Mme Catherine Moureaux (PS). – En janvier 2016, la presse a relaté l’histoire de Samira, une jeune enseignante de 32 ans titulaire d’une licence en arts du spectacle. À la recherche d’un emploi, elle a répondu à une annonce d’un établissement situé à Jette pour donner des cours de français. Elle était en effet expérimentée et correspondait au profil de l’offre. Elle a envoyé par courriel sa candidature composée de son CV, de sa lettre de motivation et d’une copie de son diplôme. Le préfet des études lui aurait répondu: «Mes rendez-vous sont déjà fixés, je vous recontacterai si nécessaire». Le lendemain, elle a retrouvé l’offre d’emploi actualisée sur le site d’Actiris. En proie au doute, elle a élaboré une candidature fictive en s’assurant de prendre un nom d’emprunt, Cécile. Qui plus est, d’après cet article, elle a fait en sorte que le profil soit moins qualifié et moins expérimenté que le sien. Elle n’y a pas joint de diplôme. Ce profil a reçu une réponse favorable pour un rendez-vous. Ce récit, un de plus, n’est que l’illustration de ce que vivent de nombreux Bruxellois diplômés de nos établissements d’enseignement supérieur, mais discriminés en raison de leur origine. Madame la Ministre, avez-vous demandé un complément d’information sur ce cas? Un dossier a-t-il été ouvert dans vos services? Une plainte at-elle été déposée auprès de l’administration? Avez-vous été informée de cas similaires? Pour lutter contre la discrimination à l’embauche dans nos établissements scolaires, avez-vous pris des mesures spécifiques? Il est important que nos enseignants soient à l’image de notre diversité, particulièrement à Bruxelles, deuxième ville la plus cosmopolite au monde. Mme Marie-Martine Schyns, ministre de l’Éducation. – En cas de discrimination à l’embauche en raison de l’origine, du genre, de philosophie ou de l’orientation sexuelle, le dossier est transmis au Centre pour l’égalité des chances. L’administration intervient uniquement en cas de non-respect du prescrit statutaire, priorité ou titre. Chaque pouvoir organisateur organise ses procédures de recrutement. Je ne peux que conseiller à cette enseignante de porter plainte. Même si les faits remontent au mois de janvier, il n’est pas trop tard pour le faire. Cette situation ne peut intervenir dans le réseau d’enseignement organisé par la Fédération (WBE). Le processus d’engagement est un processus de désignation qui s’effectue sur la base d’une candidature à la suite d’un appel paru au Moniteur. Les candidatures sont classées selon des règles statutaires. Toute discrimination à l’embauche porterait donc atteinte à ces règles. Un contrôle syndical assure le respect du processus. Mme Catherine Moureaux (PS). – L’enseignante a porté plainte. Pour ce faire, elle a rassemblé l’argent nécessaire par souscription. C’est donc toujours d’actualité. Par ailleurs, je voudrais revenir sur la première partie de votre réponse, concernant le fait de référer la personne au Centre pour l’Égalité des chances. Je ne suis pas sûre d’avoir compris ce que vous vouliez dire. Mme Marie-Martine Schyns, ministre de l’Éducation. – Dans une situation avérée de discrimination à l’embauche, le dossier est transmis au Centre pour l’Égalité des chances. Dans ce cas, on ne nous a rien signalé. L’administration n’intervient qu’en cas de non-respect du prescrit statutaire. Les deux rôles sont bien distincts, l’administration s’occupe des priorités, des titres… et lorsqu’un souci apparaît, cela part vers le Centre.
Le colonialisme belge et ses crimes doivent être enseignés à l’école !
Aujourd’hui encore notre histoire coloniale n’est pas totalement assumée. Alors que de plus en plus d’ouvrages, études, reportages mettent en lumière la part sombre de la colonisation et ses multiples exactions et crimes, un « devoir d’histoire » reste à faire. Ce « devoir d’histoire » doit passer par notre enseignement. D’après mon expérience et le travail de recherche sur la question que j’ai mené, la situation n’est pas encore idéale dans les écoles. C’est pourquoi j’ai interrogé la Ministre de l’éducation. Mon intervention – Madame la Ministre, Dernièrement, la polémique sur le roi Léopold II a ressurgi suite à l’initiative d’un échevin d’organiser une cérémonie en l’honneur de celui-ci pour son empreinte urbanistique et architecturale importante à Bruxelles. C’était évidemment faire fi de notre histoire coloniale et des crimes commis sous son autorité. Une histoire coloniale pas totalement assumée, et à tout le moins, toujours sujette à crispations. Si de plus en plus d’ouvrages, études, reportages mettent en lumière la part sombre de la colonisation, un «devoir d’histoire » reste à faire. Un « devoir d’histoire » qui doit passer par notre enseignement. Madame la Ministre, Pouvez-vous me dire où en est la redéfinition des référentiels pour l’enseignement général? En 2014, le Parlement a adopté un nouveau référentiel pour les cours d’histoire et géographie dans l’enseignement qualifiant. La colonisation du Congo y figure, ce qui est déjà une avancée. Cependant l’usage de ces référentiels en termes de contenus centrés sur l’histoire coloniale demeure aléatoire. Certains élèves peuvent totalement passer à côté durant leur scolarité. Ce qui est interpellant en regard de l’importance d’une telle séquence dans notre histoire belge. Vous aviez indiqué que ce contenu pourrait profiter de la dynamique du Pacte pour un enseignement d’excellence pour apporter les précisions nécessaires. Pouvez-vous nous dire où en est ce travail? Quelles seront ou sont les démarches sur ce sujet déjà entreprises, notamment avec les professeurs des universités et hautes écoles qui ont travaillé sur la thématique ? Toujours dans cette optique, il est également essentiel de mettre à disposition des écoles des outils et ressources pédagogiques. La traduction des référentiels en dépend largement. Certains ont existé, je pense au kit pédagogique réalisé par l’asbl Culturea « Congo », qui contient deux dvd et des fiches pédagogiques. Pouvez-vous dire si celui-ci est toujours utilisé par les écoles ? D’autres outils ou ressources existent-ils ? Ces outils sont-ils à la disposition des écoles et des professeurs de façon permanente ? Une formation par l’Institut de la formation en cours de carrière avait également été organisée sur le sujet en 2013. Pouvez-vous m’indiquer si cette formation est toujours disponible ? Et si oui, quelles en sont les modalités aujourd’hui? La Ministre de l’Éducation, de la Culture et de l’Enfance. – En termes de savoir, nous avons beaucoup de choses à ajouter dans nos cursus par rapport au cadre actuel. Il est évidemment difficile de laisser un élève sortir de rhétorique ou de classe terminale sans qu’il connaisse au moins les éléments clés de l’histoire de son pays. La période coloniale fait partie de la période sombre, mais il doit la connaître. Le référentiel d’histoire de l’enseignement secondaire de transition est en effet en cours de réécriture depuis le mois de septembre tandis que le référentiel de l’enseignement qualifiant a été adopté par le Parlement en décembre 2014. Le fait que les enseignants abordent cette matière en classe dépend de la précision de leurs programmes, plus ou moins contraignants, qui, euxmêmes, sont le reflet de référentiels plus ou moins précis. Dans les travaux du Pacte d’excellence, je plaide pour que les référentiels soient hyper précis et beaucoup plus précis qu’ils ne le sont maintenant. Cela laisse moins de marge de manoeuvre pour les programmes, car je pense que ce que l’on offre comme contenu pour les compétences ou les savoirs des enfants est une matière d’intérêt général. Il faut donc être beaucoup plus précis. Comme vous le verrez tout à l’heure, dans la présentation qui va vous être faite du référentiel en matière de citoyenneté, on s’est basé sur le modèle des socles de compétences. Vous allez voir à quel point les socles de compétences en primaire sont quasiment nuls par rapport aux référentiels, en dehors du socle de compétence. C’est à ce niveau qu’on se rend compte de l’extrême légèreté des référentiels qui laissent des latitudes de contenus énormes et où on peut très peu préciser les savoirs, les thèmes, etc. Les courants romantiques sont-ils à enseigner dans le cours de français? Quel type de philosophe doit-il être étudié? Rien de tout cela n’est précisé. À titre personnel, cela me semble absurde. Actuellement, le colonialisme, l’histoire des migrations qui apportent une diversité à notre population font partie des fondements de notre histoire. Appréhender notre colonialisme passé doit faire clairement partie du cours d’histoire pour tout le monde. Cette question est laissée à l’appréciation des uns et des autres. Ce mouvement qui vise plus de précision des référentiels est en cours. C’est clairement une des recommandations du Pacte dont nous en avons parlé longuement durant ces trois jours. Le groupe est présidé par le Professeur Marc Romainville de Namur et un sous-groupe, qui comprend notamment des didacticiens, se réunit avec Axel Tixhon. Toute une série de recommandations très claires sont données en la matière. Il existe un excellent outil pédagogique – Congo –, qui comprend deux DVD ainsi que des fiches pédagogiques. En octobre dernier, dans la réponse que j’ai donnée à Mme Trachte sur la place de la mémoire, j’en ai parlé en disant qu’il avait été envoyé dans toutes les écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles en janvier 2013. Cet outil a donné lieu à une formation en février 2013, qui n’a, hélas, accueilli que 42 inscrits. Nous avons cependant offert cet outil aux écoles et il faudra lui donner une seconde chance. L’ouvrage et le DVD sur l’histoire coloniale de la Belgique au Congo ont été édités par le Musée Royal de l’Afrique centrale au départ de ses riches collections d’archives. Cette publication offre des regards variés à partir desquels les enseignants peuvent élaborer des cours
État déplorable du bâtiment sis 2, rue du Couvent à Ixelles
« État déplorable du bâtiment sis 2, rue du Couvent à Ixelles », ma question orale du 9 juin 2015: Mme Catherine Moureaux (PS). –Depuis le 1eraoût 2008, l’Institut Lallemand, établissement de promotion sociale, occupe les locaux de l’Athénée Royal d’Ixelles. La convention d’occupation a été conclue entre la Société publique d’administration des bâtiments scolaires bruxellois, l’Athénée Royal d’Ixelles, la Commission communautaire française (COCOF), l’Institut Lallemand – le locataire – et la Communauté française, qui est propriétaire. Aujourd’hui, je suis interpellée sur l’état du bâtiment qui rendrait les conditions d’enseignement très difficiles, voire dangereuses. Des problèmes de sécurité et d’hygiène importants ont été signalés:manque de signalisation des évacuations en cas d’incendie, éboulement de façade, sanitaires en nombre insuffisant et inadaptés, présence de cafards, absence de vitres à certaines fenêtres, etc. Avez-vous été avertie de l’état déplorable du bâtiment et des conditions d’enseignement plus que difficiles qui en découlent?Des travaux sont-ils programmés?Si oui, quand?Pouvez-vous nous garantir que, dans un avenir proche, les étudiants de l’Institut Lallemand pourront suivre et pour-suivre leur formation au sein de ce bâtiment,dans des conditions normalisées? Mme Joëlle Milquet, vice-présidente et ministre de l’Éducation, de la Culture et de l’Enfance.–Mes services ont été sensibilisés à la situation de l’Institut Lallemand par le propriétaire du bâtiment, à savoir la Société publique d’administration des bâtiments scolaires bruxellois (SPABS), qui avait été interpellée par le pouvoir organisateur, la COCOF, par courrier du 26 mai dernier. Dans ce courrier, la COCOF mentionne effectivement des difficultés rencontrées dans le cadre de la convention d’occupation. Elle constate néanmoins que celles-ci peuvent être attribuées à la responsabilité respective des gestionnaires, propriétaires et locataires. Parmi les différents points évoqués, le manque de signalisation des évacuations en cas d’incendie et l’organisation d’un exercice d’évacuation incombent à l’occupant. Selon nos informations, la direction de l’Athénée Royal d’Ixelles avait d’ailleurs sollicité l’organisation d’un exercice de ce type, mais le pouvoir organisateur n’aurait pas répondu à l’appel. Mon administration s’est inquiétée de l’état de la façade du bâtiment. Afin d’objectiver la situation, nous avons commandité,fin2014,un audit à un bureau d’études. Cet audit fera très prochainement l’objet d’une étude complémentaire en vue de déterminer les solutions techniques les plus avantageuses,ainsi que le cadre budgétaire à respecter dans une optique d’urgence. La rénovation complète de la façade n’est pas envisageable:le bâtiment date des années 60 et n’a plus fait l’objet d’un véritable entretien extérieur de-puis plus de vingt ans. Sur le plan des sanitaires, des travaux récents ont été effectués pour permettre l’accueil d’un jeune public. En effet, l’établissement prévoit d’accueillir une section fondamentale,dans le cadre de la phase3 du Plan «nouvelles places»décidé par le gouvernement. Une réunion constructive visant à objectiver les problèmes de sécurité et d’hygiène,ainsi que les charges incombant aux différents acteurs intéressés par la convention2008 a été organisée,le 2 juin. Elle réunissait les représentants de la SPABS, de l’administration de la COCOF et des membres de mon administration et de l’Institut. Des mesures devraient être prises collectivement,afin de répondre aux différents problèmes. En cas d’échec, nous devrions envisager le déménage-ment des élèves vers d’autres bâtiments. Nous possédons notamment un internat en bon état à Forest qui risque de fermer par manque d’effectifs. Des pistes sont envisageables si la situation est bloquée. Mme Catherine Moureaux (PS). –Je ne m’y retrouve pas complètement dans les responsabilités mentionnées par la ministre. Permettez-moi de partir d’un élément concret. Qui a réalisé les derniers travaux dont vous avez parlé, à savoir l’aménagement des toilettes pour les petits?Je suppose que c’est la société qui a réalisé ces travaux qui est responsable de l’état du bâtiment. Vous avez évoqué l’option du déménagement. Mme Joëlle Milquet, vice-présidente et ministre de l’Éducation, de la Culture et de l’Enfance.–J’ai voulu répondre à votre question par rapport aux élèves. J’ai dit que siaucune amélioration n’était apportée, nous devrions envisager d’installer les élèves dans un meilleur cadre. Des réunions ont eu lieu pour trouver des solutions concrètes. Je ne faisais qu’anticiper des mesures. Mme Catherine Moureaux (PS). –Qui a réalisé les derniers travaux? Mme Joëlle Milquet, vice-présidente et ministre de l’Éducation, de la Culture et de l’Enfance.–Ce n’est pas celui qui réalise les tra-vaux qui est nécessairement responsable de tout. Je ne peux pas répondre à votre question. Les travaux ont sans doute été réalisés par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Je me renseigne-rai. Je ne peux que vous confirmer que les sanitaires ont été refaits. Mme Catherine Moureaux (PS). –Je remercie la ministre pour ces compléments d’information.
Quel contrôle de l’obligation scolaire à Bruxelles ?
Le 12 mai 2015, j’interrogeais la Ministre de l’Education sur le contrôle de l’obligation scolaire à Bruxelles. Retrouverez le compte rendu des débats sur cette question ci-dessous : Mme Catherine Moureaux – Madame la Ministre, de nombreux échanges ont eu lieu à propos de l’obligation scolaire à Bruxelles, durant le mois de février, mais j’aurais aimé aborder certains points bien précis qui n’ont pas été précisés jusqu’à maintenant. Le droit à l’instruction est un droit fondamental, consacré par notre Constitution et par différents textes internationaux. En Belgique, sans entrer dans les détails, l’obligation scolaire porte sur les mineurs d’âge, de 6 à 18 ans. Il incombe aux parents, à la personne investie de l’autorité parentale ou à la personne qui assume la garde de fait du mineur de veiller au respect de l’obligation scolaire. Si les règles relatives au respect de l’obligation scolaire dans le chef des tuteurs légaux sont claires, il n’en est pas de même au niveau de l’organe de contrôle chargé du respect de ces règles. Le cadre institutionnel entourant l’obligation scolaire fait de Bruxelles une région à part entière. La Communauté française et la Vlaamse Gemeenschap organisent l’enseignement dans notre région, l’une en français, l’autre en néerlandais. Les parents peuvent choisir l’institution fréquentée par leur enfant, ou décider de lui faire suivre un enseignement à domicile, sous certaines conditions. L’enseignement à domicile est géré dans chaque communauté par des textes différents. Cela a des conséquences. Certains parents pourraient faire le choix de garder leur enfant à la maison ou de l’inscrire dans une école privée qui n’a aucun rapport avec l’une des deux communautés. Cela signifie que le programme pédagogique auquel est soumis cet enfant n’est pas contrôlé, du moins pas dans la même mesure que les écoles organisées et subventionnées, et que cet enfant pourrait sortir de l’école avec un diplôme non reconnu en Belgique, sans que les parents ne soient informés de cette issue au moment d’y inscrire leur enfant. Si cet enfant devait changer d’école, il pourrait rencontrer des difficultés à réintégrer une école organisée ou subventionnée. Par ailleurs, non moins inquiétant, des enfants ou des jeunes pourraient ne plus être inscrits nulle part, sans pour autant être instruits par le biais de l’enseignement à domicile. Nous avons été informés que l’enseignement à domicile connaissait une très forte expansion et un très grand intérêt, passant de 500 à 880 enfants en Fédération Wallonie-Bruxelles. À Bruxelles, cette problématique pourrait aller en s’amplifiant, sous la pression du boom démographique et de l’offre de places libres dans les différents quartiers. En effet, certaines offres scolaires aujourd’hui peu recherchées pourraient devenir un recours pour davantage de parents, dans un contexte de pénurie de places. Je sais que ce problème vous a préoccupée et que vous avez travaillé à la mise en place d’un nouveau protocole de coopération. Combien d’enfants aujourd’hui ne sont rattachés ni à une école reconnue ni à une institution à Bruxelles? Quelle est l’évolution de ce nombre? Quels sont les institutions compétentes et leur rôle respectif dans le cadre du contrôle de l’obligation scolaire à Bruxelles? Où en sont les collaborations ou protocoles? Nous souhaiterions connaître les détails en matière de respect de l’obligation scolaire qui figurent dans le nouveau protocole signé avec les autorités néerlandophones. Concrètement, quelle est la procédure mise en place afin de détecter ces enfants? Pouvez-vous m’indiquer le nombre de dossiers transmis au Service du contrôle de l’obligation scolaire, avec une répartition de ceux-ci par province et pour Bruxelles, pour les années scolaires 2012-2013 et 2013-2014? Constatez-vous une évolution du nombre de dossiers et des différences significatives entre les provinces et anciennes provinces? Si oui, comment expliquez-vous ces différences? La Ministre de l’Education – La particularité de notre pays fait qu’en Région de Bruxelles-Capitale, les responsables légaux peuvent librement décider à quelle communauté ils se rattachent pour l’enseignement. C’est aussi le cas pour les crèches. En l’absence d’information à ce sujet, les courriers doivent être bilingues. C’est ce qui se produit lorsque le Service de contrôle de l’obligation scolaire détecte un élève qui ne respecte pas la législation sur l’obligation scolaire. Dans la majorité des cas, cette situation résulte d’une méconnaissance des démarches administratives à réaliser, qui résulte elle-même de la situation particulière de l’élève. Sans réponse au rappel, l’information est communiquée à la commune, pour actionner les services de proximité capables d’aller à la rencontre des responsables légaux. La dernière phase du contrôle est le transfert des dossiers au parquet de la jeunesse. Cette procédure a montré toute son efficacité, puisque le nombre de dossiers transmis au parquet est passé de 104 en 2013 à 62 en 2014. Je vous donnerai le tableau qui reprend le nombre de dossiers transmis au service de contrôle de l’obligation scolaire, avec une répartition par province. Il y a une nouveauté. Dans l’accord signé avec Hilde Crevits, nous avons mis en place un échange de données sur les inscriptions, pour détecter les enfants qui échapperaient aux mailles du filet. En effet, on peut toujours penser qu’un élève est parti dans l’enseignement flamand et vice-versa. J’ignore pourquoi ces échanges n’existaient pas jusqu’à présent ; l’administration semblait refuser pour d’obscures raisons. Les représentants de la Communauté flamande sont très contents de pouvoir mieux assurer le suivi de l’obligation scolaire. Mme Catherine Moureaux – Madame la Ministre, quel est le premier service de la chaîne des intervenants qui transmet les informations au parquet? La Ministre de l’Education – Il s’agit du Service du contrôle de l’obligation scolaire – SCOS. Mme Catherine Moureaux – À quel pouvoir subsidiant émarge-t-il? La Ministre de l’Education – Il a été créé, il y a dix ans, par la Direction générale de l’enseignement obligatoire. Dans le protocole de 2008, pour Bruxelles, une cellule commune avec la Communauté flamande a été créée. Mme Catherine Moureaux (PS). – Puis-je avoir une copie du protocole de coopération de 2008 et de 2015? La Ministre de l’Education – Bien entendu!
Étudiants en échec: approximations du MR
Lors du débat d’actualité du 4 mars, le clivage entre le MR et le PS en matière d’enseignement supérieur est devenu plus transparent que jamais : le MR envisage de rendre impossibles es triplements et quadruplements, actuellement exceptionnels et accordés uniquement sur base de l’analyse des causes de l’échec tenant compte d’aspects sociaux, de circonstances exceptionnelles (maladie, décès d’un proche, etc.), n’hésitant pas à appuyer son argumentation sur des contre-vérités. Le compte-rendu intégral du débat : Georges-Louis Bouchez (MR). – Récemment, la Flandre a constaté que seuls 30 % des étudiants terminaient leur bachelier dans le délai normalement prévu, c’est-à-dire trois ans. Dans la foulée, plusieurs universités se sont organisées. La KUL par exemple considère que 30 % au moins des crédits doivent être acquis au terme de la première année pour pouvoir poursuivre ses études. Si jamais l’étudiant souhaite changer d’orientation, il devra prouver la réussite de certains cours. À Gand, le choix a été fait d’avoir 75 % des crédits de première année au terme de la deuxième pour pouvoir poursuivre. De manière générale, la Flandre essaie de centraliser les informations sur les résultats des étudiants pour les inciter à réussir ou à se réorienter le plus rapidement et le plus efficacement possible. Les étudiants perpétuels sont soit des étudiants qui persévèrent dans un secteur ou qui multiplient les disciplines durant une longue période – parce qu’ils peuvent, financièrement entre autres, se permettre de poursuivre leurs études au-delà de deux ou trois échecs –, soit de futurs surdiplômés. Or il faut savoir que 40 % des universitaires travaillent à un niveau inférieur à leur diplôme et que donc, l’allongement des études n’est plus un gage de réussite. Monsieur le Ministre, disposez-vous de chiffres pour la Fédération Wallonie-Bruxelles, que ce soit en matière de réussite ou d’employabilité? Qu’en est-il de ces «étudiants longue durée»: envisagez-vous des systèmes proches de celui de la Flandre? Que pensez-vous des étudiants qui, au bout de trois ou quatre ans, sont toujours en première année et persévèrent? Ne pensez-vous pas qu’une réorientation et un encadrement sont nécessaires? Les moyens mobilisés empêchent la Fédération de venir en aide à des étudiants qui n’ont peut-être pas la possibilité de poursuivre des études en raison de moyens financiers limités. Mme Isabelle Moinnet (cdH). – M. Bouchez a déjà bien esquissé le contexte. Il fait référence à un article paru ce matin, dans le journal Le soir, dans lequel Mme Hilde Crevits, ministre flamande de l’Enseignement supérieur, incite les étudiants bisseurs à se réorienter. En Fédération Wallonie – Bruxelles, un étudiant peut bisser, mais dans le cas où il trisserait son année d’étude, il ne serait théoriquement plus finançable. Or, depuis la réforme du décret «paysage», on ne fonctionne plus par année d’étude, mais par crédit. Tenant compte de ce fait, quelles seront les modalités d’application dans le cadre du décret paysage»? Mme Catherine Moureaux (PS). – Faisons déjà observer qu’il s’agit d’une traduction de propos et qu’il convient dès lors de tempérer les choses par les réserves d’usage dans ce genre de situation. Cependant, le vocabulaire utilisé dans l’article est très négatif à l’égard des jeunes: «étudiants perpétuels», «stimuler dans la poursuite des études». Cela reflète bien l’opinion qu’une certaine droite a de la jeunesse: «encadrer», «régler», et tout sera résolu! Je ne suis pas certaine que ce type de discours rencontre les besoins des jeunes vu la situation de l’enseignement secondaire, la situation actuelle de nos étudiants ou les moyens financiers de leur famille. Un autre aspect est que la Flandre a donné beaucoup d’autonomie à ses établissements et ce n’est pas la voie que nous avons choisie. Par contre, au niveau législatif, ce qui a été mis en place après le décret dit «Bologne» et qui fait encore partie d’un passé récent, politiquement parlant, a fait en sorte que l’enseignement supérieur francophone n’est pas encore stabilisé. Des appréhensions existent tant au niveau des professeurs que des étudiants. Le système est, à mon sens, en phase de transition avec la «modularisation» évoquée à très juste titre par Mme Moinnet. On est également engagé dans un processus de centralisation, par exemple dans les procédures de recours avec l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES). Je pense que les situations en Flandre et en Wallonie sont différentes et que nous devons laisser un peu de temps à l’évaluation de la transition. Je vous propose cette interprétation et je vous demande quelle est la vôtre par rapport aux propos de la ministre Crevits. Jean-Claude Marcourt, vice-président et ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et des Médias. – Je n’entends pas suivre l’initiative prise par ma collègue et ce, pour plusieurs raisons. Premièrement, on stigmatise l’étudiant en échec sans individualiser la raison de l’échec. Or les causes peuvent être multiples: la maladie, un accident, un manque de maturité… Deuxièmement, le décret «paysage» s’inscrit très largement dans l’aide à la réussite. Je pense à l’orientation des étudiants et à leur prise en charge dans l’enseignement secondaire pour anticiper leurs aspirations. Quand l’échec se produit, nous devons pouvoir mener un dialogue avec l’étudiant. Cela fait partie des remèdes appliqués, notamment pour les études de médecine. «Que veux-tu faire? Y a-t-il adéquation entre les études que tu suis et tes aspirations? » Beaucoup de nos jeunes n’imaginent pas les efforts quantitatifs et qualitatifs à fournir. Nous continuerons donc à travailler sur cette aide à la réussite plutôt que de stigmatiser. Comme Mme Moinnet l’a dit, les étudiants qui triplent ne sont pas financés par notre Fédération. Ils sont d’ailleurs en nombre restreint et il appartient à l’institution de les inscrire ou non, par le truchement d’un dialogue, d’une prise en charge. Il n’y aura pas de modification substantielle, car même si les modules sont là, on a très largement conservé le premier bac de manière homogène, précisément pour éviter que l’étudiant qui passe du secondaire au supérieur ne soit trop perturbé. Je rejoins ce qu’a dit Mme Moureaux, nous passons d’un système à l’autre. Les éléments fondateurs de la réforme que
Élections 2012 – Schaerbeek- Notre priorité: l’école et l’avenir de nos jeunes !
Mes camarades Mohamed Lahlali (47ème), Sophie Masson (41ème), Anna Colombo (15ème), Abdelkrim Ayad (14ème) et moi-même sommes convaincus que nous devons investir plus dans l’éducation et pour nos jeunes à Schaerbeek. Je vous invite à lire nos propositions dans notrejournal de classe !
Elections communales 2012 : mes 10 propositions concrètes pour Schaerbeek.
Découvrez mes 10 propositions concrètes pour Schaerbeek dans le cadre des élections communales 2012.