessous la liste complète des détenus actuels que nous a fourni le comité du suivi des détenus. Relâcher les détenus Presque toutes les autorités locales et tous les représentants des partis politiques rencontrés (PJD, USFP, PAM) nous ont dit soutenir la revendication de libération des détenus, en particulier parce qu’ils reconnaissent la légitimité de leurs revendications socio-économiques. Le secrétaire général de la section locale de l’Union Socialiste des Forces Populaires a expliqué que son parti a, depuis le début, pris part aux manifestations du mouvement et continue à le soutenir. Nos interlocuteurs du PJD soulignaient, de leur côté, qu’il était indispensable de libérer les membres du Mouvement « Hirak » incarcérés car ils sont : « les seuls référents crédibles pour permettre le dialogue ». Du côté des citoyens et des associations rencontrées, tous sont unanimes par rapport à la nécessité de relâcher les détenus comme préalable avant d’entamer le dialogue avec les autorités sur le cahier de revendications du mouvement « Hirak ». Une partie des autorités locales partage cette analyse. Elles sont par contre unanimes quant au fait qu’il faudra donner un temps de répit pour la mise en œuvre du programme de développement. Et quant au fait que cette accélération de la mise en oeuvre du plan stratégique, ils la doivent au mouvement citoyen.
5. Un sentiment profond de défiance de l’autorité
Pour ainsi dire tous les gens que nous avons rencontrés ont fait part de l’existence d’un important sentiment de défiance vis-à-vis du monde politique et plus globalement vis-à-vis de tout ce qui est perçu comme une autorité ou proche d’une autorité. Le président de la commune, ses vice-présidents, mais aussi les représentants du PJD et de l’UDFP rencontrés l’ont pointé comme une difficulté mais ont aussi mentionné qu’ils comprenaient ce sentiment. A Al Hoceima, presque tous les 20 à 40 ans auxquels nous avons parlé manifestaient un fort sentiment de rejet de tout ce qui s’apparente à une autorité: l’ensemble des autorités locales comme nationales, tous les partis politiques, sans distinction, mais aussi les nombreux acteurs associatifs que beaucoup d’entre eux perçoivent comme « infiltrés » par l’autorité. Il est difficile de dire précisément d’où vient ce sentiment. Lorsqu’on pose la question du pourquoi, les réponses varient à chaque fois. Il n’y a pas un évènement précis qui marque la rupture de confiance. Il semble que ce sentiment soit né petit à petit et s’inscrive particulièrement dans la continuité de l’histoire de la Région. Mais plusieurs grands thèmes réunissent en fait les différentes explications évoquées par nos interlocuteurs: L’impression est forte d’un rejet de la région du Rif par les autorités centrales. Ce rejet prendrait d’après les citoyens interrogés diverses formes, allant d’un simple désintérêt pour la région à une véritable politique volontariste de l’Etat central visant à ce que les rifains quittent la région… La situation sociale, en particulier en terme d’emploi, évoluerait très mal depuis des années, sans que les politiques -tous partis confondus- n’arrivent à obtenir des résultats, alors même que tous en font une priorité ; Beaucoup évoquent le fait que l’argent promis pour les investissements dans la région a été détourné par certains individus. Les politiques (le plus souvent mentionnés) et les fonctionnaires en seraient coupables ; Enfin les citoyens marocains plus jeunes compareraient davantage leur situation tant en terme socio-économique qu’en terme de vie politique aux pays européens que ne le faisaient leurs pères. Cela entrainerait des frustrations qui n’existaient pas jusqu’ici ; Ce sentiment est-il propre à Al Hoceima? Difficile pour nous de dire si ce sentiment de défiance est présent également ailleurs au Maroc, puisque notre mission s’est concentrée sur Al Hoceima, même si le fait que de nombreuses manifestations se produisent comme des répliques à celles d’Al Hoceima dans d’autres villes actuellement fait penser que ce sentiment pourrait être partagé. Mais ce sentiment nous a fait penser aussi à ce que vivent les démocraties européennes et américaine aujourd’hui : la tentation du « dégagisme ». On pourrait être tentés de penser que cette défiance du monde politique accompagne un essoufflement global de nos systèmes. Ou peut-être est-ce, là comme à Al Hoceima un conflit de générations exacerbé, dans un monde qui change terriblement vite et où les générations précédentes s’accrochent au pouvoir, aux institutions et méthodes créées par elles ? Faut-il rappeler que l’élection de Trump a pu devenir réalité en particulier parce qu’il s’est érigé comme un candidat anti-establishment ? Cependant à Al Hoceima, ce sentiment a participé à créer le « Hirak » (le « mouvement »). Au début du mouvement, après la mort de Fikri, le Hirak demandait des réponses au politique. Mais ensuite, alors que ces politiques estimaient avancer des solutions, ce sentiment a fait dire aux leaders du mouvement que des promesses ne suffisaient plus. Les mobilisations ont continué.Et ce sentiment a été tellement puissant qu’il semble qu’il a entraîné pour partie l’impossibilité pour le Hirak de s’appuyer sur les partis politiques au niveau local. En effet les autorités locales se disaient fort solidaires du mouvement, et disaient soutenir à tout le moins toutes les revendications socio-économiques du mouvement. Nous avons perçu que les dirigeants locaux des différents partis rencontrés (pour rappel PJD, PAM et notre parti frère, l’USFP) s’opposaient en réalité avec le niveau national, y compris à leur propre parti au niveau national (pour ce qui concerne le PJD), tout comme le « Hirak »… Evidemment c’est très particulier, d’après nous, qu’ils disent cela alors qu’ils constituent les uns –le PJD- la première force politique au pouvoir au niveau central et les autres –le PAM- la première force politique en région et dans la commune. Révélant peut-être de grandes tensions existant aujourd’hui au sein de leur famille politique. A moins que ce ne soit qu’une manière de se dédouaner à bon compte… Ainsi les autorités locales défendent la justesse des revendications socio-économiques et s’inscrivent dans l’idée qu’il faut un vrai dialogue avec le Hirak. Mais sont effrayées par le fait que ce dialogue est rendu difficile par le manque de confiance total du mouvement en tout ce qui n’est pas le mouvement… Un des adjoints au maire nous confie : « Le Hirak a gagné, il doit maintenant laisser l’occasion à l’Etat de réaliser ce à quoi il s’est engagé ». Les élus du PJD rencontrés, eux, embraient très fort sur ce thème : « il y a une crise profonde, un manque de confiance entre la population et l’Etat en profondeur – le Makhzen-, qui forme un deuxième gouvernement. La jeune génération a hérité de ce manque de confiance, y compris au niveau des partis. Ils considèrent que la plupart des partis sont des décors. ». Ces élus expliquent qu’il y a un cercle vicieux dans le fait qu’à chaque élection le Makhzen appuie un parti et qu’au final la crise augmentant, la confiance diminue. Pour eux « c’est une situation qui peut engendrer l’embrasement partout ». Ils ajoutent que le Rif « est manipulé pour des raisons de conflit politique à chaque élection ». Sur ce thème de la manipulation, le maire résumait de la façon suivante : « Il y a eu une série de vérités douloureuses et de graves mensonges. Cependant il faut souligner que les autorités locales sont en première ligne, à Al Hoceima comme ailleurs au Maroc, alors même qu’elles semblent avoir très peu de moyens pour peser réellement sur l’emploi, la santé, l’éducation, et même la police. Les habitants les plus « sages » savent cela et reprochent aux autorités locales de ne pas avoir été