Suite à mon interpellation sur l’état de santé des Bruxellois, voici un article paru dans la dernière heure du 25/02/2016 – Source : Un Bruxellois sur deux a utilisé des antidépresseurs Pas moins de 47 % des Bruxellois ont déjà eu recours aux antidépresseurs, contre 37 % des Wallons et 16 % des Flamands. Pas moins de 47 % des habitants de la capitale ont déjà consommé des antidépresseurs, soit trois fois plus que les Flamands (16 %) et un tiers de plus que les Wallons (37 %). C’est ce qui ressort du rapport 2015 du Centre fédéral d’expertise des soins de santé (KCE), qui est sorti, il y a quelques semaines, et consacré au système de santé belge. Un document auquel la députée régionale Catherine Moureaux (PS) a fait référence, ce mercredi, en commission Santé, en interpellant Didier Gosuin (Défi) et Guy Vangenhel (Open VLD), les ministres compétents dans la capitale. « Pourriez-vous nous faire part de votre lecture concernant ces chiffres ? Les objectifs du plan de santé rencontrent-ils ces constats ? », a-t-elle lancé, en citant de nombreux chiffres du rapport. En matière de vaccination contre la grippe, l’étude relève ainsi de mauvais résultats (qui se dégradent) à Bruxelles où seulement 47,8 % de la population de plus de 65 ans est vaccinée, contre 50,1 % en Wallonie et 60,6 % en Flandre, a constaté Catherine Moureaux. « De même en matière de dépistage du cancer du sein, l’étude relève de mauvais résultats : seulement 10,2 % à Bruxelles, contre certes 7,2 % en Wallonie, mais 49,6 % en Flandre », a indiqué la socialiste. Cependant, de manière générale, ce qui inquiète principalement la députée, c’est l’accessibilité des Bruxellois aux soins de première ligne, c’est-à-dire aux médecins généralistes. « L’étude montre un taux de 22 % de foyers déclarant un report des contacts avec les services de santé pour raisons financières, contre 9 % en Wallonie et 5 % en Flandre », a constaté celle qui est aussi médecin de formation. « Certes, les Bruxellois sont plus pauvres, mais, ici, il y a clairement moyen d’améliorer la situation ! », a-t-elle plaidé. « Les Bruxellois ne sont pas au courant, mais ils peuvent bénéficier chaque année auprès de leur médecin généraliste d’une séance gratuite pour faire le point sur leur santé », a-t-elle ainsi précisé. « Le rapport étant très fouillé (plus de 500 pages), nous prenons le temps d’analyser les différents indicateurs », lui a notamment répondu Didier Gosuin (Défi). « Un groupe de travail intercabinet se réunit depuis 2016 afin d’évaluer les suites à donner à ce rapport », a encore expliqué le ministre bruxellois. Au sujet des chiffres sur la consommation des antidépresseurs des Bruxellois, Catherine Moureaux a indiqué que ceux-ci ne faisaient malheureusement que refléter les réalités sociales dans la capitale. « Il y a pour moi un lien évident entre pauvreté et mal-être. Si les Bruxellois sont beaucoup plus nombreux à avoir déjà eu recours aux antidépresseurs, c’est aussi parce que la pauvreté y est plus grande », a-t-elle déploré. Le plan Santé normalement présenté en septembre au Parlement Le plan Santé bruxellois sur lequel planchent les deux ministres compétents pour la Santé au sein de la Cocom, Didier Gosuin (Défi) et Guy Vanhengel (Open VLD), devrait être normalement présenté au Parlement bruxellois à la rentrée prochaine. « Ce plan est un chantier de longue haleine et son élaboration nécessite d’analyser notamment de nombreuses données. En juin, une ébauche sera présentée aux acteurs du secteur, et des modifications pourront alors être faites. Le plan devrait donc être présenté à la rentrée prochaine au Parlement », a fait savoir le cabinet de Didier Gosuin. En compagnie de Guy Vanhengel (Open VLD), le ministre avait présenté en mai dernier l’esquisse d’un tout nouveau plan de santé bruxellois. Un projet qui s’explique par la 6e réforme de l’État, laquelle a transféré aux régions de nouvelles compétences en matière de santé. Le secteur de la santé représente 10 % de l’emploi à Bruxelles, indique la Région.
Monsieur Jambon, il faut un plan « canal » socio-économique!
Communiqué de presse du PS de Molenbeek, 08/02/2016 485 agents, pas de quoi remplir le manque structurel à Bruxelles ! Le PS de Molenbeek a pris connaissance par voie de presse des grandes lignes du plan « canal » de Jan Jambon. Force est de constater que les 485 engagements d’ici à 2019 ne suffiront pas à remplir le cadre nécessaire pour la Région bruxelloise. Rien que pour la zone Bruxelles-Ouest, le chef de zone notait un manque d’effectifs de 125 unités au lendemain des attentats. Par contre, les missions de la police locale seraient étendues. Autrement dit, alors que le cadre ne serait pas rempli pour les tâches de base, de nouvelles prérogatives seraient confiées. La délégation à la police locale, avec quelles limites ? Le PS de Molenbeek relève également l’ambiguité du Ministre Jambon quant aux missions de chacun. La base de données centralisée – qui aurait déjà dû accompagner les fameuses « listes de suspects » par le passé – mettra dans un pot commun une série d’informations. Du moins la police locale devrait transmettre toutes les informations dont elle dispose à l’Intérieur. L’inverse sera-t-il vrai ? Comment ne pas s’inquiéter dans le futur d’un nouveau rejet de la responsabilité sur les entités locales, alors même qu’elles resteront vraisemblablement sous-équipées et sous-informées dans la lutte contre le radicalisme violent ? Une évaluation précise de ce qui a manqué dans le dispositif précédent aurait été utile afin de déterminer plus précisément où les efforts devaient prendre place. L’appel à une réponse d’ampleur qui soit aussi socio-économique. Enfin, le PS de Molenbeek demande au gouvernement fédéral d’ajouter un volet socio-économique à son plan pour Bruxelles. En effet, l’exclusion sociale constitue un terreau fertile qui facilite la tâche des recruteurs. Le PS de Molenbeek veut remettre à l’ordre du jour la discussion sur les dispositions en matière d’exclusion des allocations de chômage. Il exhorte l’exécutif de Charles Michel à, à tout le moins, prévenir les risques liés à une application trop mécanique de cette législation. Ainsi, dans les 8 communes concernées, voire dans l’ensemble de la Belgique, un moratoire d’un an sur les exclusions du chômage – hors refus d’un emploi convenable – pourrait aider à préserver un certain nombre de jeunes d’une rupture trop grande avec la société, facilement exploitable par les filières djihadistes. Si l’idée est bien de compliquer la tâche aux recruteurs, alors il faut rendre moins audible leur discours sur l’exclusion sociétale généralisée des jeunes dans certains quartiers.
La majorité MR-CDH-Ecolo ne peut pas faire de nouvelles économies sur le dos du CPAS!
Communiqué de presse du PS et du sp.a Molenbeek, 17 février 2016. Les Molenbeekois doivent pouvoir compter sur leur CPAS. C’est encore plus vrai en ces temps de crise sociale prolongée. Or, depuis le début de la législature, la commune fait porter une part de plus en plus grande des économies sur le CPAS. PS et sp.a tirent la sonnette d’alarme: le service aux Molenbeekois les plus fragiles est menacé! Des économies, à la limite du supportable. Dans un but d’économie, de nombreuses mesures ont été prises ces trois dernières années. Ainsi plusieurs pans d’activité du CPAS ont été supprimés et de nombreux projets ont été revus à la baisse ou abandonnés depuis 2012: la pharmacie sociale, le service Démarrage,… Mais le budget 2016 va plus loin. Quasiment plus de remplacement du personnel malade. Veto sur le remplacement d’ordinateurs tel que prévu dans le plan d’investissement triennal, mais aussi sur l’achat de cartouches d’encre et autres consommables! Impasse sur l’entretien du serveur central, véritable centre névralgique de l’activité des services d’aide aux citoyens! Il s’agit de mesures vexatoires qui n’ont qu’un impact budgétaire limité mais mettent en danger le service aux citoyens, en mettant une pression insupportable sur les épaules des services sociaux. Un budget 2016 totalement irréaliste Pour ce qui concerne le noyau dur de l’activité du CPAS, en 2015, 5269 revenus d’intégration sociale (RIS) avaient été attribués. Aujourd’hui, alors que la crise économique est installée et que les exclusions du chômage ont commencé avec force, seuls 4600 RIS sont inscrits en dépenses au budget 2016! Autrement dit, il sera forcément impossible de rester dans l’épure budgétaire, à moins de retirer des RIS… Que fera le CPAS? Le budget devra-t-il être revu dans tous les cas? Les conditions d’octroi seront-elles revues? Ou la commune paiera-t-elle le surplus? Un CPAS dépossédé de toute autonomie Depuis le début de cette législature communale le bureau permanent du CPAS a dû faire et refaire des plans d’économie. En se basant sur les objectifs fixés par la commune. A chaque fois il y a eu aller-retours CPAS-commune. A chaque fois, la bourgmestre a exigé que les décisions prises au CPAS soient revues. De facto le CPAS n’est plus autonome. Il y a là aussi un facteur d’épuisement des agents. Le défi des jeunes allocataires sociaux Enfin, il est un pan de l’activité du CPAS qui mérite toute notre attention aujourd’hui. Il s’agit de l’insertion socio-professionnelle des jeunes de moins de 25 ans. Le coeur de cible des recruteurs de DAESH. Nous regrettons bien évidemment que ces jeunes soient tombés dans le dernier filet de la Sécurité sociale. Mais nous pensons qu’ils doivent trouver au CPAS un soutien pour repartir à l’emploi. Or ce service du CPAS de Molenbeek prend en charge 1000 jeunes par an. C’est énorme! Cependant l’envers du décor, c’est qu’il y en a 1000 autres qui n’ont aucun suivi en insertion socio-professionnelle. Nous demandons à la commune: ne vaudrait-il pas mieux investir auprès de ces jeunes? Au CPAS, vu les missions et l’organisation spécifiques, majorité et opposition gèrent en général ensemble. Mais ce soir nous ne voterons pas le budget du CPAS pour la première fois depuis 28 ans. Nous ne pouvons pas nous taire. Nous ne pouvons pas continuer dans la cogestion. La majorité MR-CDH-Ecolo met l’outil CPAS au bord du gouffre. Ce sera sans nous. La majorité MR-CDH-Ecolo ne peut pas continuer d’appauvrir les plus fragiles et le service aux plus fragiles. Nous lui demandons de trouver d’autres pistes d’économie
Discrimination à l’embauche: le PS réclame des mesures plus contraignantes
Voici les pistes que je propose pour agir dès maintenant contre la discrimination à l’embauche. Article paru dans lesoir du jeudi 11 février 2016. Discrimination à l’embauche: pourquoi les politiques ont peu d’effet A Bruxelles, le bilan des principaux outils anti-discrimination à l’embauche est jugé assez insatisfaisant par les acteurs du terrain. Le PS réclame des mesures plus contraignantes. En janvier, Samira a postulé pour un emploi d’enseignante dans une école de Jette. Elle n’a pas été rappelée. Elle s’est présentée sous le pseudonyme de Cécile et a subitement décroché un entretien. Mohammed a eu une histoire similaire : les portes du poste qu’il convoitait se sont subitement ouvertes lorsqu’il a choisi de se faire appeler Mathias. Ces exemples récents, très médiatisés, montrent à quel point la discrimination à l’embauche reste un problème conséquent à Bruxelles. Les chiffres du guichet discrimination à l’embauche d’Actiris (voir ci-dessous) le montrent : chaque année, de nombreux dossiers sont ouverts. Francine Devriese, responsable de la cellule, commente : « Depuis l’ouverture du guichet, il y a une constante : 50 % des dossiers concernent des personnes discriminées pour leur origine ethnique ou sociale. Alors que pour une grande partie des dossiers, les personnes concernées sont belges… Cela me fait me poser de nombreuses questions. » De manière générale, le phénomène est loin de s’améliorer : selon le dernier monitoring socio-économique, le taux de chômage des personnes d’origine étrangère reste beaucoup plus élevé (30 %) que celui des Belges d’origine (10 %). Les chiffres n’ont quasi pas bougé entre 2008 et 2012 (voir le graphique ci-dessous). « Alors que la proportion de la population d’origine étrangère est passée de 66 % à 72,1 % entre 2008 et 2012 », constate-t-on chez Actiris. Pour le PS, une formation politique particulièrement sensible à la question (la loi antiracisme de 81 a été portée par Philippe Moureaux, la loi anti-discrimination de 2003 par Laurette Onkelinx, les ordonnances bruxelloises diversité de 2008 par Rachid Madrane), il est temps d’aller un pas plus loin. La députée bruxelloise Catherine Moureaux juge les outils existants insuffisants, son avis est partagé par d’autres acteurs de terrain. Elle presse donc le ministre de l’Emploi Didier Gosuin (Défi), partenaire de majorité du PS à la Région, d’agir : « Il a trois armes qu’il peut utiliser dès maintenant. ». Des pistes Un : accélérer la mise en place de « Zeus », une zone franche autour du canal de Bruxelles où les entreprises reçoivent des aides si elles stimulent le recrutement local. Le projet (plus de détails ci-dessous) n’est nulle part. Selon Didier Gosuin, il se heurte à des problèmes législatifs : « La définition d’entreprise telle qu’elle est prévue dans le texte n’est pas correcte et les arrêtés doivent passer sous les fourches caudines de l’Europe. » Deux : utiliser toutes les compétences de la Région en ce qui concerne les agences d’intérim et les organismes d’insertion professionnelle. « Avec la réforme de l’Etat, le ministre Gosuin a des compétences, il est possible pour lui de pratiquer des testings (tests mettant en concurrence deux personnes pour tenter de prouver la discrimination, NDLR) », note la députée. Trois : retirer les aides économiques aux entreprises qui discriminent. On l’a dit plus haut, Actiris connaît, via le guichet, les entreprises pour lesquelles des dossiers sont ouverts. Pour Moureaux, on ne peut pas laisser ces informations dans un tiroir : « On peut décider de retirer les aides économiques aux entreprises qui discriminent. D’après moi, le ministre en connaît déjà certaines, il peut les saisir d’autorité ou après une enquête propre, via un testing. » Pour ces deux propositions, Didier Gosuin réplique qu’il ne peut agir que dans le cadre de la loi. Et, complexité institutionnelle belge oblige, la prise de sanctions envers les entreprises discriminantes (pour lesquelles il y a eu un jugement, ce qui n’arrive pas souvent dans les faits) est du ressort du fédéral, en vertu de la loi anti-discrimination de 2007. « Si nous faisons un testing et qu’il s’avère positif, nous ne pouvons pas sanctionner l’entreprise. Alors soit on ne m’écoute pas au parlement, soit on ne me croit pas. » Quoi qu’il en soit, Catherine Moureaux ne veut pas lâcher le morceau et travaille sur un dispositif qui serait plus contraignant pour les entreprises discriminantes. « La législation contraignante, cela fonctionne, justifie-t-elle. Pensez à la présence des femmes sur les listes électorales. » Problème potentiel : « Les employeurs sont souvent allergiques aux contraintes qui les concernent », relève Philippe Van Muylder (FGTB), pour qui il n’est pas impossible d’aller vers un système plus contraignant sans fragiliser les entreprises. Du côté de Beci (Union des entreprises de Bruxelles), on distingue la discrimination ordinaire (« On discrimine tous, chacun a des mécanismes de préférence lorsqu’il s’identifie à l’autre via l’âge, le sexe ou l’origine », explique Hayate El Aachouche) de la discrimination pour racisme. « Comment sanctionner quelqu’un qui n’a pas conscience qu’il discrimine ? Légalement, ce n’est pas forcément évident de faire la part des choses. Pour avancer, tous les secteurs doivent être sensibilisés à la question. » Quatre outils pas aboutis… ou peu efficaces La zone Zeus C’est quoi ? Zeus, c’est un acronyme pour « zone d’économie urbaine stimulée ». L’objectif est d’octroyer, sur une zone qui se déploie autour du canal de Bruxelles (sur des communes comme Molebeek, Anderlecht…), des avantages fiscaux aux entreprises qui privilégient l’embauche de riverains. Où en est-on ? Le principe de la zone franche a été approuvé au parlement en janvier 2014, alors que Céline Fremault (CDH) était ministre de l’Emploi. Depuis, aucun cadre budgétaire ou opérationnel n’a encore été prévu. « Zéro », déplore Catherine Moureaux. Didier Gosuin a mis en place, au 1er juin 2015, une « zone de développement » qui accorde des primes aux entreprises qui s’installent à cet endroit. « Mais sans aucune conditionnalité sur l’embauche des gens du quartier », regrette la députée socialiste, pour qui les deux projets se font concurrence. Pour rappel, lorsque le projet a été voté, il avait remporté une large majorité au parlement, à l’exception du FDF, parti de Didier Gosuin, qui s’était abstenu. La charte diversité C’est quoi? A Bruxelles, les entreprises peuvent signer des «chartes diversité» mais celles-ci n’ont rien de contraignant. L’initiative a été lancée par Benoît Cerexhe (CDH, prédécesseur de Céline Fremault au
Il faut un plan « canal » socio-économique! – Interview sur Télé Bruxelles le 11 février 2016
Qualité et sécurité de l’accueil de nos enfants en crèche
Article paru dans la dernière heure du 10 février 2016 Nos crèches dans le flou Aucune donnée complète sur le nombre de contrôles et sur le nombre de plaintes n’est compilée par l’ONE. En mai dernier, une parlementaire socialiste, Catherine Moureaux, s’interrogeait sur le suivi des contrôles dans les milieux d’accueil de la petite enfance. À cette époque, la ministre en charge, Joëlle Milquet (cdH), avouait ne disposer d’aucune donnée quant aux contrôles effectués dans les crèches et autres lieux d’accueil de nos tout-petits. Elle précisait toutefois qu’elle allait prendre le dossier à bras-le-corps pour centraliser les données de l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance). Dix mois plus tard, la question revient sur le tapis et… toujours rien, aucune donnée, ni sur les plaintes ni sur les contrôles. Pourtant, l’histoire traumatisante de la petite Malika, un bébé de 10 mois, décédée dans une crèche bruxelloise, est encore dans les esprits. Mais cette fois, la ministre de l’Enfance en Fédération Wallonie-Bruxelles a lancé la machine. “La direction de la coordination accueil de l’ONE a demandé à ses agents la comptabilisation des visites effectuées dans les milieux d’accueil de la petite enfance. Une évaluation intermédiaire couvrant le premier semestre 2016 doit m’être fournie fin juillet 2016, puisqu’un nouveau système est organisé depuis janvier 2016. Nous aurons l’évaluation de toute l’année en janvier 2017.” Quant au nombre de plaintes déposées par des parents à l’ONE, on nous répond qu’elles s’élèvent à 55 en 2014, mais seulement pour l’office central, or chaque antenne subrégionale reçoit des plaintes aussi. Contactées à ce propos, elles répondent qu’aucune donnée n’est comptabilisée, on ne sait ni le nombre réel de plaintes ni sur quoi elles portent et encore moins si elles étaient fondées et à quoi elles ont abouti. “C’est un peu effrayant”, a voue la parlementaire PS, Catherine Moureaux. “Mais le travail de Madame Milquet va dans le bon sens. Il faut savoir que l’ONE est une administration submergée.” C’est donc un vaste plan d’informatisation et de centralisation des données qui se lance à l’ONE car, à l’heure actuelle, la situation des crèches et autres milieux d’accueil en Fédération Wallonie-Bruxelles est floue, et cache peut-être d’autres vices. Ce qui est impossible à savoir en l’absence de données. J. C
Lutte contre la discrimination à l’embauche: mise en place de la zone franche urbaine « ZEUS »
Suite à ma question sur la mise en place de la zone franche urbaine « ZEUS », article paru dans la dernière heure du samedi 30 janvier 2016 La zone franche dans l’impasse Un an après sa création, ce projet qui doit lutter contre la discrimination à l’embauche n’est toujours pas appliqué. La zone franche destinée à encourager la création d’entreprises et d’emplois dans une série de quartiers proches du canal, qu’avait annoncé en 2013 la Région bruxelloise, deviendra-t-elle seulement une réalité un jour ? Le projet, qui rejoint pourtant une des priorités annoncées de l’actuel gouvernement –à savoir la lutte contre la discrimination à l’embauche –, semble aujourd’hui dans l’impasse. Interrogé jeudi sur l’évolution du projet par la députée bruxelloise Catherine Moureaux (PS), le ministre de l’Économie et de l’Emploi, Didier Gosuin (Défi), a de nouveau refusé de se fixer la moindre deadline quant à l’avancement du projet. “La problématique de l’accès à l’emploi pour certains Bruxellois demeure préoccupanteen Région bruxelloise, comme l’a encore montré la semaine dernière le cas de Samira (NDLR: La DH révélait que le collège Saint-Pierre de Jette avait rejeté la candidature d’une postulante appelée Samira, avant d’accepter la même demande lorsqu’elle avait choisi de s’appeler Cécile). Au PS, nous considérons que le principe de la zone franche urbaine Zeus aborde le problème de manière convaincante. Pouvez-vous donc nous dire où nous sommes dans ce dossier ?”, a lancé Catherine Moureaux au ministre bruxellois. Pour rappel, le projet Zeus prévoit des avantages fiscaux pour les entreprises s’installant dans une zone délimitée et engageant un certain nombre d’habitants dans la zone. DES DIFFICULTÉS pratiques ont empêché jusqu’ici l’exécution de Zeus, a fait savoir Didier Gosuin, faisant probablement allusion à l’obligation d’engager des habitants locaux. Mais le projet n’est pas abandonné, assure-t-il. J. Th.
Le respect des femmes par et pour tous
Carte blanche que j’ai cosignée et qui a été publiée dans le journal Le Soir de ce 14 janvier 2016 Le respect des femmes par et pour tous Au lendemain des violences survenues à Cologne la nuit du Nouvel An, le secrétaire d’État à l’Asile et la Migration Theo Francken (N-VA) a proposé de mettre en place et de rendre obligatoire un cours de « respect de ’la’ femme » pour les migrants. Jan Jambon a renchéri en déclarant « L’égalité homme femme fait partie de nos valeurs fondamentales. Personne ne pourra la remettre en cause, ni ceux qui sont nés dans le pays, ni ceux venus y trouver refuge »(1). Nous n’avons jamais vu nos hommes politiques défendre avec une telle énergie le respect dû aux femmes, et encore moins une de « nos » valeurs fondamentales qui serait l’égalité hommes-femmes. Pourtant, les premiers à mettre à mal cette égalité sont notamment certains politiques eux-mêmes. En tout cas, le respect de cette valeur fondamentale ne semblait pas les préoccuper en janvier 2015 lorsque ce gouvernement a décidé de prendre des mesures économiques dont l’impact est désastreux pour les femmes. En effet, l’effritement des droits sociaux pénalise plus fortement les femmes qui ont des emplois moins bien rémunérés que ceux des hommes ; les femmes ont souvent des jobs à temps partiels et subissent plus souvent des périodes de chômage et des interruptions de carrière. Le « gouvernement Michel » n’a absolument rien fait pour essayer d’atténuer l’effet de ces mesures qui accroît les inégalités bel et bien existantes en Belgique entre les hommes et les femmes. Parce que et contrairement à ce que Monsieur Jambon et Francken aimeraient nous faire croire, l’égalité entre hommes et femmes est encore bien loin d’être une réalité en Belgique ! Dans le monde du travail (2), nous, femmes, sommes 60% des diplômés universitaires mais ne sommes que 6% à occuper des postes de direction. Notre salaire est inférieur à celui des hommes de 10%. Ce pourcentage est de 42% pour celles qui travaillent sous le régime des indépendants (3). Ce sont essentiellement les femmes qui mettent entre parenthèses leur carrière professionnelle pour s’occuper des enfants. Économiquement les femmes sont précarisées par cela à tel point qu’au jour de la pension, elles touchent un tiers de moins que les hommes (4). Or, très peu de mesures positives sont prises par les gouvernements belges successifs. Au contraire : pas de congés de maternité hommes-femmes, peu de places supplémentaires et à prix raisonnable en crèche, pas d’aménagement du temps de travail des hommes afin qu’ils puissent aussi se consacrer à leur famille, pas de quota au niveau du nombre de femmes aux postes de manager, etc. En termes de justice, nous sommes les grandes perdantes puisque trois quarts des procès pour viol sont sans suite. En France, le procès de Jacqueline Sauvage a montré combien la justice était envahie de stéréotypes et de méconnaissances concernant les violences faites aux femmes (5) et rend, dès lors, des jugements iniques. Alors, Monsieur Jambon ; est-ce bien cohérent de nous exhorter à dénoncer les agressions sexuelles dont nous serions victimes ? Sauf à imaginer que la nationalité de l’agresseur vous motive à prendre ce problème au sérieux (6) ? Pourtant en Belgique 36% des femmes sont victimes de violence. Ce phénomène n’est pas nouveau et bien antérieur à l’arrivée de réfugiés Syriens ! D’autant que ces violences se passent pour l’essentiel au sein des familles et , contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les « méchants étrangers » les principaux responsables (7). Si l’idée de cours de comportement à l’égard des femmes voit le jour, ces chiffres démontrent que c’est à l’ensemble de la population que ce cours devrait être donné, à commencer à nos hommes politiques ! Mais plus encore que des cours, ce sont des politiques sérieuses et efficaces en matière d’égalité hommes-femmes que nous demandons avec vigueur. Nous rappelons que la loi dite « gendermainstreaming », adoptée en 2007, n’est toujours pas d’application au fédéral (8). Nous, femmes, nous opposons à l’instrumentalisation que vous, messieurs les politiques, faites de nos droits si mal défendus ni protégés jusqu’à présent, pour légitimer votre politique motivée par des enjeux électoraux. Nous refusons que vous nous utilisiez pour cautionner une politique dangereuse et stigmatisante qui participe à la spirale de violence dans laquelle nous allons être entraînées et que nous refusons d’alimenter. D’autant qu’en définitive, nous en serons les premières victimes. Texte rédigé par Sylvie Olivier, architecte féministe et Aurore Van Opstal, militante/réalisatrice féministe Signé par : Sfia Bouarfa, (PTB), Députée honoraire ancienne sénatrice Sahra Datoussaid, Militante féministe Céline Delforge, Députée bruxelloise, Ecolo Eléonore Dock, jeune féministe Eugenia Fano, Enseignante et présidente de l’asbl le cargox : plate-forme artistique de femmes Pauline Fonsny, Artiste Zoé Genot, Députée régionale ECOLO Julie Jaroszewski, Artiste Zoubida Jellab, Conseillère communale Ecolo Irène Kaufer, Militante féministe Zakia Khattabi, Coprésidente d’Ecolo Deborah Kupperberg, attachée à l’égalité des chances (cfwb) Valérie Lootvoet, directrice de l’Université des Femmes Bérengère Marques Pereira, présidente de l’Université des Femmes Marion Pillé, Artiste Vanessa Matz, Députée fédérale cdH Catherine Moureaux, Députée bruxelloise PS Axelle Red, Artiste Laurence Rosier, Professeure, Université Libre de Bruxelles Simone Susskind, Députée PS au Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale (1) http://www.lesoir.be/1087659/articl… (2) http://ec.europa.eu/justice/gender-… (3) http://www.lesoir.be/49712/article/… (4) http://www.fgtb.be/web/guest/files-… (5) http://www.francetvinfo.fr/societe/… (6) http://www.lesoir.be/1087659/articl… (7) http://www.amnesty.be/je-veux-m-inf… (8) http://igvm-iefh.belgium.be/fr/doma… Carte blanche publiée dans le journal Le Soir de ce 14 janvier 2016
« C’est absurde de rejeter la faute sur la gestion communale » Interview dans l’Écho 28/11/2015
Installée depuis un peu plus de trois semaines à Molenbeek, la fille de Philippe Moureaux regrette la nouvelle renommée internationale de la commune. Depuis les attentats de Paris, Molenbeek est sous le feu des projecteurs. Quel est votre sentiment par rapport à l’image donnée de la commune? Tout aurait été différent si l’assaut avait d’abord été donné à Saint-Denis et qu’on avait d’abord trouvé des auteurs français. Aujourd’hui, il y a une blessure à Molenbeek, surtout au niveau de sa renommée internationale. Les médias français ont titré « ghetto de misère », pour parler de Molenbeek. C’est très blessant. Ce n’était déjà pas facile. Maintenant, c’est pire. Que pensez-vous de la gestion de crise menée par votre bourgmestre, Françoise Schepmans (MR)? La gestion de crise s’est beaucoup faite au niveau du Fédéral, finalement. Et il aurait été irresponsable de donner les clés de la commune au Fédéral. Car il a des propos qui sont assourdissants de stigmatisation notamment quand il dit vouloir nettoyer Molenbeek. Mais je sais que Françoise Schepmans partage mon avis sur ce point. Vous êtes donc plutôt contente de la façon dont elle a fait face aux événements? Je ne peux pas dire qu’elle a mal géré. On n’a pas encore toutes les réponses. La situation est grave et complexe. Aujourd’hui, il faut faire le diagnostic. C’est pour cela que j’ai proposé de créer une union communale et citoyenne pour avoir une réflexion qui transcende les partis et qui rassemble les citoyens. On a besoin de tout le monde pour comprendre. Mais Françoise Schepmans a refusé. Ça m’a déçue. Mais elle a dit qu’elle voulait d’abord travailler au sein du conseil et puis ensuite on pourrait travailler dans ce sens-là. Donc, j’attends. Certains mettent directement en cause la gestion de la commune par votre père. On lui reproche d’avoir laissé les choses aller… C’est terriblement injuste. On ne peut pas dire que c’est à cause de la gestion communale de qui que ce soit que de tels événements se produisent. C’est absurde. Aujourd’hui, on se plaît à établir une liste de personnes qui sont nées, qui ont transité, qui ont travaillé, qui se sont mariées, etc. à Molenbeek mais ça n’éclaire en rien. Le fait que des éléments d’enquête ramènent à Molenbeek pose quand même question. La bourgmestre a bien répondu sur ce point. Elle a dit qu’il y avait une facilité d’anonymat à Molenbeek. C’est vrai. C’est une des communes les plus denses. C’est la plus jeune aussi. Et il y a un haut taux d’immigration. La politique d’intégration de votre père est aussi mise en cause. Mon père est le symbole d’un modèle de vivre ensemble. À Londres, le modèle d’intégration est communautariste et extrêmement ouvert au niveau des religions. À Paris, c’est le modèle républicain, assimilationniste qui gomme les différences pour rentrer dans un moule. Mon père se situe entre le communautaire londonien et l’hyper laïc à la française. Dans chacune de ces villes, il y a des radicalisés et des attentats alors que les politiques sont très différentes. Ça prouve que le modèle d’intégration ne donne pas à lui seul la réponse. Et puis je signale qu’à Schaerbeek, c’est la même politique de vivre ensemble qui est menée. Le modèle n’est pas propre à Molenbeek. Et que reproche-t-on précisément? Je cherche des faits précis. Attendait-on qu’il mette certaines personnes à la porte? On dit qu’il n’aurait pas dû autoriser, qu’il aurait dû fermer… Je rappelle que les gens peuvent se réunir et former des associations dans un état de droit. Vous trouvez qu’on fait un mauvais procès à votre père? La commune, c’est un niveau de pouvoir qui a ses limites. C’est pour cela qu’aujourd’hui, je ne veux pas taper sur qui que ce soit. Car il y a des responsabilités à plusieurs niveaux de pouvoir. À un premier niveau, il y a la sécurité et les renseignements. Ensuite, il y a la Justice. La commune n’est pas la première responsable. Vous inscrivez-vous dans l’héritage politique de votre père? Pour moi, ce qui est important, c’est l’égalité. L’État doit assurer le droit à la différence. Interdire le port de tout signe religieux dans l’espace public, pour moi, c’est du fascisme. On doit respecter la différence. Mais il faut un appareil d’État laïc. Le religieux doit rester dans la sphère privée. Interview par Anaïs Sorée, 28 novembre 2015, L’Echo
« Molenbeek: Catherine Moureaux prépare son plan de bataille pour 2018 »
Retrouvez ci-dessous le texte de l’interview conjointe de Farida Tahar et de moi-même par J. Th., parue dans la DH du 29 octobre 2015. Depuis que le bourgmestre Philippe Moureaux, (PS) a été évincé du pouvoir par une coalition MR-cdH-Écolo, lors des dernières élections communales de 2012, les socialistes molenbeekois se trouvent sur les bancs de l’opposition. Une expérience à laquelle ils n’étaient plus habitués, ayant été aux commandes de la commune durant plus de 20 ans. Entre-temps, la députée bruxelloise Catherine Moureaux (PS), la nouvelle chef de file locale est arrivée de Schaerbeek avec l’objectif de prendre le mayorat. Elle tente désormais d’insuffler une nouvelle dynamique dans la section locale. Le tout avec une méthode basée sur le dialogue et la participation. Ce mercredi soir, lors de l’assemblée générale organisée par la section PS dans son quartier général de la Maison de l’Égalité, les militants ont eu droit à la parole dans le cadre de quatre ateliers. « Les quatre thématiques étaient : les moyens d’action sur le terrain, les activités à déployer dans la section, et les communications interne et externe. Pour chaque sujet, on fait des propositions basées sur les suggestions des militants. On pense par exemple que quelqu’un de la section pourrait prendre le rôle de responsable de la communication », explique Catherine Moureaux, qui s’est entourée, pour la mise en œuvre de ces ateliers, de la conseillère communale Farida Tahar. « Avec les propositions formulées ce soir, on a apporté un diagnostic sans langue de bois sur la section. On veut aller très prochainement à la rencontre des Molenbeekois, mais on leur dit aussi : Venez, la porte est ouverte et nous sommes ouverts et réceptifs », explique cette dernière. « On est à mi-chemin de la législature. C’est le bon moment de discuter de ces propositions concrètes. L’objectif, c’est de se donner des objectifs et d’y aller ensemble. Cette méthode participative, c’est celle qui me correspond le mieux », indique Catherine Moureaux, qui souligne encore la richesse des propositions faites par les militants. J. Th.