Selon Catherine Moureaux (PS), la clé de répartition des numéros Inami est à l’avantage des néerlandophones. Si on ne peut pas encore parler d’une pénurie des médecins généralistes à Bruxelles, le manque de médecins dans certains quartiers est, lui, bien avéré et une pénurie dans les prochaines années serait même à prévoir. Et la clé de répartition attribuant les numéros Inami à Bruxelles ne risque pas d’arranger la situation. « Je ne dirais pas qu’il y a une pénurie de médecins généralistes à Bruxelles pour le moment mais il y a clairement des quartiers où il manque de médecins. En plus, le vieillissement se fait sentir dans la profession et cela va poser problème dans les années à venir », explique Catherine Moureaux, cheffe de groupe PS au parlement bruxellois. Des quartiers en mauvaise posture D’après le cabinet du ministre de la Santé, Didier Gosuin (Défi), 30,2 % des médecins généralistes à Bruxelles ont entre 55 et 64 ans. La situation est même pire à Molenbeek et à Schaerbeek où la moitié des médecins ont plus de 50 ans. A Uccle, ce taux atteint même 80 %. En Flandre et en Wallonie, le nombre de médecins est calculé sur base du nombre d’habitants. A Bruxelles, le critère pris en compte est le nombre d’élèves inscrits dans les écoles de primaire et de secondaire. « Pourtant, on sait que de nombreux francophones font leur scolarité en néerlandais, donc forcément les résultats sont biaisés », explique Catherine Moureaux. Selon ses calculs, cela signifie que, chaque année, 107 médecins sont pris du quota francophone. Pour elle, il faudrait prendre une autre clé de répartition objective, comme les déclarations fiscales, par exemple. « Nous savons que les personnes qui remplissent leur déclaration en français sont des francophones, donc le calcul serait plus juste », estime-t-elle. Rencontres prévues avec les médecins Pour anticiper une future pénurie de médecins, le ministre a d’ailleurs développé les aides Impulseo existantes sur le territoire de la Région. Et une vaste étude a été réalisée pour cartographier la densité des médecins dans les différents quartiers de la capitale. « Nous savons qu’il va manquer des médecins dans les prochaines années. Mais l’étude va plus loin en analysant les quartiers où ceux-ci sont le moins présents », explique Didier Gosuin. Les chiffres sont connus depuis la fin de l’année mais des rencontres sont encore prévues avec des médecins, des structures d’appui (Impulseo) ou encore des centres de formation afin de pouvoir présenter des résultats au mois d’avril. « Nous allons ainsi pouvoir mettre en place des modèles pour encourager l’installation des jeunes médecins dans des quartiers ciblés », indique le ministre. H. G. Article paru dans Lalibre du 01/02/2018
Ils feront 2018: Catherine Moureaux veut «prendre le maïorat»
Article publié dans Lacapitale le 4 janvier 2018 par Isabelle Anneet et photos de Jules Toulet Interview: « L’objectif est de prendre le maïorat » Catherine Moureaux visera la reconquête de Molenbeek aux élections communales En 2018, Catherine Moureaux a coché, en rouge, le mois d’octobre dans son agenda. À l’occasion des élections communales, elle tentera de ramener son parti dans une majorité et visera le maïorat. L’année 2018 sera importante et intéressante pour Catherine Moureaux. Depuis son emménagement à Molenbeek il y a un peu plus de deux ans, la fille de Philippe Moureaux, maïeur pendant 20 ans, aura à cœur de ramener son parti, le PS, dans une majorité et pourquoi pas de conquérir le poste de bourgmestre. « L’objectif est de repartir à la gestion de cette commune et, si on est suffisamment porté par les habitants, de prendre le maïorat. J’ai un excellent accueille sur le terrain. J’ai bon espoir pour que ce soit une vague rouge sur la commune en octobre 2018 », avance la cheffe de file des socialistes molenbeekois. Et le travail ne va pas manquer en 2018 pour atteindre cet objectif. « Dès mon arrivée, j’ai commencé à travailler Molenbeek. L’élection est forcément un projet avant tout. Je m’inscris complètement dans l’idée que les citoyens doivent se réapproprier la chose publique. Ma volonté est de construire le projet autour des habitants et on va les inviter à co-construire notre projet. Dans chaque quartier, nous allons organiser une assemblée générale de quartier pour entendre les besoins des citoyens. Il y a des besoins transversaux mais également des besoins spécifiques par quartier et nous devons y être attentifs. Cela va nous occuper les trois premiers mois de l’année », souligne Catherine Moureaux. « Pour la liste, nous allons avoir un comité des sages, c’est-à-dire des non-candidats que nous aurons choisis ensemble qui devront faire une proposition de liste. Il n’est pas question que des rivalités interpersonnelles viennent mettre à mal le projet. Le plus important est le projet, le programme pour Molenbeek », précise-t-elle. Sur le plan personnel, Catherine Moureaux a trouvé « une baby-sitter stable » pour s’occuper de ses enfants pendant la campagne. «J’ai dû me refaire un réseau à ce niveau-là en arrivant à Molenbeek.» Conseillère communale à Schaerbeek de 2012 à 2015, Catherine Moureaux a choisi Molenbeek. Deux ans plus tard, la section PS de Schaerbeek est en perdition avec plusieurs départs et le retrait de la vie politique annoncée pour 2019 de Laurette Onkelinx. Des regrets ? « Je ne suis pas quelqu’un qui regrette. Je n’ai jamais eu l’impression d’être dans ce registre. J’ai voulu, en venant, assurer à ma famille un bon niveau de vie et c’est le cas. Nous sommes très contents où nous sommes. Et politiquement parlant, porter le projet socialiste à Molenbeek, était devenu une évidence. Les gens témoignaient du fait qu’ils voulaient me voir haut à la commune de Molenbeek », réagit-elle. « Ce qui me plaît à Molenbeek, c’est la chaleur des gens. C’est une commune très chaleureuse. J’aime aussi la diversité. Il y a de tout dans cette commune. » À Molenbeek, le nom Moureaux est également bien connu de par son père qui a occupé la plus haute fonction politique dans la commune pendant 20 ans. Un atout ou un handicap, Catherine estime que c’est un peu les deux. « À certains endroits, cela va m’aider. À d’autres, cela va me rendre les choses plus difficiles. Je suis quelqu’un de différent. Il y a 40 ans de différence entre nous. On est différent mais en même temps au niveau idéologique, il y a une forme de continuité. » Les partis présents au conseil communal de Molenbeek sont nombreux. Si Catherine Moureaux espère rejoindre une majorité, elle devra s’allier avec certains d’entre eux. Alors une préférence ? « C’est compliqué. Naturellement, on pourrait avoir beaucoup d’affinités avec Ecolo mais la gestion actuelle de la commune sur certains sujets m’inquiète énormément. Je ne sais plus où ils sont. C’est compliqué. Et puis le cdH qui a commencé à expliquer que ce serait sans le PS, ça ne vient pas de moi mais d’eux. Je ne comprends pas très bien. Il y a des aspects chez DéFI qui m’intéressent beaucoup. Leur manière de présenter la gestion publique est proche de celle que j’ai comme le fait de respecter les fonctionnaires et d’avoir une évaluation des politiques publiques ainsi qu’une grande rigueur au niveau éthique. Il reste ensuite le bloc Liste du bourgmestre qui est un bloc MR avec lequel j’ai peu d’affinités programmatiques et qui pourrait potentiellement demain être difficile à contourner. Donc je ne veux pas faire d’exclusive », souligne Catherine Moureaux. En début d’année, c’est l’occasion de prendre de bonnes résolutions. « Les années où j’en ai pris, c’était à la dernière minute. L’année passée, je n’en ai pas prises. Cette année, je m’oriente peut-être vers l’idée de me remettre au sport », sourit-elle. « Je souhaite aux Molenbeekois pour 2018 de la passion, de l’émancipation, de la joie, de la fierté, du respect et une bonne santé. Cela fait beaucoup mais ils méritent tout ça », conclut Catherine Moureaux.
Dimanche après-midi à #Molenbeek
Ce qui s’est passé ce dimanche me trotte en tête. J’ai finalement décidé de vous raconter mon après-midi. Ce dimanche, cela faisait plusieurs jours que j’avais décidé d’emmener mon fils de 9 ans au théâtre. Evidemment le jour même il ne voulait plus m’accompagner: « les dessins animés c’est mieux, maman! Je n’ai jamais aimé le théâtre! Je veux rester à la maison » etc… (scènes connues 😉 ) Bref, nous voilà donc à la Maison des Cultures Molenbeek pour la nouvelle pièce de théâtre de la Compagnie LES VOYAGEURS SANS BAGAGE . La pièce s’appelle « L’être ou ne pas l’être » et les frères Allouchi l’ont écrite et mise en scène en visant « un spectacle moderne démontrant l’intemporalité de Shakespeare ». Tout un programme 😉 Le noir se fait. Richard III apparaît, baroque, bossu, déformé, le sourire méchant. Mon fils saute en l’air et se blottit contre moi. Le texte de Shakespeare est difficile. Mais l’acteur, Rachid Hirchi, et la mise en scène font merveille. Le spectacle est lancé. Quelques minutes plus tard, c’est la fin de ce qu’on doit bien qualifier de premier acte. Le noir se fait à nouveau. La salle applaudit. Mon fils me demande: « c’est quand même pas déjà fini? », une petite angoisse dans la voix. De nouveaux comédiens entrent en scène. Un Catesby sautillant, abruti, craintif à l’excès et totalement hilarant, extraordinaire Mohamed Ouachen, est le valet de Richard III. Ils forment un duo qui me rappelle « La folie des grandeurs ». Il faut dire qu’il y a du De Funès chez Ouachen! Les scènes s’enchaînent. On rit beaucoup. Hamlet est élégant, dépassé, très imposant physiquement. Lady Anne est gracieuse et désespérée. Shakespeare… mange des chips et se fait emprisonner. Mercutio joue les hommes invisibles. Roméo et Juliette sont faits l’un pour l’autre et pour le drame 🙂 Ophélie est vengeance et trahison à la fois. Les comédiens montent à l’assaut du ciel. Et dansent aussi régulièrement. Sur des airs de pop mais dans une ambiance de château hanté. Les spectateurs tapent dans leurs mains et accompagnent les acteurs. À chaque passage d’un acte à l’autre, la lumière s’éteint, la salle applaudit frénétiquement. Et mon fils me demande, anxieux, si « ce n’est pas déjà fini, maman? ». Alors pourquoi je vous raconte tout ça? Parce qu’après la représentation, Mohamed Allouchi et les comédiens m’expliquent leur frustration intense de ne pas avoir eu une seule visite de représentant de théâtre ou de centre culturel durant les trois représentations. Alors qu’ils avaient invité. Ils sont tristes et inquiets. Ils pensent il y a un véritable fossé entre les déclarations « sur le vivre ensemble » et les actes des uns et des autres. Ils pensent qu’on les a catégorisés « troupe arabe » ou quelque chose comme ça. Ils sont en colère. Ils ont l’impression qu’après les milliers de spectateurs qu’ils ont déjà ravi, le milieu les prend encore pour des amateurs… Alors difficile de dire si ils rencontrent les mêmes problèmes que bien d’autres troupes dans un pays où la culture n’est plus une priorité fédérale ou s’il y a un vrai problème de racisme bête et méchant (ou d’assignation identitaire) derrière ce qu’ils vivent. Peut-être les deux! Le succès de « la vie c’est comme un arbre », c’était vraiment juste lié à la vague de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation violente? Leur troupe variée dans les origines et dans les parcours de formation est-elle trop iconoclaste? Comment les centres culturels choisissent-ils ce qu’ils programment? Les pratiques de parrainage sont-elles aussi présentes en culture que pour l’embauche à Bruxelles? Une chose est sûre: la troupe est excellente. Avec Mohamed Allouchi, Ahmed Ayed, Barbara Borguet, Yassin El Achouchi, Rachid Hirchi, Mohamed Ouachen, Martin Goossens, Anaïs Tossings, Nihale Touati, Fionn Perry
K’nal Santé: premier centre de santé intégré à Bruxelles
Une nouvelle maison médicale ouvre ses portes à Molenbeek. Elle s’appelle K’nal Santé et compte deux médecins, un kinésithérapeute et un service infirmier. Elle fournit déjà des soins, avec ou sans rendez-vous. Cette maison médicale est un peu spéciale: il s’agit en fait de l’embryon du premier centre de santé intégré de Bruxelles! Alors qu’est-ce qu’un centre de santé intégré? Il s’agit de l’idée de donner accès à toute une série de services de première ligne dans la même maison. Attention ce n’est pas un hôpital, ni une polyclinique, mais bien un centre de santé où les professionnels travaillent ensemble autour du patient! Ce grand projet est développé par Médecins Du Monde Belgique. Il réunit, en plus des travailleurs de la maison médicale, les équipes de plusieurs associations déjà actives en santé/social: l’asbl LAMA, l’asbl Solidarité Savoir (centre d’action sociale globale), d’Ici et d’Ailleurs, et le Planning familial Leman. Il est soutenu aussi par la Fédération des Maisons Médicales et Collectifs de Santé Francophones. Ce premier centre de santé intégré voit le jour grâce au soutien financier et/ou politique de pour ainsi dire tous les acteurs bruxellois de la santé et du social: la Région, la commune et la COCOF, ainsi que de l’Europe, par le biais du FEDER. A ceux qui disent qu’on ne travaille pas bien ensemble à Bruxelles, je dis m… J’aurai l’occasion de vous en dire plus au fur et à mesure de l’évolution de ce beau projet, tout à fait novateur sur le sol bruxellois! K’nal Santé, rue de la borne 86 à 1080. Vous pouvez joindre l’équipe au 02/660.30.78.
Schepmans-Moureaux: duel de femmes pour les élections 2018 à Molenbeek
Article RTBF –Barbara Boulet Publié le jeudi 12 octobre 2017 La législature n’aura pas été de tout repos pour la commune bruxelloise de Molenbeek. Montrée du doigt jusqu’à l’autre bout de la planète, la commune est accusée d’avoir été une terre d’accueil pour jeunes radicalisés. Ce qui lui a valu d’être assiégée régulièrement par les caméras et les micros du monde entier. Résultat: la nouvelle bourgmestre Françoise Schepmans (MR) et son équipe MR-Ecolo-CDH (le PS de Philippe Moureaux ayant été rejeté dans l’opposition après 20 ans de maïorat) ont vécu au rythme de l’actualité terroriste. Au détriment des enjeux locaux ? Quel bilan revendique la majorité ? Selon l’équipe de Françoise Schepmans, la législature mouvementée n’a pas empêché d’avancer. Des écoles ont été ouvertes, d’autres agrandies, des logements publics ont été créés, une vraie politique pour les jeunes de 16 à 25 ans a été mise en place. Et surtout, dit-on au cabinet de la Bourgmestre MR, les finances communales ont été remises sur les rails. L’actuelle majorité accuse l’équipe précédente de Philippe Moureaux (dont faisait pourtant partie le MR), d’avoir vécu bien au-delà de ses moyens (une version contestée par l’opposition), et d’avoir laissé des comptes peu clairs. Il aura fallu près d’une demi-législature pour y mettre un peu d’ordre, explique le cabinet de Françoise Schepmans. Résultat: alors qu’en 2014, la commune affiche un déficit budgétaire de 14 millions d’euros, elle est aujourd’hui en équilibre. Un redressement qui s’est fait au prix d’un solide régime financier: en 2015, Molenbeek est placée sous tutelle régionale, dans le cadre d’un plan d’assainissement. Mais la plus grande avancée de ces dernières années, à en croire l’équipe en place, ne se mesure pas en chiffres ou en réalisations de projets. « A Molenbeek, disent plusieurs élus (y compris de l’opposition), la parole s’est libérée. Au conseil communal, dans l’administration et même dans la rue, le dialogue a repris et le respect mutuel est revenu. Philippe Moureaux était omniprésent, explique un échevin. Son départ a créé une période de chaos. Aujourd’hui, la sérénité est revenue.Il aura fallu presque le temps d’une législature. » Quels reproches formule l’opposition? » Cette équipe coupe merveilleusement bien les rubans« , ironise la nouvelle cheffe de file du parti socialiste, Catherine Moureaux, fille de l’ancien bourgmestre, tout fraîchement arrivée de Schaerbeek. Mais honnêtement, beaucoup de travail avait été réalisé en amont ». Avec le sp.a (les partenaires de 2012), les socialistes regrettent le manque de projets concrets, réalisés ou planifiés par l’équipe de Françoise Schepmans. Ce manque de projets témoignerait en réalité d’un manque de vision à long terme. Autre grand regret de l’opposition, tous partis confondus: la bourgmestre n’est pas parvenue à lever de fonds européens, fédéraux ou régionaux pour soutenir les réalisations communales, comme les contrats de quartier. Un apport potentiellement important: « Philippe Moureaux faisait ça très bien, explique le conseiller sp.a Jef Van Damme. Françoise Schepmans est pourtant députée fédérale, elle pourrait se servir de ce levier. Que son cumul de mandats serve au moins à quelque chose! Même pour le plan canal, elle aurait dû obtenir davantage, se battre pour un refinancement structurel de la zone de police ». L’opposition pointe encore le fiasco dans le dossier de l’occupation du stade communal Edmond Machtens: un fiasco au détriment des jeunes de la commune. « Quel amateurisme« , regrette Michaël Vossaert pour le parti DéFI. DéFI qui regrette par ailleurs la politique fiscale menée aujourd’hui à Molenbeek (« Il ne faudrait pas faire fuir la classe moyenne« ) et parle généralement d’un bilan de législature mitigé. Au contraire, le conseiller communal PTB de Molenbeek, Dirk de Block, parle de 6 années noires pour les inégalités sociales. Il prend en exemple l’instauration des garderies payantes dans les écoles et le nombre en baisse de logements sociaux occupés. Qui se voit Bourgmestre en 2018 ? A Molenbeek, le prochain bourgmestre n’y pense pas le matin en se rasant. Car le prochain Bourgmestre sera très probablement une femme. Françoise Schepmans a bien sûr des chances de rempiler: en 2012, sa liste libérale talonnait la Liste du Bourgmestre sortant (son score personnel n’était d’ailleurs pas si éloigné de celui de Philippe Moureaux) et sa récente visibilité pourrait lui faire gagner des voix. Mais il n’est pas non plus impensable que Catherine Moureaux la chasse. En tout cas, elle y songe (« Je suis prête à assumer cette responsabilité »), et la liste socialiste était jusqu’ici en tête à Molenbeek. Le sera-t-elle encore ? C’est évidemment la question. Le nom Moureaux peut-il ramener le PS au pouvoir ? Au sein de la locale du parti, l’arrivée à Molenbeek de Catherine Moureaux en aura bien crispé l’un ou l’autre, mais dans l’ensemble, on peut dire que la greffe a pris. De toute façon, pas le choix: il fallait une tête de liste solide pour combler le départ de l’homme populaire de Molenbeek, et avancer soudé pour faire face aux affaires qui ont affecté l’image du parti socialiste. Vis-vis de la population, l’enjeu est plus délicat: comment séduire les nostalgiques de l’ancien bourgmestre, sans faire fuir ceux qui attendent une rupture? Catherine Moureaux a bien compris ce double enjeu. Elle se dit à la fois héritière de son père sur le plan idéologique, mais insiste sur la différence de génération politique. Vers une alliance MR-PS ? N’en déplaise aux instances des partis, l’alliance socialiste-libérale n’est pas exclue à Molenbeek. D’une part parce qu’aucune des deux têtes de liste ne la rejette d’emblée. Et d’autre part, parce que la bourgmestre en a sans doute un peu marre d’avoir une opposition au sein de sa propre équipe. Le CDH, mais surtout Ecolo, lui font – c’est vrai- un peu la vie dure. Sans compter que la majorité reste un peu étriquée arithmétiquement parlant. Une meilleure assise au conseil communal serait plus confortable. Autres coalitions possibles ? Officiellement, pour la bourgmestre et son équipe, si les résultats des élections le permettent, un statu quo est le scénario privilégié (« question de stabilité »). Mais les partenaires Ecolo et CDH ont été très gâtés, en terme de compétences au
Molenbeek: Le projet radicalisme de Jambon qui pose question!
Article publié dans la DH du mercredi 04 octobre 2017 Le ministre de l’Aide à la Jeunesse Rachid Madrane (PS) a été interpellé mardi sur un projet de lutte contre le radicalisme.« Il apparaît clairement qu’il s’agit de ‘ contourner ’ le tissu associatif local, peu disposé sans doute à participer à un système de collaboration, de partage d’informations, totalement intégré avec les acteurs judiciaires et policiers. Connaissant un peu le travail associatif de quartier, je ne peux que m’interroger sur la capacité de travail avec les populations d’une ASBL ‘ greffée ’ ainsi sur un terrain dont chacun saura qu’elle a une mission de signalement », a indiqué mardi le ministre de l’Aide à la Jeunesse Rachid Madrane (PS) en Fédération Wallonie-Bruxelles, au sujet d’un projet de lutte contre la radicalisation à Molenbeek lancé prochainement à l’initiative du ministre de l’Intérieur Jan Jambon (NVA). C’est ce que le socialiste a notamment indiqué mardi en Commission parlementaire, interrogé sur le sujet par la députée Catherine Moureaux (PS). « Mes services ou moi-même n’ avons été en rien concertés, ni en ce qui concerne l’initiative, ni, conséquemment sur le choix de l’ASBL » , lui a encore déclaré le ministre. Un subside de 100.000 € a été octroyé en juillet dernier par le SPF Intérieur à l’ASBL anversoise We Love BXL via la commune de Molenbeek, pour une expérience-pilote dans le cadre de la lutte contre le radicalisme violent, rapportait, mardi passé, Sudpresse. L’ASBL lauréate est présidée par l’Anversoise de l’année 2011, Sihame El Kaouakibi, et a été créée en juillet dernier, soit à peine quelques jours avant l’octroi du fameux subside. « Quand on sait les difficultés auxquelles est actuellement soumis le secteur associatif et quand on sait que nombre d’associations attendent des années de travail avant d’avoir une reconnaissance ou un subside des pouvoirs publics, on ne peut qu’être interpellé par ces trois jours » , insiste Catherine Moureaux, également cheffe de file PS à Molenbeek. Pour la parlementaire, les conditions d’octroi troubles et le fait que c’est une Anversoise, qui reconnaît elle-même ne rien connaître de Bruxelles, qui ait été choisie sans le moindre appel d’offres, ne sont pas les seuls problèmes. « D’après la convention, on a donc une ASBL privée qui aurait accès aux données de la police sur les jeunes radicalisés ou en voie de l’être, qui serait chargée de faire des listings et qui serait chargée de ficher les jeunes ‘en voie de l’être’ « , pointe l’élue PS. Contacté mardi pour un commentaire, le cabinet de Jan Jambon était injoignable. Julien Thomas
« Si je monte à Molenbeek, je reste à Molenbeek. Pas de cumul pour moi ! » – Ma rentré politique sur BX1
Bon 1er mai camarades ! Mon discours – 1 mai 2017
Chers camarades, Cette veille de premier mai est une journée particulière pour nous qui sommes attachés à la fête du travail, à la symbolique dont elle est chargée, à l’héroïsme qu’elle commémore et aux perspectives de luttes qu’elle impulse. Oui, chers camarades, si nous sommes toujours aussi déterminés que d’habitude à fêter le travail, il faut bien reconnaître que cette année la fête se déroule dans un climat morose. Il y a d’abord les nouvelles inquiétantes qui nous viennent de France. La candidate du Front National est plus proche que jamais de l’Élysée. Le 7 mai, la patrie des droits de l’homme, le pays des lumières, la République d’Hugo et de Jaurès sera peut-être aux mains des nostalgiques de Pétain et de l’Algérie Française. Comment on est-on arrivé là? Les responsabilités quant à la résistible ascension de Marine Le Pen sont partagées. 1/ La banalisation de son discours a fini par banaliser sa candidature. Les médias et la droite sont largement coupables de ce côté-là. A force de faire du Le Pen light, la droite a été avalée par la bête immonde, balayée du second tour. 2/ On peut se faire plaisir en disant du mal des autres mais il faut savoir reconnaître nos torts. L’action de notre famille politique n’a pas été à la hauteur lors du quinquennat finissant. Notre déception aujourd’hui est malheureusement à la hauteur de nos espérances de 2012 avec l’élection du Président sortant. Il a honteusement voulu la déchéance de nationalité. Il nous aura fait subir la honte de la déchéance électorale. Il est arrivé en disant que son ennemi était la finance. Il part en nous la laissant comme seule alternative ! Cependant, camarades, même si cela ne nous enthousiasme pas, il est important qu’Emmanuel Macron soit élu, car le 7 mai le vote Macron sera, quoiqu’en disent certains, un vote anti-fasciste. Et, pour nous, camarades, la lutte anti-fasciste primera toujours sur les éructations anti-systèmes. C’est aussi cela qui nous différencie des populistes ! Ensuite, plus près de nous à Liège, certains ont commis une double faute qui jette l’opprobre sur notre parti et nos valeurs. Double faute d’abord parce qu’alors que les conditions de vie de nombre de nos concitoyens se détériorent, des représentants politiques ont détourné de l’argent public à leur profit. Si d’autres partis sont impliqués, ceux qui ont organisé le système étaient PS. Leur absence d’éthique et leur arrogance sont incompatibles avec nos valeurs et ils sont désormais fort logiquement exclus. Ce n’est pas le cas de leurs complices d’autres partis, et cela, il faut également le rappeler, chers camarades ! Double faute enfin parce que les honteux agissements de Gilles, Moreau et consorts ont durablement abimé l’image de l’initiative publique au niveau économique. Cela est particulièrement grave dans une société où les libéraux exigent, depuis des décennies, le démantèlement de l’Etat –et où ils sont, plus que jamais, sur le point d’y parvenir avec l’appui de leurs comparses flamingants ! Car confier toute entreprise au privé en pensant que cela sera meilleur pour l’intérêt des gens reste pour moi une illusion folle. Que croyez-vous qu’il se passe dans le calme calfeutré des bureaux des CEO des grandes firmes ? Croyez-vous que l’intérêt général y est ne fût-ce qu’évoqué ? Je sais que ce n’est pas le cas. J’en veux pour preuve accablante les dizaines d’années d’impunité des dirigeants du tabac et des dirigeants de l’amiante. J’en veux pour preuve les inégalités montant en flèche dans tous les pays où les privatisations sont terminées. Nous devons défendre l’action publique de toutes nos forces, camarades ! Nous ne pouvons abandonner toute activité lucrative au privé et laisser cantonner l’action publique aux lambeaux d’un système de solidarité et de justice qui n’aurait plus que pour seuls bénéficiaires les plus faibles de nos sociétés. C’est le mouvement impulsé aussi dans le domaine de la sécurité sociale, je pense ici à l’essor toujours plus grand des assurances-groupes et des assurances privées, je pense ici aux coupes sombres dans notre budget des soins de santé, qui vont pousser tendancieusement une partie de plus en plus grande de notre population vers des assurances privées. C’est un mouvement de fin des solidarités. C’est un mouvement qui empêchera s’il aboutit tout rêve d’égalité ! Parlons un peu du MR et de la N-VA justement. Car il n’est pas possible en ce 1er mai, où nous fêtons le Travail, de ne pas évoquer son adversaire irréductible : le Capital. Et ceux qui en sont ses plus fervents défenseurs ! Nous avons l’exécutif le plus à droite depuis la libération et le plus agressif vis-à-vis des plus faibles ! Les allocataires sociaux, les chômeurs, les travailleurs malades, les derniers arrivés sur le sol belge et les sans-papiers ont eu à subir les attaques du gouvernement Michel-Jambon. Cela fera bientôt 3 ans qu’ils sont au pouvoir. Trois années de régression sociale généralisée. Il y a 3 ans, la Belgique, tristement avant-gardiste, a fait du Trump avant l’heure : elle a donné le pouvoir à des gens qui ne veulent pas « améliorer le bien-être de tous » mais bien « ajouter aux malheurs de certains ». Comment évoquer l’action de ce gouvernement sans parler de la manière dont certains de ses plus illustres membres nous traitent ? Quand je dis « nous », camarades, je ne parle pas même pas des socialistes, il est compréhensible qu’ils détestent le seul parti de ce pays capable de leur tenir tête ! Non, je parle bien en tant que Molenbeekoise bien disposée à ne pas laisser des sinistres individus comme Jan Jambon nous maltraiter. Chers camarades, en ce jour où l’on sort les drapeaux rouges, je veux envoyer un message clair à ce Ministre de l’Intérieur trop habitué à marcher sur des paillassons bleus ! Molenbeek-Saint-Jean ne sera plus le défouloir de toutes les médiocrités, Molenbeek-Saint-Jean ne sera plus l’excuse de tous les dysfonctionnements, Molenbeek-Saint-Jean ne sera plus, enfin, l’objet de diversion de politiques cherchant la division ! Je voudrais rappeler que les Molenbeekois ont donné une leçon de dignité face aux provocations
VIDEO – Scandale! Les bus scolaires de nos écoles laissés à l’abandon dans le Stade Machtens
Ne rien oublier, relever la tête et défendre une société ouverte et émancipatrice.
En ce 22 mars 2017, nous n’avons rien oublié. Rien oublié des attentats ignobles qui ont tué 32 personnes et blessé 320 autres il y a tout juste un an. Rien oublié de la souffrance des survivants, des familles et des proches. Rien oublié non plus du courage des secouristes, policiers, pompiers, militaires, du personnel de l’aéroport, des travailleurs de la Stib, et des citoyens qui se sont engouffrés dans l’horreur pour venir en aide aux victimes. Définitivement, non. Nous n’oublierons pas ce 22 mars et ce coup de poignard des adorateurs de la secte mortifère DAESH porté au cœur de notre société pour mieux la diviser. Aujourd’hui, leur stratégie porte ses fruits pourris. Les réflexes de repli sur soi et de peur de l’autre sont en augmentation dans toute l’Europe. Impossible de les laisser faire ! Nous ne pouvons laisser la gangrène et les attiseurs de haine s’installer et pulluler, au risque de voir le délitement complet de notre société! Nous devons donc relever la tête, rester lucides et passer à l’action pour défendre nos valeurs de liberté, d’égalité, d’ouverture et de fraternité, pour défendre une société émancipatrice et garantir la sécurité pour tous! Cela veut dire lutter efficacement contre le terrorisme en ciblant son financement et en adoptant un point de vue critique des tensions géopolitiques actuelles. Cela veut aussi dire garantir l’égalité des citoyens et l’émancipation de chacune et de chacun en éradiquant toutes les formes de discriminations, qui font le lit de la haine et du repli sur soi. Cela veut dire construire et alimenter une solidarité chaude, tous les jours, partout et chacun. Une solidarité qui commence généralement entre deux individus, puis s’étend à la famille, pour entraîner parfois ensuite tout le quartier. Une solidarité qui fasse du lien social une réalité concrète. Qui fasse du lien social notre meilleur rempart contre la gangrène des attiseurs de haine. Ce défi, nous le réussirons ensemble et uniquement ensemble ! La plaie est encore ouverte et la cicatrisation difficile mais rappelez-vous : ne rien oublier, relever la tête et défendre une société ouverte et émancipatrice !