Le 14 mars 2018, j’ai interpellé le Ministre compétent sur le Livre noir de la santé mentale de la Fédération des Médecins généralistes de Bruxelles (FAMGB). Vous pouvez lire le compte-rendu des débats ci-dessous: Mme Catherine Moureaux (PS).- Selon la Fédération des associations de médecins généralistes de Bruxelles (FAMGB), les médecins généralistes sont, aujourd’hui à Bruxelles, les témoins impuissants des carences du système et d’un sous-financement structurel de la première ligne de soins. Leur Livre noir de la santé mentale entend interpeller le monde politique et la société civile sur les grandes difficultés d’accès aux soins en santé mentale à Bruxelles et faire reconnaître le rôle central de la médecine générale dans cette problématique. Selon ces médecins généralistes, la non-adéquation du financement public à la réalité bruxelloise plombe les politiques de santé. Il conviendrait de répondre aux besoins exprimés par les médecins généralistes, en particulier dans le cadre de la réforme Psy 107. Compte tenu d’une précarisation en augmentation constante, la capitale de l’Europe abrite, selon ces médecins, une population tout à fait spécifique qui fait exploser les problématiques médico-sociales et, donc, les besoins de soins correspondants. La capitale souffre d’un cruel manque de lits psychiatriques. Il n’est donc pas possible d’en fermer encore pour développer des équipes ambulatoires, comme le veut la réforme des soins de santé mentale. On ne pourrait pas répondre aujourd’hui adéquatement aux défis en raison, notamment, d’un sous-financement structurel des soins et des structures d’accompagnement, d’une pénurie de spécialistes référents et d’organisations de soutien aux malades atteints d’affection psychiatrique, ainsi que de la difficulté de coordination entre médecins généralistes et médecins spécialistes. Le médecin généraliste se sent négligé, sans reconnaissance de son implication et sans soutien spécialisé dans ces situations complexes, alors qu’il est un acteur primordial dans la prise en charge d’un patient atteint de troubles mentaux. La première ligne affronterait quotidiennement de nombreux obstacles : des centres de santé mentale saturés, un labyrinthe d’offres dans lequel les patients et les professionnels se perdent, les nombreuses lacunes dans l’offre de soins pour les troubles de santé mentale auxquelles le médecin généraliste doit faire face, la difficulté de résoudre à la fois les problèmes psychiques et sociaux ou encore l’incapacité des autorités à tenir compte de la complexité du système. La dimension de proximité et d’accessibilité de la médecine générale de premier recours est indéniable. Les généralistes expliquent qu’ils voient défiler un grand nombre de troubles de santé mentale, souvent liés à la grande précarité et à des problèmes somatiques ou de dépendance. Ce livre noir témoigne de la réalité du terrain vécue par les médecins généralistes, sans mettre en cause la qualité des intervenants et des services existants. Il démontre le manque d’accessibilité aux soins en santé mentale, notamment au moyen des vignettes cliniques récoltées lors d’un sondage en ligne réalisé par la FAMGB durant l’été 2017. Divers profils émaillent le livre noir, du psychotique de la rue à l’adolescent dépressif. Ces récits de vie qui dévoilent une infinie diversité de parcours n’en possèdent pas moins des composantes récurrentes, comme la volonté des médecins généralistes d’aider les plus fragiles mentalement, même s’ils se sentent de plus en plus seuls, de plus en plus démunis, sans reconnaissance de leur rôle et privés d’un soutien spécialisé, pourtant indispensable dans ces situations complexes. La médecine générale attend beaucoup de la réforme Psy 107. La FAMGB adhère d’ailleurs pleinement à la philosophie de la réforme : moins de lits psychiatriques et plus de services ambulatoires. L’enjeu est de soigner les patients au plus près de leur milieu de vie, en leur assurant ainsi de meilleurs soins et une plus grande intégration dans la société. Avez-vous pris connaissance de ce livre noir ? Les médecins généralistes y formulent douze revendications évoquant un besoin de soutien, de liaison, de formation. Qu’en pensez-vous ? Comptez-vous intégrer ces demandes dans le cadre du Plan de santé bruxellois (PSB) ? Avez-vous, le cas échéant, analysé les recommandations consignées à la fin du livre, qui préfigurent un livre blanc qui comprendra probablement des pistes d’action pour améliorer la prise en charge des problèmes de santé mentale dans la capitale? M. Didier Gosuin, membre du Collège réuni.- Nous avons effectivement pris connaissance du Livre noir de la santé mentale à Bruxelles, présenté à la presse le 1er mars dernier par la Fédération des associations de médecins généralistes de Bruxelles (FAMGB). Ses diverses recommandations et revendications préfigurent d’ailleurs un livre blanc prévu pour 2019. Dans ce Livre noir de la santé mentale, les médecins généralistes rapportent des situations vécues dans leur pratique. Nous ne pouvons rester insensibles aux témoignages poignants transmis par la médecine générale, confrontée au quotidien à des situations de détresse psychologique aussi profondes. Au travers des récits de vie, nous mesurons les difficultés des prestataires ainsi que la détresse de l’entourage et des proches. Le livre noir questionne les autorités sur le manque de places à Bruxelles pour l’accueil des situations aiguës qui nécessitent une prise en charge avec un encadrement spécialisé. Les médecins généralistes soulignent, par ailleurs, le besoin d’une meilleure communication et coordination entre les différentes lignes de soins ainsi que la mise en place d’un service de soutien à la première ligne. La réforme des soins de santé mentale pour les adultes, entamée en 2002 par l’ensemble des autorités de ce pays, prévoit précisément une meilleure articulation entre les différentes fonctions telles que la prévention, la première ligne de soins, les équipes mobiles, la revalidation, l’institutionnalisation et le logement. Toutes ces composantes sont amenées à travailler étroitement ensemble sur un même territoire, au-delà des barrières institutionnelles, et en plaçant clairement le patient au centre de leurs préoccupations. À Bruxelles, même si le paysage institutionnel est complexe, le réseau de la santé mentale se met en place pas à pas. La Plate-forme de concertation pour la santé mentale bruxelloise associe tous les acteurs de la santé dans les champs tant résidentiel qu’ambulatoire. La médecine générale y a sa place et nous ne pouvons qu’encourager la collaboration au sein des multiples
Prévention et état des lieux de la vaccination en Fédération Wallonie-Bruxelles
Compte rendu de ma question du 5/03/2018 ci-dessous: Mme Catherine Moureaux (PS). – Madame la Ministre, je vous ai interrogée dernièrement en séance plénière à la suite de la publication d’un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui montre une augmentation de 400 % de cas de rougeoles en Europe. La situation en Belgique n’est pas bonne: nous avons quatre fois plus de cas qu’en France et douze fois plus qu’en Espagne. Je vous interrogeais déjà en 2017 sur l’épidémie de rougeole et nous étions tombées d’accord sur la nécessité de mener des campagnes spécifiques, destinées aux groupes-cibles où naissent les infections. En séance plénière, il ne me semble pas avoir eu votre réponse sur ce sujet. Où en êtes-vous aujourd’hui dans ce travail spécifique qui touche à la fois à la prévention et aux traitements qui suivent le début de l’infection? Quel est votre plan d’action pour déterminer les foyers d’infection? Quid d’un programme de prévention pour éviter l’apparition de nouveaux foyers d’infection? Comme ministre de la Région wallonne, vous avez lancé une campagne télévisuelle grand public pour rappeler l’importance des rappels de vaccination et pour lutter contre le défaut de vaccination. C’est une initiative judicieuse et utile aujourd’hui. Pouvez-vous m’en dire plus sur cette campagne? Est-elle organisée uniquement par la Wallonie ou également par la Fédération Wallonie-Bruxelles, la Commission communautaire commune ou encore un autre pouvoir compétent? Quand aura-telle lieu et comment s’organisera la prévention à Bruxelles? En votre qualité de ministre de la Fédération Wallonie-Bruxelles, avez-vous sollicité les pouvoirs compétents bruxellois? Concrètement, comment le travail sera-t-il organisé sur les diverses entités? Chacun peut avoir son opinion sur les doubles casquettes. À ce stade, je n’ai rien contre. Je suis persuadée que vous avez les qualités suffisantes pour répondre aux deux défis. Dans le cas qui nous occupe, il y a cependant une question qui se pose pour Bruxelles. En votre qualité de ministre de la Fédération Wallonie-Bruxelles, vous devez aussi vous soucier de Bruxelles. Vous avez rappelé en séance plénière l’importance de ma question sur la prévention et le devoir de lutter contre les inégalités dans le domaine de la santé. Une enquête sur la vaccination a lieu tous les trois ans. Pouvez-vous m’indiquer quand sera finalisée cette enquête en 2018? Les données relatives à Bruxelles seront-elles cette fois reprises dans cette enquête? La ministre de la Culture et de l’Enfance. – Madame la Députée, en tant que ministre wallonne de la Santé, je suis chargée de la gestion des maladies infectieuses et de la promotion de la vaccination des adultes. En tant que Ministre de l’Enfance en Communauté française, je suis en effet chargée de la vaccination des femmes enceintes et des enfants sur l’ensemble du territoire de la Communauté française. Des rencontres entre l’Agence pour une vie de qualité (AViQ), organe faîtier en Région wallonne, et l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE) sont fréquemment organisées pour mutualiser et assurer un continuum des actions. Sachez qu’en ce qui me concerne, je reste tout aussi attentive et préoccupée par les relations entre l’ONE et la Commission communautaire commune. Cependant, je dois bien avouer que les choses sont beaucoup moins fluides et faciles. Par ailleurs, l’interlocuteur naturel de l’ONE à Bruxelles est la Commission communautaire française, mais cette dernière n’a pas hérité de cette compétence. Je ne vais donc pas entrer dans un débat institutionnel. Vous connaissez mon amour de la Communauté et mon souci de la défendre. Je demande l’attention une nouvelle fois des Bruxellois en toute amitié et en voulant prendre réellement mes responsabilités en Communauté française. Les Bruxellois ont parfois tendance à vouloir tout gérer eux-mêmes tout seuls et se retrouvent très isolés lorsqu’il s’agit de mener des politiques efficaces sur l’ensemble de la population. Je ne m’avancerai pas plus loin, car je pense que nous nous sommes parfaitement compris. Sur le fond de votre question, plusieurs groupes sont effectivement ciblés comme étant plus exposés aux risques. Il s’agit entre autres des gens du voyage, des voyageurs fréquentant des pays à forte prévalence de cette maladie ou des primoarrivants. Toutefois, la rougeole concerne toute la population et vous l’avez rappelé. Nous ne pouvons pas vraiment être fiers de nos résultats. En effet, lors de l’épidémie de 2017, près de 10 % des cas ont concerné les professionnels de la santé et la moitié des cas de jeunes adultes. Il est donc nécessaire d’entreprendre des actions de communication générale visant toute la population. En effet, des campagnes d’affichage et de spots diffusés à la radio et à la télévision ciblant des populations «vulnérables» ne semblent pas être le moyen le plus efficace de les atteindre; ils entraînent en outre d’importants risques de stigmatisation. À l’heure actuelle, nous avons pour but l’organisation d’une campagne audiovisuelle générale pour la promotion de la vaccination destinée à tous les publics. Par ailleurs, le dépliant d’information sur la vaccination destiné aux parents attire particulièrement l’attention sur la rougeole. J’estime comme vous que les dépliants sont un bon outil, mais vient un moment où la médiation directe auprès des populations est plus efficace. La campagne audiovisuelle de promotion de la vaccination destinée au grand public est encore à l’état de projet à l’administration de l’ONE. Il n’est actuellement pas prévu de construire ce projet avec d’autres institutions; c’est une bonne nouvelle dans le sens où la campagne pourra dès lors couvrir l’ensemble du territoire de la Communauté française, quelle que soit la réaction des uns et des autres. Si la campagne se concrétise, son lancement devrait avoir lieu en avril 2019, en concomitance avec la Semaine européenne de la vaccination. Elle aura pour objectif la promotion de l’adhésion vaccinale et du tout nouveau site www.vaccination-info.be. Pour rappel, ce site sera complètement revu, tant au niveau de la forme que de sa structuration, cela avec la collaboration de l’AViQ et de la Commission communautaire française, sous la coordination de l’ASBL Question Santé. Pour des raisons juridiques, l’enquête de 2018 passe par un appel d’offres et subit donc
Discrimination à l’embauche: aucun test de situation pratiqué? – Question d’actualité du 02/03/2018
Compte rendu : Mme Catherine Moureaux.- J’ai été surprise en début de semaine par un article de presse. Nous avons voté le 13 octobre une ordonnance extraordinaire au bout d’un très long travail parlementaire, visant à mettre en place des tests réels pour détecter les pratiques de discrimination à l’embauche dans les entreprises. Cette ordonnance est entrée en vigueur le 1er janvier dernier et donne un cadre légal aux contrôles par l’administration régionale des entreprises soupçonnées de discrimination. Or, selon cet article, aucun test n’aurait encore été pratiqué. L’administration régionale semblait même dire qu’il y avait peut-être un problème de cadre légal. Confirmez-vous qu’aucun test n’a été effectué ? Je vous avais déjà interrogé sur la question des relations avec le niveau fédéral et le collationnement des diverses sources de plaintes, que sont Unia, Actiris ou le ministère de l’Emploi. Comme le cadre mis en place prévoit qu’il faut au moins deux plaintes pour pratiquer un test de situation à l’encontre d’une entreprise, il faut s’assurer de pouvoir collationner toutes les données provenant de diverses sources. D’après moi, il ne fallait pas attendre de nouvelles plaintes à partir du 1er janvier. Nous pouvons aussi utiliser les plaintes antérieures. Cela a-t-il été fait ? Si oui, de quelle manière ? Comment cela s’est-il passé avec le niveau fédéral et le cabinet du ministre Peeters ? Cette ordonnance marque un tournant, puisque nous allons enfin pouvoir faire quelque chose des plaintes. Il est très important que les gens qui sont victimes de discrimination sachent que contrairement au passé, où il ne servait pratiquement à rien de déposer une plainte, ils doivent le faire aujourd’hui ! Le volet de la sensibilisation est donc essentiel pour la mise en œuvre de cette politique. Qu’avez-vous prévu dans ce cadre ? Youssef Handichi .- Nous avons bataillé pour vous faire entendre que la lutte contre la discrimination sur le marché de l’emploi relevait de vos compétences. À la suite de cela, nous vous avons forcé à adopter une ordonnance. Le PTB vous en a félicité et a voté en faveur de celle-ci. Cependant, nous avions également attiré votre attention sur le fait que si nous ne mettions pas en place des phases de tests proactifs et systématiques sur le marché de l’emploi dans le cadre de cette ordonnance, nous risquions de ne pas atteindre l’objectif visé, qui est de lutter efficacement contre les discriminations. L’article paru le 26 février dans La Dernière Heure pose un premier constat : il importe de mettre en place une véritable phase de test et de donner aux inspecteurs régionaux le pouvoir de mettre la pression de façon proactive sur les entrepreneurs et les patrons qui discriminent notre jeunesse bruxelloise. J’aimerais connaître vos premières impressions à ce sujet. Que tirez-vous comme conclusions ? Êtes-vous prêt à reconsidérer cette phase de test afin de la rendre consistante, au lieu d’attendre des plaintes concernant les tests superficiels prévus actuellement ? Nous savons en effet que neuf victimes sur dix ne portent justement pas plainte. Le Ministre.- Il n’a jamais été question d’autoriser les inspecteurs régionaux à pratiquer des tests de discrimination de manière proactive, et ce pour deux raisons. D’abord, parce qu’Unia est opposé à cette démarche. Son équivalent français, le Défenseur des droits, l’est également. Ensuite, le Conseil d’État nous a indiqué, conformément à la jurisprudence de la Cour de cassation, que nous ne pouvions pas procéder de la sorte et entrer ainsi dans une logique de provocation. Chaque niveau de pouvoir doit respecter les autres. Il importe que les lois respectent les décisions du pouvoir judiciaire. À défaut, notre ordonnance serait vidée de son contenu, car toutes les décisions pourraient être attaquées. Je l’ai dit et j’espère que je ne devrai pas le répéter : qui que vous soyez, quelles que soient votre formation politique et votre importance, vous devrez toujours respecter les avis du Conseil d’État et de la Cour de cassation. Je vous en informe. Ce principe doit être intégré dans les paramètres de l’action politique. C’est une garantie essentielle de recevabilité légale des procès-verbaux. Donc, toute autre attitude constituerait le meilleur moyen de détruire l’outil que nous élaborons de manière unique en Europe. Le texte fédéral est beaucoup plus restrictif, car pour réaliser un test, l’autorisation préalable du Parquet est nécessaire. Il est donc de facto vidé de sa substance. Non, on ne peut pas tenir compte des plaintes antérieures au 1er janvier, car l’ordonnance prévoit le principe du consentement de la victime pour transférer son dossier à l’inspection. Or, le dossier d’Unia ne prévoyait pas ce consentement. On ne peut pas aller rechercher une plainte qui n’est pas constituée conformément à l’ordonnance, au risque de se faire débouter lorsque le tribunal du travail la traitera. Puisque vous m’interrogez sur le personnel, je peux vous répondre que l’ensemble des 30 inspecteurs ont été formés. Aucun test n’a encore été réalisé, en effet. Cela veut-il dire qu’il n’y a pas de dossiers et qu’aucune procédure n’est en cours ? Comme ministre, je n’ai pas à intervenir sur ce plan, car il s’agit de procédures judiciaires. Les inspecteurs ont qualité d’officiers de police judiciaire. Je ne peux donc pas intervenir dans leur travail. Je peux vous dire qu’à l’heure actuelle, il y a eu non pas des tests, mais des plaintes. Des dossiers se constituent conformément à l’ordonnance. Avant de réaliser des tests, il est prévu d’intervenir directement auprès de l’entreprise pour la mettre en garde et lui rappeler la législation en vigueur. C’est à cette occasion que nous la prévenons des conséquences en cas de nouveau signalement. C’est ce que prévoit l’ordonnance. Ce principe régit d’ailleurs toutes les procédures judiciaires. On ne peut pas, d’autorité, dresser un procès-verbal sur la base d’une information. Cela permet de faire du chiffre, mais ce n’est pas très efficace, puisque le procès-verbal est ensuite automatiquement rejeté par le tribunal du travail. Il est important de travailler avec sérieux pour mettre en place un dispositif solide et efficace. On évite ainsi de donner des
Discrimination à l’embauche: il faut porter plainte!
Depuis le 1er janvier, un nouvel outil existe à Bruxelles pour lutter contre la discrimination à l’embauche : Le testing des entreprises. C’est unique en Europe ! Aujourd’hui, aucun test n’a encore été réalisé. Pourquoi⁉ Car il faut au moins que 2 plaintes soient déposées contre le même employeur ou la même entreprise. Une seule solution pour activer ce dispositif novateur : porter plainte ! Vous pensez avoir été victime de discrimination lors d’une procédure d’engagement ? Dites-le ! Au guichet des plaintes chez Actiris http://www.actiris.be/…/fr…/Guichet-anti-discrimination.aspx A votre syndicat A UNIA https://www.unia.be/fr/signaler-une-discrimination
Plus d’une centaine de médecins francophones perdus chaque année – Lalibre 01/02/2018
Selon Catherine Moureaux (PS), la clé de répartition des numéros Inami est à l’avantage des néerlandophones. Si on ne peut pas encore parler d’une pénurie des médecins généralistes à Bruxelles, le manque de médecins dans certains quartiers est, lui, bien avéré et une pénurie dans les prochaines années serait même à prévoir. Et la clé de répartition attribuant les numéros Inami à Bruxelles ne risque pas d’arranger la situation. « Je ne dirais pas qu’il y a une pénurie de médecins généralistes à Bruxelles pour le moment mais il y a clairement des quartiers où il manque de médecins. En plus, le vieillissement se fait sentir dans la profession et cela va poser problème dans les années à venir », explique Catherine Moureaux, cheffe de groupe PS au parlement bruxellois. Des quartiers en mauvaise posture D’après le cabinet du ministre de la Santé, Didier Gosuin (Défi), 30,2 % des médecins généralistes à Bruxelles ont entre 55 et 64 ans. La situation est même pire à Molenbeek et à Schaerbeek où la moitié des médecins ont plus de 50 ans. A Uccle, ce taux atteint même 80 %. En Flandre et en Wallonie, le nombre de médecins est calculé sur base du nombre d’habitants. A Bruxelles, le critère pris en compte est le nombre d’élèves inscrits dans les écoles de primaire et de secondaire. « Pourtant, on sait que de nombreux francophones font leur scolarité en néerlandais, donc forcément les résultats sont biaisés », explique Catherine Moureaux. Selon ses calculs, cela signifie que, chaque année, 107 médecins sont pris du quota francophone. Pour elle, il faudrait prendre une autre clé de répartition objective, comme les déclarations fiscales, par exemple. « Nous savons que les personnes qui remplissent leur déclaration en français sont des francophones, donc le calcul serait plus juste », estime-t-elle. Rencontres prévues avec les médecins Pour anticiper une future pénurie de médecins, le ministre a d’ailleurs développé les aides Impulseo existantes sur le territoire de la Région. Et une vaste étude a été réalisée pour cartographier la densité des médecins dans les différents quartiers de la capitale. « Nous savons qu’il va manquer des médecins dans les prochaines années. Mais l’étude va plus loin en analysant les quartiers où ceux-ci sont le moins présents », explique Didier Gosuin. Les chiffres sont connus depuis la fin de l’année mais des rencontres sont encore prévues avec des médecins, des structures d’appui (Impulseo) ou encore des centres de formation afin de pouvoir présenter des résultats au mois d’avril. « Nous allons ainsi pouvoir mettre en place des modèles pour encourager l’installation des jeunes médecins dans des quartiers ciblés », indique le ministre. H. G. Article paru dans Lalibre du 01/02/2018
VIDEO – Quel nouveau système d’allocations familiales à Bruxelles – Débats 14/01/2018
Pour voir ou revoir tout le débat, cliquez ici: C’est pas tous les jours dimanche – 14/01/2018
Les mains coupées au Congo ? Plus que des exactions !
Enseigner l’histoire du colonialisme belge à tous nos enfants est une avancée majeure mais pas en minimisant les crimes et dans une impression de paternalisme désagréable ! Dans le programme en vigueur, la période de la colonisation s’apparenterait à une intense période de développement économique, qui aurait eu par ailleurs quelques effets secondaires, qualifiés d’ « exactions » et non de crimes… Incompréhensible selon moi! Pas un mot sur la manière dont s’est organisée l’indépendance et sur Patrice Lumumba. A lire le programme on a plutôt l’impression qu’il s’agit d’un fait naturel et non d’un fait de luttes… Incompréhensible selon moi ! Pas un mot non plus de la responsabilité de la Belgique dans son assassinat, pourtant reconnue par une commission d’enquête belge… Incompréhensible selon moi ! Si pour la Ministre, ce programme qui dépeint l’action coloniale belge au Congo ne semble pas complaisant, j’ai quand même obtenu qu’elle introduise une demande officielle aux conseillers pédagogiques impliqués dans le programme afin d’évaluer celui-ci. Elle s’est aussi engagée à obtenir l’avis d’autres chercheurs sur la question. On avance! Et vous, avez-vous eu des cours sur le colonialisme belge ? Ses crimes ? L’assassinat de Patrice Lumumba ? C’est notre histoire et elle doit être enseignée à tous ! ————————————————————————————————————————————————————————— Article de la DH, publié le jeudi 07 décembre 2017 par Julien Thomas Catherine Moureaux: « Les mains coupées au Congo ? Ce sont plus que de simples exactions ! » La députée Catherine Moureaux (PS) ne cache pas son malaise face au programme consacré à l’histoire du colonialisme belge. La parlementaire interpelle ce jeudi au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles la ministre de l’Enseignement Marie-Martine Schyns (CDH) sur le sujet. « À aucun moment, le mot ‘crime’ n’est cité explicitement. On parle d’ ‘exactions’ . Pour moi, les nombreuses mains coupées durant l’époque coloniale ne sont pas simplement des exactions. Ce mot a le mérite d’exister, mais il donne un peu l’impression qu’il s’agit d’un effet secondaire. L’enseignement de l’histoire du colonialisme belge et de ses crimes n’est pas encore acquis aujourd’hui. Le sujet et la question sont encore malheureusement problématiques », constate la députée Catherine Moureaux (PS), qui interpelle ce jeudi la ministre de l’Enseignement Marie-Martine Schyns (CDH) sur le référentiel de l’enseignement technique et professionnel consacré au colonialisme et à ses crimes. C’est en 2014 que le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles approuve les nouvelles compétences élémentaires de l’enseignement qualifiant. Un document appelé référentiel et à partir duquel chaque réseau doit travailler pour créer son programme. Si la colonisation du Congo y figure explicitement, ce qui est une belle avancée, le programme de l’enseignement de la Communauté française qui s’en inspire suscite le malaise, estime la députée. « Il ressort du programme tel que rédigé actuellement une impression de paternalisme désagréable. Ainsi la période de la colonisation s’apparenterait à une intense période de développement économique, qui aurait eu par ailleurs quelques effets secondaires… Pas un mot sur la manière dont s’est organisée l’indépendance autour du personnage de Patrice Lumumba. À lire le programme on a plutôt l’impression qu’il s’agit d’un fait naturel et non d’un fait de luttes », insiste la socialiste. Violences commises sous le régime de Léopold II, révélations sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre congolais Patrice Lumumba ou encore polémiques concernant la bande dessinée de Tintin au Congo : les questions soulevées par le passé colonial belge font régulièrement depuis la fin des années 1990 l’objet de vifs débats politiques, médiatiques et citoyens. « Le sujet est sensible et touche à l’identité », souligne Catherine Moureaux, qui milite depuis des années pour un « devoir d’histoire ». Ce jeudi , l’élue PS interroge la ministre compétente sur l’existence ou non d’une évaluation du fameux référentiel. « Ne sommes-nous pas dans une minimisation des crimes belges et du racisme d’État de l’époque ? », lui demandera-t-elle également. De son côté, la chercheuse du FNRS et maître d’enseignement à l’ULB Amandine Lauro vient juste de publier un article consacré au sujet dans la revue Éduquer datant du 6 novembre. « L’histoire de la colonisation belge reste peu enseignée dans les écoles secondaires. Il est à craindre, au vu de la considération limitée que lui accorde le Pacte d’Excellence, que cet état de fait perdure », écrivait-elle. “Une révision des programmes n’est pas du luxe” “Les professeurs comme les élèves méritent mieux. Encourager l’inscription de l’histoire de la colonisation belge comme contenu obligatoire dans un nouveau référentiel serait un excellent début. À l’évidence, une révision et une harmonisation des programmes en matière d’histoire coloniale, intégrant les perspectives et les avancées des recherches récentes, ne seraient pas non plus du luxe. Pour que les futurs diplômés sortent de l’enseignement secondaire avec un meilleur bagage dans ce domaine, leurs professeurs ont besoin à la fois de plus de temps à y consacrer et d’outils plus performants sur lesquels s’appuyer”, expliquent Amandine Lauro, chercheuse du Fonds de la recherche scientifique (FNRS), et Romain Landmeters, assistant de recherche (FNRS) à l’Université Saint-Louis Bruxelles, évoquant les actuels programmes consacrés à l’enseignement de l’histoire coloniale belge. Une analyse que celle qui enseigne notamment l’histoire de l’Afrique, du genre et de colonisation faisait le 6 novembre dernier dans la revue Éduquer, qui est publiée par la Ligue de l’Enseignement et de l’Éducation permanente. Une association qui a pour objet la défense et la promotion de l’enseignement public et de l’éducation laïque. Julien Thomas
En quoi le sentiment de sécurité est-il un enjeu pour la santé des Bruxellois ?- Bruxelles Santé N°88
En quoi le sentiment de sécurité est-il un enjeu pour la santé des Bruxellois ? Santé et sécurité sont deux enjeux prépondérants dans les grandes villes dont on aurait tort de ne pas souligner l’interdépendance. Le lien le plus évident se fait entre santé mentale et sécurité, mais pour les femmes, en plus, il existe un lien direct entre sécurité dans l’espace public et exercice physique. Ainsi, à propos de la fréquentation des parcs publics, les récentes marches exploratoires de l’asbl Garance ont mis au jour les limites rencontrées et les stratégies d’évitement utilisées dans ces espaces propices aux loisirs. Les fonctions et la fréquentation des parcs par les Bruxellois varient en fait fortement selon le genre. Quand on est une femme, la durée passée sur place est considérablement réduite, notamment en raison de l’absence de toilettes publiques. La baisse de la luminosité ou l’aménagement en espaces enclavés renforcent le sentiment d’insécurité des femmes et la conviction intériorisée qu’il ne s’agit pas d’endroits « où elles doivent se trouver ». C’est ainsi que les jeunes filles, à partir de 10 ans, disparaissent peu à peu des parcs, abandonnant les activités sportives qu’elles y pratiquaient enfants. Les parcours santé ou les modules sportifs, car souvent placés en vis-à-vis des bancs publics, en privent les femmes d’un usage confortable. L’offre d’une activité sportive gratuite et de proximité échappe donc en partie aux femmes, ne laissant place qu’à la garde des enfants. La dimension de genre met en lumière une interdépendance concrète entre sentiment de sécurité et santé. Répondre à cette inégalité d’appropriation de l’espace public nécessite une prise de conscience collective, une (ré) appropriation quotidienne mais aussi une mise en œuvre toujours plus effective du gender mainstreaming initié depuis 2012 par la Région. Ceci afin de favoriser la santé de pas moins de la moitié des Bruxellois! Catherine Moureaux Présidente du Groupe PS au Parlement francophone bruxellois, Députée bruxelloise et au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles Cet article est paru dans Bruxelles Santé n°88 – Décembre 2017: http://questionsante.org
VIDEO – Pourquoi le dépistage systématique de la mucoviscidose à la naissance n’est-il pas encore mis en place en Belgique?
Un enfant naît tous les 10 jours atteint de #mucoviscidose en Belgique! C’est l’une des maladies rares les plus fréquentes chez nous. Elle nécessite une prise en charge précoce. 👩⚕️👨🏽⚕️👩🏻⚕️👨🏻🔬 Alors pourquoi le dépistage systématique à la naissance n’est-il pas encore mis en place en Belgique? Voici la vidéo de ma question à la Ministre et sa réponse.
Etat de la vaccination en Belgique francophone
Vous connaissez tous ma préoccupation pour la santé de nos enfants. Et les récentes mini-épidémies de rougeole et de coqueluche m’interpellent. Je me suis donc penchée à nouveau sur l’état de la vaccination en Belgique francophone. Y a-t-il comme les médias le mentionnent une augmentation du refus de vacciner son enfant? Combien d’enfants reçoivent toutes les doses des vaccins recommandés ? La protection de la société, et donc des plus fragiles, les bébés, est-elle assurée? 1/ Y a-t-il comme les médias le mentionnent une augmentation du refus de vacciner? Les refus de vaccination sont un phénomène difficile à apprécier. La Ministre m’a rejoint lorsque j’ai avancé l’idée que les refus étaient sous-estimés dans les enquêtes. Ce que l’on sait à coup sûr: depuis 2006 le refus du vaccin contre la rougeole/rubéole/oreillons a augmenté, atteignant les 2% aujourd’hui. Celui contre la méningite est refusé par presque 4% des parents, en hausse également. Les vaccins contre le pneumocoque et l’hépatite B semblent moins refusés aujourd’hui qu’hier (2,6 et 1,5%). Le rotavirus gagne la palme du plus refusé mais il est un peu à part puisqu’il est non remboursé. Cependant les refus à près de 6% sont probablement aussi à mettre au crédit d’une grosse polémique en France récemment. Conclusion: il y a des refus, plutôt un peu plus qu’avant, sans qu’on sache relier toujours ces refus à des polémiques ou à leur prix. 2/ Combien d’enfants reçoivent toutes les doses de vaccins recommandés? Pour le vaccin hexavalent (diphtérie-tétanos-coqueluche-haemophilus influenzae-hépatiteB) 92,3% des enfants ont reçu toutes les doses à l’âge de 15 mois mais ce taux n’est plus que de 73,3% pour le rappel à 5-6 ans! 95,6% ont reçu la première dose du vaccin contre rougeole/rubéole/oreillons. Le rappel doit avoir lieu à 12 ans et malheureusement le taux de couverture pour ce rappel n’est pas disponible à l’heure actuelle. 3/ La protection de la société, qui permet surtout de sauvegarder nos bébés, est-elle assurée? Pour que nous puissions tous bénéficier du fait que la propagation des virus et bactéries soit enrayée par la vaccination de certains il faut qu’un certain taux du public-cible soit effectivement vacciné. C’est ce qui permet alors de protéger les non-vaccinés, en particulier les bébés, qui n’ont pas encore atteint l’âge de recevoir le vaccin. Cet objectif à atteindre varie en fonction du pathogène incriminé et de son type de propagation. Malheureusement aujourd’hui ces taux ne sont atteints que pour les enfants jusqu’à l’âge de 2 ans. Les rappels ne sont pas suffisamment bien administrés. C’est de ce côté qu’il faut augmenter les efforts. J’avais demandé des mesures ciblées à la Ministre Gréoli face à ce problème en juillet 2016, qui s’était engagée à s’attaquer au problème. J’ai eu l’occasion de la réinterroger le jeudi 19 octobre 2017 sur les mesures effectivement prises. Malheureusement, j’ai bien l’impression que rien de ciblé n’a été fait. Compte rendu de la commission Enfance du 19 octobre 2017: Question de Mme Catherine Moureaux à Mme Alda Greoli, ministre de la Culture et de l’Enfance, intitulée «Vaccination en question?» Mme Catherine Moureaux (PS). – Dans le courant du mois de septembre, j’ai lu un article sur la question du refus de vaccination. La directrice médicale adjointe de l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE) y déclarait que «nous remarquons une augmentation des questionnements, ce qu’on peut comprendre étant donné la résonance des discours pro et anti-vaccins sur les réseaux sociaux».Elle évoquait une légère augmentation des refus de vaccination durant les consultations et elle citait le chiffre de 2 %. Madame la Ministre, confirmez-vous ces constats et chiffres?Quelle est la couverture vaccinale actuelle pour les différents vaccins recommandés? Les chiffres sont excellents pour les premières injections, mais des difficultés sont constatées au niveau des vaccinations de rappel. La situation se corse encore pour les vaccinations contre le rotavirus. Pouvez-vous commenter l’évolution de cette couverture? La presse parle d’une recrudescence de la rougeole et de la coqueluche: confirmez-vous ces informations? Comment vous expliquez-vous cette recrudescence? Le fait d’avoir attribué la compétence de la vaccination à l’ONE a été selon moi une erreur manifeste. Pour le cas de la coqueluche par exemple, c’est finalement la vaccination des jeunes adultes qui pose problème. Est-ce qu’il existe un risque que les chiffres de refus de vaccination soient sous-estimés? La directrice médicale adjointe ne parle finalement que du refus de vaccination durant les consultations, pas à d’autres moments et dans d’autres cadres. Plus globalement, vous dressiez le constat qu’il est plus difficile de sensibiliser certaines populations à la vaccination, ce qui pourrait expliquer la difficulté à atteindre l’objectif de couverture globale. Vous aviez annoncé un train de mesures à destination de ces publics. Quelles sont les mesures que vous avez déjà prises dans ce sens? Mme la Ministre de la Culture et de l’Enfance. – Les chiffres que vous évoquez figurent à la page 31 du rapport intitulé «Enquête de couverture vaccinale des enfants de 18 à 24 mois en Communauté française (Bruxelles excepté)», réalisé par l’association interuniversitaire Provac. Lors des consultations ONE, le refus de vaccination reste marginal, mais l’ONE constate une augmentation des questionnements qui lui sont rapportés par les acteurs de terrain. Selon le dernier rapport de l’Institut scientifique de santé publique, le nombre de cas de coqueluche est en forte augmentation en Wallonie et à Bruxelles depuis 2011: 662 cas ont été rapportés en 2014 et 882 en 2015. La plupart des cas de coqueluche touchent les enfants de moins d’un an, en particulier les nourrissons de moins de 5 mois. En 2015, le nombre de cas a toutefois chuté chez les nouveau-nés âgés de 0 à 2 mois, ce qui pourrait s’expliquer par la vaccination maternelle recommandée par le Conseil supérieur de la Santé depuis 2013. Cette recrudescence est aussi observée dans d’autres pays européens. En 2014, 38 044 cas confirmés de coqueluche ont été notifiés dans l’Union européenne, ce qui représente une augmentation notable de l’incidence de cette pathologie par rapport aux années précédentes, notamment les années