Que des projets d’une ancienne majorité voient le jour sous une autre, c’est légion. Mais que ces mêmes projets deviennent le bilan d’une majorité en place, voilà une chose plutôt étrange… C’est pourtant la sensation que Le Vif L’Express a tiré en lisant le bilan de la majorité molenbeekoise, MR-cdH-Ecolo, qui met en avant notamment la construction de places dans les écoles, l’augmentation des places de crèches, une plus grande propreté ou une sécurité renforcée parmi ses réussites. Chaque année, les communes doivent publier un bilan, un rapport. C’est une obligation légale. Ces rapports sont accessibles au public et publiés sur le site internet de la commune. En comparant ces informations avec les bilans de l’ancienne et de l’actuelle majorité molenbeekoise, certaines avancées laissent toutefois perplexes. Ainsi, en matière du nombre de places en crèches, celui a a plus que doublé en six ans, se félicite la majorité. Or, le rapport communal 2011-2012 annonçait déjà la création de 298 nouvelles places d’accueil de la petite enfance dans le cadre des contrats de quartier. Pour l’offre scolaire, celle-ci a sensiblement augmenté, avance aussi la majorité. Les écoles communales comptaient 5200 élèves en 2012. Ce chiffre est passé à 5800 en 2017 et dépassera 6000 à l’avenir. Dans les faits, force est de constater qu’un bon nombre de ces nouvelles places étaient annoncées par l’ancienne équipe, à l’instar de celles de l’école fondamentale de la rue de Bonne (458 places) ou l’extension de l’école Tamaris, tel qu’on le découvre dans le rapport communal 2011-2012. De même, les deux nouvelles écoles secondaires Karreveld et Maritime (soit 1500 places) ne sont pas uniquement une réalisation de la commune de Molenbeek, mais nées de la volonté de parents d’élèves mobilisés qui ont su trouver l’appui de l’ULB ou de la commune de Berchem-Saint-Agathe pour aboutir à la création de ces établissements. « Nous avons été une majorité de mise en ordre, tant sur le plan financier et administratif », rappelle la bourgmestre MR, Françoise Schepmans. « Bien évidemment, une série de classes ont été prévues sous l’ancienne législature, et nous avons veillé à les réaliser et à y apporter souvent des améliorations comme l’immersion linguistique en néerlandais. Mais on a continué à ouvrir de nouvelles classes, et à le faire à tous les niveaux, comme avec la création de l’école maternelle La Petite Flûte enchantée, projet entièrement mené sous cette législature. Aujourd’hui, la situation est stabilisée au niveau du maternelle et du primaire. C’est là l’essentiel… », explique-t-elle. « Nous avons eu de grandes difficultés financières au début de cette législature, en utilisant des fonds propres parce que les subsides n’arrivaient pas alors qu’ils étaient annoncés. Je ne remets pas en cause les projets du passé. La commune a dû emprunter 36 millions d’euros pour couvrir ces projets », souligne Jan Gypers, échevin en charge du développement urbain. « Par la suite, on a tout fait pour qu’un nombre de projets soit le plus subsidié possible, de façon à ce que le recours aux fonds propres de la commune soit le plus limité. Maintenant, on peut se relancer à travers de nouveaux projets comme des contrats de quartiers, comme celui initié à la Gare de l’Ouest « renchérit-il. Au niveau de la propreté, la commune se félicite que 4000 tonnes de déchets sont récoltés par an dans les rues. Or, cette récolte de déchets était déjà organisée par l’ancienne majorité. Et des chiffres, bien plus importants, sont repris dans le rapport communal 2011-2012 avec un total de 4655 tonnes de déchets. Dans le rapport communal 2016-2017, établi par la majorité actuelle, on y lit qu’un total de 3458,96 tonnes de déchets, toutes natures confondues, ont été ramassés. « Effectivement, on n’a pas réglé le problème de la malpropreté à Molenbeek, mais on a considérablement diminué le nombre de dépôts clandestins », insiste Olivier Mahy, échevin en charge de la propreté publique. « Entre 2012 et 2017, ce nombre a diminué de 10 %, en mettant à néant des endroits récurrents de dépôts clandestins. Le Collège a dépensé énormément d’argent en matière d’équipement. On a mis en place aussi une nouvelle politique de répression avec un réseau de caméras mobiles qui ont permis en moins d’un an de faire 320 PV, rapportant à la commune près de 80000 euros. On est arrivé à une situation normale de malpropreté. On revenait de loin », confie-t-il. Autre sujet, celui de la sécurité. Des effectifs du personnel de police ont ainsi été renforcés, avec 926 personnes en 2018, avance la majorité. Or, dès 2012, le cadre organique de la police était déjà rempli à 99,5%, mais avec, à l’époque, 851 collaborateurs. Le rapport 2012 de la zone de police de Bruxelles-Ouest notait que « le cadre organique de 851 collaborateurs n’a jamais été aussi bien rempli qu’en 2012. Ceci s’explique essentiellement par les places réservées par notre zone de police dans les écoles de police (…) Au total, 124 personnes nous ont rejoints en 2012. » Jusque fin 2015, avant les attentats, aucun changement. Dans la rapport de cette année-là, on y lit que « l’effectif du personnel de la zone de police de Bruxelles-Ouest comptait 886 membres, soit une légère augmentation du cadre du personnel effectif par rapport à 2014. Si nous examinons le cadre réel du personnel, nous constatons un statu quo ». Les augmentations n’apparaissent qu’après ceux-ci et viennent d’autres niveaux de pouvoir, et non de la commune directement. Dans le cadre du plan Canal, la zone a obtenu en effet un renfort de 50 policiers. « La dotation communale de la police est passée de 17 à 22 millions d’euros ces dernières années, malgré nos difficultés financières pour compléter le cadre », se justifie la bourgmestre. « Le cadre organique rempli serait de 1010 personnes, on est à 926. Mais on trouve difficilement des policiers prêts à s’investir dans notre zone de police. C’est un vrai problème, et il n’est pas propre à cette zone de police », conclut-elle en mettant en avant une baisse de la criminalité de 2012 à 2017 de 19 % à Molenbeek. Pierre Jassogne Journaliste Le Vif/L’Express 19/09/2018
Les garderies et les activités extrascolaires sont toujours trop chères!
C’est la rentrée scolaire et pour beaucoup de parents ça s’accompagne du stress du rush de la recherche pour leur(s) enfant(s) d’activités après l’école ACCESSIBLES! 40% des parents qui trouvent et paient une activé à leur(s) enfant(s) se serrent la ceinture pour le reste de leur vie de famille (ligue des familles). D’où ma question à la Ministre: « Quelles sont les mesures que vous allez mettre en place pour rendre l’accueil extrascolaire plus accessible? » En video, mon intervention et la réponse de la Ministre. À Molenbeek, cela fait maintenant 5 ans que la majorité MR-Ecolo-cdH fait payer les garderies auparavant GRATUITES. Sans amélioration de la qualité. Je porte un programme où très rapidement les garderies redeviennent gratuites !
33 projets phares pour Molenbeek – Votez la liste PS-sp.a
Chère Molenbeekoise, cher Molenbeekois, Le 14 octobre aura lieu une élection décisive pour notre commune. Je vous demande de soutenir le projet socialiste pour Molenbeek. Ma conviction profonde: nous sommes tous voisins, nous devons prendre soin les uns des autres, et nous n’avancerons qu’ensemble. Unis face à la stigmatisation actuelle de notre municipalité. Unis face à nos difficultés communes. Car nous partageons, nous tous les Molenbeekois, des besoins urgents et importants: un avenir pour nos enfants, du respect pour nos aînés, des rues propres, des espaces verts accessibles, de l’emploi et de la formation, ainsi qu’un soutien à la parentalité pour nos pères et mères de famille, du logement décent et des politiques sociales fortes. Molenbeek ne pourra se relever et profiter de l’élan de sa belle jeunesse qu’avec une équipe compétente, passionnée, à l’écoute et respectueuse de tous! Vous pouvez retrouver les 330 propositions de notre programme sur psmolenbeek.be Voici ci-dessous nos 33 mesures phares. Bonne Lecture! 1. Penser local, local, local!!! Soutien aux artistes, aux sportifs, aux associations, aux commerçants, à l’emploi des travailleurs: Molenbeek c’est 100.000 voisins qui doivent s’entraider! 2. Remettre en place un service de médiation indépendant (ombudsman), chargé de régler les litiges avec les services communaux. 3. Améliorer le vivre-ensemble par un meilleur respect sur la voie publique et une action renforcée contre la discrimination; Enseignement et jeunesse 4. Soutenir et renforcer les enseignants et les directions d’école pour améliorer la qualité de l’enseignement, et renforcer le soutien à la parentalité; 5. Travailler à rendre l’école gratuite (notamment: prix des sorties scolaires plafonnés, garderie du midi gratuite) ; 6. Créer des places supplémentaires pour que chaque enfant ait une école de qualité proche de chez lui; 7. Développer une étude dirigée gratuite dans chaque école; 8. Stimuler le bilinguisme actif de nos enfants afin de renforcer leurs chances sur le marché de l’emploi; 9. Pousser au développement d’un pôle d’enseignement supérieur à la Gare de l’Ouest ; 10. Lancer le Projet « 1000 jobs students » : des emplois étudiants et des stages dans les services de la commune et en entreprise ; 11. Offrir des lieux d’épanouissement aux jeunes: une maison de jeunes ou un centre culturel dans chaque quartier; 12. Ouvrir des lieux de blocus durant la période des examens ; Aînés 13. Multiplier les espaces de rencontre et soutenir les projets intergénérationnels; 14. Créer la mise en place de services administratifs décentralisés et « à domicile» ; 15. Recréer la brigade seniors afin de veiller à la sécurité des aînés dans les quartiers et les lieux de vie ; 16. Développer les services d’aide à domicile et les interventions visant les adaptations du logement pour que les aînés puissent rester dans leur logement; Économie, emploi et politique sociale 17. Instaurer une concertation permanente avec les commerçants sur les actions et incitants qui pourraient améliorer le dynamisme commercial ; 18. Mettre en place une politique structurelle de la commune pour mettre en relation les Molenbeekois demandeurs d’emploi avec les employeurs locaux et des communes avoisinantes; 19. Développer un service local de médiation de dettes à part entière Espace public et sécurité ; 20. Redéployer une police de proximité disponible et orientée vers le citoyen; 21. Traiter systématiquement les « points noirs » en matière de sécurité routière par tous les moyens; 22. Renforcer la présence de la nature dans tous les quartiers et revaloriser nos espaces publics avec les habitants (par exemple à la Duchesse, Beekkant, Mennekens ou Libérateurs) ; 23. Remettre sur pied un service communal de récolte d’encombrants, et créer une équipe d’urgence « dépôts clandestins » ; 24. Créer de nouvelles places de parkings, de préférence en souterrain, afin de réduire la pression automobile, libérer de l’espace et réserver le stationnement aux habitants ; 25. Réduire le trafic de transit, aménager une zone 30 généralisée sauf grands axes et doubler le nombre de pistes cyclables; 26. Sécuriser les abords et établir un plan « mobilité douce et air pur » pour chaque école; Handicap 27. Atteindre un taux de 3% d’emplois de personnes en situation de handicap dans toutes les institutions de la commune; Logement 28. Créer une maison du logement, véritable guichet unique en matière de logement; 29. Construire et rénover davantage de logements publics (en prévoyant suffisamment de logements adaptables aux ainés et aux PMR ); 30. Mettre à disposition davantage de logements de transit afin de répondre rapidement à l’urgence sociale; Loisirs 31. Remettre sur pied un parcours d’artistes afin de faire connaître nos talents; 32. Créer une Cité Olympique sur le site Namèche-Stade Goethals destinée à faire rayonner Molenbeek et créer de nouvelles vocations ; 33. Travailler à réduire les coûts d’affiliation à tous les sports (de vrais chèques-sport notamment). Le 14 octobre, pour plus de justice, plus de solidarité plus de respect, choisissez la liste 5 ! Choisissez la liste PS sp.a., choisissez la liste emmenée par Catherine Moureaux! 100% Voisins • 100% Fiers • 100% Molenbeekois ! Soutenez-nous!
Lettre aux Molenbeekois(es)
Molenbeek, Chères Molenbeekoises, Chers Molenbeekois, Depuis plus de deux ans, je parcours tous les quartiers de Molenbeek. Et vous me parlez de notre commune, riche de sa diversité et de ses particularités. Ainsi, j’ai pu visiter bon nombre d’associations, j’ai croisé de très nombreux citoyens, engagés au service de leurs voisins ou de leur rue. Je vous ai écouté, avec l’oreille attentive du médecin que je suis, sur vos difficultés et vos attentes légitimes. J’ai noté les problèmes très concrets qui rendent la vie difficile au quotidien: les médicaments plus chers, les discours de haine plus présents, le coût de l’école qui augmente, les chauffards, les dépôts clandestins, … J’ai compris et je partage vos coups de gueule sur ce qui n’a pas été fait et qui devrait être envisagé très rapidement pour améliorer notre commune, pour lui rendre la place qu’elle mérite. Aujourd’hui, j’en suis convaincue : Molenbeek est courageuse, Molenbeek est une battante ! Et c’est vous, ses citoyens, qui lui donnez sa force ! Parfois portée par la colère, mais le plus souvent portée par l’envie de construire un meilleur avenir pour nos enfants, nos ainés, nos quartiers, notre Molenbeek, votre énergie est extraordinaire! Je souhaite fédérer et renforcer toutes ces énergies, pour garantir ensemble l’émancipation de chaque Molenbeekois(e) dans la réalisation d’un avenir commun apaisé et épanouissant ! C’est mon objectif ! Et j’en suis convaincue : cette ambition passe aussi par une encore plus grande participation citoyenne et associative. Tous les citoyens doivent pouvoir trouver leur place à Molenbeek! Tous les Molenbeekois doivent pouvoir s’y épanouir, y grandir, y construire leur famille. Le programme politique que nous écrivons porte cette ambition à travers toutes ses propositions. Intéressé(e)? : https://psmolenbeek.be/programme/ Au plaisir de nous rencontrer. Dr Catherine Moureaux Députée Candidate-bourgmestre du PS et du sp.a Liste5
L’avenir de Molenbeek est en marche! – Mon interview dans l’Echo
Article paru dans l’Echo du 05/06/2018: Catherine Moureaux: « La population, et en particulier celle d’origine maghrébine, vit une stigmatisation accrue. C’est terrible » Catherine Moureaux se donne pour objectif, lors des prochaines élections, de renouveler les scores du PS pour qu’il demeure « le premier parti de Molenbeek ». Catherine Moureaux part « combative et sereine » à l’assaut du pouvoir à Molenbeek-Saint-Jean, commune que son père a longtemps dirigée avant d’être renversé en 2012 par une alliance MR, cdH, Ecolo. Sa fille, qui n’habite la commune que depuis deux ans et demi, assure y avoir trouvé un « bel accueil » et se donne pour objectif de renouveler les scores du PS pour qu’il demeure « le premier parti de Molenbeek« . Malgré les sorties d’Ecolo et du cdH appelant à reconduire la majorité sortante et la frilosité du MR à s’associer à elle, la tête de liste estime que « rien n’est écrit » avant les élections d’octobre et compte bien briser une majorité « créée pour faire de l’anti-Moureaux et de l’anti-PS« . L’Echo a voulu la sonder sur quelques enjeux sociétaux rencontrés dans sa commune meurtrie par les attentats de Paris et de Bruxelles. Molenbeek a-t-elle changé depuis 2012? La commune était déjà stigmatisée, elle se relevait petit à petit et les attentats l’ont mise à genoux. La population, et en particulier celle d’origine maghrébine, vit une stigmatisation accrue. C’est terrible. À mon sens, le pouvoir en place ne s’est pas suffisamment élevé contre l’idée qu’il s’agissait d’un problème communal. Ce n’est pas un problème communal. Nous avons été désignés comme bouc émissaire, comme Bruxelles et la Belgique par la suite. Tout le monde s’est défoulé sur Molenbeek. Cela a été possible grâce à la grande faiblesse du pouvoir en place. Qu’auriez-vous fait? J’avais proposé une union citoyenne et communale, avec tous les partis politiques pour faire front avec la population dans son ensemble. Il a fallu une semaine à la bourgmestre (la MR Françoise Schepmans, NDLR) pour décliner. Elle a voulu rester dans une logique majorité contre opposition. Qu’est-ce qui vous différencierait de votre père en termes de gestion publique? Nous avons 40 ans d’écart. Cela veut dire que nous n’avons pas vécu dans le même monde. Dans les pratiques, nous sommes différents. Je viens de l’autogestion dans une maison médicale où j’ai travaillé dix ans. C’est un mode de travail sans hiérarchie, j’ai un bagage plus proche de la participation citoyenne que d’une hiérarchie à la soviétique ou à l’ancienne. Nous partageons le même ADN politique, des valeurs, des idées force, mais la manière de pratiquer la politique n’est plus la même. Je ne suis pas mon père. Depuis les attentats, votre regard a-t-il changé sur l’islam à Bruxelles? Non. Parler de l’islam et des musulmans comme d’un bloc n’a aucun sens et c’est très dangereux. Si on parle de quelque chose de manière insensée, les solutions qui en ressortent ne seront forcément pas adaptées. Nous venons d’une tradition judéo-chrétienne avec une religion très structurée. L’islam ne fonctionne pas comme cela. Il y a autant d’islams que de musulmans. Il y a plusieurs communautés, plusieurs islams. Je m’inquiète pour certains jeunes qui trouvent du réconfort dans une pratique rigoriste de l’islam. Constatez-vous le développement d’un conservatisme dans la communauté musulmane de Bruxelles? Je m’inquiète pour certains jeunes. J’ai quelques témoignages selon lesquels certains trouvent dans des pratiques rigoristes, ce qui ne signifie pas radicalisme violent, un réconfort. C’est peut-être un signal de conservatisme. Mais à l’inverse, il y a une très grande volonté de la communauté d’origine maghrébine et de culture musulmane de s’ouvrir, de montrer ce que sont les islams, les musulmans. Je ressens davantage ce mouvement-là qu’un mouvement de conservatisme amplifié. Un rapport de l’Ocam pointe la diffusion de manuels appelant au meurtre, à l’homophobie et à l’antisémitisme, ce qui fait craindre que ces idées traversent la communauté musulmane. C’est profondément choquant. Ces manuels, cela ne peut pas exister, des mesures ont été prises. C’est un travail pour nos services de sûreté comme celui de contrôler ce qui se passe dans les mosquées. Sur le terrain communal, la question du rôle des mosquées est importante. Il y a beaucoup de mosquées à Molenbeek, parfois reconnues, parfois pas, c’est un tissu qui n’est pas homogène. Ce sont des lieux de socialisation dont les gestionnaires doivent être respectés, ce qui implique un dialogue. On a pu reprocher à mon père d’être proche des mosquées mais on reprochera à Madame Schepmans de ne rien avoir su de ce qui s’est passé. Il faut du dialogue, mais le rôle de fliquer les mosquées n’est pas celui de la commune. Mais si vous décelez des problèmes vous devez bien les signaler… Bien sûr. C’est évident. Un certain nombre de jeunes sont attirés par le radicalisme. Comment l’empêcher? Les événements de Liège ont montré que la prison joue un rôle dramatique dans le parcours de certains qui glissent du banditisme, du rejet de la société vers ce radicalisme violent. Nous avons un devoir d’éviter à nos jeunes d’aller en prison et lorsqu’ils y vont, de leur fournir un avenir. Abaoud, qui a inspiré les frères Abdeslam, a été radicalisé en prison. Abrini, Merah, Nemmouche et les frères El Bakraoui sont passés par la case prison. On retombe sur la question de savoir pourquoi il y a plus de personnes des quartiers plus sensibles en prison. Il y a aussi des influences étrangères… D’où la nécessité d’avoir un bon dialogue, du respect et de pouvoir travailler sur la question du financement des cultes. Quand on fait face à une puissance financière comme l’Arabie ou le Qatar, il ne faut pas vous faire un dessin… nous n’avons pas de puits de pétrole. Lorsqu’on n’est pas respecté, on ne dit pas non à une manne financière qui vient de l’étranger. Le voile est compatible avec l’égalité homme-femme. Constatez-vous une augmentation du port du voile à Molenbeek et ailleurs? À nouveau, on ne parle pas d’un bloc mais de personnes différentes. À parler sans nuance, on enferme les gens dans le
Pour une laïcité espace de liberté et non mur d’intolérance! – Carte blanche
En tant que laïque et démocrate, je suis souvent interpellée par ce que je juge être une application inadaptée et infondée de principes auxquels je suis pourtant viscéralement attachée. Notre démocratie est malmenée aujourd’hui par certains de ses ennemis les plus irréductibles. Et notre combat pour elle doit être sans concession. Mais son dévoiement par ceux qui prétendent la défendre en l’atténuant doit également être implacablement dénoncé. J’ai fait le choix d’inscrire mes enfants dans l’École Publique. Parce qu’elle me semble être le seul lieu où les idéaux de liberté et d’égalité peuvent être transmis et valorisés. Lorsque que je me rends dans les établissements concernés, je croise d’autres mamans. Ce qui me saute aux yeux en leur présence, ce n’est pas le voile qui recouvre certaines d’entre elles mais plutôt leur aspiration, légitime, à toutes, à assurer un avenir meilleur pour leurs enfants. Rien ne saurait justifier que ces citoyennes voient leurs droits fondamentaux réduits en raison d’une conception discutable de la neutralité. Une grave violence symbolique Bien sûr, l’École doit être un sanctuaire pour les enfants. L’Ecole doit leur permette d’accéder à l’émancipation, quelles que soient l’origine culturelle ou sociale de leurs parents. Elle doit aussi être un lieu d’exercice d’une citoyenneté critique et ouverte. L’apprentissage de celle-ci s’avérera précieuse lorsqu’ils seront amenés en tant qu’adulte à devenir des acteurs de notre société démocratique. Dès lors, on peut se poser la question du message qui leur est transmis lorsqu’ils voient leurs mères subir ce que l’on peut qualifier de discrimination institutionnalisée. Et qui constitue à tout coup, une grave violence symbolique. Même dans la très laïque République française, il s’est trouvé des voix, et non des moindres pour refuser de traiter de manière différenciée des mères qui n’ont pour seul tort que celui de porter un signe convictionnel. De Najat Vallaud Belkacem à Caroline Fourest, personnalités pouvant difficilement être perçues comme complaisantes envers les religions, nous avons entendu une opposition claire en France à ce que les mamans voilées soient exclues d’activités scolaires auxquelles d’autre parents avaient accès. « Accomodement raisonnable » Je peux entendre et même comprendre les craintes de certains par rapport à la résurgence du fait religieux dans notre société. Les mêmes fustigent les « accommodements raisonnables » qu’ils vouent aux gémonies. Formée à la Médecine dans une université dont la devise est que « la science vaincra les ténèbres », je suis convaincue qu’il faut protéger la liberté de conscience et rejeter les dogmes. Je tiens toutefois à rappeler que la Belgique repose sur un gros, un énorme « accommodement raisonnable »! Se trouve en effet dans la constitution le droit des parents de choisir un enseignement confessionnel subsidié par l’État ou de choisir un cours de religion dans enseignement organisé par les pouvoirs publics… La paix scolaire a été au prix de l’inscription dans la Constitution de ces droits. A côté de cela, s’opposer à ce que certaines mamans accompagnent leurs enfants lors de sorties scolaires apparaît comme bien tristement dérisoire. Notons que cette participation des mamans concourt par ailleurs à une notion importante: le vivre ensemble. Un espace de liberté pour tous Aujourd’hui une partie de notre population juge que la liberté et l’égalité des enfants sont menacées par cette application étroite du principe de neutralité. Ceci devrait pouvoir être entendu. Sauf à considérer comme souhaitable que certains parents quittent l’enseignement officiel pour aller vers la concurrence ce que je me refuse à faire. Les parents sont des partenaires essentiels de l’École. Leur adhésion au projet éducatif de l’établissement est primordial pour l’épanouissement de l’enfant. Si l’on veut qu’enfants et parents se réapproprient certains concepts en soi positifs, comme celui de neutralité, alors l’autorité publique doit être irréprochable dans la valorisation des principes de liberté et d’égalité. C’est cette voie qui permettra à la laïcité d’être vécue comme un espace de liberté pour tous et non comme un mur d’intolérance isolant une minorité. Catherine Moureaux est Présidente du Groupe PS au Parlement francophone bruxellois
«Cas d’antisémitisme dans un athénée de la Communauté», ma question à la Ministre de l’Éducation
Vous trouverez ci-dessous le compte-rendu des débats de la Commission Éducation du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles du 3 mai 2016: Catherine Moureaux. –Permettez-moi de revenir sur le rapport2015 d’Unia, l’ancien Centre interfédéral pour l’égalité des chances. Celui-ci stipule que l’enseignement reste l’un des quatre secteurs où les discriminations sont les plus importantes. Un secteur pour lequel, malheureusement, les dossiers introduits sont en augmentation en 2015. Aujourd’hui, un mois après les attentats de Bruxelles, le directeur d’Unia nous alerte sur une nouvelle augmentation des signalements d’actes racistes et xénophobes depuis les événements tragiques survenus le 22 mars. Selon lui toujours, ces discriminations sont essentiellement islamophobes ,mais, en 2016, il constate aussi une recrudescence de l’antisémitisme. Notre école n’est pas épargnée et je reviendrai à ce titre sur un événement survenu dernière ment. Un adolescent juif d’un athénée d’Uccle aurait subi, pendant plusieurs semaines, des insultes antisémites qui auraient poussé la mère à le changer d’établissement scolaire. Une demande d’autorisation de changement d’établissement signée et validée par le préfet avec le motif suivant «propos antisémites minimisés en insultes par le proviseur», aurait ainsi été traitée. Madame la Ministre, confirmez-vous cet évènement? Pouvez-vous faire le point sur ce que vos services ont constaté? Le cas échéant, qu’avez-vous entrepris à la suite de cet incident? Au-delà de ce cas particulier très interpellant et parce que le contexte est important, comment les enseignants, les directions et les établissements sont-ils préparés pour faire face à de tels actes aujourd’hui? Comment la formation et l’information sont-elles organisées? Quand de tels faits se produisent, des mesures, dispositifs ou protocoles spécifiques sont-ils prévus par l’Administration générale de l’enseignement? Combien de faits de racisme et xénophobie ont-ils été enregistrés en 2015 et depuis le début de cette année par vos services? Du côté des élèves, quels dispositifs sont activés quand de tels faits ont lieu? Quels sont les outils mis en place au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles? Pour conclure, je me permettrai de réitérer des propos que j’ai tenus devant cette commission il y a quelques semaines, à la sortie du dernier rapport d’Unia: l’école est le lieu par excellence où la médiation doit s’exercer. Dans le cas contraire, nous nous dirigeons vers une société de la confrontation et non du vivre ensemble. La Ministre de l’Éducation. –J’évoquerai d’abord le cas particulier que vous venez de mentionner. Lors de la rencontre qui visait à concrétiser le changement d’école de l’élève qui avait été touché par ces propos antisémites, la maman a expliqué au chef d’établissement qu’à son estime, l’emploi du terme «insulte» était inapproprié, car il minimise les faits. Lors de cette entrevue, le chef d’établissement a souhaité expliquer à la maman que l’intention de la direction n’était pas de minimiser la portée et la gravité de propos antisémites ou racistes et qu’effectivement, l’usage du terme «insulte» pouvait faire l’objet d’une discussion. S’en est suivie une discussion ouverte au cours de laquelle, le directeur a souligné que pour lui, et donc, pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, ce qui s’était passé était très grave. Dans son chef, il s’agissait plutôt d’une maladresse d’écriture plutôt que d’une volonté de minimiser les faits. À la suite de ce dossier extrêmement délicat et auquel j’accorde beaucoup d’attention, j’ai rencontré, dès mon entrée en fonction et à leur demande, des responsables du Comité de coordination des organisations juives de Belgique (CCOJB). Aussi, dans l’athénée en question, différents projets ont été mis en place: une journée de sensibilisation au harcèlement a été organisée à destination des élèves de 1èreet 2e, le 13 avril; le 13 mai, lors de la journée portes ouvertes, diverses réalisations d’élèves sur le thème du vivre ensemble seront exposées; le chef d’établissement a convoqué des assemblées générales du personnel afin de débattre des actions à mettre en place pour éviter qu’une situation du même type ne se reproduise; l’association de parents travaille en synergie avec la direction de l’école à la production de documents sur cette thématique; des enseignants ont publié sur le site web de l’école un texte sur le vivre ensemble, une collaboration plus étroite s’est nouée avec l’école communale de Homborch –située juste en face de l’athénée–, appuyée par le Collège communal et en particulier l’échevine de l’Enseignement. Les deux associations de parents sont prêtes à s’unir pour que des parents de convictions différentes puissent s’investir dans une action préventive en collaboration avec les enseignants et les directions au profit des élèves des deux écoles. On constate une conscientisation importante de l’équipe pédagogique, de la direction ,mais aussi de l’environnement de l’école, que nous devons encourager. De manière plus générale, dans la foulée du plan de prévention du radicalisme à l’école, nous devons réaffirmer que l’école est un lieu de socialisation par excellence. Les espaces d’échanges qui s’y développent permettent aux élèves de confronter leurs idées, de déconstruire les stéréotypes et les amalgames et d’éveiller l’esprit critique. L’école a un rôle de catalyseur, elle permet de travailler sur la résilience des élèves en rappelant le socle des valeurs communes, en bâtissant des contre discours, en décryptant les discours de haine et en recréant du lien. La notion de citoyenneté, qui renferme une multitude de thématiques, questionnements philosophiques, dialogues interconvictionnels, droits de l’homme, éducation aux médias, lutte contre le racisme, nécessite la plus grande vigilance sur le contenu de l’enseignement. En effet, celui-ci ne doit pas être uniquement un éventail de matières théoriques, il doit également répondre à un des quatre objectifs généraux du décret «Missions», à savoir préparer tous les élèves à être des citoyens responsables, capables de contribuer au développement d’une société démocratique, solidaire, pluraliste et ouverte aux autres cultures. C’est dans cet esprit que des projets ont été mis en place. Je ne vais pas les citer à nouveau mais je tiens à votre disposition tous les outils de la plateforme citoyenneté qui sont régulièrement communiqués aux enseignants. Ceux-ci seront très utiles dans le cadre de l’éducation à la philosophie et à la
Nouveaux moyens pour les écoles techniques et professionnelles
La question écrite que j’ai posée sur le sujet ainsi que la réponse de la Ministre (31 mars 2016) Question: Le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale a décidé d’octroyer un montant de 700.000e pour l’équipement et le renouvellement du matériel des écoles techniques et professionnelles de Bruxelles. Nous savons qu’il s’agit là d’une priorité pour ce secteur puisque les besoins de d’équipement sont importants et permettent aux élèves d’être formés au matériel le plus récent. Madame la Ministre, Pouvez-vous m’indiquer les budgets consacrés par la Fédération à l’équipement des écoles techniques et professionnelles, notamment celles situées à Bruxelles,ainsi que la répartition des fonds FEDER par régions et provinces destinés à ces écoles? Il me semble que les débats budgétaires ont montré que ces fonds étaient en baisse sensible. Des difficultés sont-elles déjà apparues pour certains établissements, voire pour certains emplois? Pouvez-vous m’indiquer comment ces montants sont repartis et sur quels critères? Entre la Région et la Fédération, existe-il une collaboration pour la répartition de ces montants? Si oui, quelle forme prend cette collaboration? Les critères sont-ils les mêmes? Existe-t-il enfin un cadastre des besoins en fonction, notamment, de la fréquentation des filières ou de la vétusté du matériel? Réponse : Le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles consacre annuellement un budget de 6,3 millions à destination des équipements pédagogiques de pointe des établissements scolaires qualifiants et des CTA. Dans ce budget, 5.000.000 e sont intégralement dédiés au financement de l’acquisition des équipements pédagogiques. Cette somme est ventilée entre la Région de Bruxelles-Capitale et la Wallonie au prorata des populations scolaires respectives. La population de la Région Bruxelles-Capitale représentant 18,34 %, celle-ci se voit donc attribuer 917.001 e. Des moyens complémentaires ont été demandés au FEDER : En Région Wallonne, la dotation est trop faible. Elle s’élève à 699.946 e pour la seule année 2015. Un deuxième appel à projets est actuellement en cours et nous fondons beaucoup d’espoirs dans l’obtention d’un complément conséquent pour le reste de la programmation (20162020); je l’ai déjà évoqué ici même. En Région de Bruxelles-Capitale, la dotation FEDER a été plus généreuse (4.570.992 e pour la programmation 2014-2020), nous permettant de compléter la dotation FWB de 761.832 e annuellement. Le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale a effectivement décidé d’apporter sa contribution à hauteur de 700.000 e, dont 560.000 e au bénéfice des établissements francophones. Confiante dans l’expertise de la FWB dans la sélection des équipements pédagogiques pertinents,la Région de Bruxelles-Capitale n’a pas souhaité lancer son propre appel à projets et s’est greffée sur celui de la FWB tout en demandant à privilégier des investissements dans des équipements groupés et conséquents. Ce désir a été respecté, car l’intégralité des 560.000 e ont cofinancé des équipements dans cinq CTA bruxellois. Ce processus innovant a donné entière satisfaction à tous les partenaires, et nous comptons poursuivre et intensifier la collaboration dans les années à venir. Un cadastre des équipements pédagogiques existe et est mis à jour en temps réel. Celui-ci doit encore être adapté dans le sens d’une plus grande lisibilité et constituera évidemment pour les bassins Enseignement Formation Emploi un outil indispensable dans l’optimisation de l’offre d’enseignement et de formation professionnelle.
Augmentation des discriminations dans l’enseignement
Mon interpellation fait suite aux rapport d’unia, le centre pour légalité des chances. Vous pouvez lire ci-dessous ma question et la réponse de la Ministre (7 mars 2016): Mme Catherine Moureaux (PS). – Le Centre interfédéral pour l’égalité des chances vient de se rebaptiser UNIA, ce qui a donné lieu à de nombreuses déclarations. À l’occasion de ce changement de nom, il y a dix jours, UNIA a publié ses premiers chiffres pour 2015. UNIA a été sollicité 4 554 fois en 2015. Les trois principales raisons de discrimination dénoncées en 2015 ont été: les critères raciaux (38 % des dossiers en 2015, contre 42 % en 2014), le handicap (22 %, contre 20 %) et les convictions religieuses ou philosophiques (19 %, contre 16 %). L’enseignement reste un des quatre secteurs où les discriminations sont les plus importantes. Un secteur malheureusement pour lequel les dossiers introduits auprès d’UNIA sont en augmentation, en particulier dans le Hainaut et à Charleroi. Madame la Ministre, disposez-vous des chiffres concernant les dossiers introduits pour discrimination dans l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles? Quels sont les principaux critères de discrimination? Quelles sont les conclusions que vous tirez de ces données et partagez-vous les constats d’UNIA? Comment la collaboration avec UNIA s’organise-t-elle? La collecte des plaintes est très utile pour se faire une idée de la réalité, mais il n’est pas nécessaire que la Fédération WallonieBruxelles refasse le travail fait ailleurs. Quant aux critères de discrimination, en particulier le handicap et les convictions religieuses ou philosophiques – qui sont en augmentation –, quelles sont les mesures que vous avez prises? Mme Joëlle Milquet, vice-présidente et ministre de l’Éducation, de la Culture et de l’Enfance. – Lorsque j’étais ministre de l’Égalité des chances du gouvernement fédéral, j’ai bataillé pendant deux ans pour tenter d’arriver à ce décret. Il fallait transformer le Centre et la tâche n’était pas facile étant donné les composantes politiques autour de la table et leurs visions différentes de la discrimination. Le décret a finalement été voté en fin de législature à l’issue d’âpres négociations et je suis heureuse de voir qu’il remplit sa mission alors que nous vivons une époque qui rappelle parfois de tristes épisodes de l’histoire tant les visions des uns et des autres sont clivées, tant les rejets des uns et des autres, appartenant pourtant à la même nationalité, sont devenus monnaie courante, tant les discriminations raciales, confessionnelles, de genres ou liées à des indices socioéconomiques sont vraiment criantes. Pour le moment, nous sommes dans une société profondément cloisonnée et peu égalitaire. Alors que l’école devrait être l’outil de lutte contre les discriminations pour faire des citoyens des êtres intégrés qui ont une vision autre, elle est le reflet des problématiques auxquelles nous sommes confrontés. La Fédération Wallonie-Bruxelles dispose d’un décret pour lutter contre certaines formes de discrimination depuis 2008. L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes et le Centre interfédéral pour l’égalité des chances sont des partenaires de premier plan pour la concrétisation de ces politiques. Nous entretenons un rapport complètement positif avec cette institution qui, fédérale au départ, est devenue une institution des entités fédérées et de l’État fédéral. Les derniers chiffres relatifs à la discrimination dans l’enseignement sont issus du rapport d’activités 2014 rédigé par la direction de l’Égalité des chances du ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, laquelle relève de Mme Simonis. Les chiffres de 2015 ne sont pas encore disponibles, mais ils le seront bientôt. En 2014, les dossiers liés à l’enseignement représentaient 67 % de l’ensemble des dossiers traités par le Centre et l’Institut, soit 73 % des dossiers traités par le Centre et près de 35 % des dossiers traités par l’Institut et concernant donc des problématiques homme-femme ou garçon-fille. Cela ne veut pas dire que le Centre ne doit pas être beaucoup plus actif pour d’autres sujets moins évidents, mais tout aussi préoccupants. Dans l’enseignement, les choses sont simples et tant mieux: on porte plainte. Je ne dis pas cela pour minimiser la problématique. Tout simplement, je pense que le taux des discriminations dans la société est bien plus élevé que 25 %, mais qu’il est parfois difficile d’agir: même en matière de racisme, de discrimination à l’embauche, de publicité, etc., les consensus sont plus difficiles. Quand j’étais ministre de l’Égalité des chances, je pensais qu’il aurait fallu des réactions un peu plus fermes de la part d’une institution officielle. Il faut garder à l’esprit que le rôle de cette institution est de s’indigner des situations qui ne sont pas dignes. Dès lors, elle doit les analyser toutes, quelles qu’elles soient, même quand elles relèvent du domaine socioéconomique. Pour toute autre information concernant la lutte contre la discrimination et les mesures mises en place récemment, comme vous le savez, Mme Simonis, qui était chargée de coordonner les actions, a mis en œuvre un plan de lutte pour l’égalité hommes-femmes et contre les discriminations. J’y participe en ma qualité de ministre de l’Enseignement. Nous travaillons de manière intégrée et nous essayons de répondre à toutes les problématiques évoquées. Je le répète, une des lignes de force du Pacte porte sur l’intégration et la réussite des élèves qui présentent des différences, pour de multiples raisons: des troubles de l’apprentissage, des difficultés liées ou pas à des indices socioéconomiques différents ou d’autres types de difficultés. En aucune manière, l’école ne peut être un lieu de discrimination. Nous combattons également cette problématique dans notre lutte contre le harcèlement, un phénomène décidément très actuel, qui comprend indéniablement des dimensions de domination et de rejet, liées parfois à des discriminations physiques ou autres. Derrière le harcèlement qui peut s’opérer entre enfants ou de la part de l’établissement à l’égard d’enfants ou encore à travers la difficulté éprouvée par certaines familles à aborder l’établissement, resurgissent des problèmes d’inégalité sociale et d’inégalité scolaire. Le sujet est vaste. Mme Catherine Moureaux (PS). – J’entends vos propos selon lesquels l’école est une interface où les discriminations sont plus facile à mettre en évidence. Le domaine concerné est particulièrement important puisqu’il concerne nos