Chers camarades, Cette veille de premier mai est une journée particulière pour nous qui sommes attachés à la fête du travail, à la symbolique dont elle est chargée, à l’héroïsme qu’elle commémore et aux perspectives de luttes qu’elle impulse. Oui, chers camarades, si nous sommes toujours aussi déterminés que d’habitude à fêter le travail, il faut bien reconnaître que cette année la fête se déroule dans un climat morose. Il y a d’abord les nouvelles inquiétantes qui nous viennent de France. La candidate du Front National est plus proche que jamais de l’Élysée. Le 7 mai, la patrie des droits de l’homme, le pays des lumières, la République d’Hugo et de Jaurès sera peut-être aux mains des nostalgiques de Pétain et de l’Algérie Française. Comment on est-on arrivé là? Les responsabilités quant à la résistible ascension de Marine Le Pen sont partagées. 1/ La banalisation de son discours a fini par banaliser sa candidature. Les médias et la droite sont largement coupables de ce côté-là. A force de faire du Le Pen light, la droite a été avalée par la bête immonde, balayée du second tour. 2/ On peut se faire plaisir en disant du mal des autres mais il faut savoir reconnaître nos torts. L’action de notre famille politique n’a pas été à la hauteur lors du quinquennat finissant. Notre déception aujourd’hui est malheureusement à la hauteur de nos espérances de 2012 avec l’élection du Président sortant. Il a honteusement voulu la déchéance de nationalité. Il nous aura fait subir la honte de la déchéance électorale. Il est arrivé en disant que son ennemi était la finance. Il part en nous la laissant comme seule alternative ! Cependant, camarades, même si cela ne nous enthousiasme pas, il est important qu’Emmanuel Macron soit élu, car le 7 mai le vote Macron sera, quoiqu’en disent certains, un vote anti-fasciste. Et, pour nous, camarades, la lutte anti-fasciste primera toujours sur les éructations anti-systèmes. C’est aussi cela qui nous différencie des populistes ! Ensuite, plus près de nous à Liège, certains ont commis une double faute qui jette l’opprobre sur notre parti et nos valeurs. Double faute d’abord parce qu’alors que les conditions de vie de nombre de nos concitoyens se détériorent, des représentants politiques ont détourné de l’argent public à leur profit. Si d’autres partis sont impliqués, ceux qui ont organisé le système étaient PS. Leur absence d’éthique et leur arrogance sont incompatibles avec nos valeurs et ils sont désormais fort logiquement exclus. Ce n’est pas le cas de leurs complices d’autres partis, et cela, il faut également le rappeler, chers camarades ! Double faute enfin parce que les honteux agissements de Gilles, Moreau et consorts ont durablement abimé l’image de l’initiative publique au niveau économique. Cela est particulièrement grave dans une société où les libéraux exigent, depuis des décennies, le démantèlement de l’Etat –et où ils sont, plus que jamais, sur le point d’y parvenir avec l’appui de leurs comparses flamingants ! Car confier toute entreprise au privé en pensant que cela sera meilleur pour l’intérêt des gens reste pour moi une illusion folle. Que croyez-vous qu’il se passe dans le calme calfeutré des bureaux des CEO des grandes firmes ? Croyez-vous que l’intérêt général y est ne fût-ce qu’évoqué ? Je sais que ce n’est pas le cas. J’en veux pour preuve accablante les dizaines d’années d’impunité des dirigeants du tabac et des dirigeants de l’amiante. J’en veux pour preuve les inégalités montant en flèche dans tous les pays où les privatisations sont terminées. Nous devons défendre l’action publique de toutes nos forces, camarades ! Nous ne pouvons abandonner toute activité lucrative au privé et laisser cantonner l’action publique aux lambeaux d’un système de solidarité et de justice qui n’aurait plus que pour seuls bénéficiaires les plus faibles de nos sociétés. C’est le mouvement impulsé aussi dans le domaine de la sécurité sociale, je pense ici à l’essor toujours plus grand des assurances-groupes et des assurances privées, je pense ici aux coupes sombres dans notre budget des soins de santé, qui vont pousser tendancieusement une partie de plus en plus grande de notre population vers des assurances privées. C’est un mouvement de fin des solidarités. C’est un mouvement qui empêchera s’il aboutit tout rêve d’égalité ! Parlons un peu du MR et de la N-VA justement. Car il n’est pas possible en ce 1er mai, où nous fêtons le Travail, de ne pas évoquer son adversaire irréductible : le Capital. Et ceux qui en sont ses plus fervents défenseurs ! Nous avons l’exécutif le plus à droite depuis la libération et le plus agressif vis-à-vis des plus faibles ! Les allocataires sociaux, les chômeurs, les travailleurs malades, les derniers arrivés sur le sol belge et les sans-papiers ont eu à subir les attaques du gouvernement Michel-Jambon. Cela fera bientôt 3 ans qu’ils sont au pouvoir. Trois années de régression sociale généralisée. Il y a 3 ans, la Belgique, tristement avant-gardiste, a fait du Trump avant l’heure : elle a donné le pouvoir à des gens qui ne veulent pas « améliorer le bien-être de tous » mais bien « ajouter aux malheurs de certains ». Comment évoquer l’action de ce gouvernement sans parler de la manière dont certains de ses plus illustres membres nous traitent ? Quand je dis « nous », camarades, je ne parle pas même pas des socialistes, il est compréhensible qu’ils détestent le seul parti de ce pays capable de leur tenir tête ! Non, je parle bien en tant que Molenbeekoise bien disposée à ne pas laisser des sinistres individus comme Jan Jambon nous maltraiter. Chers camarades, en ce jour où l’on sort les drapeaux rouges, je veux envoyer un message clair à ce Ministre de l’Intérieur trop habitué à marcher sur des paillassons bleus ! Molenbeek-Saint-Jean ne sera plus le défouloir de toutes les médiocrités, Molenbeek-Saint-Jean ne sera plus l’excuse de tous les dysfonctionnements, Molenbeek-Saint-Jean ne sera plus, enfin, l’objet de diversion de politiques cherchant la division ! Je voudrais rappeler que les Molenbeekois ont donné une leçon de dignité face aux provocations
Défendons les enseignants dans la nouvelle étape de réforme des pensions du gouvernement MR-NVA ! – Mon intervention
Ce 12 mai 2017, en tant que cheffe de groupe du Parti Socialiste, j’ai porté la motion en conflit d’intérêt au Parlement Francophone bruxellois pour faire barrage au texte du MR sur le rachat des années d’étude ! Il faut que le MR se ressaisisse car les enseignants ont besoin de notre soutien à tous! Mon intervention : « Enclencher le mécanisme de motion en conflit d’intérêt n’a rien d’anodin. Si plusieurs partis ont décidé de le faire, c’est parce qu’il nous est possible de défendre les enseignants. Mais je voudrais d’abord revenir sur le contexte général des réformes en pensions. Dans les coulisses du Kazakgate et de Publifin un lent et patient travail est accompli sur les pensions. Son objectif ? Harmoniser les régimes de pension et faire des économies. Plus précisément à l’horizon 2060 faire 731 millions d’euros d’économie par an, tous secteurs confondus, dans cette seule branche « pensions ». Et sur ces 731 millions d’économie, 706 millions – soit 96% des économies- se feraient sur les pensions du secteur public ! Harmonisation oui, mais au prix d’une réforme qui nivelle vers le bas de manière radicale ! Je vous parlais d’un lent et patient travail, ce sont des qualificatifs qu’on pourrait croire positifs. Le problème, outre l’analyse globale que je viens de vous proposer, c’est que la réforme avance par petits pas, sans que du coup on soit capable d’en comprendre la portée précise finale. La réforme avance à petits pas, dans une matière très technique, où la communication peut faire passer des vessies pour des lanternes. Lanternes qui malheureusement n’éclairent pas le bout du tunnel 😉 Aujourd’hui, pour un métier, nous sommes particulièrement préoccupés et nous avons l’opportunité de nous mobiliser, ici en Commission communautaire Française! Il s’agit de nos enseignants. Ainsi en entendant M.Bacquelaine, on pense que les enseignants déjà en place sont en grande partie protégés de la réforme, mais en lisant la note de M.Bacquelaine, on lit bien que ce ne sont que les enseignants déjà en situation de prépension ou de possibilité de prépension au 1er juin 2017, et que ceux qui sont déjà largement entrés dans la carrière devront racheter des années d’étude. Qui aujourd’hui doute encore du rôle primordial des enseignants dans notre société ? Qui croit que ce qu’a décidé le fédéral avec la pension des enseignants n’aura aucun impact sur l’avenir du secteur ? Travailler jusqu’à 68 ans, qui croit que cela créera des vocations ? Chers collègues, « choisir c’est renoncer ». Et en choisissant d’opérer une telle réforme sans concertation, le Gouvernement Fédéral et ici peut-être aussi, le Groupe MR, renonce à la défense des enseignants, à un enseignement de qualité. Il renonce en réalité à une partie de son programme. Ce dernier prévoyait de lutter contre la pénurie d’enseignants en attirant et en retenant justement ceux-ci ! Car le programme 2014 de votre Parti Monsieur Vangoidsenhoven précisait ceci : « Retenir les enseignants demande en priorité des conditions de travail sereines dans toutes les classes. Restaurer l’attractivité du métier pour revaloriser notre système éducatif implique que les efforts portent à la fois sur la formation et le statut socio-économique de l’enseignant. En effet, l’indice socio-économico-culturel du personnel de l’école influence les résultats de manière plus importante que l’indice socio-économique des élèves, et les systèmes les plus performants tendent à donner la priorité au salaire des enseignants et non à la réduction de la taille des classes ». Vous étiez alors préoccupés du statut socio-économique de l’enseignant, du salaire des enseignants ! Jugez-vous sérieusement que la réforme annoncée par vos collègues du fédéral va dans ce sens ? Le sens de vos valeurs reprises dans votre programme ? Est-ce que vous pensez que cette mesure va améliorer la qualité de l’enseignement ? C’est à cette question que vous devez répondre au moment de choisir ce que vous voterez sur cette motion ! Aujourd’hui, l’inquiétude est là. Rien ne garantit aux enseignants l’âge de la pension, ni la reconnaissance de la pénibilité de leur travail, qui était aussi dans votre programme, je pense. Les femmes, avec leur carrière souvent incomplète, et les temps partiels seront les premières victimes de toute mesure inconsidérée en matière de pension des enseignants. L’enseignement est l’un des métiers les plus exigeants qui soit. C’est même un métier épuisant : stress, angoisses, solitude… D’où les départs anticipés, la perte d’attractivité. Il faut inverser la tendance ! Nous devons garantir aux enseignants une formation adaptée à la réalité et reconnaître la pénibilité. Or le budget que vous avez prévu pour la réforme des tantièmes et de la pénibilité aujourd’hui ne pourrait suffire pour les enseignants. La logique strictement budgétaire vous amène dans une impasse. Vous demandez aux partenaires sociaux de négocier dans une enveloppe déjà fermée. Qui en toute hypothèse ne pourrait pas contenir les enseignants… Nous ne pouvons accepter un chat dans un sac dans ce dossier. Il faut aborder la pénibilité en même temps que cette réforme. Il faut intégrer toutes les réformes pensions pour appréhender ce quii va arriver à nos enseignants. Pour cela nous avons besoin de temps. Pour cela nous avons besoin de concertation. Une vraie concertation, pas une présentation des mesures et puis allez hop c’est emballé, c’est pesé. Au nom de mon groupe, j’espère que le dialogue sur ce sujet se tiendra rapidement. Je tiens à le rappeler une dernière fois : les enseignants ont besoin de tout notre soutien ! Nous savons que la situation de Bruxelles est particulière. Le boom démographique mais aussi une hausse de la précarité de sa population nous renforcent dans l’idée qu’aujourd’hui comme demain le corps enseignant devra relever de nombreux défis. Pour cela il faut du personnel dynamique, enthousiaste, aimant son travail et non pas des enseignants usés, lésé par un gouvernement fédéral qui donne l’impression de les mépriser. Légiférer dans la précipitation, et sans concertation, n’est jamais bon. Le dialogue avec le secteur de l’enseignement est inexistant dans cette réforme. C’est un manque de respect. Nous le savons, la culture de concertation et du dialogue n’est pas acquise chez le partenaire privilégié du MR au fédéral (la NVA). Foncer, imposer, fragiliser …c’est
« Depuis six mois, la crèche est toujours fermée » – article paru dans LaCapitale le 31 mars 2017
La commune n’a pas encore entrepris de travaux Depuis six mois, la crèche Harlekintje est fermée à cause de champignons présents dans le bâtiment. Les enfants ont été déplacés, en urgence, dans un pavillon voisin. Catherine Moureaux et Jef Van Damme s’étonnent de l’absence de travaux pour réhabiliter le bâtiment et plaident pour qu’une solution soit trouvée rapidement. Depuis plus de six mois, la crèche Harlekintje, située chaussée des Béguines à Molenbeek, a dû déménager dans un pavillon. La raison? Des champignons présents dans l’une des pièces de la crèche pouvaient avoir un impact négatif sur la santé des nourrissons. Six mois plus tard, le bâtiment principal est toujours inaccessible aux enfants. Et aucun chantier n’a été entrepris pour assainir les lieux. Une situation qui fait réagir Catherine Moureaux, cheffe de file PS à Molenbeek et le conseiller communal sp.a Jef Van Damme. « C’est un bâtiment qui n’est pas vieux. Il date de 1988. Depuis six mois, 30 places de la crèche ne sont pas utilisées. Et aucune solution n’est avancée pour utiliser à nouveau les lieux», explique Catherine Moureaux. Au dernier conseil communal, Jef Van Damme a interpellé, l’échevine Annalisa Gadaleta (Groen) sur le sujet. « La réponse a été qu’il faudrait installer un système de ventilation hyper puissant qui coûte 100.000 euros et que la commune n’en a pas les moyens. Ou alors détruire le bâtiment. À mon avis, il y a d’autres solutions possibles. C’est une très belle crèche et rien n’est fait, à ce jour, pour sauver ce bâtiment », poursuit Catherine Moureaux. Et la cheffe de file socialiste a sa petite idée sur ce qu’il faudrait faire pour résoudre le problème. « Pour moi, il faudrait abattre un mur et reconstruire un mur. Le problème vient d’une petite pièce où l’humidité est arrivée parce qu’une fenêtre a été condamnée. Il est probable que cela a été mal fait et qu’il faudrait le refaire », précise Catherine Moureaux. Les champignons résultent d’un problème d’humidité. « Mais 60% des bâtiment s à Bruxelles sont humides. Celui-ci n’est donc pas une exception. Selon moi, nous devrions affiner le diagnostic. Et la piste du mur dont j’ai parlé doit être explorée », ajoutent Catherine Moureaux et Jef Van Damme. «La commune condamne tout un bâtiment pour une pièce qui pose problème. Il y a peut-être d’autres décisions à prendre avant d’en arriver là», conclut Catherine Moureaux. ISABELLE ANNEET LaCapitale – 31 mars 2017
VIDEO – Scandale! Les bus scolaires de nos écoles laissés à l’abandon dans le Stade Machtens
« IRISCARE » : tous à bord ! – Bruxelles Santé n°85
« IRISCARE » : tous à bord ! IRISCARE est la structure qui va accueillir à Bruxelles les morceaux de politique sociale et de santé en provenance du fédéral post-réforme de l’Etat. IRISCARE gérera aussi les allocations familiales. Pour ce nouvel organisme d’intérêt public destiné à gérer quelques milliards, le législateur bruxellois a dû prendre de grandes décisions. Réunir social et santé en était une. C’est fait. Mais il a surtout fallu choisir si l’on perpétuait le mode de gestion paritaire prévalant à l’INAMI. Le PS a poussé pour cela. Tout d’abord parce que c’est un modèle qui a prouvé son intérêt au fédéral depuis 50 ans. Mais surtout parce que c’est un modèle où tous les acteurs, professionnels comme citoyens, patrons comme représentants des travailleurs, sont amenés à décider ensemble. Ceci amène une décision applicable sur le terrain, adaptée au terrain. Ceci amène une décision moins politisée et un modèle de gestion plus stable. C’est bien ce modèle qui a été choisi, faisant d’IRISCARE un « mini-INAMI » adapté à la réalité bruxelloise. Evidemment la difficulté de mettre en œuvre ce mini-INAMI à Bruxelles consistait, dans un organisme de taille raisonnable, à rencontrer les exigences de représentation, y compris néerlandophones. Le législateur bruxellois s’y est attelé. Ainsi IRISCARE sera composé d’un comité général de gestion, et de deux sous-comités, l’un chargé des allocations familiales, l’autre de la santé et de l’aide aux personnes. Ce dernier sera soutenu par 4 commissions techniques, se répartissant les compétences d’accueil et de prise en charge des dépendances (personnes âgées et hôpitaux), de santé mentale, de prévention, de première ligne de soins et de personnes handicapées. Aux différents niveaux seront impliqués les représentants des parties prenantes en charge de la matière traitée. Avec IRISCARE, une nouvelle aventure commence à Bruxelles ! Catherine Moureaux Présidente du Groupe PS au Parlement francophone bruxellois, Députée bruxelloise et au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles Cet article est paru dans Bruxelles Santé n°85 – mars 2017 : http://questionsante.org/nos-publications-periodiques/bruxelles-sante
Ne rien oublier, relever la tête et défendre une société ouverte et émancipatrice.
En ce 22 mars 2017, nous n’avons rien oublié. Rien oublié des attentats ignobles qui ont tué 32 personnes et blessé 320 autres il y a tout juste un an. Rien oublié de la souffrance des survivants, des familles et des proches. Rien oublié non plus du courage des secouristes, policiers, pompiers, militaires, du personnel de l’aéroport, des travailleurs de la Stib, et des citoyens qui se sont engouffrés dans l’horreur pour venir en aide aux victimes. Définitivement, non. Nous n’oublierons pas ce 22 mars et ce coup de poignard des adorateurs de la secte mortifère DAESH porté au cœur de notre société pour mieux la diviser. Aujourd’hui, leur stratégie porte ses fruits pourris. Les réflexes de repli sur soi et de peur de l’autre sont en augmentation dans toute l’Europe. Impossible de les laisser faire ! Nous ne pouvons laisser la gangrène et les attiseurs de haine s’installer et pulluler, au risque de voir le délitement complet de notre société! Nous devons donc relever la tête, rester lucides et passer à l’action pour défendre nos valeurs de liberté, d’égalité, d’ouverture et de fraternité, pour défendre une société émancipatrice et garantir la sécurité pour tous! Cela veut dire lutter efficacement contre le terrorisme en ciblant son financement et en adoptant un point de vue critique des tensions géopolitiques actuelles. Cela veut aussi dire garantir l’égalité des citoyens et l’émancipation de chacune et de chacun en éradiquant toutes les formes de discriminations, qui font le lit de la haine et du repli sur soi. Cela veut dire construire et alimenter une solidarité chaude, tous les jours, partout et chacun. Une solidarité qui commence généralement entre deux individus, puis s’étend à la famille, pour entraîner parfois ensuite tout le quartier. Une solidarité qui fasse du lien social une réalité concrète. Qui fasse du lien social notre meilleur rempart contre la gangrène des attiseurs de haine. Ce défi, nous le réussirons ensemble et uniquement ensemble ! La plaie est encore ouverte et la cicatrisation difficile mais rappelez-vous : ne rien oublier, relever la tête et défendre une société ouverte et émancipatrice !
Fin des crèches non contrôlées à Bruxelles, nous y sommes ! Toutes les crèches de Bruxelles seront contrôlées !
Nous avons voté le projet d’ordonnance portant organisation des milieux d’accueil pour enfants en séance plénière du parlement bruxellois ce 10 mars 2017. Mon intervention ci-dessous: Madame la Ministre, Chers collègues, Ce mois compte malheureusement de nombreux tristes anniversaires: la catastrophe de Fukushima, les attentats de Bruxelles, et le décès de la petite Malaïka. Car il y a deux ans maintenant, le 19 mars, la petite Malaïka, dix mois, décédait des suites d’un traumatisme intracrânien survenu alors qu’elle était gardée à la crèche Bébés Câlins à Berchem-Sainte-Agathe. Dans les jours qui suivaient, on apprenait que la crèche avait été agréée par Kind en Gezin jusqu’en 2007 mais que l’agrément avait été retiré à la suite d’un autre incident dramatique! Depuis début 2007, la crèche Bébés Câlins n’avait donc plus d’agrément ni de Kind en Gezin ni de l’ONE. La crèche fonctionnait sans contrôle ! Hors contrôle ! Plus de 200 personnes marchaient alors en mémoire de Malaïka sous la banderole « Crèche non agréée – enfants en danger ». Je tiens à saluer la détermination et l’implication continue depuis de la famille et de leur soutien dans ce combat pour que plus jamais ne se reproduise un tel drame. Aujourd’hui, nous y sommes ! Le cadre légal sera posé. Toutes les crèches de Bruxelles seront contrôlées ! Personnellement, je me réjouis qu’on aboutisse après avoir suivi l’évolution du dossier de près, de très près, tant ici qu’à la Fédération. Je ne pense pas que ce soit vous, Madame la Ministre, qui êtes venue à chaque fois me répondre en commission qui allez me contredire ! Je me réjouis donc que cette situation inconcevable d’une crèche qui exerce sans contrôle prenne fin. Le parcours ne fut pas simple, déjà en mai 2015 vous vous engagiez fermement devant les parlementaires pour avancer sur un projet de texte. Une première fois la fin des crèches « hors contrôle » était annoncée pour septembre 2015. La tâche s’est avérée complexe. Vous avez mis en place des groupes de travail et travailler. Après un premier avis du conseil d’état que vous avez reçu en juillet 2016, un avant-projet d’ordonnance a renvoyé au conseil d’Etat, de nouvelles modifications, et nous voilà aujourd’hui. Tous ceux qui ont suivi le dossier savent que si on a dû patienter, ce n’est ni par manque de volonté des ministres concernés, ni par manque de coopération de leurs administrations – l’One et Kind&Gezin ont participé pleinement à l’élaboration de ce texte – mais à cause de la complexité institutionnelle et sectorielle. Aujourd’hui, nous posons donc le cadre légal pour mettre fin au vide juridique qui permettait à des milieux d’accueil d’exercer sans contrôle. C’est bien ça l’objectif de cette ordonnance. Je déplore qu’on n’ait pas pu aller plus vite pour obliger ces crèches soit à fermer soit à respecter des normes de qualité d’encadrement, de sécurité. On parle ici de 250 enfants concernés. Quelle aurait été notre responsabilité politique si un nouveau drame s’était produit ? Alors, quand j’entends certains regretter «qu’on n’ait pas saisi l’occasion pour développer une politique régionale en matière d’accueil de la petite enfance » – « qu’on n’ait pas saisi l’occasion », cela me choque ! L’objectif de l’ordonnance, je le redis, c’est après la mort d’un enfant il y a deux ans, de mettre fin aux crèches non contrôlées. Mettre fin à des agissements peu scrupuleux qui ont laissé croire à une impunité. Le nombre d’arnaques aux crèches en est également une des conséquences. Il n’est bien sûr pas question de fermer le débat sur la mise en place d’une politique régionale de la petite enfance. Mais combien de temps cela aurait pris encore ? Les questions sont tellement nombreuses : n’ira-t-on pas vers un définancement des communautés dans le secteur, comment mettre en place une administration aussi compétente que l’ONE et Kind&Gezin sans leurs expertises ? Avec quels moyens ? Certains, on vu dans cette ordonnance « l’occasion » de réaliser une 6 réforme bis de l’Etat. Je le dis ce débat peut et devra avoir lieu mais pas ici et pas maintenant ! Deux ans déjà qu’on attend ce cadre légal ! Cette ordonnance va également, et j’en suis satisfaite, faciliter le rôle des Bourgmestres en matière de fermeture de milieu d’accueil. S’ils pouvaient déjà les fermer pour diverses raisons, l’ordonnance clarifie le dispositif et leur pouvoir en la matière. Si la crèche n’est pas autorisée, et ce pour cette raison spécifique, ils pourront faire arrêter l’activité. C’est une avancée majeure dans la lutte contre les crèches clandestines ou hors contrôles. Cette ordonnance sera et devra être accompagnée d’un arrêté sur les conditions d’autorisation et d’un accord de coopération pour stabiliser le protocole de collaboration sur l’échange d’informations entre les institutions et sur l’organisation de l’appui des inspecteurs de la Cocom par des experts de l’ONE et Kind&Gezin. Le travail n’est donc pas terminé Madame la Ministre et je serais particulièrement attentive à l’aboutissement effectif de celui-ci. Quelles seront les conditions d’autorisation prévue par l’arrêté ? Sur l’infrastructure, la sécurité et santé, les normes d’encadrement et les qualifications du personnel, la politique pédagogique, la coopération avec la famille et la non-discrimination des enfants et des familles ? Notre réflexe premier serait de dire: on applique les normes les plus exigeantes. Madame la Ministre, qu’en pensez-vous ? Quels seront les exigences sur l’emploi des langues (direction, personnel, parents) ? Le passé nous a montré que les différences de normes entre les communautés ont pu créer des appels d’air à Bruxelles. Comment éviter cette situation dans un contexte dans lequel les normes évoluent – en communauté française une réforme du secteur est en cours d’élaboration par exemple ? Le rôle accru des communes et du bourgmestre a-t-il été adopté en concertation avec ceux-ci ? Je tiens également à me réjouir, c’était une de mes demandes depuis le début, de la mise en place d’un site internet reprenant toutes les crèches autorisées en Région bruxelloise. Ici aussi, c’est une avancée majeure pour les parents qui vont savoir directement si la crèche de leur choix est autorisée et par qui ! Quand ce site sera-t-il opérationnel ? Madame la Ministre,Chers collègues, C’est pour la petite Malaika, pour les
VIDEO – Ma participation à l’émission les Experts du 25/02/2017 : survol de Bruxelles, stade, transparence et enseignement bilingue.
VIDEO – Perturbateurs endocriniens, danger pour nos enfants?!
Question de Mme Catherine Moureaux à Mme Alda Greoli, vice-présidente et ministre de la Culture et de l’Enfance, intitulée «Association française de consommateurs – Perturbateurs endocriniens» – 22 février 2017 Mme Catherine Moureaux (PS). – Nous avons eu l’occasion de discuter, en commission, des perturbateurs endocriniens et nous avions conclu que le Parlement et le gouvernement allaient travailler main dans la main à ce sujet. Nous y reviendrons, mais ce qui m’amène aujourd’hui à cette tribune, c’est la parution d’une étude d’une association française de consommateurs qui a testé 400 produits cosmétiques du quotidien – crèmes, lingettes, shampoings, savons, etc. – contenant du phénoxyéthanol, du BHA, etc., bref des dérivés du pétrole reconnus comme perturbateurs endocriniens. La plupart de ces produits sont disponibles en Belgique. Vos services à l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE) ont-ils pris connaissance de cette nouvelle étude, sachant bien sûr qu’une série de réglementations, à l’échelon européen et au niveau belge, portent sur le contenu de ces produits? Malheureusement, l’Union européenne n’a pas véritablement appliqué le principe de précaution que nous avons eu l’occasion de vanter ici dans le débat relatif au CETA. Je voudrais donc savoir si l’ONE a pris connaissance de cette liste, si elle a pris des décisions à cet égard et, en particulier, si une nouvelle modalité de transmission des produits incriminés a été mise en place vis-à-vis des femmes enceintes lors des consultations, des milieux d’accueil et des parents, afin de protéger nos enfants. Mme Alda Greoli, vice-présidente et ministre de la Culture et de l’Enfance. – Comme vous l’avez dit, nous avons déjà abordé cette question en commission le 17 janvier dernier et nous travaillerons main dans la main, Parlement et gouvernement, pour suivre ce dossier très important. Comme vous, je suis très attentive à l’amélioration globale de la qualité de la santé. L’ONE a chargé son comité scientifique d’examiner la liste des 400 produits incriminés et d’émettre un avis. Je rappelle que l’autorisation de mise sur le marché de ces produits relève de l’autorité fédérale. Si l’avis de ce comité confirme la dangerosité de certains produits, nous attirerons l’attention de l’État fédéral par le biais d’une interpellation, d’une lettre ou du Comité de concertation. Je ne doute pas que l’État fédéral prendra ses responsabilités s’il y a le moindre danger pour la population. Mme Catherine Moureaux (PS). – Ce recours au comité scientifique est une excellente initiative. Néanmoins, il ne me semble pas nécessaire d’attendre une décision du gouvernement fédéral pour faire progresser le dossier si ce comité confirme qu’une série de ces produits posent problème. Je souhaiterais que vous preniez rapidement les mesures nécessaires pour que ceux-ci ne soient plus utilisés dans les milieux d’accueil et lors des consultations. Il conviendrait également d’organiser une campagne destinée aux parents afin de les informer au sujet des produits à éviter.
57 ans après, début de la reconnaissance de la ségrégation des métis issus de la colonisation belge
Ce vendredi 24 février, nous avons adopté la résolution concernant la ségrégation ciblée à l’encontre des métis issus de la colonisation belge et ses conséquences dramatiques, en ce compris les adoptions forcées en commission du budget du Parlement francophone bruxellois. Mon intervention et la résolution ci-dessous: Madame la présidente, chers collègues, Je suis très heureuse, et très fière, de pouvoir apporter mon soutien au texte de résolution qui est aujourd’hui à l’ordre du jour. Nous sommes aujourd’hui en présence de quelque chose de plus qu’une résolution. C’est un travail d’introspection. Ce texte nous permet en effet de réaliser un examen de conscience de ce que nous sommes – nous élus du peuple belge. Quel bilan pouvons-nous tirer des accomplissements – glorieux comme odieux – de la société que nous représentons, aujourd’hui comme dans le passé ? Est-ce que nous utilisons à bon escient cette petite part de représentativité temporaire et de cette confiance dont nos concitoyens nous gratifient ? Est-ce que les institutions que nous bâtissons jour après jour servent toujours au mieux notre société ? Est-ce que nous les améliorons ? Est-ce qu’elles ont toujours été exemplaires ? Est-ce qu’aujourd’hui nous pouvons regarder droit dans les yeux nos amis de l’Association des Métis de Belgique et leur dire que tout va bien et que nous sommes droits dans nos bottes, avec la paix dans l’âme ? La réponse est évidemment non. Au cours des derniers mois nous nous sommes plongés, au cours de nombreuses réunions de travail, en lisant les ouvrages comme celui d’Assumani Budagawa, dans notre propre passé. Il y a un petit siècle à peine, notre société belge, bourgeoise, positiviste, instruite, civilisée, industrialisée, organisait un régime par bien des aspects criminel. Notre res publica constitutionnelle, parlementaire et démocratique perpétrait des crimes en-dehors de ses frontières. La main sur le cœur, un exemplaire de notre Constitution libérale consacrant les droits de l’Homme dans l’autre main, le colonisateur belge bâtissait ses institutions prétendument modernisatrices. Un crime auquel tout le monde se livre et dont personne ne s’émeut perd son statut de crime, c’est-à-dire de tabou interdit et sanctionné par la société. L’exploitation des richesses naturelles et des populations d’Afrique était légitimée par une idéologie raciste qui travestissait le crime avec un voile d’œuvre civilisatrice. Non seulement le crime n’était plus le crime, mais il était même un apport de civilisation à ceux qui en étaient privés. Le crime était donc positif. Chers collègues, Nous sommes aujourd’hui très loin d’avoir fait le bilan de tous les méfaits commis en Afrique et de par le monde dans le contexte du colonialisme. À mesure que cette période s’éloigne de nous, les crimes de nos aïeuls deviennent une abstraction pour des gens qui ne les comprennent pas ou ne les connaissent pas. La psychique est ainsi faite que nous avons tendance à oublier nos défauts et nos erreurs pour construire une image favorable de nous-mêmes ou de la communauté humaine à laquelle nous appartenons. Dans ce contexte la facilité tendrait à nous amener à oublier les crimes du passé de notre pays. C’est plus confortable de balayer cela sous le tapis, d’autant plus que bientôt plus aucun témoin, victime ni auteur de ces crimes ne sera plus là pour en parler. Ce n’est pas ainsi que je fonctionne, et ce n’est pas ainsi que fonctionne mon Parti. Ce n’est en principe même pas la philosophie sur laquelle notre pays est fondé. « Tout fait quelconque de l’homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer ». C’est le libellé de l’article 1382 du Code civil, en vigueur dans nos régions depuis plus longtemps que notre Constitution. La philosophie dont cette courte phrase est porteuse est à la base de l’ordre auquel l’État belge est également soumis. Cela veut dire qu’aujourd’hui l’État belge est tenu de réparer les crimes commis en son nom par le passé. La première chose est de reconnaître ces crimes et les dommages, les souffrances qu’ils ont causé à leurs victimes, parmi lesquelles figurent les métis. Chers amis, Nous vous avons entendu. Nous vous avons compris. Nous reconnaissons pleinement vos souffrances et le lien de causalité entre celles-ci et les crimes que nos aïeuls ont perpétré au nom de l’État belge. À la modeste échelle de la Commission Communautaire Française, de son Assemblée que nous formons, et des compétences dont elle est dépositaire, en notre qualités de citoyens, d’élus, de libre-exaministes et de démocrates nous initions aujourd’hui un travail commun. Un travail de mémoire tout d’abord. Un travail de conscientisation et de renversement de la tendance. Par notre résolution d’aujourd’hui nous posons les jalons d’une enquête scientifique qui donnera lieu à une reconnaissance des crimes, à des excuses officielles et à des réparations. La finalité de l’article 1382 du Code civil que j’ai cité est la restauration d’un équilibre rompu, de serait-ce que de manière symbolique, par une compensation. Comment rendre à un homme ou à une femme les années passées loin de sa mère ? Le minimum c’est de l’aider à la retrouver. Le temps n’a malheureusement pas attendu. Certains ne retrouveront peut-être pas leur mère. Mais il est dans l’obligation de l’État belge de leur fournir des réponses à leurs questions. Qui suis-je comme individu ? Quel nom est-ce que je porte ? Est-ce qu’il y en a beaucoup d’autres dans ma situation, se posant les mêmes questions ? Ai-je un frère ou une sœur quelque part, dont j’ignore l’existence ? Je suis aujourd’hui fière que le Parlement francophone Bruxellois écrive aujourd’hui la première page d’un chapitre, que nous espérons plus heureux, de la vie des métis que l’État belge a bouleversé et assombri dès leur naissance. Je remercie mes collègues de la majorité comme de l’opposition pour ce travail commun qui se poursuivra dans d’autres assemblées parlementaires de notre pays. Je vous remercie de votre attention. Retrouvez la résolution en cliquant sur ce lien: résolution concernant la ségrégation ciblée à l’encontre des métis issus de la colonisation belge et ses conséquences dramatiques, en ce compris les adoptions forcées