Article paru dans lalibre du 18 avril 2016 Dans le salon, à l’exception des photos des deux enfants du ménage, âgés de 2 ans et demi et de sept ans, peu d’éléments décoratifs ont été accrochés sur les murs bleu gris du salon. Seule l’imposante bibliothèque, remplie à ras bord, à côté de laquelle un petit bureau avec ordinateur et le parc du cadet ont été disposés, semble avoir fait l’objet d’une attention particulière. De l’autre côté de la pièce, deux canapés de taille modeste entourent une petite table basse et une télévision qui semble soudain minuscule. A côté, la toute vieille chaîne hifi familiale et une table sur laquelle fume encore une tasse de thé. Située dans le haut de la commune, entre la chaussée de Gand et le Mettewie, la petite maison familiale que Catherine Moureaux et son compagnon ont achetée, puis investie en novembre dernier, est simple, voire sans chichi, confortable, relativement lumineuse et dispose d’un petit jardin. « On a hésité avec une belle maison située entre Beekkant et la gare de l’Ouest qui avait une grande terrasse, mais ce qui nous a décidés, ici, c’est le jardin », explique celle qui est devenue en février 2015 la cheffe de file des socialistes molenbeekois. Après les dernières élections régionales, en mai 2014, la jeune femme, schaerbeekoise à l’époque, avait réalisé le 3e score socialiste à Molenbeek, juste derrière les ministres Rudi Vervoort et Fadila Laanan. Alors que son père Philippe Moureaux et les socialistes avaient été évincés du pouvoir lors des élections communales de 2012, la question du transfert de sa fille dans la désormais plus célèbre commune de Belgique s’est alors rapidement posée. Après neuf mois de réflexion, celle qui est également députée bruxelloise et chargée de cours à l’ULB avait pris sa décision : elle acceptait le défi. C’est-à-dire tout faire pour récupérer le mayorat perdu lors des prochaines élections de 2018. Caractère et valeurs En ce début du mois d’avril, Catherine Moureaux nous a ouvert les portes de sa maison, la première qu’elle achète, celle à Schaerbeek étant une location. « Il fallait trois chambres pour que les deux enfants aient la leur, ce qui n’était pas le cas avant. Il fallait aussi que ce soit bien desservi en transports en commun », explique-t-elle. « Cela a pris du temps ? La décision de venir a été longue, très longue, mais une fois que je l’avais prise, je voulais justement que ça aille très très vite. J’étais franchement impatiente, Je voulais que cela suive. Mais on a eu du mal à trouver la maison », s’exclame-t-elle. Celle qui aura bientôt 39 ans n’est pas du genre à traîner en route une fois qu’elle s’est fixé un objectif. C’est à huit ans qu’elle annonce à sa maman qu’elle deviendra médecin. Résultat : 20 ans plus tard, elle débute comme médecin généraliste au centre médical de la rue de la Victoire, dans le bas de Saint-Gilles. Durant dix années, la fille du célèbre bourgmestre va travailler quotidiennement là, où explique-t-elle , « un médecin peut jouer un rôle social, où il est au cœur des problèmes de la société ». Un laps de temps durant lequel la jeune femme, toujours pas affiliée au PS, se met lentement mais sûrement à réfléchir à une entrée en politique. « Je voyais les limites de mon action de médecin. Je voulais faire plus, faire bouger les choses », raconte-t-elle Depuis sa plus tendre enfance et durant 20 ans, Catherine Moureaux joue également au basket au haut niveau, occupant le poste de pivot. Une place qui consiste entre autres à intimider les adversaires qui cherchent à inscrire des paniers. Mais si la socialiste estime partager les mêmes valeurs que son père – au premier rang desquelles la détestation de toute discrimination – , elle insiste également : elle n’est pas son père. Pas question donc d’intimider et de passer en force comme le faisait son paternel. Au contraire, insiste-t-elle, place au dialogue et au collectif. En octobre dernier, elle annonçait d’ailleurs, aux côtés de la conseillère communale Farida Tahar, la tenue de différents ateliers au sein de la section, mais aussi une campagne de porte-à-porte, laquelle sera finalement reportée suite aux attentats de novembre. Défis sociaux Aujourd’hui, la situation sociale reste explosive dans la commune, le chômage des jeunes culminant à 40 % dans certains quartiers. Une situation insupportable, explique la Catherine Moureaux, et qui l’a notamment décidé à venir à Molenbeek. Elle en est convaincue, plus que jamais, les socialistes ont un rôle à jouer pour le futur de l’entité. « Il y a des perspectives, mais il va peut-être falloir faire appel à de nouvelles stratégies », explique-t-elle, évoquant de nouveau sa méthode de co-construction. Pour la députée, et cheffe de groupe à la Cocof, une seule certitude : il faudra miser sur l’enseignement et la culture. « Tout commence à l’école. Il nous faut les meilleurs enseignants à Molenbeek, et pour cela il faudra rendre ces postes plus attractifs financièrement. Il y a un talent incroyable chez les jeunes ! Il faut les aider à le développer. Notre richesse, ce sont les jeunes » !, insiste-t-elle. Julien Thomas
Osons la force de toutes les solidarités !
Discours en vue du congrès de la Fédération Bruxelloise du PS, Saint-Gilles, 6 octobre 2015. Camarades, Il me revient d’aborder la question de la santé et des personnes âgées. Deux thèmes où la solidarité est omniprésente. J’aborderai notamment la thématique de la solidarité entre les générations et l’articulation entre les solidarités. Nous ne sommes pas égaux devant la maladie et la mort. Savez-vous qu’à Bruxelles aujourd’hui la mortalité foeto-infantile passe du simple au double selon que l’on naisse dans un ménage où les deux parents travaillent ou dans un ménage sans revenu du travail! Ce constat amène une émotion. L’injustice, l’inégalité nous frappent. De cette émotion, que vous ressentez vous aussi, naît des actes concrets. Ces actes, c’est aider sa voisine malade en allant chercher les médicaments à la pharmacie. C’est donner un peu d’argent à Médecins du Monde pour favoriser l’accès aux soins des plus démunis. C’est toute une série de choses que nous pouvons décider de faire quotidiennement. De cette émotion et de ces actes peuvent naître aussi une ambition politique. C’est comme ça qu’est née au siècle passé notre Sécurité Sociale. Laissez-moi vous parler un peu de cette grande dame. Aujourd’hui les chiffres de Solidaris démontrent combien elle est vitale pour des millions de Belges : Solidaris nous dit que sans elle on passerait pour la population à risque de pauvreté de 15% à 43%! 43% ! Ce chiffre montre toute la force de solidarité qu’a pu créer un tel système de redistribution, de justice sociale. Ce que nous avons mis et mettons en place comme mécanismes structurels de solidarité, le sociologue Pierre Rosanvallon en parle comme de la « solidarité froide ». Pour arriver à créer cette solidarité, ces solidarités froides, il faut –comme je vous le disais au début de mon exposé- une émotion face à l’injustice, face aux inégalités. Il faut passer par une étape de mobilisation citoyenne, qu’elle soit individuelle ou collective. Il faut ce qu’il appelle de la « solidarité chaude ». L’actualité nous a livré hier un exemple marquant de solidarité chaude. Celui de Marcelle Bennick. Il s’agit de la Schaerbeekoise de 73 ans qui a été mise à l’honneur parce que première citoyenne à ouvrir son foyer à une famille de réfugiés syriens. Il n’y a pas si longtemps que ça je travaillais comme médecin dans une maison médicale. Les médecins, les kinésithérapeutes, les infirmiers étaient nombreux à sortir largement et régulièrement de leur fonction. Ils étaient nombreux, qui à aller chercher le pain à la boulangerie, qui à sortir les poubelles de patients fragilisés, qui simplement à s’arrêter pour causer quelques minutes de la vie. Et cela malgré, ou devrais-je plutôt dire, à côté d’un système d’aides familiales bien rôdé. C’est de la solidarité chaude. Cela contribuait à améliorer le bien-être des patients et à améliorer la relation de soins. Mais cela permettait aussi de créer du lien social. Ne pas juste représenter le système, occuper une case du système, mais bien vivre avec les autres. Véritablement à leurs côtés. La solidarité chaude, c’est une spirale de vie. C’est une dynamique positive. Qui se vit d’abord entre deux individus, puis s’étend à la famille, pour entraîner parfois ensuite tout le quartier. C’est qu’il y a, il y aura toujours, besoin de solidarité chaude, avant et à côté des solidarités froides. Camarades, nous avons aujourd’hui plus que jamais l’impératif d’incarner la solidarité. Nous devons proposer, construire, et produire des systèmes de protection. Nous devons également pied à pied défendre notre Sécurité Sociale. Mais nous devons aussi, chacun à notre niveau, incarner la solidarité. Tous les jours, inlassablement. Nous, Socialistes, nous ne pouvons pas voir le progrès uniquement comme quelque chose d’impersonnel, de désincarné, de froid. Camarades, le progrès, c’est chaud ! C’est la chaleur du lien social. C’est la place pour chacun autour du feu. Camarades, osons la force de la solidarité. Osons la force de toutes les solidarités ! Catherine Moureaux.
Elue au Parlement bruxellois! 5082 x merci.
Communiqué de presse Catherine Moureaux: 5082 voix de préférence, le meilleur score PS à la Région après celui des ministres sortants. Sixième sur la liste PS pour la Région de Bruxelles-Capitale avec le slogan “ le coeur à gauche”, Catherine Moureaux a obtenu 5082 voix de préférence pour ces élections après avoir mené une campagne très active sur le terrain. Actuellement conseillère communale à Schaerbeek et députée bruxelloise sortante après une législature bousculée, il s’agissait de sa quatrième campagne électorale. “Je suis très touchée de la confiance que les citoyens m’accordent. Je perçois des attentes énormes par rapport à ma candidature. Avec 2300 voix en 2009 en tant que 5ème suppléante, j’espérais, sans trop y croire, obtenir le double cette fois-ci. Passer la barre des 5000 voix, c’est énorme! » Philippe Moureaux, figure emblématique du paysage politique belge, ancien bourgmestre de Molenbeek et sénateur sortant a apporté son soutien à Catherine durant cette campagne, surtout à Molenbeek-Saint-Jean, où celle-ci a enregistré, avec surprise, le quatrième meilleur score sur la commune, avec 1385 voix de préférence. “L’accueil de la population à Molenbeek était particulièrement bon. La configuration politique actuelle ne plait pas du tout aux habitants, il y a beaucoup de déception et de regrets. La demande du retour d’un Parti Socialiste fort, à l’écoute des citoyens, était omniprésente. Les résultats parlent d’eux-mêmes.” Quant à la suite des négociations et la formation des différents gouvernements, Catherine Moureaux se dit confiante quant à la participation du PS. “Nous avons gagné les élections! Les citoyens francophones ont montré leur envie d’une Belgique unie, mais aussi qu’ils voulaient qu’on se batte pour le maintien des acquis sociaux et de la sécurité sociale! Cela passe par une participation gouvernementale du PS d’après moi, avec des accords de gouvernement solidement ancrés à gauche. »
Politique, revue des débats: échanges entre Catherine Moureaux et David Pestieau ( PTB) concernant le retour de la gauche radicale
Débat entre Catherine Moureaux ( PS) et David Pestieau ( PTB) dans » Politique, revue des débats » de septembre – octobre 2013 intitulée » le retour de la gauche radicale: entre espoir et impasse ».