Retrouvez l’intégralité de mon interview sur VivaCité du 25 février 2015 en cliquant ici.
Communiqué de presse du 17 février 2015
Communiqué de presse du 17 février 2015 En réaction à certaines informations parues dans la presse, je tiens à vous informer que j’ai effectivement réalisé une démarche vis-à-vis de la section PS de Molenbeek Saint Jean. Je suis consciente de l’intérêt politique que suscite l’éventualité de ma venue prochaine à Molenbeek. Cette question sera abordée lors de l’assemblée générale de la section PS de Molenbeek qui aura lieu ce mardi 24 février. Je me réjouis du fait que cette instance, où s’échangent les idées, donnera à tous les participants l’occasion de discuter de perspectives futures et projets rencontrant les besoins des molenbeekois. L’assemblée générale du PS molenbeekois est l’instance légitime pour répondre à ma proposition. Je la respecte trop pour m’exprimer avant que les débats n’y aient pris place et qu’une décision y ait été prise.
Exclusions dans l’enseignement maternel
Question de Mme Catherine Moureaux à Mme Joëlle Milquet, vice-présidente et ministre de l’Éducation, de la Culture et de l’Enfance, intitulée « Exclusions dans l’enseignement maternel », 10 février 2015 Mme Catherine Moureaux (PS). – Le rapport annuel 2013-2014 du Délégué général de la Communauté française aux droits de l’enfant sur les exclusions scolaires propose certaines pistes concrètes pour lutter contre les effets néfastes de cette procédure. Le délégué nous en a exposé quelques-unes dans les commissions de l’Éducation et de l’Enfance. Il propose notamment l’interdiction pure et simple des exclusions définitives dans l’enseignement maternel. D’après le rapport, nombre d’acteurs de l’enseignement y seraient favorables. Comme de nombreux collègues, j’ai appris avec surprise que ce type de décision pouvait être prise dans l’enseignement maternel. Combien d’enfants ont-ils été exclus définitivement de l’enseignement maternel en 2013 et en 2014 et pour quels motifs ? Des différences significatives existent-elles entre provinces ? Qu’en est-il de Bruxelles ? Le cas échéant, comment expliquez-vous les différences ? Quelle est votre position à l’égard de cette proposition ? Des enfants peuvent-ils encore être exclus aujourd’hui de l’enseignement maternel ? Avez-vous pris des dispositions ? Quels seraient les obstacles juridiques et légaux à une telle disposition ? Mme Joëlle Milquet, vice-présidente et ministre de l’Éducation, de la Culture et de l’Enfance. – L’exclusion est toujours un problème difficile et l’exclusion de l’enseignement maternel suscite des questions supplémentaires. Pour l’année scolaire 2012-2013, cinq élèves ont été exclus ou ont fait l’objet d’un refus de ré- inscription. Quatre proviennent de la Région de Bruxelles-Capitale et un du Brabant wallon. Les motifs de ces exclusions étaient la violence physique et l’atteinte à la sécurité et aux biens. Pour l’année scolaire 2013-2014, deux élèves ont été exclus. L’un provient de la Région de Bruxelles-Capitale et l’autre de la Province de Namur. Le premier a été exclu pour violence physique et atteinte à la sécurité et le second pour violence physique et atteinte aux biens. Ces données confirment le caractère exceptionnel des cas, ce qui n’empêche toutefois pas de réfléchir à l’opportunité de supprimer l’exclusion qui est loin d’être la décision idéale. Toutefois, je souhaite en discuter avant tout avec les acteurs de terrain pour déterminer si c’est le dernier moyen pour responsabiliser certains parents. Je serai alors disposée à examiner toutes les hypothèses. J’insiste sur la nécessité de demander, entre autres aux directeurs d’école, si la menace d’une exclusion est de nature à responsabiliser certains parents sur l’attitude de leur enfant. Mme Catherine Moureaux (PS). – Heureusement, ces situations sont exceptionnelles. Le dispositif « Yapaka » de la Communauté constitue un excellent outil. Sur le site, on explique qu’un enfant qui va mal est le symptôme d’un malaise plus général. Lorsqu’il commet des violences physiques ou porte atteinte aux biens, il exprime les symptômes d’une situation. . . Mme Joëlle Milquet, vice-présidente et ministre de l’Éducation, de la Culture et de l’Enfance. – C’est peut-être aussi un enfant qui n’est pas cadré. . . Mme Catherine Moureaux (PS). – Je vais terminer mon intervention, si vous le permettez, madame la ministre. Face à cet enfant qui va mal, la déroute des enseignants est compréhensible. Ces situations sont effectivement difficiles. Malheureusement, je constate qu’aujourd’hui, les enseignants attribuent trop souvent les problèmes aux domaines de responsabilité des parents. Nous devons vraiment nous demander ce qui relève respectivement de la responsabilité des parents et de celle des enseignants et, dans ce cadre, où nous situons les besoins naturels et légitimes de l’enfant. Certains aspects relèvent évidemment du cadre familial mais nous ne pouvons pas répondre à la déroute des enseignants et aux difficultés d’enfants malades en invoquant uniquement la responsabilité des parents. Cela ne va tout simplement pas fonctionner. J’aimerais donc vous entendre, madame la ministre, sur le sort réservé à ces enfants. Où vont-ils ensuite ? Disposons-nous de données sur leur parcours ? Comment nous assurons-nous que cette limite, franche et nette, que nous avons mise en imposant aux parents d’apporter une solution, se transforme en éléments positifs pour l’enfant ? Mme Joëlle Milquet, vice-présidente et ministre de l’Éducation, de la Culture et de l’Enfance. – Comme dans tout, il faut faire preuve de nuance. Certains enfants souffrent, d’autres ne sont absolument pas cadrés. Minimiser la responsabilité des parents n’est pas une solution, pas plus que leur attribuer tous les problèmes. Tout dépend des cas. Quoi qu’il en soit, nous devons aussi penser aux autres élèves. Lorsque, pour de multiples raisons, un enfant hyper-violent met en danger, à trois ou quatre ans, l’intégrité physique ou psychologique de ses camarades, des limites doivent être mises, un équilibre doit être trouvé. Cela dit, les chiffres montrent bien que les enseignants et les directions ne prennent pas ces décisions à la légère. Je suppose que ces quelques cas correspondent à des situations vraiment dramatiques. Quant à savoir si ces enfants se retrouvent dans d’autres écoles, dans l’enseignement spécialisé ou ailleurs, nous pouvons mener des enquêtes. De toute manière, les causes de ces situations sont multiples et une latitude doit être laissée. . . Mme Catherine Moureaux (PS). – En ce qui me concerne, je vous laisse toute la latitude nécessaire et je vous fais entièrement confiance, madame la ministre, mais j’aimerais savoir ce que ces enfants deviennent. J’aimerais donc que vous demandiez cette enquête que vous proposez.
Maggie De Block met du plomb dans l’aile du plan VIH
Vous trouverez ci-dessous mon intervention de ce matin en commission santé de la Commission communautaire commune (Cocom). Le compte-rendu intégral n’est pas encore disponible. Intervention de Mme Catherine Moureaux – dépistage démédicalisé VIH 21/01/2015 En octobre 2013, suite à une large concertation et un travail de longue haleine, Laurette Onkelinx a présenté le Plan VIH 2014-2019, qui présente pas moins de 58 actions à mener dans la lutte contre cette dramatique affection. Je ne vais pas revenir sur les chiffres déjà cités par mes collègues, qui mettent en avant la gravité de la maladie, sa progression actuelle à Bruxelles et l’attention particulière à porter à différents groupes-cibles. Par contre, je voudrais revenir au Plan. Une partie du plan concerne bien évidemment plus spécifiquement le dépistage de la maladie. A l’époque où ce travail a été réalisé, il s’agissait de mettre sur pied une stratégie nationale de dépistage. Post-réforme de l’Etat, les choses sont un peu différentes. Qui doit organiser quoi ? La Ministre fédérale Maggie De Block a expliqué que le dépistage fait partie des mesures de prévention et, à ce titre, qu’il revient aux entités fédérées en charge de s’en saisir. Deux petits bémols à cette position… 1. la coordination du Plan revient de droit à la Ministre fédérale, puisqu’il s’agit d’articuler du préventif, du curatif et du revalidatif. Ses dernières déclarations mentionnaient le fait qu’il ne s’agissait pas d’une priorité pour elle. Et qu’en terme budgétaire elle ne libèrerait rien actuellement. 2. En ce qui concerne le dépistage démédicalisé décentralisé, sur lequel –pour rappel- tous les partis au pouvoir à un échelon quelconque sous la précédente législature se sont engagés, comme je l’ai déjà dit en séance plénière CoCoF, c’est un arrêté royal qui a force de pouvoirs spéciaux, l’AR 78, qui doit être modifié. En effet, aujourd’hui, le test de dépistage est considéré comme un acte médical au sens de cet arrêté. Dès lors il convient de le modifier pour autoriser le dépistage par des non-médecins. Cependant cette modification est attendue au décours des conclusions du groupe de travail « dépistage » du Plan. En effet, il faut préalablement que celui-ci se prononce sur les conditions dans lesquelles pourrait prendre place le dépistage démédicalisé. Il s’agit notamment de déterminer quelles conditions de formation du personnel prévaudront, quelle articulation sera demandée avec les centres SIDA et comment s’opérera le lien vers la prise en charge ultérieure si nécessaire. C’est dans ce cadre que l’asbl Ex-Aequo organise un dépistage démédicalisé, grâce à un financement au titre de projet-pilote voulu par Mme Onkelinx. Le rapport de l’asbl participera au balisage des conditions par le groupe de travail. A ma connaissance la Ministre de Block n’a pas encore présenté les conclusions du groupe de travail. Ceci déterminera de fait les conditions et donc les possibilités de mise en place du dépistage dans les Communautés. Autrement dit avant de connaître la modification de l’AR 78 qui sera choisie, il m’apparaît illusoire d’espérer mettre en place des processus définitifs en Région bruxelloise. Je voudrais maintenant me prononcer sur les difficultés que les Ministres vont rencontrer dans le futur dans le cadre de ce dossier. Un point crucial sera la question du coût de ce dépistage démédicalisé. En effet, aujourd’hui le coût des tests de dépistage –actes médicaux- est supporté par l’INAMI. Il y a là une véritable question : comment organisera-t-on la solidarité autour du dépistage post-réforme de l’Etat ? Y aura-t-il un accord de coopération ? Les régions seront-elles livrées à elles-mêmes ? Si oui, avec quel transfert financier ? Et corollaire, d’importance pour mon groupe, paiera-t-on et si oui qui paiera pour le dépistage auprès des sans-papiers, dont on sait qu’ils constituent une population à risque et qu’ils sont davantage présents sur notre territoire que dans les deux autres régions du pays ? Pour conclure, le dépistage démédicalisé est l’une des 58 actions du plan VIH 2014-2019. Les acteurs politiques ont encore 4 ans pour le mettre en œuvre. Mais il faut se rendre compte que sans désignation d’un coordinateur au niveau fédéral ce Plan a du plomb dans l’aile. Donc, Monsieur Kanfaoui, vous devez utiliser votre position dans la majorité fédérale pour appuyer fortement ce point. Et sur la question financière, je voudrais entendre le Ministre.
« Il ne suffit pas d’augmenter la surveillance policière »
Ce 20 janvier, j’ai publié une carte blanche dans le Soir (édition électronique de 17h) dans le but d’appeler à une réaction politique face aux attentats récents qui évite le piège de « l’émocratie », qui ne tombe pas dans les amalgames et les simplismes : il s’agit au contraire de poser un véritable diagnostic des zones de fragilités de notre société. « Il ne suffit pas d’augmenter la surveillance policière » Par Catherine Moureaux, députée socialiste et présidente du Groupe PS au Parlement francophone bruxellois (Région bruxelloise et Fédération Wallonie-Bruxelles) Les récents attentats français, suivis de prises d’otages sanglantes et d’une mobilisation policière en Belgique nous ont tous marqué. Ils ont créé un traumatisme profond partout en Europe et dans le monde. Nous vivions déjà un climat général d’inquiétude par rapport à la « radicalisation religieuse » de jeunes européens issus de l’immigration. Aujourd’hui la violence des attentats commis à Paris pourrait provoquer des politiques délétères pour nos libertés individuelles, pour la cohésion sociale et pour l’égalité entre les citoyens… c’est-à-dire pour les fondamentaux de nos états démocratiques modernes. Dans un tel contexte, il me semble qu’il est de la responsabilité des femmes et des hommes politiques d’assurer que les débats qui s’annoncent se fondent sur des faits, sur des chiffres vérifiables, sur des données objectivables tirées de sources fiables. Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple, les chiffres des départs vers la Syrie diffusés par les médias nécessitent d’être examinés avec la plus grande circonspection. Le débat politique indispensable, vu la gravité des événements, ne doit pas nous faire oublier que nous évoquons ici trois individus posant des actes déments. Nous devons éviter de donner des arguments à ceux qui s’enferment dans le délire raciste de la « civilisation occidentale menacée par des hordes de barbares ». Les simplismes et les caricatures s’amoncellent déjà, tout comme les « petites formules » qui permettent à leurs instigateurs de surfer sur l’émotion sans jamais prendre le temps de l’analyse. En particulier, nombreux sont celles et ceux qui proposent comme (seule) solution un renforcement des politiques sécuritaires : au lendemain du massacre, il s’agirait de « traquer l’ennemi de l’intérieur ». Pourtant, ces actes montrent par l’horreur que les politiques sécuritaires ne sont pas la panacée. Le dispositif français Vigipirate n’a pu empêcher les attentats. La protection policière n’a pas suffi face aux meurtriers déterminés. Il faut aller plus loin dans le raisonnement. Il faut se poser la question de la « production sociale des monstres » et s’y atteler. Il ne suffit pas d’augmenter la surveillance policière : il faut se demander ce qui peut amener un citoyen à renier radicalement la société dans laquelle il est né, dans laquelle il a grandi. Il ne suffit pas d’interdire à un jeune d’aller se battre en Syrie aux côtés de Daesh en l’empêchant de traverser les frontières : il faut se demander pourquoi ce jeune veut y aller. C’est à un examen en profondeur des structures sociales que nous devons nous atteler. Il nous faut ausculter patiemment toutes les zones de fragilités, toutes les blessures qui affectent le tissu social et qui rendent possible une déchirure. En la matière, le diagnostic diffèrera en fonction des pays, voire des régions. La ségrégation spatiale qui prévaut dans les villes françaises n’a pas d’équivalent en Belgique. Cependant, la Belgique, et singulièrement la région bruxelloise, connaît une ségrégation violente en matière d’accès à l’emploi, d’accès au logement et en matière d’enseignement. Dans le cas de Bruxelles, une étude récente de l’ULB (IGEAT) a montré que la ségrégation sociale commence dès l’enseignement maternel. En Communauté française, en filigrane des débats sur la régulation des inscriptions scolaires se percevait une grande inquiétude quant à la mixité sociale « imposée ». Plus globalement, les inégalités augmentent, et les citoyens belges « d’origine immigrée » sont parmi les franges de la population les plus touchées par l’aggravation de la précarisation (comme le montre par exemple l’évolution du baromètre du social bruxellois). Il est trop simple d’ignorer la violence symbolique vécue par les jeunes des quartiers les plus défavorisés, à Charleroi, à Bruxelles ou à Anvers, et d’imputer leur radicalisation à leur appartenance communautaire. Il est trop simple d’ignorer que la radicalisation de détenus doit énormément à l’état de délabrement et de sur-occupation des prisons, à l’insuffisance des moyens affectés à la réinsertion. Il est trop simple d’ignorer que la réduction croissante du rôle de l’Etat à une seule fonction de contrôle des comportements et de protection de la propriété privée, suivant les schémas des néoconservateurs, provoque une défiance profonde vis-à-vis de toutes les institutions. Il est enfin bien trop simple de ne pas interroger les conséquences des politiques internationales menées par l’Union européenne et en particulier la Belgique, singulièrement dans son engagement militaire au sein de l’OTAN. Ceux qui entendent aujourd’hui limiter le débat aux seules mesures de contrôle, de quadrillage de certaines franges de la population, comme ceux qui veulent calquer les mesures belges sur les dispositifs français, tentent d’esquiver ce questionnement douloureux. Nous ne pouvons cependant faire l’économie d’un véritable diagnostic collectif : notre sécurité est à ce prix.
Statut des accueillantes conventionnées
QUESTION D’ACTUALITE EN SEANCE PLENIERE (Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, séance du 14 janvier 2015) Statut des accueillantes conventionnées – suites du comité de concertation Etat fédéral-entités fédérées Catherine Moureaux : Madame la Ministre, Les accueillantes conventionnées représentent 2500 femmes en Fédération Wallonie-Bruxelles ! Ces 2500 femmes s’occupent de nos enfants tous les jours. La plus grande partie de ces femmes sont situées en dehors de Bruxelles. Il s’agit d’un dossier essentiellement wallon. 97% sont en effet situées en Région wallonne. 2500 femmes, un nombre incroyable de femmes. Des femmes qui tous les jours rendent services aux familles, et finalement particulièrement à d’autres femmes. Il y a donc un côté féministe à ce dossier. Depuis des années, elles vivent d’un statut « à cheval » entre un statut d’indépendant et un statut complet de salarié. Elles ont ce que la CNE appelle un « mini statut ». Ce mini statut leur donne accès à certains droits mais il leur manque le pécule de vacances, les congés payés, le droit aux allocations de chômage, et le droit à un revenu garanti… Ce sont des éléments importants qui pourraient leur garantir la stabilité de l’emploi et augmenter l’attractivité de la fonction. Une attractivité qui a un rôle essentiel dans notre Fédération dans un contexte de boom démographique de certaines zones. La première réunion du comité de concertation entre le Gouvernement fédéral et les entités fédérées a eu lieu ce jeudi 8 janvier. Lors des débats budgétaires, vous nous aviez expliqué, Madame la Ministre, que c’était un point à mettre à l’ordre du jour et dont il fallait discuter post réforme de l’Etat avec l’Etat fédéral puisque la question du statut émarge à la sécurité sociale pour la plupart des aspects et que d’autres questions pourraient être abordées ou pas, selon la volonté politique, par la Communauté française. Ce point a-t-il été à l’ordre du jour du comité de concertation de jeudi passé? Si oui, quelles sont les suites prévues ? Un agenda a-t-il été fixé ? Je vous remercie, Madame la Ministre, pour les réponses que vous pourrez me fournir. Réponse de la Ministre : Dans un premier temps, il nous a été demandé de lister les sujets clés pour lesquels nous voulions avoir une concertation avec le fédéral. Le sujet du statut des accueillantes a été évoqué comme dossier sur lequel on voulait avoir une concertation et sur lequel nous étions en demande d’avoir une évolution du statut au niveau fédéral. Ensuite nous avons, dans le cadre de la ligne du temps, répertorié les sujets prioritaires. Comme premier sujet, vu l’éminence de la problématique, les pensions. Deuxièmement, avant de rentrer dans le sujet concrètement, je voulais avoir une rencontrer avec Chris Peeters, le Ministre de l’Emploi, pour voir les intentions et la base sur laquelle nous allions travailler. Le sujet n’est donc pas à l’ordre du jour du prochain comité de concertation et la rencontre avec Chris Peeters devrait avoir lieu fin janvier. Catherine Moureaux : Je note que ce dossier sera donc bien à l’agenda d’un comité de concertation, mais pas le prochain, et après déblayage avec le ministre de l’emploi Chris Peeters. Je voudrais revenir sur l’évolution dans le temps de ce dossier. Ce dossier avance lentement. C’est le point de vue des associations d’accueillantes. Il faut rappeler que lors des majorités précédentes les intentions étaient claires pour avancer sur ce dossier. Sous Leterme l’accord était sur le point d’aboutir. Beaucoup de partis de la majorité fédérale sont les mêmes aujourd’hui. Cependant vous ne pourrez pas vous passer d’une analyse sur la manière dont la Flandre s’approprie ce dossier post réforme de l’Etat. Parce que ce sont ces partis-là qui pourront bloquer ou pas l’avancement du dossier. Mme la Ministre : C’est vrai qu’on a été sur le point d’aboutir en 2010. J’ai l’intention de repartir de cette ligne, qui était consensuelle et peut-être possible, à l’égard de Chris Peeters. Catherine Moureaux : Le cadre politique adopté en Flandre ces dernières années au niveau des crèches montre bien leur volonté d’avoir une politique à caractère nataliste. Ils auraient donc intérêt à ce qu’au fédéral cela se passe bien. Si 2500 femmes sont concernées en Belgique francophone, c’est en effet 7500 accueillantes qui sont concernées en Flandre. C’est donc aussi, voire avant tout, une problématique flamande. Ce qui en fait un dossier test au niveau de l’après 6ième Réforme de l’Etat avec la N-VA !
Assumer l’émotion, refuser la haine
L’attentat contre Charlie Hebdo, ce carnage effroyable, me touche, nous touche tous, profondément. Face à tant d’horreur, l’émotion est forte, puissante, elle s’empare de nous. Le choc d’un basculement soudain dans l’expression de la violence physique la plus cruelle soulève un cri commun ; et ce cri d’effroi nous lie dans notre humanité, peu importe notre appartenance sociale, religieuse, peu importe le pays où nous résidons. Aujourd’hui, c’est le temps de l’émotion. Il est trop tôt pour une analyse digne de ce nom : l’enquête est encore en cours. A l’heure où j’écris ces lignes, des prises d’otages se terminent, répliques insupportables du massacre du 7 janvier. On ne sait pas grand-chose des tueurs. Ceux qui énoncent d’ores et déjà de grandes théories, « surfant » sur la vague médiatique, se risquent à un exercice périlleux, dont les conséquences peuvent être délétères pour les liens sociaux, pour ce qui fait la cohésion de nos sociétés. C’est ma responsabilité, notre responsabilité commune en tant que politiques, de nous interroger dès à présent sur chaque parole, chaque acte que nous posons. Car nos réactions ne seront pas sans conséquences : face à un tel traumatisme, nos sociétés seront amenées à évoluer, et les paroles, les actes que nous poserons dans les jours à venir pourront nous orienter vers le meilleur comme vers le pire. Les propos de certains commentateurs médiatiques, tels que ceux sommant les musulmans à se distancier de cette attaque ; les propos de certains populistes, comme Bart De Wever amalgamant l’extrême-gauche et les musulmans de Belgique à l’attentat… tous ces discours constituent de graves instrumentalisations qui visent à utiliser l’attentat contre Charlie Hebdo pour saper l’égalité entre les citoyen-ne-s, fondement de nos sociétés démocratiques. Intimer l’ordre d’une distanciation de ces actes abominables, c’est jeter le soupçon sur certains citoyens, c’est les déchoir dans les faits de leur citoyenneté parce qu’ils n’ont pas adoptés « la bonne » religion ou parce qu’ils n’ont pas « la bonne » couleur de peau… Les attaques contre les mosquées françaises montrent que des groupuscules s’emparent d’ores et déjà de l’attentat pour légitimer l’expression de leur haine fatidique, pour tenter de renforcer encore les divisions de la société française afin de la faire basculer complètement, afin de lui faire renoncer définitivement à ses valeurs républicaines d’égalité et de fraternité. Comme je l’ai écrit, je pense qu’il faut prendre le temps d’un véritable diagnostic. Il nous faut dénoncer les discours essentialistes par lesquels on suppose que la nature prend le pas sur les conditions de vie et le parcours de l’individu : pour leurs auteurs, ces discours ont l’avantage de la facilité. Mais il faudra bien sûr nous interroger en temps utile sur les mécanismes sociaux, structurels, qui ont pu « produire les monstres » et sur ce que « ces monstres » révèlent de nos sociétés occidentales. Cependant, la question qui se pose aujourd’hui, c’est de savoir comment nous pouvons éviter l’emballement que certains tentent de provoquer. Les démocrates devront arriver à débattre sereinement dans les semaines, les mois qui viennent. Ne laissons pas la terreur dans laquelle quelques uns veulent nous jeter se transformer en phobie collective, ne la laissons pas scléroser nos catégories de pensée et d’analyse, ne la laissons pas conditionner nos réactions. Il nous faut l’affirmer avec la plus grande fermeté : non, nous ne nous laisserons pas prendre au piège que vous nous tendez ! Vous ne gagnerez pas, vous ne nous ferez pas basculer dans le camp de la haine !
Détachés pédagogiques dans le secteur jeunesse
Commission de l’Enseignement de promotion sociale, de la Jeunesse, des Droits des femmes et de l’Egalité des chances du 4 novembre 2014 Question de Mme Catherine Moureaux à Mme Isabelle Simonis, ministre de l’Enseignement de promotion sociale, de la Jeunesse, des Droits des femmes et de l’Égalité des chances, intitulée « Détachés pédagogiques dans le secteur jeunesse » Mme Catherine Moureaux (PS). – Madame la ministre, l’apport des détachés pédagogiques au secteur des organisations de jeunesse est particulièrement précieux. Le décret voté par le parlement le 1er février 2012 sur la mise à la disposition des organisations de jeunesse de membres du personnel enseignant a été une avancée majeure, appréciée par les différents acteurs concernés. D’après les informations dont je dispose, ils sont actuellement au nombre de nonante-deux et constituent un lien appréciable entre les écoles et le milieu de l’enseignement, d’une part, et les associations du secteur de la jeunesse, d’autre part. Ils apportent et leur expérience et leur force de travail. Madame la ministre, vous auriez obtenu, dans un contexte budgétaire difficile, treize postes supplémentaires de détachés pédagogiques pour l’année 2015. Pouvez-vous confirmer cette information ? Il s’agirait indubitablement d’une bonne nouvelle pour le secteur. Le cas échéant, la mise à disposition sera-t-elle d’application le 1er janvier 2015 ? Comment s’opérera la répartition entre les organisations de jeunesse ? L’équilibre entre la clé historique et la clé du décret des organisations de jeunesse sera-t-il toujours réalisé ou explorerez-vous une nouvelle voie ? Mme Isabelle Simonis, ministre de l’Enseignement de promotion sociale, de la Jeunesse, des Droits des femmes et de l’Égalité des chances. – Vos questions me donnent l’occasion de faire le point sur ce dossier important pour le secteur de la jeunesse. Je vous confirme l’obtention de treize postes supplémentaires de détachés pédagogiques pour 2015. L’application de cette mesure au 1er janvier 2015 est théoriquement possible. Cependant, le parlement doit approuver cette enveloppe lors de l’adoption du budget 2015 et plusieurs étapes de procédure sont encore nécessaires. Une réunion extraordinaire de la sous-commission de l’Emploi de la Commission consultative des organisations de jeunesse (CCOJ) s’est tenue le 21 octobre dernier pour répartir les détachés pédagogiques entre les fédérations des organisations de jeunesse. L’avis du secteur a été présenté pour approbation lors de la réunion de la CCOJ du 24 octobre, à laquelle je participais. Cet avis tient compte des accords d’équilibre historique internes au secteur. Par ailleurs, l’article 66 du décret relatif aux organisations de jeunesse vise à fournir à chaque organisation de jeunesse agréée un soutien sous forme de détachés pédagogiques. Dans les prochaines semaines, une fois voté le budget 2015, il faudra analyser cet avis pour voir si la répartition proposée répond tant aux objectifs initiaux définis dans le décret qu’aux réalités du secteur. Mme Catherine Moureaux (PS). – Madame la ministre, je vous félicite pour avoir fait de ces demandes du secteur une priorité. Je salue également votre volonté de concrétiser la mise à disposition des détachés pédagogiques dès janvier 2015, pour autant que les procédures soient clôturées. Je vous confirme notre souhait de continuer dans cette logique respectueuse de la lettre mais aussi de l’esprit des débats.
Le contrat de quartier Helmet: la vision du PS
Suite à une interpellation citoyenne concernant des soucis dans la gestion du contrat de quartier Helmet, Catherine Moureaux est intervenue au conseil communal de Schaerbeek du 25 juin 2014. Voici les points de son intervention: 1/ « Mieux vaut tard que jamais » Le contrat de quartier est subsidié par la Région à hauteur de 15 millions à dépenser en 4 ans. Pour Helmet le contrat de quartier a débuté en 2010… Nous sommes donc en fin de parcours. Du coup le groupe PS constate avec regret que les 3 chantiers les plus importants n’ont pas encore démarré et que le conseil communal de ce 25 juin va statuer sur la fixation du mode de passation et des conditions de marché de travaux pour ces trois chantiers. Ce n’est pas signe d’excellente gestion puisque c’est là la toute première étape dans la mise en oeuvre de ces projets. Mais mieux vaut tard que jamais! L’échevine considère qu’il n’y a aucun problème à débuter les trois projets aujourd’hui et que les délais seront respectés. Espérons que dans la suite des procédures rien ne coince car sinon une partie du subside pourrait ne jamais arriver à Helmet, puisque la date butoir du contrat de quartier est le 31/12/2014. 2/ La consultation des habitants Catherine Moureaux demande à l’échevine si il est habituel que de 50 personnes présentes au début des étapes de consultation des habitants, on soit passé, dans les dernières réunions à 2-3 personnes seulement. Pour le groupe PS, il y a une inquiétude que ce soit là un signe de ce que les habitants ne se sentent pas pris en compte dans le choix des projets mis en oeuvre par le contrat de quartier. L’échevine répond qu’il ne faut pas confondre les assemblées générales qui réunissent un grand nombre de personnes et les commissions de quartier qui n’ont pas vocation à réunir tout le monde. Elle explique aussi qu’il n’est pas possible de satisfaire toutes les demandes. Pour le groupe PS, le choix de projet pour le réaménagement du square Apollo est plutôt un non-choix qu’un choix en faveur de l’une ou l’autre des demandes d’habitants… 3/ Le projet de réaménagement du square Apollo Catherine Moureaux regrette ainsi, au nom du groupe PS, au vu des croquis présentant le projet que la fonction privilégiée par celui-ci pour le square Apollo soit la fonction de passage et non la fonction de lieu de vie. En effet, les familles habitant le quartier comptent de nombreux enfants et leurs besoins sont un lieu de vie plutôt qu’une belle avenue piétonnière. Catherine Moureaux insiste sur le fait que la sécurité du lieu n’a pas été pensée pour les enfants. Aucune barrière, aucune délimitation physique de l’espace ne pourra rassurer les parents et sécuriser les jeux des enfants. De plus les trois petits chevaux à bascule prévus ne sont pas à la hauteur des besoins des familles du quartier. L’échevine répond que les jouets seront différents de ceux présentés sur les croquis et que la sécurité ne sera pas un problème car les voitures ne passeront plus sur la place. Ceci malheureusement ne répond pas à la critique de la délimitation sécurisée de la place… 4/ L’utilisation des clauses sociales dans les marchés publics Depuis plusieurs années certains des contrats de quartier ont permis d’employer des travailleurs du quartier et/ou ayant des difficultés à trouver de l’emploi. On sait qu’ Helmet connaît un taux de chômage des jeunes élevé. Le groupe PS attendait donc de la majorité qu’elle utilise ce dispositif des clauses sociales. L’échevine l’a fait pour l’un des chantiers, à minima. Il s’agit d’obliger l’entrepreneur retenu à engager deux stagiaires choisis par Actiris. Catherine Moureaux félicite l’échevine pour ce choix. Par contre elle souligne qu’il est dommage de ne pas utiliser le dispositif pour les deux autres chantiers, en particulier celui du réaménagement du square Apollo, qui est de beaucoup plus grande importance. Elle demande pourquoi ceci n’a pas été fait. Pas de réponse sur cette question
Rencontre avec Marcha Patriotica
En marge de la campagne, en avril, j’avais eu l’occasion d’accueillir au Parlement Bruxellois une délégation de l’association colombienne « Marcha Patriotica ». Ce fut un moment très enrichissant et je profite de l’agenda parlementaire un peu moins chargé pour vous le raconter. « Marcha Patriotica » a été créée en 2010, dans la foulée du bicentenaire du début des luttes pour l’indépendance de l’Amérique latine. Aujourd’hui plus de 2000 structures locales, politiques et sociales composent cette plate-forme pluraliste ! Ces associations se sont unies pour revendiquer la défense des droits sociaux, économiques et politiques en Colombie. L’organisation mobilise des étudiants, des ouvriers, et un grand nombre de paysans contre les dérives du néo-libéralisme, particulièrement prégnantes la-bas. « Marcha patriotica » promeut par ailleurs une solution politique au conflit armé qui sévit dans le pays depuis 60 ans. Les militants que j’ai rencontrés m’ont sensibilisée à la campagne Yo te nombro libertad (« je te nomme liberté ») qu’ils ont lancée récemment. Cette campagne attire l’attention sur les près de 9500 prisonniers politiques actuellement retenus dans les geôles colombiennes. Le cas le plus emblématique de l’injustice ressentie par les populations est celui du leader paysan Huber Ballesteros. Celui-ci est emprisonné depuis le 25 aout 2013, le tout début de la première Grève Agraire Nationale ! Ce n’est donc malheureusement pas un hasard si l’Organisation Internationale du Travail pointe régulièrement la Colombie comme un des états où l’exercice des droits syndicaux est le plus malmené. De manière générale, en les écoutant, j’ai repris conscience de ce qu’en Europe nous ne sommes pas suffisamment informés de l’évolution des luttes sociales d’Amérique Latine. Les informations qui nous parviennent sur ces enjeux sont trop souvent parcellaires, et souvent…partiales. Et, à l’heure où le Traité de Libre-Echange Transatlantique est sur la sellette en Europe, il est bon de prendre connaissance des conséquences qu’a eu la signature d’un traité similaire en Colombie… Je suis donc très heureuse d’avoir pu les entendre, apprendre de leur expérience et leur manifester mon soutien. Parce qu’il est un devoir, en tant que députée socialiste, d’exprimer sa solidarité avec tous ceux qui, en Colombie ou ailleurs, combattent pour leurs droits sociaux, économiques et politiques !