Ce 12 mai 2017, en tant que cheffe de groupe du Parti Socialiste, j’ai porté la motion en conflit d’intérêt au Parlement Francophone bruxellois pour faire barrage au texte du MR sur le rachat des années d’étude ! Il faut que le MR se ressaisisse car les enseignants ont besoin de notre soutien à tous! Mon intervention : « Enclencher le mécanisme de motion en conflit d’intérêt n’a rien d’anodin. Si plusieurs partis ont décidé de le faire, c’est parce qu’il nous est possible de défendre les enseignants. Mais je voudrais d’abord revenir sur le contexte général des réformes en pensions. Dans les coulisses du Kazakgate et de Publifin un lent et patient travail est accompli sur les pensions. Son objectif ? Harmoniser les régimes de pension et faire des économies. Plus précisément à l’horizon 2060 faire 731 millions d’euros d’économie par an, tous secteurs confondus, dans cette seule branche « pensions ». Et sur ces 731 millions d’économie, 706 millions – soit 96% des économies- se feraient sur les pensions du secteur public ! Harmonisation oui, mais au prix d’une réforme qui nivelle vers le bas de manière radicale ! Je vous parlais d’un lent et patient travail, ce sont des qualificatifs qu’on pourrait croire positifs. Le problème, outre l’analyse globale que je viens de vous proposer, c’est que la réforme avance par petits pas, sans que du coup on soit capable d’en comprendre la portée précise finale. La réforme avance à petits pas, dans une matière très technique, où la communication peut faire passer des vessies pour des lanternes. Lanternes qui malheureusement n’éclairent pas le bout du tunnel 😉 Aujourd’hui, pour un métier, nous sommes particulièrement préoccupés et nous avons l’opportunité de nous mobiliser, ici en Commission communautaire Française! Il s’agit de nos enseignants. Ainsi en entendant M.Bacquelaine, on pense que les enseignants déjà en place sont en grande partie protégés de la réforme, mais en lisant la note de M.Bacquelaine, on lit bien que ce ne sont que les enseignants déjà en situation de prépension ou de possibilité de prépension au 1er juin 2017, et que ceux qui sont déjà largement entrés dans la carrière devront racheter des années d’étude. Qui aujourd’hui doute encore du rôle primordial des enseignants dans notre société ? Qui croit que ce qu’a décidé le fédéral avec la pension des enseignants n’aura aucun impact sur l’avenir du secteur ? Travailler jusqu’à 68 ans, qui croit que cela créera des vocations ? Chers collègues, « choisir c’est renoncer ». Et en choisissant d’opérer une telle réforme sans concertation, le Gouvernement Fédéral et ici peut-être aussi, le Groupe MR, renonce à la défense des enseignants, à un enseignement de qualité. Il renonce en réalité à une partie de son programme. Ce dernier prévoyait de lutter contre la pénurie d’enseignants en attirant et en retenant justement ceux-ci ! Car le programme 2014 de votre Parti Monsieur Vangoidsenhoven précisait ceci : « Retenir les enseignants demande en priorité des conditions de travail sereines dans toutes les classes. Restaurer l’attractivité du métier pour revaloriser notre système éducatif implique que les efforts portent à la fois sur la formation et le statut socio-économique de l’enseignant. En effet, l’indice socio-économico-culturel du personnel de l’école influence les résultats de manière plus importante que l’indice socio-économique des élèves, et les systèmes les plus performants tendent à donner la priorité au salaire des enseignants et non à la réduction de la taille des classes ». Vous étiez alors préoccupés du statut socio-économique de l’enseignant, du salaire des enseignants ! Jugez-vous sérieusement que la réforme annoncée par vos collègues du fédéral va dans ce sens ? Le sens de vos valeurs reprises dans votre programme ? Est-ce que vous pensez que cette mesure va améliorer la qualité de l’enseignement ? C’est à cette question que vous devez répondre au moment de choisir ce que vous voterez sur cette motion ! Aujourd’hui, l’inquiétude est là. Rien ne garantit aux enseignants l’âge de la pension, ni la reconnaissance de la pénibilité de leur travail, qui était aussi dans votre programme, je pense. Les femmes, avec leur carrière souvent incomplète, et les temps partiels seront les premières victimes de toute mesure inconsidérée en matière de pension des enseignants. L’enseignement est l’un des métiers les plus exigeants qui soit. C’est même un métier épuisant : stress, angoisses, solitude… D’où les départs anticipés, la perte d’attractivité. Il faut inverser la tendance ! Nous devons garantir aux enseignants une formation adaptée à la réalité et reconnaître la pénibilité. Or le budget que vous avez prévu pour la réforme des tantièmes et de la pénibilité aujourd’hui ne pourrait suffire pour les enseignants. La logique strictement budgétaire vous amène dans une impasse. Vous demandez aux partenaires sociaux de négocier dans une enveloppe déjà fermée. Qui en toute hypothèse ne pourrait pas contenir les enseignants… Nous ne pouvons accepter un chat dans un sac dans ce dossier. Il faut aborder la pénibilité en même temps que cette réforme. Il faut intégrer toutes les réformes pensions pour appréhender ce quii va arriver à nos enseignants. Pour cela nous avons besoin de temps. Pour cela nous avons besoin de concertation. Une vraie concertation, pas une présentation des mesures et puis allez hop c’est emballé, c’est pesé. Au nom de mon groupe, j’espère que le dialogue sur ce sujet se tiendra rapidement. Je tiens à le rappeler une dernière fois : les enseignants ont besoin de tout notre soutien ! Nous savons que la situation de Bruxelles est particulière. Le boom démographique mais aussi une hausse de la précarité de sa population nous renforcent dans l’idée qu’aujourd’hui comme demain le corps enseignant devra relever de nombreux défis. Pour cela il faut du personnel dynamique, enthousiaste, aimant son travail et non pas des enseignants usés, lésé par un gouvernement fédéral qui donne l’impression de les mépriser. Légiférer dans la précipitation, et sans concertation, n’est jamais bon. Le dialogue avec le secteur de l’enseignement est inexistant dans cette réforme. C’est un manque de respect. Nous le savons, la culture de concertation et du dialogue n’est pas acquise chez le partenaire privilégié du MR au fédéral (la NVA). Foncer, imposer, fragiliser …c’est
« IRISCARE » : tous à bord ! – Bruxelles Santé n°85
« IRISCARE » : tous à bord ! IRISCARE est la structure qui va accueillir à Bruxelles les morceaux de politique sociale et de santé en provenance du fédéral post-réforme de l’Etat. IRISCARE gérera aussi les allocations familiales. Pour ce nouvel organisme d’intérêt public destiné à gérer quelques milliards, le législateur bruxellois a dû prendre de grandes décisions. Réunir social et santé en était une. C’est fait. Mais il a surtout fallu choisir si l’on perpétuait le mode de gestion paritaire prévalant à l’INAMI. Le PS a poussé pour cela. Tout d’abord parce que c’est un modèle qui a prouvé son intérêt au fédéral depuis 50 ans. Mais surtout parce que c’est un modèle où tous les acteurs, professionnels comme citoyens, patrons comme représentants des travailleurs, sont amenés à décider ensemble. Ceci amène une décision applicable sur le terrain, adaptée au terrain. Ceci amène une décision moins politisée et un modèle de gestion plus stable. C’est bien ce modèle qui a été choisi, faisant d’IRISCARE un « mini-INAMI » adapté à la réalité bruxelloise. Evidemment la difficulté de mettre en œuvre ce mini-INAMI à Bruxelles consistait, dans un organisme de taille raisonnable, à rencontrer les exigences de représentation, y compris néerlandophones. Le législateur bruxellois s’y est attelé. Ainsi IRISCARE sera composé d’un comité général de gestion, et de deux sous-comités, l’un chargé des allocations familiales, l’autre de la santé et de l’aide aux personnes. Ce dernier sera soutenu par 4 commissions techniques, se répartissant les compétences d’accueil et de prise en charge des dépendances (personnes âgées et hôpitaux), de santé mentale, de prévention, de première ligne de soins et de personnes handicapées. Aux différents niveaux seront impliqués les représentants des parties prenantes en charge de la matière traitée. Avec IRISCARE, une nouvelle aventure commence à Bruxelles ! Catherine Moureaux Présidente du Groupe PS au Parlement francophone bruxellois, Députée bruxelloise et au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles Cet article est paru dans Bruxelles Santé n°85 – mars 2017 : http://questionsante.org/nos-publications-periodiques/bruxelles-sante
VIDEO – Perturbateurs endocriniens, danger pour nos enfants?!
Question de Mme Catherine Moureaux à Mme Alda Greoli, vice-présidente et ministre de la Culture et de l’Enfance, intitulée «Association française de consommateurs – Perturbateurs endocriniens» – 22 février 2017 Mme Catherine Moureaux (PS). – Nous avons eu l’occasion de discuter, en commission, des perturbateurs endocriniens et nous avions conclu que le Parlement et le gouvernement allaient travailler main dans la main à ce sujet. Nous y reviendrons, mais ce qui m’amène aujourd’hui à cette tribune, c’est la parution d’une étude d’une association française de consommateurs qui a testé 400 produits cosmétiques du quotidien – crèmes, lingettes, shampoings, savons, etc. – contenant du phénoxyéthanol, du BHA, etc., bref des dérivés du pétrole reconnus comme perturbateurs endocriniens. La plupart de ces produits sont disponibles en Belgique. Vos services à l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE) ont-ils pris connaissance de cette nouvelle étude, sachant bien sûr qu’une série de réglementations, à l’échelon européen et au niveau belge, portent sur le contenu de ces produits? Malheureusement, l’Union européenne n’a pas véritablement appliqué le principe de précaution que nous avons eu l’occasion de vanter ici dans le débat relatif au CETA. Je voudrais donc savoir si l’ONE a pris connaissance de cette liste, si elle a pris des décisions à cet égard et, en particulier, si une nouvelle modalité de transmission des produits incriminés a été mise en place vis-à-vis des femmes enceintes lors des consultations, des milieux d’accueil et des parents, afin de protéger nos enfants. Mme Alda Greoli, vice-présidente et ministre de la Culture et de l’Enfance. – Comme vous l’avez dit, nous avons déjà abordé cette question en commission le 17 janvier dernier et nous travaillerons main dans la main, Parlement et gouvernement, pour suivre ce dossier très important. Comme vous, je suis très attentive à l’amélioration globale de la qualité de la santé. L’ONE a chargé son comité scientifique d’examiner la liste des 400 produits incriminés et d’émettre un avis. Je rappelle que l’autorisation de mise sur le marché de ces produits relève de l’autorité fédérale. Si l’avis de ce comité confirme la dangerosité de certains produits, nous attirerons l’attention de l’État fédéral par le biais d’une interpellation, d’une lettre ou du Comité de concertation. Je ne doute pas que l’État fédéral prendra ses responsabilités s’il y a le moindre danger pour la population. Mme Catherine Moureaux (PS). – Ce recours au comité scientifique est une excellente initiative. Néanmoins, il ne me semble pas nécessaire d’attendre une décision du gouvernement fédéral pour faire progresser le dossier si ce comité confirme qu’une série de ces produits posent problème. Je souhaiterais que vous preniez rapidement les mesures nécessaires pour que ceux-ci ne soient plus utilisés dans les milieux d’accueil et lors des consultations. Il conviendrait également d’organiser une campagne destinée aux parents afin de les informer au sujet des produits à éviter.
Fillon réactionnaire révolutionnaire? Nous on a Maggie!
Quel changement de modèle de la sécurité sociale se cache derrière les dernières mesures de Maggie De Block ? Au-delà du fait de savoir qui perd plus et qui perd moins, il faut se rendre compte qu’il y a une véritable « nouvelle vision » de la sécurité sociale qui pointe derrière les mesures budgétaires et administratives présentées actuellement par le gouvernement MR-NVA. Tout d’abord, les économies que prétend réaliser Maggie de Block dans les soins de santé en 2017 sont tout-à-fait « hors-normes ». Elle liquide en effet l’équivalent du budget total des soins dentaires des Belges, 900 millions d’euros ! En un an, c’est du jamais vu. Et cela va à l’encontre des politiques antérieures qui consacraient, depuis les années ’90, la santé comme un domaine à part, étant donné principalement le progrès technologique, le vieillissement de la population et l’emploi y consacré. On pouvait donc tolérer une croissance du budget des dépenses plus importante que dans les autres domaines, au regard des besoins de la population. 2017 – fin d’une ère I. Ensuite, le politique avait toujours eu la sagesse de garder à l’esprit qu’il fallait, par rapport à certaines prescriptions inadéquates, faire un travail de formation continuée important auprès des médecins et les responsabiliser tout en respectant la liberté thérapeutique. Un équilibre des valeurs pas toujours simple mais très efficace et respectueux à la fois des praticiens des patients et de la santé publique. Ici, comme avec les travailleurs sans emploi qu’on a progressivement transformé en « chômeurs profiteurs » pour mieux les « responsabiliser » ensuite, on a fait un grand bond en avant vers la responsabilisation des patients. En effet, si les Belges consomment trop d’antibiotiques, faisons payer ces médicaments plus cher ! Ainsi les patients ne les consommeront pas OU alimenteront nos économies ! Double bingo ! Sauf que ce sont les médecins qui prescrivent les antibiotiques, et que faire tripler le prix de l’amoxicilline ne fera pas le tri entre le bon et le mauvais usage des antibiotiques mais bien entre le patient qui a facile à les payer et celui qui a du mal à nouer les deux bouts… Double flop en fait. Car qui dit que celui qui ne pourra pas se les payer c’est celui qui n’en avait pas besoin ?!? Mais l’idée passe : le patient va être « responsabilisé ». 2017 – fin d’une ère II. Alors, les médecins ne sont pas contents parce que leurs salaires ne seront pour ainsi dire pas indexés ? Du coup tous les syndicats médicaux dénoncent l’accord médico-mut. Cela signifie qu’ils pourront pratiquer les honoraires qu’ils veulent et que l’Etat ne leur accordera pas de « pécule social ». Maggie De Block est-elle gênée de cette grogne ? Pas forcément. C’est là encore un équilibre historique qui est bousculé. Par lequel l’Etat achetait une grande accessibilité aux soins aux prestataires. Qui pourrait trinquer ? Les médecins travaillant en milieu défavorisé en premier, mais surtout un grand nombre de patients de toutes sortes. 2017 – fin d’une ère III. Quelques mots enfin des économies dans le budget des maisons médicales : 7 millions d’économies et le gel de l’installation de nouvelles pratiques au forfait. Il s’agit là de mesures à caractère purement idéologique. En terme de santé publique, il est évident que c’est le contraire qui aurait du sens… 2017 – fin d’une ère IV. Enfin, en ce qui concerne la gestion de l’assurance-maladie, les mesures à suivre de « redesign des administrations de santé » et de conditionnalité d’une partie du budget de la Sécu à des objectifs de résultat, quant à elles pourraient amener la menace au coeur même du financement de l’assurance-maladie. Fillon réactionnaire révolutionnaire? Nous on a Maggie!
Les futures mères peu informées sur l’alcoolisme foetal – article DH du 18 novembre 2016
Des brochures destinées aux femmes enceintes seront adaptées » Les brochures de l’ONE destinées aux femmes enceintes ne comporteraient pas de mises en garde suffisantes quant à la consommation d’alcool. Et seraient incomplètes en la matières. C’est ce qu’affirme la députée PS Catherine Moureaux. Son attention a été retenue par l’histoire de Stéphanie. Dans notre édition du 30 septembre, cette mère de famille affirmait que sa fille “est née avec un retard mental lié à ma consommation d’alcool”. Touchée, la députée a analysé la brochure Devenir Parents, dans sa dernière édition. Elle déplore : “Pour le tabac, un point de contact est clairement indiqué mais pas pour l’alcool et les drogues. Dommage, on peut s’imaginer qu’une femme enceinte à la lecture de cette information aura envie de trouver un numéro d’appel vers un professionnel qui pourra la soutenir dans sa démarche.” CATHERINE MOUREAUX a interpellé la ministre de l’Enfance Alda Greoli à propos des actions menées pour éviter la consommation d’alcool pendant la grossesse.La ministre de l’Enfance affirme, exemples à l’appui, que des actions de sensibilisation à ce problème sont menées en Wallonie et à Bruxelles. Comme la diffusion de spots télévisés et la distribution de guides à l’attention des médecins, notamment. Elle admet cependant le manquement dans la brochure Devenir Parent.Celle-ci sera adaptée l’an prochain, précise- t-elle. L. C.C.
Refus de la vaccination en hausse? État des lieux en Communauté française
Le 14 juillet 2016, j’interrogeais la Ministre sur la « hausse » du refus de vaccination: Mme Catherine Moureaux (PS). – Selon la presse, l’ONE a réalisé une enquête sur le taux de vaccination en Fédération Wallonie-Bruxelles dans le cadre de la semaine de la vaccination. Je n’ai malheureusement pas pu avoir accès à l’entièreté de cette enquête, car au moment où j’ai déposé mon interpellation, elle n’était toujours pas accessible sur le site de l’ONE. Je me fonderai donc sur les conclusions que la presse a rapportées. Je me permets par ailleurs de vous demander de transmettre cette enquête aux parlementaires de la commission de l’Enfance. (La ministre remet le document à la députée.) Le refus de vaccination serait en hausse en Fédération Wallonie-Bruxelles et l’ONE, malgré les campagnes de prévention, n’atteindrait pas son objectif de 90 % de vaccination pour les vaccins recommandés. Une diminution de la couverture serait observée entre les différentes piqûres de rappel. Enfin, il y aurait en moyenne 10 % d’enfants vaccinés de manière complète de moins pour les familles vivant sans aucun revenu fixe. Par ailleurs, un parent sur deux estimerait qu’il n’a pas, ou pas assez, reçu d’informations au sujet des vaccins. Ce constat, impressionnant en soi, pourrait porter en germe la solution aux autres constats inquiétants rapportés par la presse. Quels sont les constats de l’enquête menée par l’ONE? Confirmez-vous une hausse du refus des vaccinations? Existe-t-il des différences selon les vaccins? Comment expliquez-vous que l’ONE n’atteindrait pas son objectif de 90 % de taux de couverture vaccinale pour les vaccins recommandés malgré la gratuité de la plupart des vaccins? Quelles sont les conséquences sur la santé de nos enfants? Le suivi du processus vaccinal jusqu’à son terme poserait problème. Comment résoudre cette situation? Comment le suivi vaccinal est-il effectué auprès des parents dans le cadre des consultations ONE? Un système de rappel pour les enfants ne se présentant pas aux rendez-vous vaccinaux existe-t-il? Si oui, quelles sont ses lacunes? Sinon ne devrait-il pas être mis en place? Comment envisagez-vous d’améliorer la situation? Les mêmes questions se posent pour les enfants ne fréquentant pas les consultations de l’ONE. Le taux de vaccination dépendrait également du revenu des parents. Pouvez-vous préciser les données de l’enquête? La plus faible fréquentation d’un milieu d’accueil par les familles les plus fragilisées est-elle la seule explication? Un parent sur deux estimerait qu’il n’a pas, ou pas assez, reçu d’informations au sujet des vaccins. Confirmez-vous ce constat? Quels sont les outils mis en place pour informer les parents? Comment envisagez-vous d’améliorer la situation? Quelle est votre position et celle de l’ONE sur l’obligation vaccinale? Il y a un débat assez violent à ce sujet en France. Un médecin qui décriait la vaccination a d’ailleurs récemment été radié de l’Ordre des Médecins. Cette obligation doit-elle être étendue à d’autres vaccins? Cette obligation étant déjà en vigueur pour les enfants qui fréquentent un milieu d’accueil, la question de la non-vaccination se pose principalement pour les enfants de moins de deux ans qui ne fréquentent pas une structure collective. Pour rentrer en classe maternelle, une telle obligation est-elle appliquée ou devrait-elle être envisagée selon vous? Mme Véronique Durenne (MR). – L’ONE a récemment annoncé que le nombre de parents refusant de vacciner leur enfant était en hausse. En effet, cet organisme ne semble pas atteindre son objectif des 90 % d’enfants vaccinés complètement puisque 13 % des bébés de 18 à 24 mois ne le sont pas. Pour rappel, l’ONE considère la vaccination comme incomplète une fois que l’enfant n’a pas fait tous les vaccins et rappels recommandés. L’Office cible les vaccins contre la méningite C, le rotavirus et la rougeole-rubéole-oreillon (RRO). Plusieurs raisons sont évoquées dont le coût du vaccin contre le rotavirus qui n’est pas pris en charge par l’ONE, le problème des rappels – l’ONE propose d’ailleurs de mettre en place un système de rappel de vaccin – et, enfin, la condition de vie des parents. Les familles plus pauvres et sans revenus fixes vaccinent en moyenne 10 % en moins leurs enfants. Cependant, environ 50 % des parents estiment n’avoir pas reçu assez d’informations sur la vaccination de leur enfant et l’importance de celle-ci. Or la vaccination fait de plus en plus débat dans la société où des croyances populaires sur les vaccins se répandent parfois comme une traînée de poudre. Il est important d’y répondre avec des outils efficaces. Madame la Ministre, avez-vous pris connaissance de l’étude de l’ONE? Qu’en pensez-vous? Soutiendrez-vous le projet de système de rappel de l’ONE? Celui-ci pourrait recourir à des courriels ou des SMS? Comment parvenir à un taux de satisfaction plus élevé? Comment mieux informer les groupes de population où est observée une moindre vaccination? Mme Alda Greoli, vice-présidente et ministre de la Culture et de l’Enfance. – Le programme de vaccination de la Fédération Wallonie-Bruxelles est basé sur le calendrier vaccinal proposé par le Conseil supérieur de la santé. Il porte sur quatorze maladies dont on peut se préserver grâce à la vaccination. Cependant, seul le vaccin contre la poliomyélite est obligatoire. Si l’enfant ne suit pas le schéma vaccinal jusqu’au bout, les conséquences sont de deux ordres: d’une part, sur le plan individuel, il n’est pas protégé contre les maladies et, d’autre part, sur le plan collectif, si le seuil critique n’est pas atteint, la circulation des éléments pathogènes dans la population est seulement ralentie et l’objectif d’éradication, manqué. Des épidémies sporadiques peuvent survenir dans des groupes non suffisamment immunisés. Les résultats de la dixième enquête de couverture vaccinale en Communauté française des enfants de 18 à 24 mois et des élèves de deuxième primaire ont été présentés à l’occasion de la Semaine européenne de la vaccination, qui s’est déroulée du 24 au 30 avril. L’étude a été réalisée par l’association interuniversitaire Provac, responsable des programmes de vaccination jusqu’au transfert de cette compétence à l’ONE, le 1er janvier 2015. Les résultats sont assez convaincants. En effet, la couverture est en constante augmentation depuis 2006. De cette enquête, j’ai
Augmentation de la maltraitance infantile – comment améliorer la prévention et la détection?
Suite aux résultats de l’étude du Centre fédéral d’expertise des soins de santé sur la maltraitance infantile, on constate une augmentation de cas en Fédération. dans ce cadre, deux des mes collègues et moi-même avons interrogé la Ministre. Compte rendu ci-dessous: Mme Véronique Durenne (MR). – Madame la Ministre, la maltraitance infantile fait évidemment partie des grands sujets qui touchent au domaine de la petite enfance. À cet effet, le Centre fédéral d’expertise des soins de santé a dévoilé une étude selon laquelle les cas de maltraitances seraient sous-détectés en Belgique. Les chiffres sont en augmentation d’année en année. Ainsi, en 2014, 5 619 cas avaient été détectés en Fédération Wallonie-Bruxelles auprès de SOS Enfants. Le Centre fédéral d’expertise des soins de santé cible en particulier les médecins et les professionnels des soins de santé qui manqueraient d’implications dans ce cas précis. Avez-vous pu prendre connaissance de cette étude? Qu’en retenez-vous? Quelles sont les actions qui pourraient être envisagées afin d’assurer aux professionnels de la santé en Fédération Wallonie-Bruxelles une meilleure information sur la détection de la maltraitance infantile et sur la manière d’agir face à ces cas? Qu’en est-il des formations en la matière destinées aux travailleurs médicosociaux et aux autres agents de l’ONE, aux services de promotion de la santé à l’école et aux centres PMS ainsi qu’aux puéricultrices accueillantes? Le rapport met également en avant le fait que les enfants de moins de trois ans échapperaient plus facilement à la détection, ils seraient donc davantage exposés à la maltraitance, surtout s’ils ne fréquentent pas un milieu d’accueil. Il conviendrait donc de renforcer la prévention et la détection dans la tranche d’âge de moins de trois ans. Quelles sont les pistes de solution au sein de l’ONE, mais aussi en collaboration avec les services d’aide à la jeunesse? En avez-vous parlé avec votre collègue responsable de l’Aide à la jeunesse? Il y a bien un protocole de collaboration entre ces deux secteurs, mais M. Parmentier de l’ONE soulignait encore, lors de la présentation du dernier rapport de l’Office, toute l’importance des coordinations. Ne serait-il pas temps de revoir le budget des services SOS Enfants, dont le sous-financement et le manque d’effectifs sont dénoncés depuis des années et qui, malgré cela, a été menacé d’une mesure de non-indexation en 2016, à laquelle son conseil d’administration s’est opposé; ce qui ne montre pas que la lutte contre la maltraitance infantile est une priorité du ministère? D’autres nouveaux moyens peuvent-ils être mis en place ou d’autres moyens existants pourraient-ils être améliorés? Mme Catherine Moureaux (PS). – Le Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE) vient de publier un rapport intitulé Comment améliorer la détection de la maltraitance infantile? Il pose un premier constat: l’ampleur de la maltraitance infantile est méconnue. Les seules données dont on dispose se fondent sur les cas déclarés. En Fédération Wallonie-Bruxelles en 2014, 5 619 cas ont été dénoncés à SOS Enfants, des chiffres qui semblent en augmentation depuis 2011. Madame la Ministre, confirmez-vous ces chiffres? Disposez-vous d’autres sources ou des chiffres pour 2015? En deuxième lieu, le KCE insiste sur le fait que la maltraitance est sous-détectée en Belgique, mais également que les médecins et professionnels de la santé en Fédération seraient moins enclins à dénoncer ces situations que ceux de Flandre. Partagez-vous l’analyse du centre? Si oui, comment expliquez-vous ce constat? En outre, on relève que la détection de la maltraitance est plus difficile chez les enfants de moins de trois ans. Le rapport précise qu’ils passent souvent entre les mailles du filet parce qu’ils n’ont pas accès à des structures protectrices telles que l’école. Pour le KCE, le signalement des risques devrait faire partie intégrante des soins périnataux et les soins postnataux devraient être planifiés à temps, de manière à ce que les jeunes parents reçoivent suffisamment de soutien au sortir de la maternité. Enfin, il recommande d’investir dans l’éducation à la parentalité. La déclaration de politique communautaire insiste sur cette problématique sociale sensible qui réclame une attention particulière. Dans ce cadre, le gouvernement a marqué son intention de veiller notamment à renforcer les collaborations entre l’ONE et l’Aide à la jeunesse par des référentiels communs et des formations continues communes et de développer l’information et la sensibilisation des professionnels de l’enfance et des parents. Pouvez-vous me dire concrètement quelles sont ces collaborations et de quelle manière elles ont été renforcées? Par ailleurs, quels sont les outils de sensibilisation existants à destination des professionnels et des parents? Enfin, le KCE rappelle le rôle central de la prévention, et toujours selon le centre: «Il ressort des interviews que ni les équipes de l’ONE ou de SOS Enfants, ni celles de Kind&Gezin n’utilisent des checklists pour identifier les familles à risques. Pourtant, la checklist utilisée au sein de l’Aide à la jeunesse est accessible pour tous les intervenants.» Les consultations prénatales ou encore les visites à domicile ont un rôle à jouer dans la prévention et dans la détection des maltraitances infantiles. Existe-t-il des protocoles en cas de suspicion de maltraitance? Les milieux d’accueil et les professionnels de l’accueil ont également un rôle à jouer. Existe-t-il ici aussi un protocole en cas de suspicion? Ces professionnels sont-ils formés de manière spécifique pour identifier les cas de maltraitance? La maltraitance infantile concerne tous les acteurs de l’enfance et de la santé. Aujourd’hui, le nombre de cas semble sous-estimé. Cela signifie que des enfants subissent chaque jour cette violence sans que la société ne puisse s’en préoccuper. Le travail est important et j’attends avec impatience vos réponses. Mme Véronique Salvi (cdH). – La question de la maltraitance infantile touche de nombreux secteurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Après avoir pris connaissance du rapport du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE), je me demande s’il ne serait pas nécessaire de mener une réflexion transversale avec nos différents ministres sur cette question, pour avoir des réponses concrètes et ne pas segmenter, en fonction de la commission où l’on siège, la possibilité d’interpeller, ce qui permettrait une réflexion globale
Manque de places de stages pour les futurs médecins – Question orale du 3 mai 2016
Mme Catherine Moureaux (PS). – En 2018, de nombreux candidats médecins généralistes pourraient rencontrer des difficultés pour trouver des places de stage, ce qui mettrait en danger la poursuite de leur formation. L’année 2018, c’est le moment clé de la double cohorte; à la sortie des universités, les derniers étudiants qui ont fait leur formation de base en sept ans croiseront ceux qui l’ont faite en six ans. C’est également l’année où les stages passent de deux à trois ans, ce qui occasionnera un besoin de places plus élevé d’un tiers. Le secrétaire général du Centre de coordination francophone pour la formation en médecine générale (CCFFMG), Denis Lambert, parle de triple cohorte: «Alors qu’au 1er octobre 2015, moins de 400 étudiants entamaient ou poursuivaient un stage de médecine générale, ils seront trois fois plus nombreux à partir de 2018.» D’après ces estimations, il faudra en Belgique francophone environ 1 200 places de stage par an entre 2018 et 2020. Or le centre de coordination ne répertorie dans ses fichiers que 534 maîtres de stages proposant environ 650 places en médecine générale. Je n’aborde pas la médecine spécialisée dans cette question. Quelle est votre analyse de la situation? Quelle est votre position par rapport aux prévisions du CCFFMG? Mme Isabelle Simonis, ministre de l’Enseignement de promotion sociale, de la Jeunesse, des Droits des femmes et de l’Égalité des chances. – Le nombre de diplômés en médecine attendus dans les prochaines années est effectivement important. Le phénomène de double cohorte est dû à la transition entre le modèle de formation de base en sept années et le modèle de formation de base en six années. Cette double cohorte pose un certain nombre de questions quant à l’encadrement que les hôpitaux pourront proposer tant au nord qu’au sud du pays. Ce phénomène ne touche pas que la médecine générale. Selon le ministre Marcourt, malgré les questions d’organisation que pose cette double cohorte, il est heureux que nous puissions envisager l’arrivée de nombreux jeunes médecins généralistes sur le marché du travail, compte tenu des pénuries annoncées dans certaines spécialisations, spécifiquement en médecine générale, Les doyens de nos facultés travaillent sur la question de la double cohorte depuis de nombreux mois et le sujet est également sur la table du CCFFMG, ASBL interuniversitaire qui analyse de près la situation de terrain. Ainsi, lors d’un recensement effectué le 28 octobre 2015, notre Fédération comptait effectivement 534 maîtres de stage inscrits sur les sites de gestion des stages qui proposaient 659 stages. On constate donc qu’un maître de stage propose 1,25 place pour des assistants. Une telle statistique nous amène à dire qu’il faudra près de 1 000 maîtres de stage pour accompagner les quelque 1 100 à 1 200 étudiants qui sortiront de formation de base pour entamer leur master de spécialisation en médecine générale. Il faut signaler que le SPF a quant à lui agréé 689 maîtres de stage. Toutefois, une mise à jour des données effectuée en mars 2016, a acté l’agrément supplémentaire de 50 maîtres de stage. De plus, une réunion interuniversitaire visant les prochains agréments, estime que 100 nouveaux maîtres de stage seront agréés dans les six prochains mois. Ces différents mouvements portent le nombre total de maîtres de stage disponibles à près de 850 d’ici l’été, soit deux ans avant l’arrivée de la double cohorte. Le ministre Marcourt signale, par ailleurs, qu’une campagne d’information a été lancée auprès des maîtres de stage afin d’envisager l’augmentation de l’offre d’accueil du stagiaire. Le coefficient de 1,25 pourrait être revu avec pour impératif de ne pas nuire à la qualité de la formation. En outre, la sensibilisation des maîtres de stage agréés qui n’ont actuellement pas de stagiaires en formation est intensifiée. Les conditions pour accéder à la responsabilité de maître de stage ont également été assouplies. Il fallait auparavant sept ans d’expérience; seules cinq années seront exigées désormais avant de pouvoir encadrer les jeunes recrues. Par ailleurs, une information plus large sera donnée, notamment afin de «tordre le cou à un canard»: il n’y pas de limite d’âge pour devenir maître de stage. À ce titre, il sera proposé aux médecins de famille en fin de carrière de devenir plus facilement maître de stage. Cette initiative vise à assurer une transition plus facile qui fera de la pléthore de jeunes stagiaires une opportunité, palliant ainsi partiellement la pénurie annoncée de médecins généralistes. Du côté des universités, il y a également lieu de préparer avec soin l’arrivée de la double cohorte. Ainsi, plusieurs groupes de travail ont été constitués pour mener diverses réflexions sur l’élargissement des postes de formation. À l’ULB, par exemple, les cliniques ont été doublées d’un hôpital académique et de nouveaux postes cliniques ont été ouverts dans des hôpitaux régionaux comme celui de Charleroi. Des initiatives similaires ont été prises dans le Réseau Santé Louvain à Saint-Luc ou à Mont-Godinne. Vous pourrez constater que nos hôpitaux universitaires et nos maîtres de stage en médecine générale ont travaillé avec beaucoup de sérieux. Le ministre Marcourt se réjouit des différentes pistes évoquées et constate que tous ont été animés par la volonté d’accueillir nos étudiants stagiaires dans les meilleures conditions de formation. Le contexte actuel nous fait prendre conscience à intervalles réguliers de l’importance de la présence de nos médecins généralistes. Le ministre Marcourt est persuadé que les jeunes médecins prochainement diplômés trouveront pour les accompagner un nombre suffisant de maîtres de stage. Ces derniers auront à cœur d’être à la hauteur de leur tâche. Le ministre tient à les en remercier. Mme Catherine Moureaux (PS). – L’approche du ministre est prévisionnelle. Il est à la fois tôt et tard. J’espère que ces efforts porteront leurs fruits cette année et s’amplifieront jusqu’à 2018.
Catherine Moureaux de la médecine à la politique
Article paru dans lalibre du 18 avril 2016 Dans le salon, à l’exception des photos des deux enfants du ménage, âgés de 2 ans et demi et de sept ans, peu d’éléments décoratifs ont été accrochés sur les murs bleu gris du salon. Seule l’imposante bibliothèque, remplie à ras bord, à côté de laquelle un petit bureau avec ordinateur et le parc du cadet ont été disposés, semble avoir fait l’objet d’une attention particulière. De l’autre côté de la pièce, deux canapés de taille modeste entourent une petite table basse et une télévision qui semble soudain minuscule. A côté, la toute vieille chaîne hifi familiale et une table sur laquelle fume encore une tasse de thé. Située dans le haut de la commune, entre la chaussée de Gand et le Mettewie, la petite maison familiale que Catherine Moureaux et son compagnon ont achetée, puis investie en novembre dernier, est simple, voire sans chichi, confortable, relativement lumineuse et dispose d’un petit jardin. « On a hésité avec une belle maison située entre Beekkant et la gare de l’Ouest qui avait une grande terrasse, mais ce qui nous a décidés, ici, c’est le jardin », explique celle qui est devenue en février 2015 la cheffe de file des socialistes molenbeekois. Après les dernières élections régionales, en mai 2014, la jeune femme, schaerbeekoise à l’époque, avait réalisé le 3e score socialiste à Molenbeek, juste derrière les ministres Rudi Vervoort et Fadila Laanan. Alors que son père Philippe Moureaux et les socialistes avaient été évincés du pouvoir lors des élections communales de 2012, la question du transfert de sa fille dans la désormais plus célèbre commune de Belgique s’est alors rapidement posée. Après neuf mois de réflexion, celle qui est également députée bruxelloise et chargée de cours à l’ULB avait pris sa décision : elle acceptait le défi. C’est-à-dire tout faire pour récupérer le mayorat perdu lors des prochaines élections de 2018. Caractère et valeurs En ce début du mois d’avril, Catherine Moureaux nous a ouvert les portes de sa maison, la première qu’elle achète, celle à Schaerbeek étant une location. « Il fallait trois chambres pour que les deux enfants aient la leur, ce qui n’était pas le cas avant. Il fallait aussi que ce soit bien desservi en transports en commun », explique-t-elle. « Cela a pris du temps ? La décision de venir a été longue, très longue, mais une fois que je l’avais prise, je voulais justement que ça aille très très vite. J’étais franchement impatiente, Je voulais que cela suive. Mais on a eu du mal à trouver la maison », s’exclame-t-elle. Celle qui aura bientôt 39 ans n’est pas du genre à traîner en route une fois qu’elle s’est fixé un objectif. C’est à huit ans qu’elle annonce à sa maman qu’elle deviendra médecin. Résultat : 20 ans plus tard, elle débute comme médecin généraliste au centre médical de la rue de la Victoire, dans le bas de Saint-Gilles. Durant dix années, la fille du célèbre bourgmestre va travailler quotidiennement là, où explique-t-elle , « un médecin peut jouer un rôle social, où il est au cœur des problèmes de la société ». Un laps de temps durant lequel la jeune femme, toujours pas affiliée au PS, se met lentement mais sûrement à réfléchir à une entrée en politique. « Je voyais les limites de mon action de médecin. Je voulais faire plus, faire bouger les choses », raconte-t-elle Depuis sa plus tendre enfance et durant 20 ans, Catherine Moureaux joue également au basket au haut niveau, occupant le poste de pivot. Une place qui consiste entre autres à intimider les adversaires qui cherchent à inscrire des paniers. Mais si la socialiste estime partager les mêmes valeurs que son père – au premier rang desquelles la détestation de toute discrimination – , elle insiste également : elle n’est pas son père. Pas question donc d’intimider et de passer en force comme le faisait son paternel. Au contraire, insiste-t-elle, place au dialogue et au collectif. En octobre dernier, elle annonçait d’ailleurs, aux côtés de la conseillère communale Farida Tahar, la tenue de différents ateliers au sein de la section, mais aussi une campagne de porte-à-porte, laquelle sera finalement reportée suite aux attentats de novembre. Défis sociaux Aujourd’hui, la situation sociale reste explosive dans la commune, le chômage des jeunes culminant à 40 % dans certains quartiers. Une situation insupportable, explique la Catherine Moureaux, et qui l’a notamment décidé à venir à Molenbeek. Elle en est convaincue, plus que jamais, les socialistes ont un rôle à jouer pour le futur de l’entité. « Il y a des perspectives, mais il va peut-être falloir faire appel à de nouvelles stratégies », explique-t-elle, évoquant de nouveau sa méthode de co-construction. Pour la députée, et cheffe de groupe à la Cocof, une seule certitude : il faudra miser sur l’enseignement et la culture. « Tout commence à l’école. Il nous faut les meilleurs enseignants à Molenbeek, et pour cela il faudra rendre ces postes plus attractifs financièrement. Il y a un talent incroyable chez les jeunes ! Il faut les aider à le développer. Notre richesse, ce sont les jeunes » !, insiste-t-elle. Julien Thomas
Un Bruxellois sur deux a utilisé des antidépresseurs
Suite à mon interpellation sur l’état de santé des Bruxellois, voici un article paru dans la dernière heure du 25/02/2016 – Source : Un Bruxellois sur deux a utilisé des antidépresseurs Pas moins de 47 % des Bruxellois ont déjà eu recours aux antidépresseurs, contre 37 % des Wallons et 16 % des Flamands. Pas moins de 47 % des habitants de la capitale ont déjà consommé des antidépresseurs, soit trois fois plus que les Flamands (16 %) et un tiers de plus que les Wallons (37 %). C’est ce qui ressort du rapport 2015 du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE), qui est sorti, il y a quelques semaines, et consacré au système de santé belge. Un document auquel la députée régionale Catherine Moureaux (PS) a fait référence, ce mercredi, en commission Santé, en interpellant Didier Gosuin (Défi) et Guy Vangenhel (Open VLD), les ministres compétents dans la capitale. « Pourriez-vous nous faire part de votre lecture concernant ces chiffres ? Les objectifs du plan de santé rencontrent-ils ces constats ? », a-t-elle lancé, en citant de nombreux chiffres du rapport. En matière de vaccination contre la grippe, l’étude relève ainsi de mauvais résultats (qui se dégradent) à Bruxelles où seulement 47,8 % de la population de plus de 65 ans est vaccinée, contre 50,1 % en Wallonie et 60,6 % en Flandre, a constaté Catherine Moureaux. « De même en matière de dépistage du cancer du sein, l’étude relève de mauvais résultats : seulement 10,2 % à Bruxelles, contre certes 7,2 % en Wallonie, mais 49,6 % en Flandre », a indiqué la socialiste. Cependant, de manière générale, ce qui inquiète principalement la députée, c’est l’accessibilité des Bruxellois aux soins de première ligne, c’est-à-dire aux médecins généralistes. « L’étude montre un taux de 22 % de foyers déclarant un report des contacts avec les services de santé pour raisons financières, contre 9 % en Wallonie et 5 % en Flandre », a constaté celle qui est aussi médecin de formation. « Certes, les Bruxellois sont plus pauvres, mais, ici, il y a clairement moyen d’améliorer la situation ! », a-t-elle plaidé. « Les Bruxellois ne sont pas au courant, mais ils peuvent bénéficier chaque année auprès de leur médecin généraliste d’une séance gratuite pour faire le point sur leur santé », a-t-elle ainsi précisé. « Le rapport étant très fouillé (plus de 500 pages), nous prenons le temps d’analyser les différents indicateurs », lui a notamment répondu Didier Gosuin (Défi). « Un groupe de travail intercabinet se réunit depuis 2016 afin d’évaluer les suites à donner à ce rapport », a encore expliqué le ministre bruxellois. Au sujet des chiffres sur la consommation des antidépresseurs des Bruxellois, Catherine Moureaux a indiqué que ceux-ci ne faisaient malheureusement que refléter les réalités sociales dans la capitale. « Il y a pour moi un lien évident entre pauvreté et mal-être. Si les Bruxellois sont beaucoup plus nombreux à avoir déjà eu recours aux antidépresseurs, c’est aussi parce que la pauvreté y est plus grande », a-t-elle déploré. Le plan Santé normalement présenté en septembre au Parlement Le plan Santé bruxellois sur lequel planchent les deux ministres compétents pour la Santé au sein de la Cocom, Didier Gosuin (Défi) et Guy Vanhengel (Open VLD), devrait être normalement présenté au Parlement bruxellois à la rentrée prochaine. « Ce plan est un chantier de longue haleine et son élaboration nécessite d’analyser notamment de nombreuses données. En juin, une ébauche sera présentée aux acteurs du secteur, et des modifications pourront alors être faites. Le plan devrait donc être présenté à la rentrée prochaine au Parlement », a fait savoir le cabinet de Didier Gosuin. En compagnie de Guy Vanhengel (Open VLD), le ministre avait présenté en mai dernier l’esquisse d’un tout nouveau plan de santé bruxellois. Un projet qui s’explique par la 6e réforme de l’État, laquelle a transféré aux régions de nouvelles compétences en matière de santé. Le secteur de la santé représente 10 % de l’emploi à Bruxelles, indique la Région.