Des personnalités et des projets fondamentalement différents! A vous de choisir!
L’avenir de Molenbeek est en marche! – Mon interview dans l’Echo
Article paru dans l’Echo du 05/06/2018: Catherine Moureaux: « La population, et en particulier celle d’origine maghrébine, vit une stigmatisation accrue. C’est terrible » Catherine Moureaux se donne pour objectif, lors des prochaines élections, de renouveler les scores du PS pour qu’il demeure « le premier parti de Molenbeek ». Catherine Moureaux part « combative et sereine » à l’assaut du pouvoir à Molenbeek-Saint-Jean, commune que son père a longtemps dirigée avant d’être renversé en 2012 par une alliance MR, cdH, Ecolo. Sa fille, qui n’habite la commune que depuis deux ans et demi, assure y avoir trouvé un « bel accueil » et se donne pour objectif de renouveler les scores du PS pour qu’il demeure « le premier parti de Molenbeek« . Malgré les sorties d’Ecolo et du cdH appelant à reconduire la majorité sortante et la frilosité du MR à s’associer à elle, la tête de liste estime que « rien n’est écrit » avant les élections d’octobre et compte bien briser une majorité « créée pour faire de l’anti-Moureaux et de l’anti-PS« . L’Echo a voulu la sonder sur quelques enjeux sociétaux rencontrés dans sa commune meurtrie par les attentats de Paris et de Bruxelles. Molenbeek a-t-elle changé depuis 2012? La commune était déjà stigmatisée, elle se relevait petit à petit et les attentats l’ont mise à genoux. La population, et en particulier celle d’origine maghrébine, vit une stigmatisation accrue. C’est terrible. À mon sens, le pouvoir en place ne s’est pas suffisamment élevé contre l’idée qu’il s’agissait d’un problème communal. Ce n’est pas un problème communal. Nous avons été désignés comme bouc émissaire, comme Bruxelles et la Belgique par la suite. Tout le monde s’est défoulé sur Molenbeek. Cela a été possible grâce à la grande faiblesse du pouvoir en place. Qu’auriez-vous fait? J’avais proposé une union citoyenne et communale, avec tous les partis politiques pour faire front avec la population dans son ensemble. Il a fallu une semaine à la bourgmestre (la MR Françoise Schepmans, NDLR) pour décliner. Elle a voulu rester dans une logique majorité contre opposition. Qu’est-ce qui vous différencierait de votre père en termes de gestion publique? Nous avons 40 ans d’écart. Cela veut dire que nous n’avons pas vécu dans le même monde. Dans les pratiques, nous sommes différents. Je viens de l’autogestion dans une maison médicale où j’ai travaillé dix ans. C’est un mode de travail sans hiérarchie, j’ai un bagage plus proche de la participation citoyenne que d’une hiérarchie à la soviétique ou à l’ancienne. Nous partageons le même ADN politique, des valeurs, des idées force, mais la manière de pratiquer la politique n’est plus la même. Je ne suis pas mon père. Depuis les attentats, votre regard a-t-il changé sur l’islam à Bruxelles? Non. Parler de l’islam et des musulmans comme d’un bloc n’a aucun sens et c’est très dangereux. Si on parle de quelque chose de manière insensée, les solutions qui en ressortent ne seront forcément pas adaptées. Nous venons d’une tradition judéo-chrétienne avec une religion très structurée. L’islam ne fonctionne pas comme cela. Il y a autant d’islams que de musulmans. Il y a plusieurs communautés, plusieurs islams. Je m’inquiète pour certains jeunes qui trouvent du réconfort dans une pratique rigoriste de l’islam. Constatez-vous le développement d’un conservatisme dans la communauté musulmane de Bruxelles? Je m’inquiète pour certains jeunes. J’ai quelques témoignages selon lesquels certains trouvent dans des pratiques rigoristes, ce qui ne signifie pas radicalisme violent, un réconfort. C’est peut-être un signal de conservatisme. Mais à l’inverse, il y a une très grande volonté de la communauté d’origine maghrébine et de culture musulmane de s’ouvrir, de montrer ce que sont les islams, les musulmans. Je ressens davantage ce mouvement-là qu’un mouvement de conservatisme amplifié. Un rapport de l’Ocam pointe la diffusion de manuels appelant au meurtre, à l’homophobie et à l’antisémitisme, ce qui fait craindre que ces idées traversent la communauté musulmane. C’est profondément choquant. Ces manuels, cela ne peut pas exister, des mesures ont été prises. C’est un travail pour nos services de sûreté comme celui de contrôler ce qui se passe dans les mosquées. Sur le terrain communal, la question du rôle des mosquées est importante. Il y a beaucoup de mosquées à Molenbeek, parfois reconnues, parfois pas, c’est un tissu qui n’est pas homogène. Ce sont des lieux de socialisation dont les gestionnaires doivent être respectés, ce qui implique un dialogue. On a pu reprocher à mon père d’être proche des mosquées mais on reprochera à Madame Schepmans de ne rien avoir su de ce qui s’est passé. Il faut du dialogue, mais le rôle de fliquer les mosquées n’est pas celui de la commune. Mais si vous décelez des problèmes vous devez bien les signaler… Bien sûr. C’est évident. Un certain nombre de jeunes sont attirés par le radicalisme. Comment l’empêcher? Les événements de Liège ont montré que la prison joue un rôle dramatique dans le parcours de certains qui glissent du banditisme, du rejet de la société vers ce radicalisme violent. Nous avons un devoir d’éviter à nos jeunes d’aller en prison et lorsqu’ils y vont, de leur fournir un avenir. Abaoud, qui a inspiré les frères Abdeslam, a été radicalisé en prison. Abrini, Merah, Nemmouche et les frères El Bakraoui sont passés par la case prison. On retombe sur la question de savoir pourquoi il y a plus de personnes des quartiers plus sensibles en prison. Il y a aussi des influences étrangères… D’où la nécessité d’avoir un bon dialogue, du respect et de pouvoir travailler sur la question du financement des cultes. Quand on fait face à une puissance financière comme l’Arabie ou le Qatar, il ne faut pas vous faire un dessin… nous n’avons pas de puits de pétrole. Lorsqu’on n’est pas respecté, on ne dit pas non à une manne financière qui vient de l’étranger. Le voile est compatible avec l’égalité homme-femme. Constatez-vous une augmentation du port du voile à Molenbeek et ailleurs? À nouveau, on ne parle pas d’un bloc mais de personnes différentes. À parler sans nuance, on enferme les gens dans le
Le Fédéral hypothèque lourdement l’offre médicale en Wallonie et à Bruxelles – Bruxelles Santé n°89
Le Fédéral hypothèque lourdement l’offre médicale en Wallonie et à Bruxelles. Maggie De Block veut changer l’organisation de la répartition des numéros INAMI entre les francophones et les néerlandophones. Soi-disant pour résoudre enfin ce problème, à forte connotation communautaire, qui se prolonge depuis 1996. Le souci, c’est que le MR, seul parti francophone au Fédéral aujourd’hui, ne fait pas le poids face aux Flamands… Du coup, le projet fonde en fait en loi le déséquilibre communautaire de la répartition. Ainsi, la clé choisie pour répartir les médecins entre les deux communautés est celle du nombre d’habitants. Exit la planification dynamique sur base des besoins en santé et du profil des médecins actifs proposée par la Commission de Planification ! Planification dynamique travaillée à la demande de Laurette Onkelinx pendant plusieurs années et qui semblait enfin aboutie. Alors, quelle est la différence entre les deux modèles de planification ? Avec la clé « habitants », il n’est aucunement tenu compte des besoins de santé différents dans les deux Communautés. Cette clé ne tient pas compte non plus du vieillissement des médecins ou de la progression des pratiques à temps partiel. La clé « habitants », c’est simplement le nombre de médecins répartis en 60% pour les Flamands et 40% pour les Francophones ! Et même un peu moins pour les Francophones parce qu’à Bruxelles Maggie De Block utilise la clé « élèves », c’est-à-dire les proportions d’enfants fréquentant les écoles francophones et néerlandophones. Or, des parents francophones mettent leurs enfants dans les écoles néerlandophones… Cela amène à un flux de numéros INAMI qui pourrait aller, juste pour Bruxelles, jusqu’à 107 médecins par an supplémentaires côté néerlandophone et en moins côté francophone ! Le Parlement des Francophones de Bruxelles a déclenché la procédure en conflit d’intérêts pour dialoguer avec le Fédéral sur cette loi. Mais, jusqu’ici, le gouvernement MR – N-VA n’a rien voulu entendre, même lorsque nous avons présenté nos nouveaux chiffres… A suivre. Catherine MOUREAUX, Présidente du groupe PS au Parlement francophone bruxellois. Cet article est paru dans Bruxelles Santé n°89 – Mars 2018: http://questionsante.org
le Livre noir de la santé mentale de la Fédération des Médecins généralistes de Bruxelles (FAMGB)
Le 14 mars 2018, j’ai interpellé le Ministre compétent sur le Livre noir de la santé mentale de la Fédération des Médecins généralistes de Bruxelles (FAMGB). Vous pouvez lire le compte-rendu des débats ci-dessous: Mme Catherine Moureaux (PS).- Selon la Fédération des associations de médecins généralistes de Bruxelles (FAMGB), les médecins généralistes sont, aujourd’hui à Bruxelles, les témoins impuissants des carences du système et d’un sous-financement structurel de la première ligne de soins. Leur Livre noir de la santé mentale entend interpeller le monde politique et la société civile sur les grandes difficultés d’accès aux soins en santé mentale à Bruxelles et faire reconnaître le rôle central de la médecine générale dans cette problématique. Selon ces médecins généralistes, la non-adéquation du financement public à la réalité bruxelloise plombe les politiques de santé. Il conviendrait de répondre aux besoins exprimés par les médecins généralistes, en particulier dans le cadre de la réforme Psy 107. Compte tenu d’une précarisation en augmentation constante, la capitale de l’Europe abrite, selon ces médecins, une population tout à fait spécifique qui fait exploser les problématiques médico-sociales et, donc, les besoins de soins correspondants. La capitale souffre d’un cruel manque de lits psychiatriques. Il n’est donc pas possible d’en fermer encore pour développer des équipes ambulatoires, comme le veut la réforme des soins de santé mentale. On ne pourrait pas répondre aujourd’hui adéquatement aux défis en raison, notamment, d’un sous-financement structurel des soins et des structures d’accompagnement, d’une pénurie de spécialistes référents et d’organisations de soutien aux malades atteints d’affection psychiatrique, ainsi que de la difficulté de coordination entre médecins généralistes et médecins spécialistes. Le médecin généraliste se sent négligé, sans reconnaissance de son implication et sans soutien spécialisé dans ces situations complexes, alors qu’il est un acteur primordial dans la prise en charge d’un patient atteint de troubles mentaux. La première ligne affronterait quotidiennement de nombreux obstacles : des centres de santé mentale saturés, un labyrinthe d’offres dans lequel les patients et les professionnels se perdent, les nombreuses lacunes dans l’offre de soins pour les troubles de santé mentale auxquelles le médecin généraliste doit faire face, la difficulté de résoudre à la fois les problèmes psychiques et sociaux ou encore l’incapacité des autorités à tenir compte de la complexité du système. La dimension de proximité et d’accessibilité de la médecine générale de premier recours est indéniable. Les généralistes expliquent qu’ils voient défiler un grand nombre de troubles de santé mentale, souvent liés à la grande précarité et à des problèmes somatiques ou de dépendance. Ce livre noir témoigne de la réalité du terrain vécue par les médecins généralistes, sans mettre en cause la qualité des intervenants et des services existants. Il démontre le manque d’accessibilité aux soins en santé mentale, notamment au moyen des vignettes cliniques récoltées lors d’un sondage en ligne réalisé par la FAMGB durant l’été 2017. Divers profils émaillent le livre noir, du psychotique de la rue à l’adolescent dépressif. Ces récits de vie qui dévoilent une infinie diversité de parcours n’en possèdent pas moins des composantes récurrentes, comme la volonté des médecins généralistes d’aider les plus fragiles mentalement, même s’ils se sentent de plus en plus seuls, de plus en plus démunis, sans reconnaissance de leur rôle et privés d’un soutien spécialisé, pourtant indispensable dans ces situations complexes. La médecine générale attend beaucoup de la réforme Psy 107. La FAMGB adhère d’ailleurs pleinement à la philosophie de la réforme : moins de lits psychiatriques et plus de services ambulatoires. L’enjeu est de soigner les patients au plus près de leur milieu de vie, en leur assurant ainsi de meilleurs soins et une plus grande intégration dans la société. Avez-vous pris connaissance de ce livre noir ? Les médecins généralistes y formulent douze revendications évoquant un besoin de soutien, de liaison, de formation. Qu’en pensez-vous ? Comptez-vous intégrer ces demandes dans le cadre du Plan de santé bruxellois (PSB) ? Avez-vous, le cas échéant, analysé les recommandations consignées à la fin du livre, qui préfigurent un livre blanc qui comprendra probablement des pistes d’action pour améliorer la prise en charge des problèmes de santé mentale dans la capitale? M. Didier Gosuin, membre du Collège réuni.- Nous avons effectivement pris connaissance du Livre noir de la santé mentale à Bruxelles, présenté à la presse le 1er mars dernier par la Fédération des associations de médecins généralistes de Bruxelles (FAMGB). Ses diverses recommandations et revendications préfigurent d’ailleurs un livre blanc prévu pour 2019. Dans ce Livre noir de la santé mentale, les médecins généralistes rapportent des situations vécues dans leur pratique. Nous ne pouvons rester insensibles aux témoignages poignants transmis par la médecine générale, confrontée au quotidien à des situations de détresse psychologique aussi profondes. Au travers des récits de vie, nous mesurons les difficultés des prestataires ainsi que la détresse de l’entourage et des proches. Le livre noir questionne les autorités sur le manque de places à Bruxelles pour l’accueil des situations aiguës qui nécessitent une prise en charge avec un encadrement spécialisé. Les médecins généralistes soulignent, par ailleurs, le besoin d’une meilleure communication et coordination entre les différentes lignes de soins ainsi que la mise en place d’un service de soutien à la première ligne. La réforme des soins de santé mentale pour les adultes, entamée en 2002 par l’ensemble des autorités de ce pays, prévoit précisément une meilleure articulation entre les différentes fonctions telles que la prévention, la première ligne de soins, les équipes mobiles, la revalidation, l’institutionnalisation et le logement. Toutes ces composantes sont amenées à travailler étroitement ensemble sur un même territoire, au-delà des barrières institutionnelles, et en plaçant clairement le patient au centre de leurs préoccupations. À Bruxelles, même si le paysage institutionnel est complexe, le réseau de la santé mentale se met en place pas à pas. La Plate-forme de concertation pour la santé mentale bruxelloise associe tous les acteurs de la santé dans les champs tant résidentiel qu’ambulatoire. La médecine générale y a sa place et nous ne pouvons qu’encourager la collaboration au sein des multiples
VIDEO – Quel nouveau système d’allocations familiales à Bruxelles – Débats 14/01/2018
Pour voir ou revoir tout le débat, cliquez ici: C’est pas tous les jours dimanche – 14/01/2018
Les CPAS doivent aider les étudiants!
Ce 21/12/2016, j’ai interpellé en commission la Ministre compétente pour la Politique d’Aide aux Personnes sur l’augmentation toujours plus importante d’étudiants bénéficiant du revenu d’intégration sociale: « Madame la Ministre, En juillet dernier, je vous interrogeais sur la hausse sans précédent du nombre de bénéficiaires du revenu d’intégration sociale (RIS). Aujourd’hui, si, comme vous le rappeliez, un bruxellois sur trois est en risque de pauvreté, nous constatons que les CPAS sont par ailleurs confrontés à un afflux inédit d’étudiants. Le nombre de ceux-ci aurait doublé en 10 ans, passant de 7.239 en 2006 à 14.867 en 2016. Les étudiants représenteraient maintenant près de 15 % du nombre total de bénéficiaires belges du RIS. Deux Ministres se sont déjà prononcés sur cette question. Willy Borsus en charge de l’Intégration sociale au fédéral a dit : « J’ai entamé une réflexion sur le sujet. Je souhaite que l’accès aux études des familles les plus pauvres soit garanti, mais je m’interroge sur des situations spécifiques, par exemple quand des parents sont à l’étranger. Je compte faire des propositions aux fédérations de CPAS début 2017. ». Pour moi cette déclaration jette le trouble. Je suis rejointe sur ce constat par le Ministre Marcourt, responsable de l’enseignement supérieur en Communauté française, que j’ai interrogé sur le sujet en plénière : il s’étonne de cette déclaration et « fera des propositions au Ministre Borsus pour qu’il s’inscrive dans une politique de soutien plutôt que d’exclusion ». Jean-Claude Marcourt m’a par ailleurs répondu que dans l’enseignement obligatoire le nombre de jeunes bénéficiant du RIS est en augmentation encore plus nette. Ceci est un élément marquant et encore à développer. Dans ce contexte, sachant que Bruxelles est la première ville étudiante du pays avec plus de 90.000 étudiants dans l’enseignement supérieur et que les loyers y sont particulièrement élevés, il est plus que probable qu’elle soit particulièrement touchée par cette augmentation. Face à cette situation très préoccupante, Madame la Ministre, je voudrais vous interroger largement sur les mesures spécifiques mises en place pour lutter contre la pauvreté des étudiants, et sur le dialogue avec le fédéral en la matière. Ainsi je souhaiterais aborder notamment les axes suivants : Quelle est la situation spécifique à Bruxelles ? Aujourd’hui, certains de nos CPAS doivent être plus particulièrement sollicités par les étudiants. Quels sont-ils ? Comment cet afflux influence-t-il leur situation financière ? Où en est la mise en œuvre du projet individualisé d’intégration sociale pour les étudiants dans chacun des CPAS bruxellois ? Comment chaque CPAS gère-t-il le PIS et les études ou la reprise d’études ? Quel dialogue existe entre vous et le fédéral sur cette problématique des étudiants qui touche particulièrement notre Région? Je vous remercie pour les réponses que vous pourrez me fournir. » Vous retrouverez la réponse de la Ministre ci-dessous dès que celle-ci sera disponible.
Comment accompagner les personnes qui sont sorties de la rue?
Vous pouvez lire ci-dessous le compte rendu de ma question concernant « l’étude de la fédération des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri sur l’accompagnement dans le cadre du post-hébergement » que j’ai posée à la Ministre compétente le 9 novembre 2016: Mme Catherine Moureaux (PS).- L’Association des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) a diffusé, la semaine passée, une étude intitulée « Le post hébergement – un accompagnement pour favoriser la transition vers un nouveau milieu de vie ». L’accompagnement post-hébergement est indispensable, pour certaines familles, au passage de relais après plusieurs semaines ou plusieurs mois d’hébergement. Depuis de nombreuses années, l’AMA revendique la reconnaissance de cette pratique d’accompagnement existant depuis plus de 20 ans. Pour étayer son plaidoyer, cette association vient de sortir une enquête réalisée entre fin 2015 et début 2016. Celle-ci a fait l’objet de réflexions avec des acteurs de terrain au printemps qui ont encore complété l’analyse. Les résultats de l’enquête mettent en évidence la coexistence de pratiques de terrain fort variées. L’association estime devoir encore faire évoluer les pratiques pour envisager une formalisation de l’accompagnement, identifier les besoins des bénéficiaires en accompagnement post-séjour, travailler à la contractualisation avec le bénéficiaire. Se posent également la question de l’automatisation qui s’oppose au traitement au cas par cas, celle de la durée minimum ou maximum d’un encadrement post-hébergement et, évidemment, celle de savoir comment mettre fin au post-hébergement. L’association travaille aussi à analyser les pratiques de partenariats, le rôle des différents intervenants, la concrétisation du passage de relais et la formalisation de la collaboration. L’objectif est aussi d’estimer les nécessités en matière de personnel affecté au post-hébergement. Quelles seront les missions confiées à ce personnel et quelle devra être sa formation ? Il convient aussi de préciser la délimitation entre le travail de fin de séjour et celui de post-hébergement. À la suite de l’étude, l’AMA émet des recommandations aux pouvoirs de tutelle. L’association estime qu’à Bruxelles, pour aboutir à la reconnaissance de cette pratique d’accompagnement, des changements règlementaires sont nécessaires. Des négociations seraient en cours à la Commission communautaire française (Cocof) et un budget spécifique a été voté pour financer en initiative cette mission en 2016. L’AMA entend poursuivre son travail afin de modifier les textes réglementaires en vue d’une reconnaissance et d’un financement structurel pour 2017. Si je ne me trompe pas, c’était prévu dans le cadre de la déclaration de politique générale. Malheureusement, toujours selon l’AMA, un tel travail n’aurait pas encore été entrepris jusqu’ici à la Commission communautaire commune (Cocom). Selon l’AMA, l’accord de majorité de la Cocom ne serait consacré qu’au volet « urgence sociale et dispositif hivernal » du secteur de l’aide aux sans-abri. L’association souligne le fait que, pour la première fois également, un même ministre – vous en l’occurrence – est en charge de l’Action sociale au niveau de la Cocof et de l’Aide aux personnes en Cocom (conjointement avec votre collègue néerlandophone à qui j’adresse mes meilleurs voeux de rétablissement) et du Logement en Région de Bruxelles-Capitale. Cela l’amène à penser que ce dossier pourrait avancer parallèlement en Cocof et en Cocom, avec un volet logement facilité. Je présume que vous avez connaissance des résultats de cette enquête. Pourriez-vous nous éclairer sur vos conclusions et votre analyse de ces données ? Avez-vous déjà entrepris de prendre en considération les recommandations formulées par l’AMA ? Un travail de mise en cohérence existe-t-il avec ce qui est en train d’être développé à la Cocof ? L’AMA évoque votre double casquette – Aide aux personnes et Logement – qui ouvre de belles perspectives d’évolution cohérente du dossier. Est-ce le cas ? Qu’est-il mis en oeuvre pour faire évoluer ces deux piliers en parallèle dans le cadre de cette problématique ? Vous avez sans doute des contacts avec l’AMA. Le cas échéant, où en êtes-vous dans vos échanges ? Des changements règlementaires dans le sens de la reconnaissance de la mission post-hébergement par une modification de la réglementation sont-ils en préparation ? Mme Céline Fremault, membre du Collège réuni.- Votre question va me permettre de vous informer sur les dernières évolutions en matière de politique d’accompagnement dans et vers le logement des personnes sans abri à Bruxelles. J’ai pris connaissance de l’étude de l’Association des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) intitulée « Le post-hébergement, un accompagnement pour favoriser la transition vers un nouveau milieu de vie ». L’asbl l’a réalisée dans le cadre de ses missions en tant que fédération de la Commission communautaire française (Cocof). Je voudrais d’abord souligner l’utilité de l’étude qui fournit une analyse détaillée des pratiques sectorielles en matière de travail effectuée auprès des usagers à leur sortie de maison d’accueil. Elle nous permet de mesurer l’importance de ce type d’accompagnement dans l’autonomisation des anciens sans-abri au sein d’un logement stable. Nous pouvons également apprécier, grâce à cette analyse, la portée du travail déjà effectué par les maisons d’accueil en post-hébergement. L’étude précise aussi le profil des bénéficiaires, ce qui nous permet de mieux cerner les difficultés sociales auxquelles ils sont confrontés, et d’évaluer l’efficacité des programmes d’accompagnement en matière d’accès au logement et d’autonomisation. La mission de post-hébergement s’inscrit parfaitement dans les objectifs que je poursuis en matière d’Aide aux personnes : sortie durable de la condition de sans domicile fixe via l’accès au logement et ouverture de droits sociaux grâce à un parcours visant l’inclusion sociale. Dans ce contexte, l’étude de l’AMA permet de conforter cette vision en soulignant l’importance que revêt l’accompagnement dans la réussite des programmes d’inclusion sociale. Effectivement, le nouveau décret de la Cocof inscrit la mission de post-hébergement parmi les fonctions centrales et obligatoires des maisons d’accueil. Son financement a été initié en 2016 par des budgets initiatives et sera structurel dès l’entrée en vigueur du nouveau décret prévue au premier semestre de 2017. Le texte est actuellement examiné par le Conseil d’État. J’ai évidemment initié un travail similaire en Cocom sur la reconnaissance de la mission post-hébergement et son inscription en tant que fonction obligatoire des maisons d’accueil. Elle
La pauvreté infanto-juvénile à Bruxelles, une fatalité ?
Ce lundi 18 avril, je vous invite à participer au colloque organisé par le Groupe PS du Parlement bruxellois sur le thème : « La pauvreté infanto-juvénile à Bruxelles, une fatalité ? ». Programme de la journée : 8h30 : Accueil – Café 9h00 : Introduction par Ahmed El Ktibi, Président de la Commission des Affaires Sociales, député-échevin 9h15 – 10h30 : La situation à Bruxelles – Constats et Analyses – sous la présidence de Nadia El Yousfi, députée et sénatrice, avec : Observatoire du Social et de la Santé SPP Intégration Solidaris Coordination des ONG pour les droits de l’enfant 10h30 à 11h00 : Pause 11h00 -12h15 : Acteurs de l’enfance – Quelles positions ? sous la présidence de Véronique Jamoulle, députée et sénatrice, avec : Bernard De vos, Délégué général aux droits de l’enfant Séverine ACERBIS, Directrice de BADGE, Présidente du comité subrégional de l’ONE Bruxelles Delphine Chabbert, Secrétaire politique de la Ligue des Familles Katja Fournier, Service droit des jeunes de la plateforme « Mineurs en exil » 12h15 -14h00 : Lunch et présentation de panneaux par les associations actives dans la lutte contre la pauvreté infantile. 14h00 -15H15 : Et demain ? Enjeux et perspectives sous la présidence de Catherine Moureaux, cheffe de groupe au PFB, députée, avec : Julien Van Geertsom, Président du SPP Intégration Nicolas Dekuyssche, Forum bruxellois de Lutte contre la Pauvreté Fred Mawet, Changement pour l’Egalité (CGE Catherine Péter, Commission nationale des Droits de l’Enfan Maud Dominicy, Child Rights Officer Unicef Belgium 15h15- 16h00 : Conclusions avec la complicité de Paul Hermant, Chroniqueur Informations et inscriptions : Groupe PS au Parlement Bruxellois T 02 549 66 57 fgenard@parlbru.irisnet.be
Un budget communal 2016 imbuvable!
Retrouvez l’essentiel de nos critiques, ci-dessous, dans l’article paru dans La Libre Belgique de ce mardi 8 mars 2016 Molenbeek: « Avec ce budget, on casse l’outil CPAS » Approuvé lors du conseil communal de jeudi soir par l’actuelle majorité MR-CDH-Ecolo, le budget 2016 est jugé imbuvable par le PS, la principale force d’opposition de la commune. La cheffe de file des socialistes locaux, Catherine Moureaux, s’alarme d’un budget qui, « c omme l’année précédente, rogne de plus en plus l’aide sociale », tout en faisant également peser l’effort sur le dos des commerçants. « Ils font près de quatre millions d’économies sur tout ce qui est services sociaux. C’est énorme ! Surtout étant donné la situation actuelle », s’indigne-t-elle. Lourdement endettée, Molenbeek avait été obligée de présenter en avril 2015 un plan d’économies triennal devant mener à l’équilibre en 2017 afin d’obtenir un important coup de pouce financier de la Région. Lors de la présentation de son budget 2015, la bourgmestre Françoise Schepmans (MR) n’avait d’ailleurs pas caché que la commune devait se serrer la ceinture. Le budget 2016 prévoit un tour de vis supplémentaire, augmentant de nombreuses taxes, dont celles sur les nuitées d’hôtel et les commerces de voitures d’occasion. « Ils prévoient huit millions de recettes supplémentaires avec leurs taxes supplémentaires. Au final, la commune va surtout chercher l’argent du côté du CPAS et des commerçants », constate Catherine Moureaux . « L’image de Molenbeek ayant été dégradée, on aurait pu s’attendre à ce qu’ils investissent dans le tourisme, afin de mettre en valeur la localisation de la commune et son patrimoine Art nouveau. Mais ils ont vidé l’enveloppe tourisme », ajoute-t-elle encore. Mais ce sont surtout les économies réalisées du côté du CPAS qui font sortir la socialiste de ses gonds. « On est en train de casser l’outil CPAS. De nombreux projets avaient déjà été revus à la baisse ou abandonnés depuis 2012. Le budget 2016 va encore plus loin, puisque le personnel malade ne sera presque plus remplacé ou qu’il y a un veto sur le remplacement d’ordinateurs », déplore la socialiste. Le budget du CPAS est également jugé irréaliste. « Seuls 4 600 revenus d’intégration sociale (RIS) sont inscrits en dépenses au budget 2016, alors que 5 269 RIS avaient été attribués en 2015 », ajoute Catherine Moureaux, qui pointe aussi l’absence de transparence concernant l’octroi de subsides pourtant promise par la majorité. Du côté de la majorité , on ne comprend pas les vives critiques socialistes. « Comme pour tous les services, on a demandé des économies d’échelle au CPAS, mais on a quand même augmenté de 25 % son budget depuis 2012 ! », réagit l’échevin du Budget, Karim Haouari (CDH). « Et les petits commerçants sont épargnés, la hausse visant les commerces d’une superficie supérieure à 300m2 « , ajoute-t-il. J. Th. Source : Molenbeek: ‘Avec ce budget, on casse l’outil CPAS’
Un Bruxellois sur deux a utilisé des antidépresseurs
Suite à mon interpellation sur l’état de santé des Bruxellois, voici un article paru dans la dernière heure du 25/02/2016 – Source : Un Bruxellois sur deux a utilisé des antidépresseurs Pas moins de 47 % des Bruxellois ont déjà eu recours aux antidépresseurs, contre 37 % des Wallons et 16 % des Flamands. Pas moins de 47 % des habitants de la capitale ont déjà consommé des antidépresseurs, soit trois fois plus que les Flamands (16 %) et un tiers de plus que les Wallons (37 %). C’est ce qui ressort du rapport 2015 du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE), qui est sorti, il y a quelques semaines, et consacré au système de santé belge. Un document auquel la députée régionale Catherine Moureaux (PS) a fait référence, ce mercredi, en commission Santé, en interpellant Didier Gosuin (Défi) et Guy Vangenhel (Open VLD), les ministres compétents dans la capitale. « Pourriez-vous nous faire part de votre lecture concernant ces chiffres ? Les objectifs du plan de santé rencontrent-ils ces constats ? », a-t-elle lancé, en citant de nombreux chiffres du rapport. En matière de vaccination contre la grippe, l’étude relève ainsi de mauvais résultats (qui se dégradent) à Bruxelles où seulement 47,8 % de la population de plus de 65 ans est vaccinée, contre 50,1 % en Wallonie et 60,6 % en Flandre, a constaté Catherine Moureaux. « De même en matière de dépistage du cancer du sein, l’étude relève de mauvais résultats : seulement 10,2 % à Bruxelles, contre certes 7,2 % en Wallonie, mais 49,6 % en Flandre », a indiqué la socialiste. Cependant, de manière générale, ce qui inquiète principalement la députée, c’est l’accessibilité des Bruxellois aux soins de première ligne, c’est-à-dire aux médecins généralistes. « L’étude montre un taux de 22 % de foyers déclarant un report des contacts avec les services de santé pour raisons financières, contre 9 % en Wallonie et 5 % en Flandre », a constaté celle qui est aussi médecin de formation. « Certes, les Bruxellois sont plus pauvres, mais, ici, il y a clairement moyen d’améliorer la situation ! », a-t-elle plaidé. « Les Bruxellois ne sont pas au courant, mais ils peuvent bénéficier chaque année auprès de leur médecin généraliste d’une séance gratuite pour faire le point sur leur santé », a-t-elle ainsi précisé. « Le rapport étant très fouillé (plus de 500 pages), nous prenons le temps d’analyser les différents indicateurs », lui a notamment répondu Didier Gosuin (Défi). « Un groupe de travail intercabinet se réunit depuis 2016 afin d’évaluer les suites à donner à ce rapport », a encore expliqué le ministre bruxellois. Au sujet des chiffres sur la consommation des antidépresseurs des Bruxellois, Catherine Moureaux a indiqué que ceux-ci ne faisaient malheureusement que refléter les réalités sociales dans la capitale. « Il y a pour moi un lien évident entre pauvreté et mal-être. Si les Bruxellois sont beaucoup plus nombreux à avoir déjà eu recours aux antidépresseurs, c’est aussi parce que la pauvreté y est plus grande », a-t-elle déploré. Le plan Santé normalement présenté en septembre au Parlement Le plan Santé bruxellois sur lequel planchent les deux ministres compétents pour la Santé au sein de la Cocom, Didier Gosuin (Défi) et Guy Vanhengel (Open VLD), devrait être normalement présenté au Parlement bruxellois à la rentrée prochaine. « Ce plan est un chantier de longue haleine et son élaboration nécessite d’analyser notamment de nombreuses données. En juin, une ébauche sera présentée aux acteurs du secteur, et des modifications pourront alors être faites. Le plan devrait donc être présenté à la rentrée prochaine au Parlement », a fait savoir le cabinet de Didier Gosuin. En compagnie de Guy Vanhengel (Open VLD), le ministre avait présenté en mai dernier l’esquisse d’un tout nouveau plan de santé bruxellois. Un projet qui s’explique par la 6e réforme de l’État, laquelle a transféré aux régions de nouvelles compétences en matière de santé. Le secteur de la santé représente 10 % de l’emploi à Bruxelles, indique la Région.